La question du port d’arme en France
Droit fondamental de protection du citoyen ou exacerbation de l'individu-roi ?
Voici l’homme, figure de proue du mouvement survivaliste français, à l’origine de la pétition, nous présentant ses arguments en faveur du port d’armes :
Ayant découvert très récemment cette volonté dans notre pays, je souhaite lancer le débat ici-même. Encore dubitatif, humus français oblige, il y a quelques années à cette mesure vue comme inadaptée au contexte français et possiblement catalysatrice des passions individuelles les plus ardentes par l’intimidation, ou en cas extrême par un appui malheureux sur la gâchette, soit faire primer l’intérêt personnel, égoïste et immédiat sur la délibération. Aussi, ne pouvais-je concevoir qu’un peuple réputé aussi individualiste que le nôtre puisse faire bonne usage de ce cette liberté. Fort heureusement, les opinions changent, ainsi que les hommes. Il s’agira donc d’une brève plaidoirie de principe (les conséquences factuelles étant déjà connues de tous et facilement accessibles sur internet seront détaillées dans un article prochain) pour défendre non seulement ce qui m’apparaît être une liberté fondamentale protectrice de forces multiples, mais aussi ,et surtout, une mesure répondant aux conditions prochaines d’existence dans le monde dit développé. Bien que nous ne devions pas envisager un futur unique comme simple engendrement du présent, mais plutôt une juxtaposition de scénarios plus ou moins probables et soumis à l’aléa, il m’est évident que l’anticipation historique m’amène à considérer que les temps à venir verront, en cas d’échec de la classe dirigeante à reconnaître ses erreurs patentes et à se réformer, l’apparition d’un chaos temporaire et contrôlé dans le cadre d’abord primaire d’une crise économico-sociale sur le modèle grec.
Imaginons, donc, que demain, à la suite d’une crise bancaire systémique et durable, des déséquilibres économiques majeurs se concrétisent par une baisse progressive de 30% du niveau de vie et un délabrement des services publics et amplifient une délinquance sur une grande partie du territoire urbain, débordant même en campagne profonde pour rechercher une nourriture provisoirement déficiente en ville, justifiant, au niveau institutionnel, des répressions toujours plus accrues contre des aspirations à des changements de société (interdiction d’aube dorée en Grèce et arrestation de certains de ces membres), des moyens d’auto-défense individuels et collectifs seront, vous en conviendrez, pas de trop.
Bien évidemment, et c’est ce pourquoi une lutte vient de s’amorcer pour sa légalisation, cette mesure serait un véritable contrecoup à l’autorité de l’état et donc à la classe dirigeante qui le pilote. Dans les hautes sphères mondialisées, personne n’a intérêt à voir se multiplier des cas de résistance populaire à des coups de force étatique, surtout après la magistrale leçon d’il y a quelques semaines au Texas.
Lucide quant aux réelles chances de cette initiative d’aboutir (et après tout, que fait-on réellement en léthargie ?) qui abolirait ce qu’il convient de nommer un privilège de toute puissance d’état face à une foule impuissante, je ne veux que susciter une interrogation absente, mais ô combien essentielle !
Il faudra, si cette décision émane de la collectivité nationale dans son ensemble, mettre en place des règles simples d’encadrement, de formation et de limitation. En Suisse, la population ’a confirmé dans un référendum en 2011 son attachement à cet état d’esprit (qui ne portait pas véritablement sur le port mais s’inscrivant dans les lignée des mouvements prohibitionnistes).
Je dirais enfin, par prudence et par souci de clarté, que je n’incite aucunement à l’excès, voire à la rébellion envers les forces de l’ordre. Ce serait ne pas comprendre le sens de mon article, simple défense d’une liberté ôtée dont la Suisse nous prodigue l’efficience, voire peut-être même de l’essence de l’authentique esprit démocratique, car qu’est-ce que la libre-gouvernance et l’autonomie individuelle, au delà des mots et des textes de loi, si ce n’est la capacité à assurer sa propre intégrité physique ?
En guise de conclusion, je me contenterais simplement de rappeler, non sans un certain goût pour la provocation humoristique, que selon le 35ème article de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs". Si ce sont les droits de l’homme qui le disent...
- La liberté guidant le peuple
- ébauche initiale du tableau mondialement connu et véritable chef d’oeuvre.
Tags : Société
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