Ce documentaire est excellent,
à diffuser au maximum , il permet aussi de s’affranchir des réflexe « complotiste »
qui veut que lorsqu’un acteur est financé, il est sous contrôle de A à Z de celui qui le finance, on voit bien que c’est
plus complexe, il y’a des intrigues politiques, des rapports de force et des
retournements de situation.
Ce documentaire illustre
aussi le fait que ses pires ennemis, ce ne sont pas les adversaires contre
lesquels ont fait la guerre mais ses propres alliés, c’est une constante
politique.
C’est un jeu à plusieurs
bandes :
- De Gaulle qui finance avec l’argent anglais les
mouvements de résistances en échange de leur allégeance afin d’être en position
de force lors de la libération.
- Roosevelt qui finance ces mêmes mouvements de
résistance pour court circuiter De Gaulle et donner de l’envergure politique à leur pion, le Général Henri Giraud.
- Des commandants de mouvements de résistance comme
Henri Frenay qui jouent les anglais contre les
américains et Giraud contre De Gaulle pour se construire une indépendance
politique.
- Churchill qui utilise de Gaulle comme son pion
pour contrecarrer l’influence américaine.
Ce genre de schéma, on le
retrouve très souvent dans des situations très diverses ( on pourrait l’appliquer
à la Syrie et à l’Irak aujourd’hui ), c’est assez facile de comprendre pourquoi :
chaque acteur animé par sa volonté de
puissance élabore une stratégie qui amène à ce schéma.
Ce que j’ai bien aimé, c’est
que ce documentaire ne donne pas une vision idyllique de la résistance
française qui était traversée comme toute mouvance politique par l’affrontement
des égos , de volonté de puissance politique et économique.
Je connaissais un peu la
question des braquages et effectivement , on retrouve des profils divers :
des résistants désintéressés agissant pour le salut de la patrie dans un
objectif d’autofinancement aux malfrats
utilisant le prétexte de la résistance pour s’enrichir personnellement.
La résistance est une
histoire humaine dans laquelle on retrouve le meilleur de l’humain mais aussi
le pire.