Cette campagne électorale se termine enfin, ça faisait depuis 2002
que je n’en avais plus suivit avec autant d’assiduité. L’un des constats que j’en
tire, c’est sa médiocrité. Et cette médiocrité n’est pas le fait des candidats
(débat du second tour mit à part) mais
du traitement audiovisuel. Certains essaient d’en attribuer la responsabilité à Fillon et ses costards, au phénomène Macron
ou aux « petits » candidats. Mais les vrais responsables sont quasi essentiellement
les journalistes, ils étaient grotesques. Et le pire, c’est qu’on est parti
pour continuer comme ça encore longtemps puisque sans réforme des médias, il n’y
a aucune raison pour que ça s’arrête, donc on n’a pas encore finit de creuser. Je
n’ose même pas imaginer à quoi va ressembler la campagne de 2027, on arrivera
peut être même plus à faire la différence avec les anges de la téléréalité.
Pour revenir sur cette campagne, dès que les candidats
tombaient sur des journalistes sérieux et un cadre adéquat, le niveau remontait
immédiatement. Mais c’était trop rare.
Par exemple, j’ai
vu en entier la dernière interview de Macron sur médiapart. Il y’a dix
mille critiques à faire sur la forme. Mais sur le fond, c’était un bel entretien,
très éloigné des Macroneries habituelles. Même les Macronistes convaincus ont
découvert Macron lors de cette interview à en croire les commentaires sous la
vidéo. Macron incarne tout ce que j’abhorre politiquement mais je l’ai trouvé
très bon dans son argumentation. Ça veut dire que même Macron, quand on lui
offre un cadre pour pouvoir exprimer ses idées et son programme, il le fait de
façon cohérente, nuancée et rigoureuse. S’il a fait dans le marketing politique
avec les « penser printemps », « pas ça, pas ça », c’est
lié à la médiocrité des journalistes et il faut l’admettre … des électeurs. Il
a fait ce qu’il fallait pour gagner, je ne vais pas lui en vouloir car il est
capable de beaucoup mieux, il s’est simplement adapté au cadre qui lui était imposé…
C’est dommage, on avait cette année des candidats intéressants
aux profils divers et variés, des fractures électorales presque chimiquement pures,
des choix de société diamétralement opposés … mais les médias en ont ressorti de la merde !