Osiris est
le Dieu de la mort, mais la mort qu’il symbolise est d’abord celle de l’âme, si
bien expliquée dans la primitive religion égyptienne ; on en fait, plus tard,
la mort du corps, et Osiris devient le Dieu des morts.
Tout mort
est appelé un Osiris.
Ce Dieu est
symbolisé par un taureau Apis (Hapi). C’est sous cette forme que sur de très anciens
monuments on trouve Osiris représenté. Apis mort s’appelait Osor-Apis,
nom dont les Grecs font Sérapis.
C’est du
reste cet animal qui symbolise le rôle mâle dans la génération.
Strabon dit
: « Apis est le même qu’Osiris ».
Le Sérapeum
était le nom de la tombe d’Apis.
Le Sérapeum
égyptien fut construit par Aménophis III, il avait contenu 64 taureaux.
Les
monuments représentent Apis-Osiris sous la forme d’un taureau, la tête
surmontée du disque et de l’uraeus (aspic qui se dresse sur le front des Dieux
et des Rois et qui représente le mauvais esprit) ; il a des taches noires sur
le flanc, un triangle au front, et parfois une tache en forme de croissant sur
le poitrail ; sur la housse frangée qui orne son dos est un vautour aux ailes
déployées.
(Le bœuf
Apis. C’était le dieu principal de Memphis. D’après une stèle ou colonne du
Sérapeum à Memphis, il est représenté portant entre les cornes l’image du
soleil, avec le serpent Uraeus, signe de la divinité.)
Pourquoi ce
culte ?
Rappelons le
régime primitif en Égypte :
En Egypte
comme partout, le régime féminin a précédé le régime masculin et il a dû avoir
une longue durée de prospérité et de paix, puisque, au moment où commence
l’histoire, c’est-à-dire le règne de l’homme, le pays possède déjà une langue
bien formée, l’écriture, et des institutions sociales qui serviront de base à
l’organisation future des sociétés. Enfin une religion, un culte, une haute
morale. Tout cela réalisé avant les temps historiques.
« L’Egypte
est la terre classique de la Gynécocratie », dit Bachofen, « sa
civilisation repose en principe sur la préférence d’Isis à Osiris ».
L’Egypte fut
longtemps gouvernée par des Prêtresses que l’histoire appelle des Pharaons.
Celui qu’on appelle « le premier Roi » est Mena (devenu Menés),
mot qui veut dire Mère, comme Manou. Manéthon, qui cherche à
effacer les traces du règne de la Femme, place sept dynasties de dieux (il
masculinise les Déesses) au début, puis encore douze dynasties vagues
auxquelles succèdent trente dynasties de demi-dieux.
Quand arriva
la réaction contre la religion Théogonique, on institua le culte d’Apis par
fanfaronnade, pour narguer la Femme qui avait comparé l’homme fort au taureau !
Alors un taureau vivant représentait le Dieu mâle. Lorsqu’il mourait, on
l’enterrait magnifiquement et le pays était plongé dans le deuil jusqu’à
l’apparition d’un autre taureau divin. Et des historiens modernes, pour
expliquer ce culte, nous diront qu’Osiris apprit aux hommes à labourer et à
soigner le bétail !
M. Mariette
a découvert, auprès de l’emplacement de Memphis une nécropole où furent
successivement enterrés des Apis, « depuis la 18ème dynastie jusqu’à la fin
de la domination grecque », dit-il. Sur les monuments qu’il a découverts,
Apis est appelé « Nouvelle vie de Ptah ».
Or Ptah,
c’était la puissance cosmique, le rayonnement solaire personnifié par la
Femme-Déesse, comparée au Soleil parce qu’elle possédait en Elle l’esprit qui
éclaire ; on avait fait de cet Apis-Ptah le Dieu suprême de Memphis.
Plus tard on lui donnera le corps d’un homme.
Mais d’abord
ce principe solaire est donné au taureau. Voilà donc un culte né d’une ironie.
Mais ce n’est pas tout.
C’est la
Déesse, maintenant, qui va, à son tour, être représentée, sous la figure d’un
taureau, par vengeance masculine. C’est encore un résultat du curieux phénomène
psychique de la réflexion sexuelle, si fréquent à cette époque de l’histoire.
A
Héliopolis, c’est Râ, l’ancienne Déesse (Rhea), qui est représentée par
le taureau Mnevis.
Suite...
Cordialement.