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Joe Chip Joe Chip 20 février 2017 04:09

@maQiavel

Le commentaire de lancelot était idiot car il attribue la maladie de ce monsieur à l’islam.

Je ne suis pas responsable de ses propos sur l’Islam, ou sur autre chose. J’ai clairement dit que l’Islam n’était pas directement en cause.

Premièrement : même en considérant que sa maladie soit liée à la consanguinité, même en considérant que la consanguinité est favorisée par la religion islamique, ce commentaire est idiot du simple fait qu’on ne connait pas ses antécédents familiaux.

Je n’ai pas dit que la maladie particulière de cette homme était liée à la consanguinité (je ne suis pas médecin, ni généticien, ni épidémiologue). A la base je voulais surtout à réagir aux propos de Blueman en rappelant comment ce genre d’idée (malédiction divine, "programmation volontaire") naissait précisément dans une communauté religieuse et patriarcale, ici musulmane. C’était 80% de mon message. Evidemment, tu retiens surtout le passage problématique sur l’Islam, en l’assimilant à une logique identitaire - je commence à avoir l’habitude, même si cela devient un peu lassant... Je me suis assez heurté sur certains sujets avec les identitaires (rémigration, manif pour tous, etc.) pour être mis politiquement dans le même panier. 

A contrario, je n’ai aucun scrupule à utiliser un argument ou un exemple que les identitaires ont repris à leur compte. Mon intime conviction est que le racialisme en France se nourrit du tabou qui pèse sur toutes les questions ayant trait à l’ethnicité, à la génétique, aux déterminismes religieux et culturels. La sociologie et à la biologie française sont constructivistes. Par exemple, pour financer les recherches sur la génétique, on a recours à la charité publique (téléthon) car la plupart des gens n’accepteraient pas que l’Etat finance ouvertement et directement la recherche fondamentale, sans la coupler à un impératif thérapeutique et une justification sociale. Tout procède ainsi du "social" chez nous. Les déterminismes biologiques et culturels - et tabou absolu, leur éventuelle réciprocité - sont systématiquement minimisés quand ils ne sont pas tout simplement ignorés, tout ça pour échapper au problème du racisme. 

Je n’ai pas dit non plus que la consanguinité à elle-seule suffisait à expliquer la diffusion de certaines maladies génétiques. C’est un facteur parmi d’autres. Pour rebondir sur ton dernier paragraphe et répondre en même temps à Pégase, il est évident que les facteurs climatiques, sociaux, familiaux voire psychologiques, exercent une influence qu’il faudrait pouvoir quantifier dans chaque cas. Toutefois, le fait de ne pas pouvoir démontrer rigoureusement une hypothèse à partir d’un cas particulier n’interdit pas de poser cette hypothèse sur un plan plus général ni d’établir une corrélation. 

J’ai simplement dit que la consanguinité constituait un facteur prédisposant à CERTAINES maladies génétiques (liées à l’expression d’un gène récessif) et que ce facteur se retrouvait plus largement impliqué dans les pays de tradition patriarcale et endogame. Ce qui est le cas des pays musulmans. A partir de là j’établis une simple corrélation entre ces deux constats qui me semble fondée.

la pratique religieuse islamique est venue se greffer à cette culture patriarcale ou alors est ce qu’elle a produit cette culture patriarcale endogamique ? Ou les deux ( et dans ce cas comment déterminer une relation de cause à effet ) 

La culture patriarcale endogamique pre-existait naturellement à l’Islam dans les sociétés tribales et nomades de la péninsule arabique. Ensuite les conquérants arabes ont fait comme tous les conquérants en imposant leurs valeurs aux populations sédentaires qu’ils avaient soumis. Ce qui permet d’expliquer la diffusion relativement homogène de ce modèle patriarcal et endogame à l’intérieur de l’aire conquise par l’Islam. 

Pour la consanguinité, je parle seulement de corrélation, pas de relation de cause à effet. Je donnerai quelques liens "non identitaires" en fin de message pour le reste, tu es libre de te faire ton idée sur la relation entre consanguinité et culture patriarcale endogamique, d’une part, et sur la relation entre patriarcat et culture islamique, d’autre part. 

Je parle d’ailleurs seulement d’influence culturelle en réfutant tout glissement vers la pensée biologiste. Au Bangladesh on ne parle pas du tout de population arabe , mais de population qui sont sans doute génétiquement plus proche des Européens et des Iraniens. Il ne s’agit donc pas du tout pour moi de pondre des généralités grossières sur les "arabes" (qui ne sont pas, et de loin, les seuls musulmans).

J’ai évoqué le cas des aristocrates français pour bien montrer qu’il n’y avait aucun racisme sous-jacent dans mes remarques. Il y a de nombreuses maladies et marqueurs génétiques qui concernent presque exclusivement les populations blanches ; en particulier les populations de sapiens européens qui ont connu un brassage génétique important avec les néanderthaliens, contrairement aux sapiens africains. Les chercheurs estiment aujourd’hui que nombre de pathologies inflammatoires et dégénératives pourraient être liées à l’expression résiduelle des gènes néanderthaliens. Les gènes qui donnaient à Néanderthal une endurance extraordinaire et un système immunitaire lui permettant de combattre les infections dans un milieu froid et hostile, seraient ainsi à l’origine de nombreuses maladies auto-immunes chez les Européens modernes. 

On peut s’intéresser aussi aux populations d’origine germanique qui avaient sans aucun une forte proportion de consanguinité avant leur conversion en masse au christianisme. Contrairement à l’Islam, le christianisme a combattu puis interdit progressivement les unions consanguines au sein des familles nobles en s’opposant à l’endogamie aristocratique des Francs. En Europe, de manière générale, le mariage monogame puis exogame (surtout à partir du XIXème siècle) a contribué à faire reculer la consanguinité. 

Pour la neurofibromatose, je vais accepter tes explications, je n’y connais absolument rien. Je ne parlais pas de consanguinité dans ce cas précis et singulier mais bien de pratiques endogamiques conduisant au fil du temps à une perte de diversité génétique susceptible de favoriser l’expression de certains gènes. De ce point de vue, il faut évidemment défendre à long terme le brassage génétique (terme préférable à mon avis à la notion polémique de "métissage") qui suppose une forte mobilité sociale et géographique à l’intérieur d’un territoire : conditions qui ne sont pas réunies dans une société traditionnelle endogame. 

Concernant les références, c’est très simple, elles sont toutes anglophones ou presque, les ressources en français sont très rares pour les raisons que j’ai évoquées plus haut.  

On tombe rapidement sur les travaux d’un généticien australien qui a consacré plusieurs études à la consanguinité à travers le monde : 

https://www.researchgate.net/publication/261898791_Consanguinity_Human_Evolu tion_and_Complex_Diseases

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2765422/

En faisant une recherche je me suis aperçu que l’on retrouvait fréquemment une carte issue de ses travaux sur de nombreux sites identitaires et racialistes avec des annotations qui n’ont évidemment rien de scientifiques. A mes yeux, cette récupération ne discrédite pas les travaux des généticiens et soulignent surtout le puritanisme des Français sur ces questions, qui voudraient que le théorie ne débouche jamais sur aucune observation pratique.

Quand on pose des tabous, des lois mémorielles, etc... le retour de bâton finit toujours arriver.



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