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ffi 4 mars 2015 21:06

@VINASAT-2
1° Pourquoi faudrait-il nécessairement protéger les plus faibles ? Si une faiblesse résulte de fautes envers autrui, par exemple, si un tel est odieux et inéquitable avec tous ceux qu’ils côtoient, s’il est faible parce qu’il vit hors-la-loi, et qu’il s’en trouve par conséquent rejeté, pourquoi faudrait-il le protéger ? Il ne fait que subir les conséquences de ses actes. Si c’est ce genre de faiblesse qui était soutenue, cela reviendrait à favoriser l’iniquité. Le critère de la faiblesse suffit-il donc ? Toutes les faiblesses ne sont pas pitoyables, tout dépend de quoi elles résultent.

2° C’est de solidarité qu’il est question ici. L’État-administration n’est pas trop bien placé pour s’en charger, puisque son fonctionnement interne le voue à ordonner à des ministres. De même que l’État-adminstration s’est mis hors de la société, de même, il prétend réaliser toute la solidarité sociale en son sein. L’État-administration se prétend le moyen ultime en tout. Mais qu’est-ce que serait une société, où toute solidarité ne viendrait que par le truchement de l’administration ? Ce serait un société sans lien, donc ce ne serait même plus une société, elle se dissocierait. La solidarité pré-existe à l’État administration.

3° Pour prendre un exemple simple : À la base, la solidarité est d’abord familiale. Les parents aident leur enfants quand ils sont trop jeunes, les enfants aident leurs parents quand ils sont trop vieux. Par conséquent, les gens ont toujours faits des enfants, afin de se prémunir pour leurs vieux jours. Maintenant que l’État a pris en charge les retraites, à priori il pourrait sembler aux gens que l’enfantement n’est plus une précaution nécessaire afin d’assurer leurs arrières, mais c’est faux : la faiblesse du renouvellement démographique finit par mettre le système au bord de la faillite, et s’il défaille, plus aucune retraite ne sera assurée... Pour parer à cette perspective de défaut, l’État doit augmenter les charges, ce qui renchérit le travail, ce qui, dans un concert concurrentiel mondialisé, prend une bonne part dans l’accroissement du chômage, mais aussi grève les salaires, ce qui empêche in fine les enfants d’aider directement leur parents lorsqu’ils souffrent d’une retraite trop réduite...

4° De cet exemple, on voit bien que l’État, s’il a récupéré la solidarité sociale, n’en est pas l’origine, il n’en est que l’intermédiaire. Mais cette intermédiation ne se fait pas gratuitement, contrairement à ce que pourrait faire la solidarité naturelle : un père peut donner gratuitement à son fils, sur ses biens propres, parce qu’il l’aime, mais un employé de la sécurité sociale travaillera toujours contre salaire, pour redistribuer des fonds qui ne sont pas les siens et qui sont prélevés par obligation légale... On ne peut pas vraiment appeler cela de la solidarité. C’est une solidarité factice, une solidarité marchandisée. C’est logique : Depuis quand la solidarité peut-elle être organisé comme un simple marché économique ? Ce n’est pas le même ordre des choses. Ceci, sans compter que la manière dont elle s’organise, le système paritaire, fait vivre des syndicats, dont la raison d’être est la lutte des classes... on a vu mieux comme persepective solidaire...

5° Il s’ensuit que cette solidarité marchandisée, puisqu’elle résulte en un marché, implique nombre d’intermédiaire qui y participent. Ainsi, toute tentative de réforme de ce marché menace directement ceux-ci : on ne peut plus rien toucher.

6° Ainsi l’on voit que la captation de la solidarité par l’État, les assurances et les syndicats, a rendu le peuple enclin à être moins solidaire et moins prévoyant, se reposant sur l’instrument économique proposé pour remplir cette fonction. Mais comme cet instrument fait faillite, d’une part l’absence de solidarité dans le peuple paraît de plus en plus, d’autre part la solidarité populaire sans intermédiaire de l’État qui pourrait s’y substituer est grevée à la source par les prélèvements que l’État oblige pour faire fonctionner son système.




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