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Joe Chip Joe Chip 9 janvier 2020 16:07

C’est de lutte des identités qu’il faudrait parler plutôt que de lutte des races. Et sans vouloir sous-estimer les dégâts engendrés par l’instrumentalisation de l’antiracisme par les socialistes, ou le rôle pervers joué par Mitterrand dans la "montée du FN" tout comme son interaction supposée avec l’antiracisme, ces derniers appartiennent aujourd’hui quasiment au passé et à une histoire française qui n’a pas grand-chose à voir avec les enjeux actuels et notamment avec l’idéologie importée des USA qui est en train de s’imposer dans les facs de sciences humaines.

J’ai peur que notre ami Lepage date un peu de la dernière guerre, grande spécialité française. C’est il y a 20 ou 30 ans ans qu’il fallait dénoncer l’arnaque SOS racisme, pas aujourd’hui et surtout pas en prétendant apporter quelque chose de novateur dans l’analyse. Me font marrer ces gauchistes vieillissants, il y a encore 15 ans pas un ne tenait les discours qu’ils tiennent aujourd’hui, ils étaient tous dans le paradigme binaire qu’ils dénoncent aujourd’hui... bon, bah, mieux vaut tard que jamais...

En réalité, les identitaires de gauche (pour regrouper sous une étiquette les promoteurs des identity politics, les décoloniaux, les différencialistes, les ethnicistes, les antirépublicains et les "islamo-gauchistes") se contrefoutent totalement du FN, sinon dans leurs discours, du moins dans la réalité. Ils font encore un peu semblant de s’attaquer à la "bête immonde" mais au fond ils ont bien compris que ce champ lexical ne mobilisait plus qu’une petite partie du monde intellectuel et des bourgeois de gauche.

Non, leur ennemi désigné est en fait le même que celui des identitaires de droite, à savoir l’universalisme républicain ou français désigné par les uns comme l’instrument de la république coloniale (avec ou sans pilotage des juifs), et par les autres comme un broyeur d’identité locale et du monde blanc chrétien (avec ou sans pilotage des juifs).

Les points communs sont frappants, tant dans les thèmes abordés que le vocabulaire. Il y a d’ailleurs beaucoup d’identitaires purs et durs qui ont basculé dans l’anticolonialisme virulent et une certaine forme de francophobie, voyant dans les colonies françaises un système qui a conduit à l’invasion migratoire de la France. Par conséquent, leur discours a évolué sous l’influence des culturalistes et des penseurs de la nouvelle droite. Rejeter cet héritage colonial revient à rejeter les expériences d’altérité et de métissage qu’il a engendrées, avec leurs aspects positifs et négatifs. De plus cela leur permet de justifier "moralement" leur racialisme, en se faisant passer par exemple pour des défenseurs de l’Afrique noire aux Africains. 

Sur le terrain du séparatisme, les vues des identitaires de gauche et de droite correspondent assez remarquablement et je suis sûr qu’on doit entendre des trucs très similaires dans les ateliers décoloniaux interdits aux blancs et certains raouts identitaires de l’extrême-droite.




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