Tantôt idéalisé avec un
romantisme niais, tantôt diabolisé de façon grotesque, Hugo Chavez est un personnage
qui est loin de faire l’unanimité. Ceci étant, d’un point de vue strictement
populiste, Chavez est sans aucun doute le plus grand homme d’Etat du début du
XXI eme siècle. Mais il faut être capable de dépasser les caricatures pour
dresser un bilan de ses réussites et de
ses échecs et c’est assez riche d’enseignement !
Parmi les points positifs de son action il y’a bien évidemment, la
réussite des grands travaux dans le domaine de la santé, l’alphabétisation de
la population, l’augmentation du niveau de vie , la construction de la nation Vénézuélienne, sa
contribution à la construction d’un panaméricanisme en opposition aux
impérialismes.
Il faut se rappeler qu’avant son arrivée au pouvoir, le Venezuela
était pillé et étrillé par son élite compradore et par des puissances
étrangères (les USA principalement) et que le peuple était maintenu
volontairement dans un état de rareté monétaire absolument pitoyable. Chavez a
réussit à les mettre au pas (ça ne s’est pas fait sans heurts car ces gens ont
failli réussir un coup d’Etat, mais le peuple Vénézuélien s’est
levé bravement ) et c’est dans ce sens qu’il a construit la nation
Vénézuélienne : en faisant passer l’intérêt public avant les intérêts
particuliers. Il faut lui rendre hommage pour cela quand on est républicain.
Mais il y’a des points négatifs : l’échec
dans l’utilisation de la rente pétrolière pour dynamiser l’économie,
l’explosion de l’insécurité, échec de la politique de logement, le
développement d’une démagogie et d’un culte de la personnalité, le népotisme,
l’enrichissement de son entourage, l’absence de successeurs.
La grande leçon que l’on peut tirer des échecs de Chavez est
la suivante : Chavez a mit l’humain et le peuple au cœur de sa politique,
c’est tout à fait admirable. Le problème, c’est que le seul moyen de résister à
la contrainte extérieure (principalement celle de l’empire américain) , c’est
de développer une stratégie d’accumulation de puissance. Mais pour réussir, il
fallait diminuer la dépendance à la rente pétrolière et développer des
infrastructures de production. C’est vraiment le gros problème de l’action de
Chavez qui a eu le tort de vouloir le bien du peuple tout de suite ici et
maintenant. Le Venezuela est à présent la victime de la guerre économique que
livre la classe dirigeante américaine à Poutine avant tout mais aussi aux
Bolivariens Vénézuéliens.
Là je raisonne en terme
machiavélien et non en termes d’humanisme et dans ces termes là ce sont les
rapports de force qui comptent et il faut faire le constat que Chavez n’a pas
suffisamment développé la puissance Vénézuélienne (il avait commencé vers la fin mais c’était
trop tard ).