@maQiavel
 

Me revoilà.

Bon, je vais conclure en ce qui me concerne parce que je passe un peu trop de temps sur le net.

Vous parlez de "transcendance immanente", c’est un terrible oxymore mais on comprend ce que vous voulez dire. En fait, vous faites encore et toujours référence au même type de communautés "closes", des communautés où les membres ont fini par intérioriser les rites et coutumes en vigueur, au point d’être tout à fait superstitieux et inoffensifs pour le groupe. L’objet du respect commun vient quand même de l’"extérieur", mais le rapport qu’il génère entre les êtres est de type organique. J’espère être suffisamment clair, ce n’est pas évident à formuler...

(Remarque : pour autant que je sache, le bouddhisme est immanent, mais il est éthique et non politique, il s’adresse à l’individu, non à la masse).

De manière générale, je persiste à définir la politique comme l’art d’accommoder l’individu et sa communauté d’appartenance. L’homme peut être en communion avec lui-même (bon ça va de soi mais certains ne le sont déjà pas..). À partir de deux individus peut jouer ou l’amour ou l’amitié réciproques comme liens parfaits, c’est-à-dire dont on se fout éperdument de savoir s’ils sont horizontaux ou verticaux. Au-delà, l’amour (charnel, Eros) est impossible et l’amitié (Philia) ne peut s’étendre que dans certaines limites, comme la figure tutélaire (et verticale !!) de Socrate au sein de l’Académie. Et si l’on se porte sur l’humanité, le lien le plus solide jamais établi est l’Agapè chrétienne. C’est un lien difficile à établir mais qui n’a de chances d’advenir qu’au moyen de la transcendance : Dieu père de tous les hommes. En regard, les droits de l’homme ont la prétention d’être immanents, mais sitôt qu’il faut les établir, on sort les violons et on envoie les GI qui ont une Bible dans leur barda...