@guepe
-"faisant notamment écho aux critiques récurrentes sur le continent de
persécution à l’encontre des Africains."
------> J’ai
oublié le « s » à « persécutions », ouhlà, Hieronymus va me
taper sur les doigts , mais
pour le coup cette faute change le sens de ma phrase , je voulais dire que la
CPI est accusée de persécuter les africains.
-Si j’ai bien compris,l’ordre westphalien correspond à un monde où les
différents états accepteraient qu’ils ne peuvent pas etre tout puissant ou
dominé tout les autres et se reconnaitrait des zones d’influence qui ne
violerait pas entre eux.
------> Non, ce n’est
pas ça , ce que tu décris correspond plutôt
à l’idéalisme en relation internationale.
En quelques mots
dans l’ordre westphalien, le centre des relations internationales,
ce sont les relations interétatiques. Le
monde est dans cette logique morcelé entre Etats au sein desquels la
souveraineté doit être respectée par les états limitrophes en vertu de la
conception westphalienne de la frontière.
Cela ne veut pas dire que cet ordre proscrit la guerre, il
ne peut pas le faire car c’est la guerre qui lui a donné naissance et c’est la guerre
qui est l’instrument nécessaire à son fonctionnement. Seulement, les guerres entre les Etats ne se font pas au nom d’antagonismes
idéologiques mais au nom d’intérêts dans une dialectique des forts et des
faibles donnant naissance à un équilibre
des puissances et à des normes qui vont donner naissance à un droit dit
international.
Bien sur cet ordre westphalien
a connu des interruptions mais il y’a une rupture avec le procès de Nuremberg :
on va établir qu’il y’a un bien et un mal, un gentil, un méchant et
des victimes et il s’agit non pas seulement de détruire ou de dépecer l’Etat ennemi mais de punir ses dirigeants moralement et
juridiquement.
Le principe selon
lequel la guerre est avant tout une relation d’Etat à Etat et chaque
Etat ne peut avoir comme ennemi que d’autres Etats et non pas des hommes, est
rompu.
Cette logique manichéenne des relations internationales va se poursuivre pendant la guerre froide à
cause notamment de l’antagonisme idéologique entre les deux blocs en présence.
A l’effondrement du mur de Berlin , la superpuissance américaine a voulu
imposer son nouvel ordre international sur ce modèle , par l’intermédiaire notamment
du « régime change » hérité de la guerre froide afin de faire tomber
les régimes hostiles et punir les vilains dirigeants d’Etats récalcitrants.
Regarde la Syrie : il ne s’agit pas dans la narrative
des puissances occidentales de mener une guerre contre l’Etat Syrien pour des intérêts
bien précis , il s’agit de s’ingérer dans la politique interne Syrienne en
aidant une opposition interne diplomatiquement , militairement , médiatiquement
et financièrement pour renverser des dirigeants accusés de massacrer leur peuple , la narrative occidentale se construit sur l’ingérence humanitaire. Pareil pour la Lybie,
la cote d’Ivoire, la Yougoslavie etc.
Lorsque Napoléon faisait la guerre, ce n’était pas avec le prétexte que le Tsar de Russie ou la reine d’Angleterre étaient des incarnations du mal. On
fait la guerre à un Etat, on le vainc, on le démembre ou on l’ampute de ses
territoires mais on ne viole pas la souveraineté du vaincu qui reste maitre
chez lui dans la portion de territoire qu’il lui reste. Et Napoléon lui-même lorsqu’il
a perdu n’a pas été jugé et condamné comme le vilain de l’histoire, il a été exilé,
point barre.
Le gros problème que pose l’organisation de l’ordre
international autour de valeurs, c’est que les guerres se conduisent selon des
principes totaux, ce qui mène au fanatisme et donc à la guerre la plus cruelle.
C’est quasiment religieux : on ne dialogue pas avec des monstres qui
incarnent le mal absolu, on les élimine.