@Éric Guéguen
Lorsque tu évoques "les dernières pages", tu fais bien référence au dernier chapitre (le XII) intitulé "Que Faire ?".
Je ne l’y trouve pas.
Pour qu’il n’y est pas de méprise, nous parlons bien de la citation suivante :
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y
prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler
sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si
puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des
hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en
limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de
manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion
professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité
et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il
peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne
de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le
peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit
anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de
philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence
directe : on diffusera massivement, via la télévision, des
divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On
occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans
un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains.
Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera
en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision
tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de
la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le
standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle
intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle
d’être exclu du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux
conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit
être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé
comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité
est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être
ridiculisé, étouffé, combattu.
Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être
désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront
ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très
facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de
l’argent et du pouvoir. »