@WakeUp
J’avais
mal compris, je l’avoue, ce que vous entendez par « déchouardisation ».
Merci pour votre éclaircissement. Ma réaction un brin agacée venait du fait que
j’en ai un peu marre de l’esprit de critique, ce travers typiquement français. Sur
le fait que les questions posées par les internautes ne soient pas polémiques
ou susceptibles de provoquer un débat, je peux comprendre votre frustration. En
même temps, il est normal que les questions les plus nombreuses soient celles
de gens qui partagent les idées de Chouard. On peut peut-être reprocher à l’intervieweur
de ne pas en avoir trouvé une qui s’oppose à ses idées.
Maintenant,
en ce qui concerne mon léger agacement vis-à-vis de ce que je considère comme
de l’esprit de critique, il ne s’est pas totalement dissipé, car votre
explication m’a convaincu sur la forme mais non sur le fond. En effet, vous
soulevez un phénomène de suivisme et une admiration qui confinerait selon vous,
ou risquerait de confiner, à l’idolâtrie. Je veux bien. Mais est-ce là l’essentiel ?
Vous mettez en épingle un épiphénomène au lieu de vous intéresser au fond. Au
fond, je vous reproche de détourner l’attention sur un problème qui existe,
certes, et vous l’avez bien décrit, mais qui est mineur au regard des problèmes
bien plus graves que soulève Chouard. Qaspard Delanuit vous a répondu bien
mieux que moi.
Et
si on creuse un peu plus... Vous dénoncez, à juste titre, l’esprit moutonnier
de beaucoup de gens. Vous aimeriez que tout le monde fasse preuve d’esprit
critique, d’indépendance de pensée, et fasse usage de sa raison. Cette
exigence, bien que légitime en tant qu’idéal à poursuivre, est potentiellement
dangereuse, elle aussi : ce purisme qui se complaît dans la stigmatisation
des « moutons » est un refus du réel. Nous sommes imparfaits, faisons
avec le réel tel qu’il est et essayons d’avancer.