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L’occident est perdu ! Todd explique le « complotisme » antirusse de l’establishment

Emmanuel Todd était l’invité actu de France culture le 14 avril 2018, alors que les Etats unis, la France et le Royaume-Uni venaient de mener des frappes nocturnes sur la Syrie. Il s’agit peut-être là d’une de ses meilleures interviews face à des journalistes en sueurs atterrés par ce qu’il énonce et que l’on pourrait pourtant considérer dans certains milieux comme étant de banales évidences.

 

D’où je parle

Emmanuel Todd donne la couleur dès le début de l’interview : il parle d’un point de vue favorable au monde anglo-américain pour lequel il n’a par ailleurs jamais caché son admiration.

Todd n’est ne s’est jamais prétendu dissident ou résistant, il s’est déjà décrit lui-même comme un pur produit de l’establishment, un membre de la bourgeoise intellectuelle qui ne jure que par les élites institutionnalisées et qui est un grand lecteur de la presse mainstream. Et c’est peut-être cette posture d’universitaire orthodoxe qui donne une certaine saveur à ses propos. En effet, la critique d'un système est toujours plus dangereuse lorsqu’elle vient de l’intérieur.

Hystérie complotiste antirusse

Emmanuel Todd décrit une presse occidentale devenue folle qui entretien les citoyens du monde occidental dans la vision hallucinatoire d’une Russie hyperpuissante, menaçante, tentaculaire et totalitaire. On parle pourtant selon Todd d’une Russie qui dans la réalité a un poids démographique dix fois inférieur à celui du monde occidental, qui vient à peine de retrouver une stabilité , qui ne fait pas partie des pays les plus avancés et qui est dans une posture de reconstruction défensive. De plus, le « monstre » Poutine est « élu » et les Russes sont favorables à sa politique. Dès lors, comment expliquer la paranoïa de la presse occidentale vis-à-vis de la Russie ?

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Emmanuel Todd avoue qu’il ne comprend pas la montée en puissance de cette russophobie mystérieuse chez l’establishment qu’il qualifie de « complotiste » et se dit très inquiet par cette fixation pathologique sur un pays qui n’a pas la puissance qu’on dit. Cet univers mental occidental de passion incontrôlée renvoyant à des troubles psychiques contraste d’après Todd avec l’univers mental rationnel, de rapport de force et de maitrise de soi coté russe. Il confie : « Le niveau intellectuel des diplomates russes est très supérieur à celui des Occidentaux. Ils ont une vison de l'Histoire, du monde, de la Russie : un contrôle de soi qu'ils appellent "professionnalisme". » absent chez élites occidentales.

On ne peut qu’être d’accord avec Emmanuel Todd sur ce point. Pour mesurer le niveau des diplomates russes, je recommanderai le livre « Alep, la guerre et la diplomatie  » de Maria Khodynskaya-Golenishcheva, une diplomate de haut rang à la mission permanente de la Fédération de Russie auprès de l’Office des Nations unies à Genève et qui plante intelligemment le décor de la bataille d’Alep dans toutes ses dimensions (diplomatiques, militaires, stratégiques, géopolitiques, historiques, économiques…) passe de la pratique (description exhaustive de tous les outils de la boîte à outils diplomatique utilisés par Moscou) à la théorie avec réalisme , lucidité et attachement aux faits.

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Une lecture rafraichissante intellectuellement tant elle change de la pensée unique humanitaire droidelhommiste germanopratine.

Non pas que les élites occidentales ne soient plus capables de produire des analyses de ce niveau (certains y parviennent encore comme Hubert Vedrine ou Zbigniew Brzezinski mais ils sont très minoritaires) mais l’exigence de produire des discours droitdelhommistes et humanitaristes servant d’écran de fumée aux intentions tactiques et stratégiques réelles des puissances occidentales est supérieure. Il est plus important est de se présenter et de se percevoir soi même en défenseur de la veuve et de l’orphelin plutôt que d'aborder les raisons réelles de ses actions.

Emmanuel Todd recommande également « à tout le monde la lecture des textes de Lavrov et de Poutine s'ils veulent lire des choses intelligentes sur la géopolitique ».

Malgré son incompréhension, il va toutefois s’essayer à des hypothèses pour expliquer l’hystérie antirusse.

Parti oligarchique contre parti populaire

En s’appuyant sur le récit que fait Thucydide de la guerre du Péloponnèse, un des grands classiques de la pensée réaliste en relation internationale qui relate le conflit le plus riche d’enseignements politiques de l’histoire, Emmanuel Todd contre la « dialectique fausse » de l’élitisme contre le populisme (qui est floue et ne s’appuie que sur des postures médiatiques ) pour lui substituer la très classique opposition entre partis oligarchique et populaire ( qui se fonde sur des divergences d’ intérêts bien déterminés).

Selon Todd , le parti populaire veut des nations qui se referment un peu sur elles mêmes pour protéger les citoyens tout en continuant à commercer raisonnablement alors que le parti oligarchique voit dans les Etats nations des structures archaïques héritées d’un ancien monde et qui sont inadaptées à la mondialisation néolibérale moderne ,à ses marchés financiers autorégulateurs et à ses organisations internationales chargées d’imposer des disciplines budgétaires aux peuples.

Cette opposition crée une situation d’instabilité et de schizophrénie au sein du monde occidental qui explique qu’un Trump est traité de fou par le parti oligarchique lorsqu’il prend des mesures protectionnistes mais est considéré comme un homme raisonnable lorsqu’il tweete que les russes doivent se préparer à recevoir de beaux missiles intelligents.

En effet, malgré elle, la Russie est peut être devenu un modèle pour le parti populaire. Les réformes économiques menées pendant les années 1990 ont été perçues comme la cause d’un affaiblissement sans précédent de la Russie, autant en interne que sur la scène internationale et elles ont donné naissance à une réaction étatiste contre l’emprise oligarchique sur les secteurs régaliens de l’État et les secteurs stratégiques de l’économie russe dont Poutine est la parfaite incarnation. La Russie devient un modèle de développement Etatiste des nations et fascine le parti populaire mais devient par la même occasion une cible privilégiée de la vindicte du parti oligarchique.

Et c’est également la raison pour laquelle la Hongrie est ciblée : elle est pays patriote qui fait d’une priorité son existence en tant que nation et qui refuse que le pays soit traversé par des vents migratoires incontrôlables, chose incompréhensible pour le parti oligarchique dont le paradigme est post national. 

On pourrait rajouter à cette analyse de Todd que le conservatisme sociétal de la classe dirigeante russe est perçu très positivement par le parti populaire occidental qui ploie sous les coups de boutoir du progressisme impulsés par le parti oligarchique. Ce qui donne une raison supplémentaire d’être la cible du parti oligarchique et de ses journalistes qui la jugent sous l’angle de critères anthropologiques et familiaux qui ne doivent rien avoir à faire avec la géopolitique comme le statut des homosexuels comme le précise Todd.

Multipolarité

Selon Emmanuel Todd, une des raisons de l’hystérie antirusse est d'ordre militaire. Car dans ce domaine, les Russes « sont revenus à parité » avec les Occidentaux, ils ont effectué une « remontée technologique ». « C'est le seul pays qui est aujourd'hui capable de faire face aux Etats-Unis sur le plan militaire ».

Cela a pour conséquence que la Russie n’est plus seulement un espace interdit à la conquête de l’occident mais en plus une branche sur laquelle des puissances peuvent s’appuyer pour se préserver de la déferlante occidentaliste.

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« L'idée qu'un seul pays au monde [les Etats-Unis] serait capable de faire ce qu'il veut n'est pas un bon concept d'un point de vue libéral », dogme cher aux Américains, selon lui. « Si on pense en termes d'équilibre des pouvoirs, on peut se dire que c'est mieux ! Même si l'on n'aime pas la Russie, l'existence d'un pôle de stabilité qui n'a pas de possibilité d'extension [au vu de sa population] devrait réjouir », poursuit-il.

Il était en effet admis avant la renaissance de la Russie qu’aucune puissance n’était capable de résister à la puissance stratégique des Etats-Unis et des pays de l’OTAN. Mais si elle peut aujourd’hui rivaliser avec les puissances de premier plan dans les domaines militaro-stratégiques, la Russie n’est pas l’union soviétique, elle n’a plus vocation à être un empire et même si elle en avait la volonté, elle n’en a pas les moyens. Par contre, elle est le fer de lance du monde multipolaire. Le monde multipolaire s’oppose à l’universalisme des valeurs occidentales et ne reconnaît pas la légitimité du « Riche Nord » à agir au nom de l’humanité entière et en tant que centre unique de décision sur la majeure partie des grands enjeux. Le monde multipolaire insiste sur l’existence de plusieurs centres, aucun d’entre eux ne disposant de ce fait de droits exclusifs et ayant donc l’obligation de tenir compte des positions des autres. C’est pourquoi la multipolarité constitue une alternative logique directe à l’unipolarité. Il ne peut exister de compromis entre les deux : le monde est soit unipolaire, soit multipolaire.

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La Russie de Poutine constitue donc un obstacle fondamental au projet ( on pourrait même parler de messianisme, voir de mystique ) du parti oligarchique selon lequel le monde devait devenir homogène car le modèle occidental avec en son cœur les USA en tant que puissance nationale et vaisseau amiral de la mondialisation ,étendrait sa présence à tous les pays et tous les peuples de la terre pour assurer la pérennité de l’hégémonie intellectuelle et des valeurs de l’Occident , processus indispensable à l’émergence d’un gouvernement global de ce nouvel ordre mondial.

Démocratie

Alors que Caroline Broué l’interroge sur le danger que représenterait l’élection de Viktor Orban pour la » démocratie « , Emmanuel Todd la décontenance en affirmant que l’occident n’a plus rien de » démocratique « , que tout le monde a le mot démocratie dans la gueule mais qu’on ne sait plus ce que c’est , que depuis le référendum de 2005 la France n’est plus un régime représentatif au sens classique et que personne ne sait plus qui est au pouvoir aux Etats unis.

Face à la journaliste pantoise, Todd décrit ce que devrait être un régime représentatif digne de ce nom : les gens votent, les élites légitiment désignées appliquent les décisions populaires. Il conclura cette thématique en affirmant ne plus écouter ce que dit Macron qui ferait semblant d’être président parce qu’il n’a pas de vrais pouvoirs , et qu’être président en France c’est passer à la télé et réduire les privilèges de petites gens sans toucher à ceux qui en ont de gros.

Sur la Syrie

Emmanuel Todd explique que la société syrienne de départ était très divisée, ce qui contredit le mantra médiatique « Bachar massacre son peuple » comme s’il n’y avait en Syrie personne à part les alaouites et les minorités ethno-confessionnelles qui avaient intérêt au maintien du régime syrien qui ne devrait sa survie qu’aux armées russes et iraniennes.

Il se livre ensuite à une analyse cartographique intéressante : les zones tenues par le gouvernement syrien correspondent à celles ou le statut de la femme était le plus élevé alors que les zones tenues par les rebelles étaient les régions les plus fermées et conservatrices. Il énonce le paradoxe selon lequel les alliés des occidentaux là bas sont ceux qui sont le plus éloignées des valeurs défendues par les élites occidentalistes et constituent la frange de la population la plus inefficace en terme de dynamique éducative et culturelle à l’image de la société saoudienne.

Ceux qui se sont un peu intéressé au contexte social national qui a précédé la guerre syrienne savent qu’il s’ancre sur un clivage socio-économique qui se traduit géographiquement entre centres urbains et périphéries rurales. Les politiques d’ouverture et de libéralisation de l’économie de la présidence Bachar ont profité à l’élite et aux classes moyennes supérieures urbaines au détriment des classes inférieures et moyennes en voie de paupérisation reléguées vers les périphéries et menacées par des années de sécheresse (2007-2010). Une population écœurée par la bourgeoisie d’affaires et la corruption qui va se réfugier dans un repli identitaro-religieux, ce qui explique la sur représentation de la composante islamiste dans la rébellion.

Image associée

Cette lecture met à mal l’analyse strictement confessionnelle de la crise syrienne (dimension confessionnelle qui existe mais n’explique pas tout, réduire ce régime à une identité alaouite n’est pas analytiquement correct) car de fait, certaine composante non négligeable de la bourgeoisie sunnite soutient le pouvoir syrien, ce qui permet de comprendre pourquoi l’armée syrienne est majoritairement sunnite.

Pluralisme des médias

Emmanuel Todd dresse un portrait sévère de la presse occidentale sur ces questions : « Je vous jure que ce matin [le 14 avril] les exposés du Guardian, du Daily Telegraph et du Monde sur ce qu'il se passait [en Syrie] étaient tellement mauvais, que j'ai dû, ce que je n'ai jamais fait de ma vie, j'ai dû aller sur le site de RT France, le truc russe, pour comprendre à peu près ce qu'il se passait en Syrie. C'était beaucoup plus détaillé, il y avait toutes les informations qu'il y avait dans les autres, plus d'autres. »

Bien évidemment, les médias russes ne sont pas paroles d’évangile. À l’instar de CNN pour les États-Unis pendant les guerres américaines, RT devient un instrument de propagande lorsqu’il s’agit de couvrir des conflits présentant un intérêt stratégique majeur pour la Russie. Mais dès lors qu’on admet avec réalisme que le mythe de la presse indépendante et impartiale est une utopie inatteignable, la moins mauvaise des alternatives au monopole médiatiques des groupes idéologiques et des partis d’intérêts reste le pluralisme de la presse. Les médias russes cassent le monopole des médias anglo-saxons dans le flux mondial de l’information et sont capables de promouvoir une « autre vision » des événements, ce qui en fait la cible des médias occidentaux au sein desquels le parti oligarchique est dominant.

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Conclusion

Son constat est le suivant : lorsqu’on parle de la Russie on parle de notre crise à nous, de notre déficit de valeurs spirituelles, de sentiments nationaux et de projet commun. Cela crée de l’agressivité et pousse à se réfugier dans l’irrationnel et l’émotionnel. Un occident sans repères donc. Un occident perdu.

Les hypothèses de Todd sont à encore à creuser mais elles constituent de bonnes hypothèses de travail.

 

Source :Olivier Berruyer

Tags : Etats-Unis Information et Médias International Russie Guerre Syrie Emmanuel Todd Géopolitique




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102 réactions à cet article    


  • 12 votes
    Hijack ... Hijack ... 17 avril 2018 17:42

    Il était temps qu’ils se réveille le Todt.


    • 11 votes
      La mouche du coche 17 avril 2018 20:18

      Un enfumeur et réducteur de tête professionnel comme l’est monsieur Todt ne peut que plaire à notre enfumeur amateur de maQiavel. Qui se ressemble s’assemble. smiley


    • 6 votes
      maQiavel maQiavel 17 avril 2018 21:05

      @La mouche du coche
      Je ne peux que valider. smiley

      Au fait vous avez oublié vos sempiternels copié collé auxquels on a déjà répondu 1000 fois mais par dévouement , je vais rétablir l’ordre des choses en le faisant à votre place par dévouement : 

      « Si l’on y réfléchi, M. Todd s’est trompé sur toutes ses prédictions (sauf une fois sur l’URSS). 

      1.  Todd avait prédit la fin de l’Euro en 2012, et l’euro est toujours là 

      2.  Todd a sorti un livre sur l’évolution des sociétés musulmanes quelques semaines avant les « printemps arabes », et son livre n’en avait pas prévu un seul !

      3.  Todd avait dit que M. Hollande allait devenir un président révolutionnaire, alors que celui-ci est le plus fidèle toutou des banques qu’on ai jamais vu.

      4.  Todd avait aussi dit à Florian Philippot, le 27 avril 2012 (entre deux tours de la présidentielle), dans Arrêt sur image ; - Dans dix jours, on ne parlera plus du Front national

      M. Todd se trompe sur tout. Il convient donc de l’écouter attentivement pour prendre le contre-pied de tout ce qu’il dit. Seuls les vieux athées soixante-huitards dégénérés croient encore en lui. Il est là pour les enfumer et cela marche parce que l’homme est comme le lapin, il s’attrape par les oreilles ». 

       

      Alors , heureuse ? smiley


    • 1 vote
      La mouche du coche 18 avril 2018 09:09

      @maQiavel
      Merci bien. Mais je ne comprends pas ce que vous appelez "répondre" à ce commentaire. J’énumère des faits. Ils sont tous justes. Vous n’avez donc pas à leur "répondre" mais à les approuver, puisqu’ils sont justes.


    • 4 votes
      V_Parlier V_Parlier 18 avril 2018 10:09

      @Hijack ...
      Je n’ai pas encore regardé la vidéo mais le texte est excellent.


    • 1 vote
      maQiavel maQiavel 18 avril 2018 10:30

      @La mouche du coche
       smiley


    • 12 votes
      Doctorix Doctorix 18 avril 2018 10:58

      @Hijack ...
      "’être président en France c’est passer à la télé et réduire les privilèges de petites gens sans toucher à ceux qui en ont de gros."


      Tout est dit... Surtout "passer à la télé."

      Mais s’il passe de plus en plus, il passe de plus en plus mal.

      Sans l’encensement obséquieux er permanent des journalistes MMS, on verrait que le mépris s’installe et que les yeux du public s’ouvrent sur le vide sans fond du personnage.

      C’est la suite de la campagne présidentielle, avec promotion démentielle de la lessive macron.

      Et lessivés, les Français vont l’être.



    • 3 votes
      Yakaa Yakaa 18 avril 2018 18:00

      @Doctorix
      Il ne manque que le calendos qui lui dégouline dans les cheveux...


    • 11 votes
      ouallonsnous 18 avril 2018 19:48

      @maQiavel

      A noter que, contrairement à ce qu’affirme Todd sur un autre fil, non, les nations qui agressent la Syrie depuis 7 ans pour le compte du sionisme, n’ont pas construit la démocratie qui nous vient de notre culture gréco-latine, elles s’en servent d’alibi pour promouvoir leur impérialisme !

      Les états unis n’ont jamais été démocratique sauf sur le papier dans leurs textes fondateurs de départ de 1787, l’Angleterre est une monarchie dans laquelle le premier ministre et le gouvernement sont les exécutants soumis des directives de la Couronne et de la City, quand à la France elle est en train de devenir une dictature républicaine molle à la solde des deux premiers, GB et USA  !

      Ce ne sont à l’heure actuelle aucunement des démocraties, bien au contraire, elles nient l’idée même de démocratie qui contient le principe du gouvernement par le peuple !!!



    • 1 vote
      maQiavel maQiavel 18 avril 2018 20:03

      @ouallonsnous

      Quand il parle de » démocratie *« , il veut dire démocratie représentative (qui est un oxymore) donc en gros il parle de régime représentatif. Et de fait, ce sont les trois pays qu’il a cité qui en sont la matrice.

      *Pour comprendre les guillemets inversés


    • 18 votes
      Gollum Gollum 17 avril 2018 17:59

      Excellent ! J’étais MDR à plusieurs reprises...


      Là où j’ai adoré c’est quand il a psychiatrisé la chose en disant en gros que l’Occident était en train de devenir fou... Je suis complètement d’accord.

      En plus évoquer Berruyer il y en a qui ont dû grincer des dents.. smiley

      On vit une époque formidable. 

      Comme il l’explique on ne pardonne pas à la Russie ne pas pas avoir voulu faire partie du Club. C’est comme une maffia qui vous ferait l’honneur de faire partie du gang. Ça ne se refuse pas. La Russie a refusé et du coup c’est la mauvaise conscience et l’hystérie qui s’en suit de la part de l’oligarchie maffieuse.. smiley

      Et l’autre journaliste qui nous sort F. Hollande, nan mais allô.. smiley Un Hollande aussitôt assassiné par Todd dans la foulée.. Un régal. smiley

      Du très bon Todd. Je recommande chaudement. smiley 

      (M’est avis qu’il finira par le payer cher m’enfin c’est dans l’ordre des choses)

      • 10 votes
        FifiBrind_acier 17 avril 2018 20:07

        @Gollum
        Tood est à la géopolitique, ce que BFM WC est à l’information... Il devrait cesser de s’abreuver aux médias mainstream, c’est pas bon pour les neurones ....


        "EURASIE- Le triangle stratégique Russie- Chine - Iran"


        " La géopolitique du nouvel ordre mondial multipolaire du 21e siècle"


      • 5 votes
        Heimskringla Heimskringla 17 avril 2018 22:47

        @Gollum

        "Là où j’ai adoré c’est quand il a psychiatrisé la chose en disant en gros que l’Occident était en train de devenir fou... Je suis complètement d’accord."

        Comme prévu et ça ne va faire qu’augmenter. 


      • 8 votes
        Gollum Gollum 18 avril 2018 09:11

        @FifiBrind_acier

        Bah il est au courant de votre triangle Russie/Chine/Iran... Faut pas charrier. Triangle opportuniste au demeurant et qui ne tient que par l’ennemi commun : les US. Car il n’y a franchement rien en commun entre ces trois là...

        La seule naïveté qui m’a choqué, et qui reste encore chez lui, c’est quand il a déclaré que les US étaient encore une démocratie. Là je pense qu’il se gourre de façon monumentale. Suffit de voir comme s’est passé la dernière élection avec Sanders mis sur la touche de façon pas très "démocratique".. Quant à l’élection de Trump, si elle a été respectée, il semble qu’elle soit quelque peu neutralisée au point que l’on ne sait plus, en effet, qui dirige ce pays...

        Non, les US ne sont pas une démocratie. C’est l’oligarchie du pognon roi.

        Ceci dit, à ces réserves près, cet instant radiophonique a quand même été un must..

        À faire partager.


      • 2 votes
        Gollum Gollum 18 avril 2018 09:14

        @Heimskringla

        Oui mais ça ne va pas durer très longtemps. On ne dirige pas tout un pan de société en étant fou... ça va collapser (là je m’attends à ce que medialter sorte de sa tanière et me tombe dessus..). Encore une fois je vois ça plus sous l’angle de l’entropie spirituelle (d’ailleurs soulignée par Todd) qu’autre chose. Et qui dit entropie dit point bas, chaos, collapse..


      • 1 vote
        gaijin gaijin 18 avril 2018 10:20

        @Zatara
        " Du coup, la question de pose : est ce que les civilisations portent intrinsèquement les gènes de leur décrépitude ?"

        comme n’importe quoi d’autre expansion et contraction se succèdent : l’occident a atteint sa répartition maximale a la fin du 19ème siècle et s’est fractionné en 3 idéologies : nazisme , communisme , capitalisme ..a la fin du 20 ème siècle le capitalisme a gagné et a atteint son expansion maximale ....a présent deux choses peuvent se produire : la fin du paradigme ou la supléance des nations et idéaux par les trusts financiers auquel cas l’occident peut perdurer jusqu’à ce qu’une entreprise possède le monde entier ..............


      • 1 vote
        gaijin gaijin 18 avril 2018 11:52

        @Zatara
         ?

        les oligarchies ? oui bien sur les oligarchie ont une tendance a épuiser leur terrain mais ça n’est pas si évident que ça par exemple une civilisation comme la chine malgré l’ existence d’une oligarchie a perduré longtemps parce qu’elle était basée sur des principes stabilisateurs ......

        ce n’est pas la partie la plus intéressante de la question il est plus pertinent de comprendre qu’une expansion infinie est impossible et que plus la croissance est rapide plus la durée est courte .....


      • 3 votes
        Gollum Gollum 18 avril 2018 12:13

        @Zatara

        Bien évidemment que les oligarchies sont des parasites. Mais je n’aime pas la façon de faire actuelle qui est de mettre ces oligarchies comme facteur premier. En général ça aboutit à un manichéisme du genre : les riches exploitent les pauvres qui sont innocents comme des moutons... Bref, on retrouve le manichéisme marxiste que je déteste. Manichéisme qui engendre la haine.

        Non les pauvres sont responsables de la situation actuelle, aussi, à leur manière. De par leur passivité maladive, leur j’m’en foutisme perpétuel (on a élu Macron), leur refus de s’informer (on adopte une posture pseudo-rebelle genre la mouche du coche qui dispense, précisément de faire des efforts), etc..

        Bref, les oligarques ont eu un blanc-seing de la population qu’on le veuille ou pas.. Bien sûr que les oligarques sont un peu plus responsables mais dans le fond c’est bien la médiocrité générale qui a généré les pseudos-élites..

        Au-delà des oligarchies je préfère, et de loin, le concept d’entropie car ce concept touche tout le monde, la civilisation actuelle, ses façons de penser, ses priorités...

        Vision moins manichéenne et paranoïaque qui me convient mieux. Mais je sais que la plupart de mes contemporains préfèrent la vision manichéenne et paranoïaque car c’est leur permet de se sentir victime. Et les gens adorent se sentir victime car ça permet de justifier par la faute d’autrui (oligarchie, etc) une vie médiocre..


      • 2 votes
        ged252 18 avril 2018 12:43

        @Gollum
        "Bien sûr que les oligarques sont un peu plus responsables mais dans le fond c’est bien la médiocrité générale qui a généré les pseudos-élites.."

        .

        ce sont les oligarchies qui abêtissent et rendre la population médiocre.

        .

        Ya pas un truc qui s’appelle : " Education nationale, ?

        Les Français ont leur mot à dire sur l’éducation nationale ?

        Les Français savent-ils seulement ce qu’est une éducation ? A quoi ça sert ?


      • 2 votes
        Gollum Gollum 18 avril 2018 14:20

        @ged252

        L’EN ne m’a jamais empêché de pallier à ses insuffisances.

        Et si on a droit à Hanouna à la téloche c’est parce qu’il y a des gens qui regardent...


      • 2 votes
        medialter medialter 18 avril 2018 15:20

        @Gollum
        "ça va collapser (là je m’attends à ce que medialter sorte de sa tanière et me tombe dessus..). Encore une fois je vois ça plus sous l’angle de l’entropie spirituelle (d’ailleurs soulignée par Todd) qu’autre chose"

        *

        Comme tu l’as justement souligné, Todd voit la Zunie comme une démocratie. Un mec qui fait un constat aussi pitoyablement faux, sans même parler de ses blagues précédentes (hollandisme révolutionnaire etc), ne peut bénéficier d’aucune crédibilité. Il se trouve que malgré son incompétence manifeste, tu apprécies quand même son discours en raison du titre "l’occident est perdu" (un peu dans le blabla de Drac qui voit un collapse dans quelques décennies). Perdu, oui, mais juste la masse, et elle l’a bien voulu, car quand tu dis : "les pauvres sont responsables de la situation actuelle, aussi, à leur manière. De par leur passivité maladive, leur j’m’en foutisme perpétuel (on a élu Macron), leur refus de s’informer (on adopte une posture pseudo-rebelle)", là aussi je suis d’accord. Mais la civilisation n’est pas perdue pour autant, l’élitisme va faire avancer la technocratie, l’organisation civilisationnelle et l’ingénierie sociale ...

        *

        Pas d’accord en revanche sur l’entropie spirituelle, je n’aime pas le mélange des genres, appliquer à la spiritualité des lois qui tiennent de la physique, à la manière d’un Guillemant. La 2° loi de la thermodynamique est inapplicable, dans la mesure où il ne peut y avoir de désorganisation, puisque qu’il n’a jamais existé de sacralité maîtrisée par les masses. Déjà à l’époque de Platon, alors que les enseignements sacrés étaient encodées dans la mythologie, le peuple croyait dur comme fer à l’existence des Dieux sur le Mont Olympe, un peu comme les cathos actuels croient dur comme fer au retour de Jésus. Il y a toujours eu un enseignement à 2 vitesses, c’est une constante atemporelle, et la désorganisation d’aujourd’hui est la même que celle d’hier.

        *

        "Bah, tout montre que nos élites ne savent plus être à la hauteur"

        *

        Au contraire, je les trouve très compétents, l’agenda du mondialisme totalitaire annoncé depuis le Patriot Act du 11 sept est un modèle de perfection, au point que la populace en redemande

        @Zatara

        "c’est parce qu’il estime que quelque chose comme Elysium n’a pas à être considérer comme un collapse, simplement comme une contraction. Si la poupoulasse collapse, ce ne serait pas par bétise mais parfaitement orchestré"

        *

        Oui, c’est effectivement ce que je pense

        *

        "Peu importe, dans tous les cas, c’est de la querelle de clocher sémantique ou conceptuelle, en tant que c’est dans tous les cas intenable à long terme"

        *

        Intenable pour des gens comme toi ou moi qui avons connu d’autres référentiels, oui, mais pas pour les trouducs de la nouvelle génération à qui il suffira de refiler des Iphone24 avec la 7G et la VR pour faire passer n’importe quoi. Quand je vois déjà tous les délires qu’ils arrivent à faire faire aux gauchiasseux au sacro-saint titre de "pour la planète", je pense que les futures générations seront même ravies de galérer pour une cause nouillageuse, y compris pédaler, au sens propre, pour produire leurs besoins d’énergie. J’aime assez bien la description des banlieues lointaines faites par Denis Villeneuve dans le dernier Blade Runner, je trouve ça très visionnaire

        *

        "Du coup, la question de pose : est ce que les civilisations portent intrinsèquement les gènes de leur décrépitude ?"

        *

        Pour ma part, je pense que l’humanité n’est simplement pas maître de son destin. C’est juste un immense laboratoire détenu par une intelligence supérieure. Avec toutefois un mode d’emploi subtilement glissé pour s’extraire de cet éternel retour

        .


      • 1 vote
        Heimskringla Heimskringla 18 avril 2018 20:07

        @medialter

        Avec un ensauvagement des plus pauvres (ça sera leur chambre à gaz avec la pollution). Probablement un suprémacisme black/métisse également. Un reich puissance 1000. Je vois ça comme quasi tout l’inverse 3. 


      • 1 vote
        Gollum Gollum 19 avril 2018 10:58

        @medialter

        Pas d’accord en revanche sur l’entropie spirituelle, je n’aime pas le mélange des genres, appliquer à la spiritualité des lois qui tiennent de la physique, à la manière d’un Guillemant.

        Il s’agit de notions traditionnelles. La trinité corps, âme, esprit. On trouve ça chez Platon déjà. Suivant que l’âme penche du côté corps elle est sujette à ses appétits et à l’entropie et l’inverse dans le cas contraire. C’est exactement notre époque. Platon avait anticipé d’ailleurs en disant qu’une société composée et dirigée par des hyliques du grec hylé : matière) donc soumis aux appétits terrestres allait droit dans le mur..

        Du reste, l’entropie est constable par tous, à l’œil nu, par la dégénérescence des créations artistiques, philosophiques, architecturales et bien d’autres... 

        Au contraire, je les trouve très compétents, l’agenda du mondialisme totalitaire annoncé depuis le Patriot Act du 11 sept est un modèle de perfection, au point que la populace en redemande

        T’es pas difficile... Moi je les trouve horriblement mauvais.. Et encore heureux d’ailleurs. C’est le gage même de leur effondrement. Il suffit de voir comment ils ont sous-estimé Poutine, par pur orgueil des élites auto-éclairées, et à quel point ils se sont fait mettre des bâtons dans les roues, pour constater que ce sont des branquignolles.


      • vote
        medialter medialter 19 avril 2018 13:55

        @Gollum
        "Du reste, l’entropie est constable par tous, à l’œil nu, par la dégénérescence des créations artistiques, philosophiques, architecturales et bien d’autres"

        *

        Non, c’était pareil à toutes les époques, une sous-culture poupoulassieuse, et une sur-culture pour érudits, souvent planquée dans la première. Par exemple, pour revenir aux grecs, Euripide marque une immense décadence par rapport à des maîtres comme Sophocle ou Eschyle, Nietzsche l’a profondément démontré. Euripide, c’est un peu le Paul Coelho d’aujourd’hui. La seule différence, c’est qu’il y a un effet d’optique aujourd’hui qu’il faut corriger, en raison des milliards de zombies, il faut une production volumétrique plus importante. Mais on trouve à toutes les époques l’évidence d’une importante sous-culture destinée au peuple

        *
        "Il suffit de voir comment ils ont sous-estimé Poutine, par pur orgueil des élites auto-éclairées, et à quel point ils se sont fait mettre des bâtons dans les roues"

        *

        Là aussi je pense que tu les sous-estimes. Mon avis est que ce genre de théâtre est parfaitement concerté et maîtrisé, du bizz pour les lobbies militaro-industriels. Il n’existe pas de bipolarité d’empires, Est & Ouest sont les 2 têtes d’un dragon bicéphale unique. Pas d’empires, mais un seul gouvernement mondial qui organise l’illusion de conflits. La lutte de ces 2 têtes contre "le terrorisme international", dont tout le monde sait qu’il est financé par les états, en est l’illustration flagrante


      • vote
        Gollum Gollum 20 avril 2018 09:45

        @medialter

        une sous-culture poupoulassieuse, et une sur-culture pour érudits, souvent planquée dans la première.

        Oui m’enfin la différence avec notre époque c’est que ce sont les Vaishyas qui dominent aujourd’hui... Les 4 castes sont divisées en deux : deux castes "matérielles", hyliques, les Vaishyas et Sudras, et qui furent les deux seules castes encore en lice suite à 1789, désormais face à face et formant la fameuse lutte des classes,  et deux castes "spirituelles", les guerriers et prêtres, et qui étaient les castes dominantes dans l’antiquité en général.

        Bien que ces castes fussent dégradées aussi. Mais c’est un autre débat.

        Il n’existe pas de bipolarité d’empires, Est & Ouest sont les 2 têtes d’un dragon bicéphale unique. 

        Il y a bien bipolarité sur fond de paradigme commun. USA et URSS se sont affrontés férocement tout en étant l’un comme l’autre les fruits de l’Occident matérialiste et rationaliste..

        D’où l’hystérie actuelle anti-russe des US d’aujourd’hui. Si la Russie est sortie du paradigme occidental dominant, ayant compris le jeu où cela nous mène, elle n’a pas vraiment de solution alternative à proposer se contentant de ressusciter le patriotisme russe comme l’âme spirituelle russe à travers l’Orthodoxie..

        Mais cela irrite déjà suffisamment le camp occidental qui est devenu le nouveau pôle niveleur des peuples et des âmes, l’internationale du fric, et qui ne supporte pas ce renouveau de patriotisme russe, suite à l’internationale marxiste elle aussi niveleuse et qu’ont bien connu les Russes... De façon paradoxale ce sont les russes aujourd’hui qui sont les chantres du "droit des peuples à disposer d’eux-mêmes"...


      • vote
        medialter medialter 20 avril 2018 10:51

        @Gollum
        "Oui m’enfin la différence avec notre époque c’est que ce sont les Vaishyas qui dominent aujourd’hui"

        *

        Complètement d’accord

        *
        "les guerriers et prêtres, et qui étaient les castes dominantes dans l’antiquité en général"

        *

        Globalement non. Si on met à part le cas de l’Inde, qui est plus complexe qu’il n’y paraît depuis que la caste guerrière du Bouddha a tenté de mettre fin à l’usurpation de la caste brahmanique, la caste guerrière était déjà dans l’ensemble inexistante dans l’antiquité. Au même titre que les militaires d’aujourd’hui appartiennent, non pas à la caste guerrière, mais à la caste des Sudras, l’antiquité tenait déjà sur ce modèle. Sparte, par exemple, où les hoplites furent formés sur la bas de l’isonomie, avec une aristocratie noyée dans un système égalitaire. Exactement la définition du sudra

        *
        "D’où l’hystérie actuelle anti-russe des US d’aujourd’hui"

        *

        Cette hystérie a le même socle que celle de la guerre froide, le besoin de présenter un ennemi à la nation, ou plus généralement au "modèle démocratique" atlantiste. Il s’inscrit dans la construction d’une ingénierie sociale. Mais sur le fond, tous ces faux ennemis lavent leur même argent sale à la City, sur la base de conflits par procuration qu’ils déclenchent à dessein, et idéalement dans le cadre d’une lutte antiterroriste, pour un terrorisme qu’ils financent eux-même


      • 2 votes
        Gollum Gollum 18 avril 2018 10:00

        @Zatara

        Bonnal est impressionant de par ses références culturelles, cinématographiques, mais aussi littéraires ou autres.. J’ai été particulièrement bluffé par ses citations de Tocqueville qui avait bien su percevoir l’essence même de l’âme (faudrait un autre terme) américaine, avec une clairvoyance et une profondeur, et cela des siècles à l’avance (maintenant ça nous crève les yeux, enfin pas encore pour tout le monde..), une profondeur que je n’ai connu que chez Nietzsche.. et qui m’a donné l’envie de me plonger dans Tocqueville.


      • 2 votes
        Belenos Belenos 18 avril 2018 23:31

        @Zatara
         "A ce propos, il a son propre blog (au cazou) : https://nicolasbonnal.wordpress.com/"

        Et pour le lire plus complètement :

        https://www.amazon.fr/Nicolas-Bonnal/e/B001K7A4X0


      • 1 vote
        nephis 19 avril 2018 10:43

        @maQiavel

        Bonjour maQ !

        Considérez-vous que l’État syrien est en partie un État failli ?


      • 2 votes
        maQiavel maQiavel 19 avril 2018 12:19

        @nephis
        Bonjour. 

        L’Etat syrien a toutes les caractéristiques de l’Etat failli sauf une : la continuité administrative. C’est très particulier : même dans les zones qui ne sont plus sous son contrôle , l’appareil d’Etat syrien continue d’exister. Par exemple , les fonctionnaires continuent d’être payé et l’électricité est assurée. C’était un fait très apprécié par les administrateurs de l’Etat islamique d’ailleurs. 

        Le pouvoir syrien tient absolument à assurer la continuité de l’Etat même dans les zones qui lui échappent car cette continuité constitue une source de légitimité pour les populations qui vivent. Cette efficacité administrative est sans doute aussi lié à l’héritage du mandat français : le régime baasiste est ultra jacobin et la Syrie a souvent adopté plusieurs codes du fonctionnement du système français ,une bonne partie de l’administration syrienne est directement calquée sur la bureaucratie française par exemple. 

        Donc oui , il s’agit clairement d’un Etat failli mais d’un genre particulier , c’est assez curieux, je n’ai jamais vu ça , c’est très différent de ce qu’on peut voir chez le voisin irakien pour ne prendre que cet exemple ... 

         


      • 2 votes
        nephis 19 avril 2018 13:25

        @maQiavel

        Merci pour cette réponse développée de qualité. Très intéressant le rapport que vous relevez existant entre continuité de l’État et légitimité. Appliqué aux zones dites de non-droit en frOnce, où l’État cesse d’exercer certaines de ses prérogatives régaliennes par manque de volonté ( et non par incapacité donc on ne peut pas parler d’État failli), cela laisse songeur quant aux intentions véritables des classes dirigeantes occultées par un laxisme ou une impéritie d’apparence.


      • vote
        maQiavel maQiavel 19 avril 2018 17:12

        @nephis
        Je ne crains que dans le cas de la France (qui en effet n’a rien de comparable avec le cas syrien) , ça aille beaucoup plus loin que le manque de volonté. C’est le résultat d’un calcul politico-économique rationnel : certaines zones ont été sciemment déléguées ! 


      • 2 votes
        Olivier Perriet Olivier Perriet 17 avril 2018 19:49

        Je suis toujours d’accord et pas d’accord avec lui smiley

        Un peu contradictoire de décrire la Russie comme "sans grand pouvoir", pour dire après qu’elle est à parité militaire et développe sa propre conception des relations internationales en concurrence avec la vulgate occidentale.

        Sur la Syrie, il ne doit pas être le mieux renseigné :
        marrant de parler de découpages territoriaux "post Astana", alors que les troubles ont éclatés partout en 2011, et qu’il n’y avait justement aucun zonage vraiment clair. Lorsqu’une ville est coupée en 3 pendant plusieurs années où sont les frontières ethniques ou territoriales ?

        Et pour la lutte anti oligarchique, j’ai pas bien vu en quoi la Russie de Poutine n’était pas "capitalisto-libérale". Mais c’est sûr que vu de loin, ça doit paraître mieux qu’ici. On admire souvent ce qu’on croit connaître et qu’on connaît mal. Ça vaut pour l’extrême droite identitaire, comme la gauche néo-stalinienne, qui se reconnaissent dans Poutine alors qu’ils ont des projets opposés.

        Sinon, Todd va jeter Trump et le Brexit, après leur avoir témoigné son affection, pour les mêmes raisons (retour au national, lutte contre l’immigration massive etc...) , maintenant que le Royaume Uni post Brexit ou Trump sont remontés comme jamais contre la Russie.

        C’était prévisible smiley Cela dit il y a une souci : si le Brexit ou l’élection de Trump sont du même bord politique que la Russie de Poutine, pourquoi s’engueulent-ils ? La seule faute aux médias et à l’oligarchie, encore ?


        • 1 vote
          maQiavel maQiavel 17 avril 2018 20:48

          @Olivier Perriet

          Il faut faire très attention à ce qu’il dit et non à ce qu’il ne dit pas. 

          Par exemple, il ne dit pas que la Russie n’est pas "capitalisto-libérale". Il sait bien par ailleurs qu’il existe une oligarchie en Russie donc il ne parle pas d’une "lutte anti –oligarchique". Il parle de la perception de la Russie par le « parti oligarchique » en occident, ce n’est pas la même chose.

          Il faut situer la notion de « parti oligarchique » par rapport aux écrits de Thucydide : à l’époque de la guerre du Péloponnèse, ce qui divisait au sein des cités Grecques les partis oligarchiques et populaires c’était le choix du régime politique ( le « démocratique » défendu par Athènes et « oligarchique » défendu par Sparte). Ce qu’il essaie d’expliquer rapidement (parce qu’il est à la radio et qu’il doit synthétiser à l’extrême) c’est que ce qui divise aujourd’hui au sein des démocraties occidentales ce qui correspond aux partis oligarchiques et populaires, c’est l’Etatisme. La Russie est sans aucun doute « capitalisto-libérale » mais le système en place est étatiste car les secteurs stratégiques de l’économie russe et les fonctions régaliennes sont entre les mains de l’Etat. Ce qui fait que la Russie est perçue en occident comme un modèle protecteur pour le parti populaire et comme une cible pour le parti oligarchique.

          -Quand il parle de parité militaire, il veut certainement  parler d’intensité technologique. Parce qu’à mon avis, il sait très bien que le budget militaire américain est entre 10 et 16 fois supérieures à celui de la Russie.

          La Russie ne joue donc pas dans la même catégorie que les Etats unis mais tant qu’elle gardera une posture défensive ( ce qu’il a très bien compris ) et qu’elle adaptera ses forces militaro-stratégiques à cette doctrine , elle sera à parité avec une armée américaine qui elle , a une doctrine offensive à visée hégémonique globale qui est extrêmement coûteuse sur tous les plans. 

          -Ce que vous dites pour la Syrie pourrait aussi être dit pour les cartographies électorales en France par exemple. Une ville peut être coupée entre plusieurs corps électoraux, aucun zonage n’est jamais clair. Pourtant, en les analysant, on perçoit des tendances qui permettent de dire que telle ville ou telle région est électoralement ancrée EM , FN ou FI parce que tel type anthropologique y est dominant. 

          Là ce n’est pas très différent c’est juste qu’en lieu et place de la cartographie électorale, c’est une cartographie militaire. Il n’est pas absurde de dresser une cartographie des places fortes tenues par le gouvernement et des places fortes tenues par les rebelles surtout si elles correspondent à des tendances anthropologiques. 

          -Et pour finir, il est vrai que Todd attribue la victoire de Trump ou le Brexit au « parti populaire ». Il  dit aussi que le « parti populaire » est plutôt favorable à la Russie.  Par contre ce que vous n’avez pas compris, c’est que ça n’implique pas que les gouvernements américains ou britanniques soient dans le parti populaire.


        • vote
          Olivier Perriet Olivier Perriet 18 avril 2018 09:50

          @maQiavel
          Par contre ce que vous n’avez pas compris, c’est que ça n’implique pas que les gouvernements américains ou britanniques soient dans le parti populaire.

          Certes, certes, mais dire cela empêche simplement toute analyse en sciences sociales.

          C’était déjà l’argument "atténuant" de Todd dans Qui est Charlie ? :

          Pour mémoire, il disait que "que des terroristes se réclament de l’Islam n’en fait pas des musulmans". Mais on est bien obligé de se baser sur les revendications explicites des individus sinon il n’y a plus rien à comprendre et tout ne sert à rien (air connu)

          Alors un gouvernement britannique qui fait appliquer le Brexit représente de fait l’émanation du parti populaire, même si ses membres le font à contre-coeur.

          Et surtout, pourquoi le gouvernement britannique créerait-il de toute pièce des sujets de tension infondée avec la Russie, alors qu’il est embourbé dans le Brexit ?

          C’est ridicule :

          Il faudrait vraiment être idiot pour penser que la problématique assez lourde de l’Ulster et de l’Irlande (qui est exactement la même que celle de l’Ukraine), et de l’Ecosse qui n’a pas voté le Brexit et se retrouve embarqué dedans, serait soluble dans quoi ? Une histoire d’espionnage à 2 balles qui rappelle un mauvais roman ?


        • 1 vote
          maQiavel maQiavel 18 avril 2018 11:10

          @Olivier Perriet

          Dans l’application du Brexit, on pourrait dire que le gouvernement britannique représente de fait le parti populaire, vous avez raison. Mais ce n’est pas pour ça qu’il le représente sur d’autres sujets, comme précisément dans le rapport de la GB avec la Russie. On pourrait en dire autant de Trump pour ses mesures protectionnistes (quoique je demande à voir ) et son rapport avec la Russie.

          Personellement, je ne pense pas non plus que l’affaire Skripal soit liée à une stratégie de diversion du gouvernement britannique pour détourner l’attention du Brexit, je pense qu’il y’a des dynamiques bien plus profondes à l’œuvre


        • 1 vote
          Olivier Perriet Olivier Perriet 18 avril 2018 19:39

          @maQiavel

          Personellement, je ne pense pas non plus que l’affaire Skripal soit liée à une stratégie de diversion du gouvernement britannique pour détourner l’attention du Brexit, je pense qu’il y’a des dynamiques bien plus profondes à l’œuvre

          Peut-être... Mais pour ma part, il y a une autre hypothèse à laquelle je suis bien obligé de penser :

          et si les accusations anglaises étaient vraies ?


        • 3 votes
          maQiavel maQiavel 18 avril 2018 20:07

          @Olivier Perriet
          Je n’en crois rien , ça n’a aucun sens ... 


        • 4 votes
          FifiBrind_acier 17 avril 2018 19:57

          Intéressant, mais considérer la Russie seule, ne correspond pas à la réalité.


          La réalité c’est la Russie + la Chine + l’ Iran, et plus si affinités ! C’est l’ Eurasie qui va imposer un monde multipolaire, et c’est ce qui fait peur aux Occidentaux.

          L’Eurasie, c’est la fin de leur domination sur le monde. Y créer de la zizanie, c’est leur seul espoir de survie, alors ils mettent le paquet, sans aucun discernement !

          Dans ce trio infernal, (du point de vue de l’ Occident), la Russie est le maillon faible. Pour affaiblir l’Eurasie, il faut affaiblir la Russie, il faut affaiblir Poutine et l’économie russe, par des sanctions et par du dénigrement permanent.

          Ainsi, Poutine ne pourra pas réaliser les progrès sociaux et économiques qu’il envisage dans son programme.

          "Ce que veulent les USA de la Russie" : qu’elle se désolidarise de la Chine et de l’ Iran.



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