"S’adapter", nouvel horizon du libéralisme ? Avec la philosophe Barbara Stiegler
Dans ce monde néolibéral où nous serions toujours en retard, il faudrait "s'adapter"... Analyse d'un courant de pensée né de la société industrielle, avec la philosophe Barbara Stiegler.
Tags : Livres - Littérature Société Libéralisme
12 réactions à cet article
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J’ai pas encore visionné mais j’ai toujours senti cette pression jamais dite de m’adapter... J’ai toujours essayé de refuser. Jamais porté la cravate dans mon job par exemple. D’ailleurs ma rebellitude était telle que, par contraste, l’attitude servile des autres leur apparaissait à eux-même bien plus visible. Et du coup j’étais facilement la bête noire des soumis, surtout la hiérarchie.
Maintenant j’en suis au point que je n’arrive plus du tout à m’adapter. Il y a des phrases de Nietzsche là-dessus assez savoureuses.
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@Gollum
"J’ai pas encore visionné mais j’ai toujours senti cette pression jamais dite de m’adapter..."Jamais dite ? Le langage officiel est pourtant clair : insertion. Et c’est encore pire que "adaptation". On "insert" un engrenage dans une machine. Depuis les années 1980, on utilise ce terme d’une manière positive pour indiquer le bonheur souhaitable de l’être humain : être "inséré".
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@Belenos
En toute rigueur vous avez raison. On pourrait ajouter la manie du tutoiement dans les entreprises, celle d’appeler collaborateurs les salariés pour faire croire qu’ils sont réellement partie prenante et volontaires, etc...
Sans compter les images subliminales comme dans les offres d’emploi où l’on voit un type en costard/cravate, attaché-case à la main, courir en sautant des haies d’obstacles comme s’il faisait les jeux olympiques..
Je ne sais pas si ça existe toujours mais quand je voyais ça à l’époque je ne pouvais m’empêcher de rigoler.. ça m’incitait encore plus à trainer des pieds paradoxalement.
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En parlant de s’adapter, il y’a eu un président français qui en parlait avec une certaine franchise …
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@maQiavel
Lol.. Bien aimé la fin.
La critique de la paresse me fait penser que je relis régulièrement Éloge de l’oisiveté de Sénèque.
La critique de la paresse est la tarte à la crème de tous les agités de l’activisme qui ne peuvent envisager une vie sans un travail forcené.
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@BaronRouge
Oui des névrosés soumis, par en haut, et qui veulent des soumis en bas, afin de ne pas se sentir totalement soumis..
Ce sont les dirigeants intermédiaires qui sont paradoxalement les plus soumis, tout en croyant bien évidemment ne pas l’être, tellement l’esclavage est inhérent à leurs jobs... Bien évidemment ceux tout en bas de l’échelle, prolétaires industriels ou du tertiaire, sont dans la soumission aussi mais une soumission subie.
D’où les codes de soumission. Le port de la cravate est l’un d’eux. Porter la cravate veut dire : je m’incline devant TINA.
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Bon, je ne découvre vraiment rien de nouveau chez cette philosophe, disons qu’elle formule des choses connues de façon différente.
Je rajouterai simplement qu’il faut faire la part des choses : dans certains domaines, l’adaptation à la concurrence a du bon : il faut s’adapter en devenant plus compétitif , plus performant pour survivre dans cette jungle qu’on appelle « marché », cela crée un véritable bouillonnement d’innovation , une émulation entrepreneuriale et un dynamisme social que l’on peut d’un certain point de vue trouver intéressant , en ce sens , je ne suis pas anti-libéral. Le danger, c’est de considérer que cette logique spencerienne doit englober toutes les activités humaines, ce qui n’a aucun sens et est même délétère.
Mais le plus important : quand on y regarde de plus près, pas dans les jolies formulations théoriques libérales mais dans la pratique, on se rend compte que la fameuse concurrence libre et non faussée, c’est du flan. L’Etat, loin de s’écarter, incorpore les acteurs privés les plus gros et ces acteurs privés cooptent dans leurs infrastructures les acteurs étatiques. Ces logiques de partenariat sont aujourd’hui récurrentes dans le monde occidental et se crée une caste d’acteurs privés qui maintiennent leur position dominante grâce à l’Etat. Dans le cas de la France, on pense évidemment à ces milliardaires dont la fortune a été faite par l’Etat et dont le maintien est directement dépendant des décisions gouvernementales.
Le système néolibéral, c’est comme le système soviétique, ce n’est pas en lisant les formalisations théoriques et en écoutant les discours qu’on peut appréhender son fonctionnement, il faut partir de l’analyse des pratiques elles-mêmes.
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Intéressant.
Ceci dit j’aurai bien utilisé les termes de sectarisme, d’entropie psychique, de mécanisme (l’homme ramené à l’état de robot) pour caractériser cette pensée néo-libérale. En plus de ce qui a été dit.
J’ai été amusé par l’idée de Lippmann de faire appel aux psychologues pour faire accélérer la fameuse adaptation chez les récalcitrants alors que ce sont eux les psychopathes. Et que ce sont eux qui auraient besoin de soins psychiatriques.
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Bon j’ai pas regardé la vidéo, mais je vous la résume quand même :
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Faut vous y faire les goys, faut vous adapter, le monde change, il faut vous mettre à la page, vous avez un temps de retard, maintenant c’est comme ça, on est au XXI eme siècle, et ça ne va pas changer, alors il faut vous y faire, vous habituer, il faut vous mettre à la mode, c’est le nouveau monde de demain, le sens de l’histoire, il faut accepter, et s’adapter à cette nouvelle france et ses promesses d’avenir
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30 mn d’enfilage de perles, typique de la pensée dite moderne (celle qui part de rien pour aller nulle part)
Logorrhée équivalente à un doux ronronnement qui anesthesie l’individu plutot que d’eveiller son esprit critique, à fuir comme a peu près tout ce que diffuse france inter
Tous ces pseudo intellectuels sont caractérisés par cette impressionnante capacité à delayer du vide dans le néant,
L’ennui est profond
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Passionnant.
Concepts clairs et simples qui montrent la compétence de l’oratrice.
Le contenu est ce que devraient savoir toutes nos connaissances sur le néolibéralisme régnant récemment entré en crise.
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