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Sentero Sentero 3 novembre 2015 17:20

@maQiavel

Je pense que c’est un peu simplificateur d’attribuer aux juifs (sionistes ou pas) en particulier en France la paternité de la victimisation... si vous regardez l’après guerre en France (jusqu’aux années 1960 inclues) la victimisation se fait autour de la Résistance et en particulier des résistants fusillés et déportés (à ce moment on ne s’intéresse pas aux déportés raciaux, on occulte même leur présence (... voir les films, documentaires comme Nuit et brouillars, livres d’historiens, mémoriaux, programmes scolaires, cérémonies de cette période) avec la bénédiction des gaullistes et des communistes (on est en plein résistancialisme). Les déportés raciaux gènent... ils sont "trop victimes" alors que les Résistants eux ont choisi en quelque sorte leur martyr (le camp auquel on fait le plus référence est donc Buchenwald et non Auschwitz).

C’est surtout à partir du procés Eichman (1961) que la mémoire juive s’affirme et surtout à partir des 1970’s que la victimisation liée à la shoah (plus ou moins une réaction au silence relatif des années 40-50-60) commence avec la mise en avant des témoignages des victimes (qui jusqu’à cette période ne s’exprimaient pas ou peu). Pendant cette période qui correspond aussi à la décolonisation un discours victimaire des Indigènes (encore ou anciennement colonisés voir le cas de l’Algérie) émerge aussi de plus en plus. Dans le cas des Juifs Israel et les sionistes utilisent évidemment cette mémoire comme tous les nouveaux pays qui veulent se forger une espèce de légitimité historique... (les Algériens le font sur les souffrances de la colonisation et de la guerre d’Algérie) les israéliens eux le font sur la mémoire de la shoah et la guerre de 39-45.

Ensuite mais plutôt à partir des années 80 et surtout 90 en France cette victimisation s’est amplifiée avec l’efficacité et es réseaux qu’on lui connait et l’instauration d’un "devoir de mémoire"... mais encore faut-il pour en comprendre les excés être juste conscient de son origine, c’est le problème de la génération actuelle, comme elle ne connait pas trop les années 1945-1970 elle a l’impression que cette victimisation excessive a toujours existé et qu’elle est arrivée sans raison.

Au plaisir




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