Ouais bof, tiré par les
cheveux tout ça, le terme même de « société secrète » donne trop
d’aura à ces clubs privés qui s’inscrivent dans la tradition anglo-saxonne dans
laquelle le membre est tenu de garder l’activité et les motivations du club
caché. Ca amène à les surestimer et à en arriver à la conclusion youtubesque du
« les illuminatis contrôlent le
monde ».
Les classes dirigeantes
(comme tous les collectifs humains) dans le but de faire cohésion (les seuls
intérêts matériels ne suffisent pas) ont
besoin de se doter d’un lieu de l’extériorité pour instituer un surmoi
collectif, c’est ainsi que se développent parfois des rites, des initiations,
des cultes au sein de ces clubs privés. Seulement, il n’existe pas une seule société secrète dans l’élite américaine mais plusieurs,
de fait, la classe dirigeante n’est pas homogène (et il n’existe pas de classe
dirigeante homogène à quelques exceptions près, on retrouve toujours des
divergences d’intérêts et des rapports de force en leur sein). Malgré ces
divergences, l’establishment est tout de
même issu du même moule.
On peut très bien
expliquer la répugnance que Trump
suscite pour l’establishment simplement par le fait qu’il n’est pas issu
du même moule : c’est trublion,
un clown milliardaire qui s’est fait tout seul, qui possède des tours
prestigieuses qui portent son nom et des épouses siliconées.
Trump joue très bien du
dégoût qu’il suscite à l’élite, il en a besoin, c’est son moteur car il incarne
la haine anti –establishment de la base populaire de l’électorat républicain (Sanders
incarne à peu près la même chose au sein de l’électorat démocrate).