• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


2 votes
MarcDS 22 décembre 2015 15:42

"En bref, si j’écoute les rapports du GIEC, nous devons changer notre façon de vivre pour adhérer à une idéologie qui est l’idéologie du développement durable."

Pas besoin d’aller plus loin, l’analyse de cette simple phrase suffit à démontrer toute l’inanité du propos du Pr Marko.

Moi qui voyais le développement durable comme un concept imaginé par l’idéologie néo-libérale pour faire croire à sa compatibilité avec la sauvegarde de l’environnement, me voilà tout confusionné. Quoi, l’idéologie ne serait donc pas où je la voyais ? La loi du marché, la main-mise du capital sur les outils de production, l’esprit de lucre au profit de l’ensemble de la société, le commerce mondialisé ne seraient donc que des avatars de la durabilité de l’idéologie du développement, à moins que ce ne soit du développement de l’idéologie durable ? Les bras m’en tombent.
Heureusement que la première partie de sa phrase m’offre à quoi me raccrocher. Effectivement, si on écoute les rapports du GIEC, nous devons changer notre façon de vivre, je suis bien d’accord. C’est bien là ce qui fait peur au Pr Marko, qui préfère croire qu’une croissance infinie est possible et finira bien par nous faire tous nager dans le bonheur plutôt que de s’interroger sur la soutenabilité et la généralisation de notre mode de vie. Dès lors, le bouc émissaire est tout trouvé : le développement durable. Peu importe que celui-ci soit un enfant du système, il suffit de le promouvoir calife à la place du calife et hop, le tour est joué !

Contrairement à ce que le Pr Marko affirme du haut de sa chaire universitaire, le développement durable a été imaginé non pas pour nous faire changer de mode de vie mais pour tenter d’accommoder notre système économique productiviste avec les contraintes écologiques. Malheureusement pour lui, de nombreux signaux d’alarme indiquent que ce système basé sur l’accumulation de richesses va droit vers l’effondrement, et à supposer que nous ne puissions rien au réchauffement climatique - pourtant modélisé par le rapport Meadows dès le début des années 70, ce qui ferait des membres du club de Rome des sacrés veinards à qui je ne sais quelle divinité cosmique aurait décidé de donner raison en poussant le curseur de l’activité solaire au bon moment - d’autres contraintes naturelles nous y forceront, et plus tôt qu’on ne le pense. On peut faire l’autruche et subir, ou regarder la réalité en face et s’adapter.

En tout cas, une telle attitude de déni de la part d’un professeur d’université, ça fait peur ! A moins que l’explication ne se trouve du côté de sources de financement .. ?




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON