Mort de Jean Germain : la République rend hommage à un cumulard qui trempait dans les affaires
Je ne me souviens pas que la République ait rendu hommage à Dominique Venner quand celui-ci s’est suicidé dans Notre-Dame de Paris. Il n’avait pourtant pas cumulé les mandats, ni été soupçonné d’emploi fictif, ni mis en examen dans une affaire très louche de mariages chinois comme feu Jean Germain (photo). Or pour Jean Germain on fait une minute de silence au Sénat, le 1er Ministre lui rend un vibrant hommage, ainsi que de nombreux ministres et parlementaires, jusqu’au président de la République. Cherchez l’erreur.
Le cumul des mandats, le PS est contre. En théorie. Parce qu’en pratique, des gens comme Jean Germain étaient des cumulards professionnels. Le Parti de Gauche 37 avait organisé le samedi 18 mai 2013 devant l’Hôtel de ville de Tours, un rassemblement contre le cumul des mandats et des fonctions par lequel il rappelait les mandats de Jean Germain :
Dans cet autre reportage, de TV Tours en 2011, il était rappelé qu’il avait touché plus d’un million d’euros pour ses différentes fonctions :
C’est donc l’affaire des mariages chinois qui l’aurait incité à se tuer :
A l’occasion de son suicide, on apprend dans Le Parisien que selon le sénateur PS Jean-Pierre Sueur, Jean Germain était franc-maçon : « Quand je lui en parlais, il était très calme et minimisait cette affaire. (...) Il était très impliqué dans le Grand Orient de France », précise l’élu. Un cumul de plus, donc. Apparemment cela ne dérange pas le Grand Orient d’avoir un frère qui cumule ainsi les mandats, moi qui croyais les franc-maçons des incarnations de la morale républicaine (voir notre JT intelligent sur la Ligue de l’enseignement). Mais cela explique certainement le nombre d’hommages rendus aujourd’hui par la classe politique à Jean Germain, leur frère, à tous les sens du terme.
On voit donc tous les copains et les coquins défiler pour rendre hommage à cet homme, pourtant coupable de bien des errements. Ils s’accusent ainsi eux-mêmes publiquement des mêmes errements, ce qui n’est pas une découverte. François Rebsamen, qui a menti sur son père collabo, défend « l’intégrité » de Jean Germain. Manuel Valls, qui a un ami nazi, salue à plusieurs reprises la mémoire de Jean Germain. Marisol Touraine perd « un ami ». Et pour François Hollande, Jean Germain fut « un grand élu ». « C’est un drame terrible. (...) Un grand élu vient de disparaître dans des conditions qui sont particulièrement cruelles », a regretté le président de la République. Quelle honte.
Même l’UMP se mouille, via un tweete de Guillaume Peltier : « Jean Germain était un honnête homme. Ne pas oublier les mots qu’il nous laisse et laisser faire les forces de l’esprit. Paix à son âme. » Honnête homme, c’est le mot, bel exemple pour notre jeunesse. La députée (UMP) Greff est « bouleversée », et Gérard Larcher, président (UMP) du Sénat évoque son « immense tristesse ». On a la gerbe. N’y a-t-il personne dans cette classe politique pour dénoncer les cumuls et les comportements immoraux voire illégaux de ce pauvre homme ? S’il n’était pas coupable, en effet, pourquoi se serait-il suicidé ?
M. Germain s’est suicidé, et c’est bien triste car c’est l’enfer qui l’attend. Il y aurait eu de toute façon droit, s’il était mort de sa belle mort, vu tout ce qu’il a fait dans sa vie. Sauf bien sûr s’il s’était repenti sur son lit de mort, comme le brigand qui se repentit sur la croix à côté de Jésus, et qui fut le premier à aller au paradis (Luc 23,39-43). Les premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers.
Tags : Politique Justice Polémique
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