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L’enfant du jour VS l’enfant de la nuit : La Dissociation d’une Miss America - Marilyn Van Derbur

Marilyn Van Derbur, la Miss America de 1958, fille du millionnaire Francis Van Derbur, a révélé dans son autobiographie les conséquences de l'inceste paternel qu'elle a subi durant son enfance. Elle raconte que jusqu'à l'âge de 24 ans, elle avait totalement refoulé le souvenir des viols de son père. Dans son autobiographie intitulée "Miss America By Day" (2003), elle révèle publiquement : "Afin de survivre, je me suis divisée en une "enfant du jour", joyeuse et souriante, et une "enfant de la nuit" recroquevillée sur elle-même, à la merci de mon père... Jusqu'à mes 24 ans, l'enfant du jour n'avait aucune conscience de l'existence de l'enfant de la nuit (...) Durant la journée, il n'y avait aucune colère ni aucun regard gènant entre mon père et moi, parce que je n'étais pas consciente des traumatismes et des terreurs de l'enfant de la nuit. Mais plus l'enfant de la nuit se dégradait, plus il était nécessaire que l'enfant du jour excelle ; de l'équipe de ski de l'Université du Colorado, du club Phi Beta Kappa (ndlr : prestigieux club d'étudiants) jusqu'à ma nomination de Miss America, je croyais être la personne la plus heureuse qui ait jamais vécu." Elle écrit également dans son livre à propos de son père : " Il me "travaillait" nuit après nuit. Comme un délicat morceau de cristal brisé dans du béton, mon père m'a dépouillé de mon propre système de croyance et de mon "moi", mais également de mon âme qu'il a brisé en morceaux. "

La paralysie qu'elle a subi pendant des années sans aucune explication médicale était sans doute un trouble de conversion.

Le témoignage de Régina Louf (témoin X1 de l'affaire Dutroux) rapporte exactement le même processus de scindement amnésique chez l'enfant :

"Plus que jamais, j'ai découvert qu'il me manquait de temps. j'ai été à l'école, eu de bonnes notes, j'ai même connu plusieurs camarades de classe, mais d'une certaine façon tout cela s'était déroulé sans moi. C'était comme si quelqu'un d'autre prenait le dessus dès que les portes de l'école se refermaient derrière moi. Comme si la Ginie maltraitée était mise de coté jusqu'à ce que Tony se tienne à nouveau dans mon lit ou à la porte de l'école. La Ginie maltraitée était difficilement consciente de l'école et de la vie de famille, l'autre Ginie ne semblait pas présente durant les abus, et donc vivait 'normalement (...) Cela avait toujours été comme ça. A Knokke, chez ma grand mère, les adultes s'étaient rendu compte que je parlais aux voix dans ma tête, que je changeais rapidement d'humeur, ou même que je commençais à parler avec une autre voix ou accent. Bien que je n'avais que 5 ou 6 ans, je compris que quelque chose comme ça était bizarre et n'était pas permis."

Tags : Etats-Unis Enfance Témoignage Psychologie Psychanalyse




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1 réactions à cet article    


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    Le Monde part en couilles Vraidrapo 10 janvier 2018 08:21

    Belle leçon de Psycho exprimée avec pédagogie. Les Pro avaient fait vraiment du bon boulot. Par contre, je ne comprends pas que la mère ne se soit doutée de rien, ça reste à voir... Je suppose que c’est loin d’être un cas rare.



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Nigari

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