@sls0, vous avez une visions très romantique du Communisme ,
( Très tôt, le code pénal soviétique de 1922 donnait pour fonction au
droit pénal la protection juridique de l’Etat des travailleurs contre
ceux qui portaient atteinte à l’ordre juridique révolutionnaire (art.
5). Les chrétiens, les musulmans et les juifs entrèrent dans cette
catégorie. Dès lors, l’infraction était définie comme « ?tout acte ou
omission, socialement dangereux qui menace le fondement du régime
soviétique et l’ordre juridique établi par le pouvoir ouvrier et paysan -
- Bref, une législation était en place pour éliminer les « ?ennemis ? » de la
Révolution. Dans un cerveau soviétique, ils étaient nombreux. Parmi
eux, la religion qui devait être extirpée de la société et des
consciences. Dans « ?L’A.B.C. du communisme ? », Nicolaï Boukharine
déclarait que « ?la religion et le communisme sont incompatibles, aussi
bien en théorie qu’en pratique ? ». La lutte antireligieuse du pouvoir
soviétique toucha donc toutes les religions. C’était, comme le précise
un opuscule de propagande de 1923, « ?la lutte décisive contre le pope,
qu’il s’appelle pasteur, abbé, rabbin, patriarche, mollah ou pape ? ;
cette lutte doit s’étendre de façon non moins inéluctable à Dieu, qu’il
s’appelle Jéhovah, Jésus, Bouddha ou Allah ? ». _
-
Grâce à l’ouverture des archives soviétiques, les chercheurs
d’aujourd’hui ont estimé qu’entre 1918 et 1980, quatre cents évêques ont
été poursuivis dont deux cent cinquante exécutés ou morts au Goulag,
cinq cent mille membres du clergé emprisonnés dont deux cent mille
passés par les armes, des millions de laïcs anéantis, tous des
véritables martyrs de la foi et souvent exécutés d’une manière sadique.
Ces chiffres sont, certes, encore provisoires, les études sur cette
tragique période de l’Eglise russe n’étant pas encore terminées.