• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


En réponse à :


4 votes
Joe Chip Joe Chip 2 avril 2017 11:01

@Stef2892

Mais De Gaulle ne dit nulle part que Monet est un "agent de la CIA", il dit bien pire en réalité, ce qui explique sans doute son hostilité envers le personnage : qu’il s’est mis de lui-même, sciemment, aux services des Américains, sans que ces derniers l’aient directement sollicité ou lui aient demandé quoique ce soit, les tournures de phrase étant précises et éloquentes :

"Ils (les Américains) reconnaissent en lui leur homme"

L’usage du verbe reconnaître suggère clairement l’idée que Monet agissait de manière autonome en faveur des intérêts américains, les Américains prenant acte de cette conversion par défaut à l’américanisme dans le contexte de la guerre froide.

D’ou la colère de De Gaulle, qui s’est frotté durant toute la guerre à des officiers complaisants et des soutiens de Pétain qui se ralliaient par pragmatisme aux points de vue des alliés dans le but de les ménager.

"Ils sont avant tout soucieux de servir les Etats-Unis (car) les Monnet et autres Pleven considèrent que la France n’est qu’un petit pays ; qu’elle ne fait pas le poids pour jouer un rôle mondial ; qu’elle n’a donc qu’à se soumettre aux autres... l’intégration allait permettre aux Allemands de nous apprendre l’organisation et la discipline.

En gros, il dit clairement que les élites françaises pensent que la France et le peuple français ne sont plus à la hauteur de leurs grandes ambitions universalistes désormais portées par l’Amérique et le peuple américain, grands vainqueurs de la guerre. C’est pas de la trahison, ça, car on trahit uniquement pour son propre intérêt ou sa survie. Le traître a une ambition personnelle. C’est du renoncement, de l’aboulie (De Gaulle dit clairement que les Européistes cherchent à dissimuler leur lâcheté et leur renoncement à la puissance derrière un pseudo-idéal d’intégration européenne). Monet, pour De Gaulle, est un prophète de l’abandon, un petit idéologue ("technocrate apatride") qui a théorisé la dissolution de son pays. Il rapproche clairement cette attitude de celle des collaborateurs et des nationalistes qui se sont mis au service de l’Allemagne durant la guerre car ils estimaient que la France n’avaient pas la capacité de mener la lutte contre le judéo-bolchévisme. Zemmour dans son mélancolie française rappelle également cette tendance des élites françaises depuis la première guerre mondiale à se rechercher un "Empire par procuration". 

A noter que De Gaulle ne considère pas du tout les Américains comme des ennemis, c’est donc bien un problème franco-français qu’il pointe du doigt, dimension totalement absente des discours d’Asselineau et de ses sympathisants qui se contentent de démoniser l’Amérique de manière un peu irrationnelle en voyant des agents de la CIA partout et en proposant un gloubi-glouba vaguement complotiste. 

Si vous n’avez que des conneries, des insultes, ou des remarques puériles à faire sur quelques éléments copiés-collés, merci de vous abstenir.




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON