Ce qui est intéressant dans cette
série de vidéo, c’est la question des armes et de la violence. La
possession d’une arme en France est une question tabou, le petit
jeune dans la vidéo tente à chaque répartie d’Étienne Chouard
d’éluder la question ou de la dévier. Or les seuls à avoir la
légitimité de la violence sont l’état et à la marge les
gangsters. Le petit jeune n’a pas l’impression de comprendre que le
système peut très bien s’accommoder de quelques hippies qui
mangent les légumes de leurs jardins, voir de quelques identitaires
qui se prennent pour Charles Martel en allant faire le piquet sur le
toit d’une mosquée en construction, tant que le spectacle n’est pas
remis en cause en profondeur. Défiler Bastille-Nation pour défendre
les retraites ne sert à rien, même avec un cortège de 2 millions
de moutons. En face, s’ils n’ont pas peur, ils n’ont pas de raison de
changer leur plan de bataille. Qui a peur d’un troupeau de moutons ?
Par contre vous prenez le cortège de 250 000 personnes qui ont
défilé pour défendre les retraites à Paris, il a quelques années,
vous les armez de fusils et vous les faites marcher sur l’Élysée...
Là, le projet de Chouard passera, peut être du fantasme à la
réalité. Le pouvoir c’est juste la capacité d’écraser celui qui
veut vous le prendre quand c’est nécessaire.
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La génération des
vingtenaires/trentenaires qui n’a pas fait son service militaire et
qui a été éduqué par la télévision et les jeux vidéo n’a qu’un
rapport fantasmé à la violence. Pour cette génération, la
violence est forcément fasciste ou en tout cas est un véritable
« tabou », faire la révolution c’est écrire « on
est pas content » (indignés) sur des pancartes et surtout ne
pas oublier de le twitter, et de le facebooquer c’est
« superimportant ».
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je vais prendre un autre exemple : celui de la vidéo du membre de l’UPR qui vient chounier parce qu’il s’est fait battre par une femme qui devait faire la moitié de son poids. Au delà du ridicule de la situation qui me fait dire que la séparation des sexes et des catégories de poids en boxe ne sera peut être plus nécessaire dans quelques années, tout le monde sait qu’une manifestation peut dégénérer... Or ce grand dadais laisse traîner son sac avec ses papiers d’identités à l’intérieur et trouve le moyen de se faire tolochoquer par une femme... Elle est belle l’avant garde du nouveau CNR...
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Le système vous a conditionné pour que l’usage de la violence vous paraisse quelque chose d’inimaginable, de honteux, de tabou.
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J’ai l’impression que certains sont dans la confusion mentale en pensant qu’aller « à la manif » c’est être un digne représentant de Trotsky. Les différents mouvement pseudo- révolutionnaires quelque soit leur bord politique sont dans le fantasme, internet permet d’exalter ce fantasme et donne une sensation de toute puissance à beaucoup de nabots mais ils sont toujours dans la révolution virtuelle avec un ennemi virtuel, le reptile illuminati pour les uns et le cannibale fasciste dévoreur de juifs (et de noirs et d’arabe pour accommoder les repas) pour les autres.
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Lisez Malaparte « technique du coup d’état » pour comprendre que le pouvoir ne tombera pas tout seul, surtout dans un pays crucial comme la France. Or établir une véritable démocratie EST une révolution (changement radicale du groupe qui détient le pouvoir) et nécessitera sans doute un coup d’état par essence violent. Si vous ne l’acceptez pas, vous resterez dans la peau du mouton qui fantasme sa liberté. Quand je dis ça, je ne m’exclue pas du troupeau. Le changement radical de pouvoir tel que le souhaite Chouard ne me parait pas possible sans un usage au minimum défensif de la violence.
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Extrait d’un article paru sur Scriptoblog qui évoque le bouquin de Malaparte « Technique du coup d’état » :
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Il analyse une série de coups d’Etat. Sur la « technique bolchevik », qu’il connaît bien pour avoir pu discuter avec certains acteurs des événements, il établit tout d’abord qu’elle fut inventée et appliquée principalement par Trotski. Cette technique est efficace, et elle peut être transposée dans n’importe quel pays. Cette technique peut être résumée ainsi :
Ne pas attendre que le pouvoir tombe comme un fruit mûr, comprendre qu’il faut le faire tomber.
Comprendre aussi que le coup d’Etat ne sera pas accompli par le peuple, mais par une élite de révolutionnaires professionnels, peu nombreux mais organisés et compétents.
Comprendre encore que la stratégie doit être simple, parce que la rapidité du coup porté au cœur est essentielle.
Se procurer autant que possible les plans des réseaux téléphoniques, des canalisations d’eau, des égouts. Etre en mesure, le moment venu, de faire bouger les troupes plus vite que l’adversaire, et d’isoler rapidement un quartier, en frappant ses points névralgiques.
Profiter d’une situation de chaos, au besoin la créer (par une grève générale, par exemple), pour qu’un petit nombre d’hommes coordonnés puisse facilement manipuler des masses désorientées et atomisées. Préparer des relais d’opinion et d’influence (agitateurs) au sein de ces masses, pour pouvoir les activer de l’intérieur après le coup d’Etat, dans la phase de consolidation.
Créer, en prenant appui sur la situation de chaos, une paralysie de l’activité dans la ville où va se produire le coup d’Etat.
Préparer l’action par des « manœuvres invisibles », c’est-à-dire des déplacements de moyens sans uniformes, par petits groupes non repérables, qu’on concentre sans que personne, à part l’organisateur lui-même, n’ait une vue d’ensemble. Si possible, dissimuler ces mouvements dans les mouvements de masse, de type pendulaire, qui caractérisent les grandes métropoles.
Faire répéter les manœuvres décisives à l’avance, sans les accomplir tout à fait jusqu’au bout, et de manière là encore invisible, pour que chacun, le moment venu, fasse ce qu’il a à faire sans hésiter. En particulier, envoyer des éclaireurs repérer les lieux, sans armes ni signes distinctifs.
Au moment décisif, s’emparer non des lieux de pouvoir (qui viendront en dernier), mais des lieux techniques de l’infrastructure de commandement (gares, centraux téléphoniques). S’emparer des lieux clefs d’un seul coup, aussi vite que possible, sans laisser le temps à l’adversaire de réagir.
Faire courir aussitôt le bruit que le gouvernement s’est enfui, que son chef s’est suicidé, etc. Donner l’impression que la partie est déjà jouée, alors qu’en réalité, on n’a pris le contrôle que des relais de transmission.
Dès que les masses (et en particulier les troupes militaires) sont convaincues que l’insurrection a réussi, les agitateurs les poussent à s’y joindre. On peut alors s’emparer des lieux de pouvoir.
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