Je ne regarde pas cette vidéo car je sais déjà ce que je vais entendre. La dialectique soralienne, c’est un peu comme ces fossiles de dinosaure enfermés dans l’ambre... on voit qu’il ne travaille plus et ne lit plus depuis des années. C’est toujours les mêmes références, les mêmes inversions dialectiques prévisibles et schématiques. Plus aucune actualisation.
Et je dis ça en ayant beaucoup aimé à l’époque ses Abécédaires et son Misère du désir. Mais ça commence à remonter. La génération des années 90-2000 avaient encore un imaginaire commun avec celles qui avaient traversé la période héroïque des années 60-70-80, période que Soral savait évoquer mieux que quiconque, avec toutes ces histoires improbables, misérables, comiques et pittoresques sur le "off" de la vie parisienne de ces années-là...
Mais je crois franchement que cette fascination n’opère plus sur la génération qui a aujourd’hui une vingtaine d’années. Déjà parce que ça leur passe au-dessus de la tête, généralement parlant. Ils n’ont plus le bagage culturel et imaginaire minimum pour comprendre tout ça. Quand j’entends Soral continuer de servir aux jeunes tout le jargon du marxisme-léninisme qui avait déjà vieilli quand j’étais au lycée, je me dis qu’il n’est plus en phase avec l’époque.