et puis le protestant se prend pour le peuple élu du nouveau testament, à
ce titre il considère comme légitime d’écraser tous les autres, ainsi
les très civilisés colons Britanniques ont exterminé tous les peuples
indigènes reniant à chaque fois leur parole tandis que les barbares et
rétrogrades Espagnols ou Portugais les convertissaient au catholicisme
en les intégrant progressivement
On ne peut pas totalement comprendre cette différence sans avoir recours à la démographie. Les colons anglais étaient 20 à 50 fois plus nombreux que les Français et les Espagnols en fonction des périodes, sur un territoire beaucoup plus limité (côte Est). Forcément, cet état de fait implique une "diplomatie" beaucoup plus belliqueuse à l’égard des Indiens - justifiée moralement par la religion - alors que les Espagnols mais surtout les Français, disséminés sur le territoire gigantesque de la Nouvelle-France, étaient quasiment contraints de s’entendre et de se reposer sur les Indiens pour organiser et structurer un territoire qu’ils n’auraient jamais pu conquérir par la violence (les Espagnols s’y sont essayés en Amérique du Sud avec les résultats que l’on connaît). Là encore, le catholicisme, avec sa vision "universelle" de l’homme, répondait parfaitement aux contingences de cette forme de colonisation. Les jésuites apprenaient par exemple la langue des Indiens dans l’espoir de les convertir. On pourrait sans doute y voir une forme d’humanisme "pragmatique".
Vous voyez, la réalité devient plus fluide quand on sort de l’essentialisme...