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maQiavel maQiavel 27 avril 2015 14:54

Réponse globale.

 Des choses importante ont été dites , je vais faire au mieux pour synthétiser ma réponse mais ce ne sera pas simple , elle risque d’être assez longue.

 

 

0. Concernant le reproche qui m’a été fait d’écrire  un articles qui a plus à voir avec Avox.fr que Avox.tv,  c’ est simplement que la pierre angulaire de cet article est l’ intervention de Friedman … qui est en vidéo. Pour moi, vidéo = agoravox tv. Bref, c’est un détail.

 

1. Concernant le complotisme et la complexité des rapports internationaux, les remarques de sentero dans la première partie de son commentaire sont remarquables, je ne vais pas revenir dessus.

 

2. Il y’a un certain étonnement par rapport au fait que Friedman balance sans retunue sa vision stratégique sur la place publique. Je me pose, moi ,  au contraire la question suivante : pourquoi ne le ferait il pas ? Il n’a aucun poste officiel dans l’administration américaine, c’est le PDG d’une firme privée, que l’on peut assimiler à un think thank et qui cherche à être employé par l’administration américaine, ce discours en place publique peut etre assimilé à une campagne de promotion de la société. De plus il est dans la tradition des think thank américain de parler sans tourner autour du pot. Pour finir, il ne dit rien que ceux qui suivent le contexte géopolitique global ignoraient …

 

Pour qui roule –t-il ? Au contenu de son discours géopolitique, je le rattache au courant des conservateurs réalistes, en lien avec Zbignew Brezinski, kissinger et  la trilatérale.

 

 

3. Pour l’école réaliste en géopolitique,  les acteurs se meuvent  avant tout en fonction de leurs intérêts ( pour être plus précis, en fonction de la représentation qu’ils ont de leurs intérêts car il y’ a une part de subjectivité dans la définition de leurs intérêt).Cela ne signifie pas qu’ ils sont en tout et à tout moment rationnel mais que même la part d’ irrationnel est actionné à cette fin  (cela est valable également pour les extrémistes religieux ) , on  imagine mal un acteur géopolitique  agir dans l’intention de servir d’ autres  intérêts que les siens ( ce qui n’exclut pas les instrumentalisations et les convergences d’ intérêts de la donne politique , évidemment ).

 

Une fois cela dit, on peut aisément répondre à cette question : quel est le jeu de l’Allemagne, satisfaire ses intérêts, ou ceux des USA ? La réponse devient évidente.

 

4. Depuis les immenses pâtés reçus par l’Allemagne le siècle dernier, on peut en effet est dressée à obéir en bon vassal au suzerain américain.

Les choses sont je crois plus complexes.

 

Depuis sa défaite en 1945, le peuple allemand, et ses classes considèrent implicitement que l’Allemagne doit accepter de jouer avec des règles qu’elle ne fixe pas, et sur lesquelles elle a peu d’influence. Les Allemands, collectivement, se veulent, désormais, les « bons élèves » de la classe néolibérale tout comme la RFA avait été le « bon élève » de la classe social-démocrate, et la RDA le « bon élève » de la classe communiste.

 

L’Allemagne accepte le jeu de la zone Euro qu’elle n’ a pas définie mais dont elle a tiré les fruits en l’ instrumentalisant froidement pour tirer les avantages de la monnaie unique, et d’un taux de change inchangé avec ses pays clients. L’Allemagne ne veut pas par contre que la zone Euro se transforme en une “union de transferts” , c’est une constante depuis le début des négociations sur la zone Euro car si les principes d’un réel “fédéralisme” étaient appliqués  l’Allemagne, “région” riche de la zone Euro, devrait contribuer à hauteur de 8-9% de son PIB par an sur une période d’au moins dix ans selon Jacques Sapir.

 

 

 

De fait, et quoi que fasse l’Allemagne, elle sera confrontée à ce processus de contagion, soit à l’intérieur de l’Euro (et avec une pression de plus en forte pour voir augmenter sa contribution) ou à l’extérieur, avec une dislocation probable de la zone Euro. L’Allemagne a encore le choix, mais c’est un choix entre deux maux. Quoi qu’il en soit, l’avenir s’annonce sombre pour l’Allemagne qui se rend compte aujourd’hui qu’elle est dans un piège. Donc comment va-t-elle réagir, si ayant joué le jeu, elle n’en retire plus les fruits ?

 

On peut penser que, dans ce cas, elle choisira ce qui pour elle, ou plus précisément pour ses dirigeants, apparaîtra comme le moindre : la rupture de la zone Euro et le basculement vers l’est deviennent  une option.

 





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