Le transport.
Considérer les traditions orales et les mythes comme la relation de
faits historiques relève d’une erreur impardonnable : ce cortège de
récits, comme partout ailleurs dans le monde, raconte une façon
d’entrevoir l’univers, non la transposition fidèle des faits de jadis.
S’ajoute, dans le cas spécifique de Rapa Nui, la faible ancienneté de la
plupart des légendes, enregistrées seulement à partir des années 1860,
après plusieurs décennies de souffrances majeures endurées par les
Pascuans, suite au contact avec les Blancs. Ces textes n’en ont pas
moins de valeur, mais ils relèvent d’abord de la reconstruction
culturelle à laquelle les rares Rapanui survivants ont dû recourir pour
sauver leur monde en perdition, sous le coup d’exactions venues de
l’extérieur.