Eric Zemmour est invité partout parce qu’il est marxiste

Comme avec BHL, Onfray, Attali, Fourest et quelques autres, Eric Zemmour est invité absolument partout dans les médias, grands ou petits, de France Télévisions à RTL en passant par RMC, etc. etc. etc. Loin d’y voir une voix dissonante ou hors-système, il faut toujours se rappeler que les médias ne laissent jamais parler autant des opposants au système, mais toujours ceux qui sont en conformité avec leur idéologie. En l’occurrence, la gauche.

Zemmour représente l’aile dure de la gauche, un mix entre Mélenchon (qu’il a dit publiquement beaucoup apprécier) et Marine le Pen (dont il a dit également publiquement qu’il était souvent en accord avec elle), sans oublier Jean-Claude Michéa (qui classe Martine Aubry à droite), Christophe Guilluy (qui se classe à gauche), Hughes Lagrange (idem) ou encore Georges Marchais (carrément). En effet dans son livre il tresse des lauriers au leader communiste des années 70, celui qui s’est déshonoré en parlant du bilan "globalement positif" de l’URSS. Cette apologie de celui qui faisait l’apologie du totalitarisme communisme n’a pas choqué l’intelligentsia, tandis qu’elle reprochait à Zemmour de "réhabiliter Pétain", dont les crimes n’arrivent pas à la semelle de ceux de Staline. Rappelons-nous par ailleurs que Jean-François Revel avait révélé que Marchais était travailleur volontaire en Allemagne nazie pendant la guerre, dans les usines Messerschmidt.

On ne repassera jamais assez les extraits de Gérard Jugnot et de Bernard Pivot que voici :

Zemmour est très apprécié de cette gauche communiste qui est massivement passée au FN, du fait que le FN est passé d’une ligne patriote et libérale à une ligne nationaliste et socialiste. Notez d’ailleurs que Marine le Pen, Florian Philippot et les autres sont partout dans les médias, tandis que le Pen père était mis au ban des médias, et devait faire des pieds et des mains pour se faire inviter. Nulle évolution des médias, toujours aussi néo-marxistes, mais évolution du FN vers le marxisme comme je l’ai déjà expliqué. La CGT a ouvert les vannes au FN, sans que ça se voit trop.

Zemmour a beau avoir été éjecté de la télé publique par le syndicat SNJ CGT, il ne les a jamais critiqué publiquement, et il continue à tresser des lauriers aux syndicats en général, et donc à la CGT en particulier, principal syndicat en France. Parce qu’en réalité il n’en est pas éloigné, et tout comme Soral avait amené le FN sur ses positions communistes, Zemmour fait son travail gramscien pour amener la CGT sur ses positions néo-marxistes. La CGT comme le PCF, les Verts et le PS ayant évolué vers une gauche plus libertaire, Soral et Zemmour (et Michéa, etc.) sonnent le rappel à l’ordre, et accusent cette gauche libertaire d’être l’ennemie. Gauche extrême et extrême-gauche s’alimentent l’une l’autre par un jeu classique d’alliés objectifs. Bref, la gauche monopolise le débat et les heures d’antenne médiatique, en ayant réussi le tour de force de faire croire au bon peuple qu’il y avait encore de la pluralité dans le débat public.

C’était le même subterfuge dans les pays communistes, une pluralité de partis (communistes), des démocraties populaires (tout sauf démocratiques), et une liberté de ton (tant que vous ne remettiez pas en cause la ligne du parti). Zemmour est malin, il sait transgresser la ligne sans jamais aller trop loin, dans le but de la faire bouger. Quand Jean-Jacques Bourdin lui demande si l’islam est compatible avec la France, il répond que "l’islam radical" ne l’est pas. Donc que "l’islam" le serait. Quand il parle de Vichy, il évite soigneusement de parler de l’UGIF, pourtant au cœur de tous ces débats et de la culpabilisation française. Et il défend toujours Marx, qui aurait tout compris et tout prévu selon lui (rien n’est plus faux évidemment), il fustige le libéralisme et la finance, il occulte toujours le problème des fonctionnaires et haut-fonctionnaires, dont il admet simplement qu’il y en a un peu trop (il faut néanmoins que Bourdin insiste lourdement pour le lui faire avouer).

Ne comptez pas sur Eric Zemmour pour dénoncer le fait qu’on invite toujours les mêmes sur les plateaux télé, et surtout la gauche, alors que la droite libérale-conservatrice est reléguée loin, très loin dans les limbes, victime de la conspiration du silence. Il n’a jamais fait une seule déclaration publique en ce sens, alors qu’il parle plusieurs heures par semaine dans les médias depuis des années (faisant de lui une des personnalités françaises les plus médiatiques, comme nous l’avions étudié en 2011).

Ne comptez pas non plus sur Eric Zemmour pour s’attaquer aux vaches sacrées du système : le marxisme (il en est), l’inégalité médiatique (il y participe très largement), et l’oligarchie (il en est l’alibi parfait). Les rares fois où il s’en était pris directement à des débats interdits (peine de mort, avortement, euthanasie, etc.), il était rapidement rentré dans le rang, et on ne l’a plus jamais entendu en reparler, ne serait-ce que pour défendre la liberté du libre débat sur ces questions et sur tant d’autres. Quand le débat sur l’avortement est ouvert sur RTL, il déclare ainsi "Je comprends très bien Simone Veil".

Eric Zemmour fait intégralement et totalement partie du système, qui l’a récupéré, digéré, et qui s’en sert pour maintenir cette apparence de démocratie en France et de pluralité dans les médias (tout en générant de l’audience). Hélas, il n’en est rien, mais le soldat Zemmour (tout comme les soldats Onfray, Finkielkraut et quelques autres) a bien travaillé, et vous n’y avez vu que du feu. Les gens comme Eric Zemmour sont plus difficiles à combattre que ceux qu’ils critiquent, car ils semblent plus proches de nous. Or ce sont nos ennemis au même titre, qui consolident le système au lieu de le fragiliser.

Pour fragiliser le système, il ne faut pas participer aux médias, ni leur apporter de l’audience, il faut les combattre, en limiter l’audience, il faut gripper la machine au lieu de l’huiler. Zemmour est le premier huileur médiatique de France, et sans doute le meilleur d’entre eux, car il ramène au poste de télévision les gens qui ont toutes les raisons de le fuir et de le mépriser, voire de le désigner comme la source principale de leur malheur, puisque c’est le lieu principal où l’oligarchie qui les opprime se donne rendez-vous.

Pour conclure, nous rediffusons notre premier débat sur Enquête & Débat, entre Pierre Cassen (qui me menace de mort depuis), ouvrier du livre CGT en retraite depuis qu’il a 50 ans, qui défend Eric Zemmour (nul hasard à cela, donc), et Franck Abed, monarchiste, qui critique Zemmour.

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