@Candide
-Certes les dirigeants sont élus, mais ils restent dirigeants. Il reste
un besoin de hiérarchie. Ces entreprises ne sont donc pas si éloignées que cela
du modèle classique.
------> Bien sur et la différence fondamentale est ailleurs, au
niveau de l’actionnariat.
-Peut être bien mais qu’est ce que cet actionnaire apporte à part son
capital ?
Vous rigolez ? Vous croyez que ce capital il l’a volé, qu’il
s’est juste bronzé au soleil ? Vous connaissez beaucoup de travailleurs
lambda qui peuvent aligner 50 000, 100 000, 500 000, 1
000 000 d’euros ou plus ?
------> J’ai l’impression que sur ce point,
on est au moins d’accord sur une chose : les actionnaires ne servent à
rien d’autres qu’à apporter le capital.
Ce qui ne signifie pas qu’un actionnaire ne peut pas être autre chose et occuper une autre fonction.
Je ne dis pas que tous les actionnaires l’ont
volé ce capital ( ce qui est possible pour certains ) ou qu’ils se sont bronzés au soleil ( ce qui
arrive aussi , énormément de rentier ne font rien d’autres que cela ) , mais je
constate qu’à part leur apport de capital , ils ne servent à rien dans l’entreprise.
-Quelqu’un ayant accumulé un
capital important, ce qui lui a demandé beaucoup de travail, et si ce n’est lui
c’est le travail important de ses ancêtres, devrait presque tout donner, comme
cela ?
------> Moi je ne veux
rien les voir donner du tout. Ce que je voudrais, c’est que les travailleurs
puissent se passer des actionnaires. Cela est possible par certaines stratégies
politico-économique, voir monétaires que
je ne vais pas décrire pour ne pas être trop long, ca nous emmènerait dans d’autres
débats.
Mais dans le cas ou ces
stratégies sont appliquées, elles révéleraient ce que le statut d’ actionnaires est réellement : quelque chose d’inutile.
-Si c’est volontaire, pas de problème. Si c’est contraint, de mon point
de vue, on est dans l’immoralité.
------> Je n’aime pas
trop discuter de morale, je vais donc me focaliser sur votre mention de la
contrainte.
Un exemple hypothétique caricatural
: un jour, je viens vous voir car je viens d’été illuminé par une idée. Grace à
mes talents d’innovateurs associés à vos talents de concepteurs, nous
accouchons d’un prototype d’un produit quelconque. Sur ce , nous nous dirigeons
vers une troisième personne qui nous accouche un business plan et voilà monté
notre projet.
Malheureusement, aucun de
nous n’est héritier. Nous nous retrouvons donc contraint à faire appel à des investisseurs, qui ensuite ne feront
rien d’autre, en tant qu’actionnaire que prélever leurs rentes de notre
produit.
On est clairement dans ce
cas de figure dans a contrainte.
Imaginez maintenant que grâce
à une politique économique et financière spécifique, nous n’ayons pas besoin d’investisseurs
et que nous arrivions à monter de nous même notre projet , pour finalement nous
en partager les bénéfices.
Je ne vois nulle
contrainte dans ce processus. C’est nous qui travaillons donc c’est nous qui
sommes rémunérés. Quoi de plus normal ?
-Vous ne prenez même pas en compte le fait que l’actionnaire de départ,
celui qui a créé l’entreprise, s’est peut-être défoncé pour que cela marche.
------> Si un homme s’est défoncé pour créé une entreprise,
il doit être rémunéré pour son travail,
comme tous ceux qui se défoncent pour le bon fonctionnement de cette
entreprise. Encore une fois : quoi de plus normal.
Son statut d’actionnaire, c’est
autre chose puisque là , il s’agit d’être rémunéré pour son apport en
capital , ce qui deviendrait vite inutile une fois mise en place certaines
politiques économico-financières.
-Votre vision des actionnaires est celle que j’entends chez les
communistes dans mon université.
------> Je ne suis
pourtant pas communiste et j’ai beaucoup de désaccords avec ceux qui se prétendent
tels. Mais ce n’est pas pour ça que je vais embrasser la vision libérale ou
néolibérale de l’actionnaire.