@Sentero
Je ne dis pas que l’intervention Russe se
limite à des questions de sécurité nationale. Il y’a bien entendu d’autres intérêts,
l’accès sur la méditerranée comme vous dites mais aussi des questions énergétiques
comme le dit DJL
93VIDEO ( et il y’en a d’autres ).
Mais
cette question de sécurité nationale existe et elle est fondamentale. Si vous
parlez de l’intervention américaine en Irak alors il faut se rappeler qu’ il n’y avait pas en Irak des
milliers de combattants originaire du Caucase et de l’Asie centrale dans ce
conflit jusqu’à l’émergence de l’Etat islamique ( dont un certains nombre de
Caucasien occupent des postes de direction ), c’est une configuration qui n’a
rien à voir. De plus à cette époque là , la Russie ne cristallisait pas autant l’hostilité
de l’empire américain qu’actuellement , les stratèges américains , une fois l’appareil
d’Etat Syrien en miettes , seraient en mesure d’exporter la guerre vers le Caucase
et l’Asie centrale pour déstabiliser la Russie ( qui serait en même temps pris
en tenaille par l’Ukraine , par des sanctions économiques et par la baisse du
cours des matières premières énergétiques ).
Pour ce qui
est du Caucase actuel , les Russes sont en position d’alerte car ils savent qu’une
guerre pourrait reprendre , la situation est très tendue , de nombreuses attaques islamistes s’étaient produites en
Tchétchénie et dans les républiques voisines du Daguestan et de l’Ingushetie. De plus ce sont des territoires en profonde
crise sociale et économique (le chômage
atteint plus de 50 pour cent à certains endroits) , l’infrastructure est
pratiquement détruite par les précédentes guerres et l’indignation face aux
crimes de guerre commis par l’armée russe continuent d’alimenter le soutien
pour les islamistes. C’est une
poudrière.
Donc,
oui , il y’a d’autres raisons à cette intervention militaire Russe ( et les
guerres sont généralement multifactorielles ) mais cette raison là n’est pas
négligeable ,elle est même fondamentale quand on comprend que toute la doctrine Russe est articulée sur la défense de sa sphère d’influence.
Pour ce qui est de l’intervention au Mali ,
c’est une autre histoire mais là-dessus , je ne suis pas non plus d’accord avec
vous ( même si j’étais contre cette intervention et celle de Lybie qui a
déstabilisé la région ).
.et qui dit que la Syrie
sans le régime syrien actuel éclaterait forcément en mini-Etats
extrémistes ? On ne peut pas le savoir à l’avance...
------> On ne peut
jamais rien savoir à l’avance mais gouverner c’est prévoir et il y’a des
dynamiques territoriales et opérationnelles en cours, tout le monde sait que les groupes sur place
sont divisés, s’allient ou s’affrontent, se décomposent et se recomposent selon les circonstances et les intérêts , aucun ne serait en
mesure de remplacer le régime Syrien si ce n’est le Fatah al Sham ( ex –Al nostra)
ou Daech. Est-ce une alternative crédible pour la sécurité de la
région ? Posez la question, c’est connaitre la réponse.
Quand aux grandes puissances,
vous voyez bien qu’elles sont divisées sur cette question, il n’y a pas de consensus,
chacune défend son écurie (on a même des situations cocasse ou des groupes aidé
par le pentagone affrontent des groupes aidé par la CIA, vous imaginez un peu
le bordel).
Concernant l’Egypte et la Tunisie, ce sont des pays qui n’ont
pas plongé dans la guerre civile proprement dites, cette comparaison ne vaut
rien. Par contre, observez la Lybie. L’Etat Lybien n’existe plus, il est
fragmenté en groupes tribaux et religieux conçurent incapable de l’unifier. La
Syrie sera pire.