Qui se souvient que « La directive européenne sur le secret des
affaires » a été adoptée à une très large majorité (77 %) par le Parlement
européen en avril 2016 ?
Pour se faire une idée plus précise des conséquences de la
directive, il faudra donc attendre deux ans, le
temps qu’elle soit retranscrite par les vingt-huit Etats membres européens dans
leur droit national. Puis que les premiers procès
fondés sur cette nouvelle législation soient organisés, pour que les juges
puissent établir une
jurisprudence plus claire et, au choix, lever
les doutes ou confirmer les
craintes des critiques.
A l’aune de ce vote et de ses conséquences sur l’information,
qui serait assez fou pour confier la liberté, la vérité des faits sur un sujet
quel qu’il soit et la justice (des conditions de vie et de traitement) à un député,
et qui plus est à une Assemblée quand on connaît l’histoire
parlementaire de la France (entre autres pays !) de la 3e
République à nos jours.
Personne.
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Sinon...
Optimiste Lucet quand on sait que…
La moralisation des affaires n’aura pas lieu, aujourd’hui et
demain, encore moins qu’hier, à l’heure d’un mondialisme qui n’est qu’une
guerre contre le pacte social européen (Etat providence, droit du travail et
liberté d’expression et d’investigation). Aussi, lorsque Lucet ne voit pas que
les journalistes d’investigation sont en danger « de mort », sans
doute pense-t-elle à l’esplanade Henri de France, à Paris…
là où se trouve le siège de France-Télévisions, bel édifice architectural,
rassurant et cossu.
A propos de cette autre question qui touche à
l’instrumentalisation
des journalistes, à savoir : quelles informations sont "mises à la
disposition" des journalistes d’investigation et des lanceurs d’alerte -
à
titre d’exemple, se reporter à HSBC et la CIA ? Par qui sont-elles rendues disponibles pour divulgation ?
A quelles fins ? Là encore, Lucet ne semble pas avoir conscience de la pertinence de ces
trois questions.
Quant à son refus de voyager en Mauritanie et au Maroc,
Lucet omet de préciser pourquoi elle refuse à l’avenir de s’y rendre : l’Etat
français ne cherchera jamais à savoir qu’elles
auraient pu être les commanditaires d’un « préjudice extrême » contre
sa personne ; raison d’état oblige ! Etat d’urgence aussi…
coopération judiciaire à propos des
jihadistes qui vont et viennent entre le Maroc (lieu de départ ou de transit) et
l’Europe.
Sur le 11-septembre, rappelons que la question n’est pas de savoir si ce
sujet est tabou chez Lucet mais bien plutôt dans le groupe France-télévisions.
Et puis... rien sur : comment Lucet choisit ses sujets d’investigation.
Rien sur l’audience de son émission : "cash investigation". Rien sur les objectifs
d’audience qui ont pu lui être fixés.