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Les commentaires de Morpheus



  • 1 vote
    Morpheus Morpheus 4 février 2014 21:58

    Chapeau les artistes, c’est à s’y méprendre !



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    Morpheus Morpheus 4 février 2014 21:50

    Ou peut-être que nous avons du mal, l’un comme l’autre, à exprimer une notion métaphysique (l’âme) et que du coup, en ce qui me concerne, j’ai fais le choix, sans renoncer à la notion abstraite et invérifiable d’âme - de me fier à ce que je peux voir et toucher : la matière.
     
     smiley
     
    Pour le reste, j’ai aussi des spéculations métaphysiques et spirituelles, mais je ne les considère pas comme pertinentes. Disons plutôt que je considère que le corps et ce que l’on appelle âme sont une seule et même chose, ou, si vous préférez, que le corps est un prolongement de l’âme dans l’univers manifesté. Comme notre objet est la vie, et que la vie c’est l’expérience du monde manifesté, je me concentre sur les phénomènes manifestés, non sur les phénomènes non-manifestés qui demeurent du domaine de la métaphysique et sont invérifiables.



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    Morpheus Morpheus 4 février 2014 21:29

    Oui, mais je considère aussi qu’il est IMPOSSIBLE que deux êtres aient les mêmes stimuli (ensemble de stimuli), car deux être ne peuvent pas être dans un même espace (le corps) > chaque individu a UN point de vue (le sien) qui est UNIQUE par sa position DANS l’ESPACE et DANS le TEMPS. C’est donc virtuellement impossible que deux êtres aient les mêmes stimuli.
     
    Bien sûr, je peux me tromper smiley
     
    Sinon, synchronicité, voilà que Luc-Laurent Salvador édite un article très intéressant sur Avox rouge. je vous laisse voir de quoi il retourne, mais il me semble qu’il y a dans la méthode décrite des pistes intéressantes à explorer.



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    Morpheus Morpheus 4 février 2014 18:28

    [Aujourd’hui c’est le principe même de complémentarité qui est attaqué sous couvert de lutter contre les stéréotypes et ce dans le but de faire table rase du passé, et qui a les conséquences que j’ai décrites plus haut dans le premier  commentaire.

    Donc le fait que certains éléments du modèle traditionnel de la famille soient source de frustration et de souffrance n’est pas le problème, on peut l’admettre et en discuter … MAIS pour les faire évoluer et non pour les détruire car ce serait faire le jeu de l’Etat et du marché.

    Je précise que je ne suis pas un traditionaliste mais que je trouve, dans ma recherche d’opposition au capitalisme néolibéral totalitaire, des éléments pertinents de résistance dans la tradition]
     
    R : Complètement en accord avec toi là dessus.
     
    [
    Si ce que vous dites est vrai, deux jumeaux homozygotes vivant dans le même environnement devraient être identique, ceux qui ont connu ce genre de cas savent que ce n’est pas le cas]
     
    R : Non, cette comparaison n’est pas pertinente, car même des clones génétiques vont avoir des réactions différentes dans la mesure où nous ne percevons (expérimentons) pas tous les mêmes stimuli en même temps dans les mêmes conditions, et c’est justement ça qui induit les différences entre individus, y compris pour des clones génétiquement parfaits (ou des jumeaux monozygotes).
     
    [
    Qu’est ce qu’un repère]
     
    R : C’est ce que tu as appelé plus haut des principes (en opposition aux valeurs). D’après moi, le cadre ne doit pas être contraignant, mais permettre à l’enfant d’expérimenter et d’explorer son environnement de manière sécurisante (attention à l’excès de "sécurité" : on peut apprendre beaucoup en se brûlant les doigts, mais se retrouver avec le contenu de la casserole à friture brûlante sur la tronche, c’est trop...). Le truc, c’est surtout, lorsque l’on contraint l’enfant (pour sa sécurité) de lui expliquer les raisons, pas de dire "c’est comme ça, ne discute pas !" Ça ne marche pas, les enfants détestent ça.
     
    On est globalement d’accord, à part ça.



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    Morpheus Morpheus 4 février 2014 16:09

    Je comprends ce que tu dis, maQuiavel, mais je n’ai pas tout-à-fait la même analyse. Je part du principe qu’effectivement, le développement humain, dès le plus jeune âge, est vierge, et que c’est par le processus d’adaptation à l’environnement que les humains développent tels ou tels caractères.
     
    D’un côté, je comprends parfaitement les inquiétudes de très nombreuses familles (que l’on ne peut pas ranger dans le moule des "traditionalistes", "conservateurs", "fanatiques religieux" et autres étiquettes stéréotypées) et je reconnais qu’il y a un "danger", une "menace" au modèle traditionnel de la famille dans toute démarche de remise en cause du modèle d’éducation.
     
    Toutefois, on peut également dire, sans nécessairement jeter le bébé avec l’eau du bain, que certains éléments du modèle traditionnel de la famille ne sont pas nécessairement pertinents et sont porteurs, en eux-mêmes, de stéréotypes qui enferment et peuvent être de nature à créer des frustrations, voir des souffrances. Par exemple, il me semble que la "diabolisation" de la nudité et de la sexualité, héritée des stéréotypes judéo-chrétiens, a un côté pervers, en ce sens qu’en rendant la nudité des corps et le sexe - qui sont parties intégrantes de notre identité et de notre nature humaine (il n’y a rien de mal à la nudité et au désir sexuel, ils sont naturels), on "renverse" l’idée que nous nous faisons en allant contre notre propre nature. Je considère que c’est probablement l’une des causes majeure de beaucoup de dérives perverses dans les domaines du sexe que l’on observe dans nos civilisations. La comparaison avec les peuples premiers (indiens d’Amazonie, aborigènes d’Australie, pygmée ou autres tribus noirs africaines,...) est remarquable : ils n’ont pas les mêmes tabous en matière de nudité ou de sexualité. C’est donc quelque chose qui mérite une mise en perspective et une remise en cause de cet élément du modèle familial traditionnel.
     
    De l’autre côté, je reconnais que cela peut être le biais par lequel d’authentiques pervers peuvent manipuler cette remise en cause pour justifier soit une dérive totalitaire, soit la justification de perversion issues elles-mêmes des dérives induites par le modèle traditionnel (tu me suis ?).

    Maintenant, il peut y avoir de nouveau modèles qui intègre les parents aussi bien que la société dans le modèle, et cela par le bien de l’intelligence collective et la démocratie vraie, qui bien menée, peut convenir par consensus (et non compromis) à faire évoluer sans imposer et sans violence, une évolution des stéréotypes.
     
    La clef essentiel étant, j’en suis convaincu, d’intégrer de vrais données scientifiques, non biaisées par une approche subjective ou orientée. Il faut veiller à respecter le cadre naturel (ce qui implique de le définir sans le dénaturer, chose pas facile), et à être bienveillant envers les enfants, tout en restant, en tant que tuteurs et parents, des guides, et non des maîtres. les enfants ont besoin de repères, pas de limites imposées. Le rôle de l’éducation est de leur donner des repères afin qu’ils trouvent eux-mêmes leurs propres limites (c’est par celles-ci que le processus d’individuation se construit), non de leur imposer nos propres limites.
     
    Le danger, bien réel, est d’un côté que les enfants se voient imposé des limites arbitraires issues de modèles traditionnels qui comportent eux-mêmes des travers pervers et des biais nocifs à l’enfant, de l’autre que la volonté de libérer les enfants de ces limites entraîne l’imposition d’autres limites qui leur seraient imposées.
     
    Dans tous les cas, ce n’est certainement pas à un gouvernement, un lobby ou une quelconque "élite" intellectuelle ou (pseudo)scientifiques de définir et d’imposer ce cadre, et surtout pas au sein de l’institution scolaire. En tout cas, pas de façon unilatérale et parlementaire (c’est-à-dire dirigé par les lobbys).



  • 10 votes
    Morpheus Morpheus 4 février 2014 14:56

    Il est intéressant de noter que le pourcentage de lésions du cerveau chez les footballeurs américains est largement supérieur à la moyenne, en dépit de leurs nombreuses protection, et que par ailleurs, la fédération de foot US contraint les femmes pratiquant ce sport à ne porter qu’un simple casque et une tenue... moulante.
     
    Devinez pourquoi smiley
     
    Ces ricains sont vraiment des pervers hypocrites masqué derrière un masque de puritanisme pudibond grotesque.



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    Morpheus Morpheus 4 février 2014 12:39

    J’ai créé ce sujet pour essayer de poursuivre le débat en essayant d’élargir le sujet pour parler de la thématique de fond (le rôle et la responsabilité de l’éducation dans le développement de l’enfant), essayer de sortir de l’hystérie et avancer des pistes pour repenser de nouvelles méthodes pour éduquer les enfants, quitte à sortir les enfants de l’institution scolaire officielle (pas pour 1 jour, pour toujours).



  • 1 vote
    Morpheus Morpheus 4 février 2014 12:01

    < Concrètement, comment met-on en place ces principes pour l’apprentissage ?
    Ceci demeure une utopie pour la masse, seule une poignée de personnes peuvent se permettre l’instruction à domicile qui est le cadre d’éducation optimum. >
     
    J’ai notamment en projet de créer une Université Populaire en ligne (gratuite). Mais au delà de ce projet, je réfléchis également au fait, justement, de pratiquer l’éducation des enfants en dehors du cadre des institutions étatiques, en utilisant le droit et les procédures légales existantes qui permettent l’éducation à domicile (en fait, en dehors de l’école). Il s’agirait de fonctionner en créant des écoles citoyennes locales, chapeautées par des comités de quartier ou de village et par les parents eux-mêmes. Ces classes, qui nous ramèneraient à l’époque des classes mixtes et à petite échelle, sont nettement plus humaines et plus saines pour les enfants.
     
    Le financement pourrait être obtenu au travers un réseau de ce types d’écoles, sur le principe de solidarité par répartition (cf. Bernard Friot), qui est un excellent système, indépendant de l’état (pas besoin de subsides) et sans capitalisation (pas besoin des banques). Ces écoles intégreraient les éléments de programmes imposés par l’EN (pour l’obtention des certificats et diplômes), mais resteraient totalement libres quant à la méthode pédagogique et les autres contenus.



  • 2 votes
    Morpheus Morpheus 4 février 2014 11:51

    Je pense qu’il y a plusieurs pistes possibles. Sans être exhaustif, on pourrait s’inspirer de diverses expériences de pédagogies alternatives : Montesori, Freinet, Steiner-Waldorf, Decroly et même Summerhill (qui intègre les principes de la démocratie directe au sein du fonctionnement de l’école).
     
    Une des choses essentielle, il me semble, à réformer, c’est l’évaluation des élèves sur la base individuelle, car plusieurs expériences ont montré l’effet pervers de ces méthodes. Il est de très loin préférable de procéder à des évaluations de groupe, qui favorisent l’entraide mutuelle, la conscientisation de l’interdépendance et de la complémentarité des qualités individuelles, qui ne sont plus alors perçues comme des obstacle à sa propre réussite individuelle, mais comme des atouts pour la réussite du groupe (de la classe).
     
    On pourrait rétorquer qu’on déplace alors l’esprit de compétition de l’individu à la classe, mais comme ce n’est pas le but (il ne s’agit pas de mettre une classe entière en échec), cette remarque ne serait pas pertinente. Cette méthode d’évaluation existe dans les pays nordiques et fonctionne très bien.



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    Morpheus Morpheus 4 février 2014 11:41

    J’ai comme un doute sur la faisabilité smiley



  • 4 votes
    Morpheus Morpheus 1er février 2014 21:52

    Salut l’auteur. J’ai vu Étienne à Nancy la semaine dernière, je lui ai parlé d’un projet de programme d’éducation populaire. J’aimerais te contacter pour pouvoir en parler avec toi, si tu es d’accord. Si tu as les coordonnée d’Étienne (C.) pourrais-tu le contacter pour qu’il te file les miennes (il les a). Sinon, y a-t-il un moyen pour te contacter ?
     
    Merci,
    Morpheus



  • 10 votes
    Morpheus Morpheus 29 janvier 2014 12:26

    Cette prétendue égalité des sexes revendiquée comme valeur supérieure est un bon gros leurre qui permet d’occulter la seule égalité qui compte réellement, fondement de toutes les autres : l’égalité économique, que même les grecs n’avaient pas abordée dans leur approche de l’égalité.
     
    Sans égalité économique, pas d’égalité politique (isonomie), pas d’égalité de pouvoir (isokratos), pas d’égalité de parole (isègoria). En revanche, l’égalité des sexes permet d’enrichir le marché du travail (entendre : marché de la main d’œuvre, dont les entreprises sont les clientes).



  • 1 vote
    Morpheus Morpheus 28 janvier 2014 16:02

    @ Cassia
     
    T’es trop romantique. Supposons que par miracle, Hollande dégage. So wath ? Et après ? Ça va changer quoi au fait que les français sont strictement impuissants politiquement, qu’ils défilent en bon ordre entre Nation et République ou qu’ils s’affublent de noms d’oiseaux sur les forum internet ? Dans le meilleur des cas, il y aura une nouvelle élection et un autre guignol sera élu Prés’ et fera tout pareil.
     
    Une belle réussite, tu dis ? A part pour permettre au flics et à leur hiérarchie de s’offrir un exercice grandeur nature pour se préparer à mater la vraie révolte, je vois pas trop en quoi se fut une réussite. Avant, comme maintenant, le peuple reste toujours aussi impuissant. Il est toujours désarmé. Il est toujours autant en proie à ses passions, passions qui permettent encore et toujours aux voleurs de pouvoir de nous dresser les uns contre les autres pour nous diviser sur l’essentiel.
     
    Défiler en disant « je suis vener » c’est facile. Se mettre d’accord pour élaborer en commun une société et une bonne Constitution qui nous protège des voleurs de ressources et de pouvoirs, c’est autre chose. Moi, ce que j’aimerais, c’est qu’on se penche sérieusement sur la deuxième formule, moins bruyante, mais foutrement plus efficace. Tu crois pas ?
     
    Morpheus



  • 56 votes
    Morpheus Morpheus 28 janvier 2014 13:07

    Jean, tu es naïf. Tu sais très bien qu’un propos intelligent et argumenté est tronqué au montage pour devenir une bouillie qui dit le contraire de ce qu’a dit la personne. C’est ça, le "journalisme" made in France aujourd’hui. Tu le sais, ça, hein ?
     
    Bon, alors, qu’est ce que tu viens raconter ?
     
    Tssss, tssss



  • 78 votes
    Morpheus Morpheus 28 janvier 2014 13:05

    Et le niveau des put.., pardon, des journalistes, si on en parlait, Jean smiley



  • 1 vote
    Morpheus Morpheus 28 janvier 2014 12:13

    Vouas avez pas compris ? Il y a 70 ans, le régime de Vichy et sa police était mise au service du régime nazie pour embastiller et déporter des juifs, aujourd’hui, le gouvernement du PS (Parti Sioniste) et sa police se mettent au service du régime Israélien pour embastiller et bientôt déporter des antisémites, des fachos et des cathos. Là, c’était juste un entraînement.
     
    Mais bon, c’est votre faute aussi : vous voulez absolument aller défiler comme des veaux dans les rues avec vos banderoles, alors que vous savez pertinemment bien que cela ne sert strictement à rien. Cela ne change rien, ne vous apporte pas un iota de pouvoir politique, cela n’émeut pas les zélus, et pire, cela donne justement l’occasion aux CRS (Cellules de Répression Sionistes) de s’entraîner et de faire des exercices grandeur nature pour le jour où ils mettront en place leur propre solution finale.



  • 29 votes
    Morpheus Morpheus 27 janvier 2014 12:23

    C’est qui cette pute blonde ? C’est quoi, sa "légitimité" à elle ? Quelles bites elle suce pour se poser en inquisitrice bienpensante ?



  • 2 votes
    Morpheus Morpheus 24 janvier 2014 22:26

    Oups, faute de frappe : « ... de choses ineptes » (et non inertes).
     
    Sinon, maQiavel, vous avez compris que la structure qui a été modifiée au néolithique et qui conditionne tout cela est la structure hiérarchique, le modèle pyramidal. C’est cette structure qu’il faut renverser, afin de revenir à une - ou des - structures sociales horizontales. Du moins est-ce ma conviction profonde.
     
    Une image d’un film m’a fait réfléchir : je crois que c’est dans le téléfilm "Merlin" où, à la fin, le peuple de Bretagne décide unanimement de se détourner de Morgause (la mauvaise fée), et lui tourne, littéralement le dos, et de ce fait, celle-ci perd son pouvoir. Symboliquement, ils ont cessé de croire en elle, en son pouvoir, ils lui ont retiré le pouvoir qu’ils lui accordaient. Et dès lors, sa magie disparaît. Je crois que c’est une belle allégorie de la manière dont nous pourrions nous affranchir de la "magie" des pouvoirs oligarchiques.



  • vote
    Morpheus Morpheus 24 janvier 2014 22:15

    « cette démence est elle-même une émanation de la structure sociale, les individus qui occupent le sommet de la dite structure sociale sont dément parce que c’est une nécessité pour conserver leurs positions »
     
    C’est à peu près ça. L’idée est que le changement de structure sociale qui s’est développé à partir du néolithique (aube des civilisations) à modifié à la fois le rapport de l’homme à la nature, mais aussi le rapport de l’homme à l’homme.
     
    Comme il s’agit de rapports d’interdépendance mutuelles, il va de soi que ceux qui occupent le haut de la structure hiérarchique (pyramidale) développent diverses pathologies pour assurer leur position sociale (il y a d’énormes différences entre le chef d’une meute ou d’une tribu, et le chef d’une cité ou d’un état), et comme ce sont eux qui décident essentiellement du modèle social et culturel, ils imposent aux classes inférieures des modèles socioculturel "malades" (en déséquilibre avec les principes naturels, et donc avec les principes censés régir sainement les rapports humains).
     
    Pour le dire autrement : l’histoire de la civilisation humaine n’est que l’histoire de l’asservissement qui fait des hommes, aussi bien oppresseurs qu’opprimés, le simple jouet des instruments de domination qu’ils ont fabriqués eux-mêmes, et ravale ainsi l’humanité vivante à être la chose de choses inertes.



  • 3 votes
    Morpheus Morpheus 24 janvier 2014 21:13

    Et si la folie et l’irrationalité dénoncée par la prétendue élite était précisément le fruit de la démence de cette élite ?
     
    On peut avancer qu’une population donnée sera effectivement "contaminée" par certaines dérives mentales dès lors que s’installe dans la société un contexte socioculturel qui instaure, justifie, "moralise" même, certaines caractéristiques propres à ces dérives mentales.
     
    Ainsi, si l’on pose une forme de gouvernement qui, depuis le mode entrepreneurial jusqu’au système politique, base son fonctionnement sur ce modèle pathologique (compétition, struggle for life, chacun pour soi, pénurie organisée), vu le besoin d’insertion et le fait même de devoir vivre dans ce paradigme (le fameux "conatus" de Spinoza dont parle Frédéric Lordon), il en résulte que tout un chacun est susceptible, à son niveau, de développer peu ou prou des caractéristiques comportementales qui correspondent à ces modèles pathologiques. La raison est simple : la nature humaine, C’EST la faculté d’adaptation.
     
    Ma propre analyse a déjà conclu (il y a un moment) que le monde dans lequel nous vivons est largement dominé par une folie psychotique, et que chacun de nous, à son niveau, est plus ou moins atteint : je considère que cette société est largement schizoïde. Mais cela ne veut pas nécessairement dire que nous sommes tous fous, ou du moins, que ce soit une fatalité. Il est possible même (c’est une hypothèse) que le sens de l’existence en ce monde soit précisément de trouver le moyen de s’extraire de la folie dominante. En sommes, je pose comme hypothèse que notre civilisation serait un immense asile à ciel ouvert dont le personnel psychiatrique et médical serait constitué de dangereux psychopathes désireux de réguler les masses afin qu’elles rentrent dans leur monde fous.
     
    Dans une société oligarchique, régie par le principe hiérarchique, l’état général de la masse souhaité par l’élite dirigeante est ce qu’on appelle l’état « eknoïde », qui est l’état normal du citoyen conditionné et toujours obéissant.
     
    Dans cet état, l’homme est étranger à lui-même et à tous les aspects de son expérience, étranger à toute véritable raison d’agir, étranger même à son propre corps quand il n’est pas l’objet d’exploration pour les autres. Dans cet état, l’homme refuse prudemment toute possibilité de changement, si bien que l’on peut dire, sans crainte d’une métaphore déplacée, qu’il a "perdu la tête".
     
    La plupart des gens se soumettent à cet assassinat chronique (qui est aussi une forme d’assistanat) en murmurant seulement quelques plaintes et en oubliant vite leur désaccord. De cet assassinat, la compensation est manifeste : on peut devenir riche ou du moins "aisé", diriger une grosse entreprise ou un État, ou même se réjouir de la dévastation écologique d’énormes surface au profit de valeurs admises. Tout bien pesé, il n’y a rien de mieux que d’avoir perdu la tête.
     
    Par une série de « métanoïas », l’homme peut sortir de l’état eknoïde (= servitude volontaire). On entend par là un changement de sa personnalité profonde qui atteint son apparence, sa surface sociales. C’est toutefois un véritable chemin de Damas, avec conversion, repentir et, même au deuxième stade de la métanoïa, des "signes" de dépression et de deuil.
     
    La première métanoïa conduit à une zone « paranoïaque », état ou l’homme est à côté de lui-même. Si l’eknoïa est l’état où l’on est hors de soi-même, dans la paranoïa, du moins, on en est près. Ici, il s’agit de relations de voisinage avec soi-même, qui peuvent devenir affectueuses.
     
    Si l’eknoïa est un état de l’être négatif résultant du conditionnement social inauguré au sein même de la famille, la paranoïa, elle, est le début d’une existence active, début d’une vie consacrée à de nouveaux projets. Il y a certainement une confusion entre les fantasmes persécuteurs et les réalités persécutrices.
     
    Avec les premiers, l’homme explore la réalité sociale à travers la projection, d’abord inconsciente puis à moitié consciente, des structures du passé sur le présent. Si, dans le domaine des relations les plus significatives, cette recherche est assez radicale (recherche de la cause des causes), l’homme commence alors à développer une conscience objective de la réalité persécutrice, laquelle dépasse sa personne et ses projections, bien qu’elle provienne de son expérience familiale primitive.
     
    La deuxième phase est celle du travail sur soi-même au sens de travail total, notion qui implique cette autre, utilisé en psychanalyse, « l’élaboration ». Elle nous procure un sentiment de cohérence et nous donne l’impression d’être, en nous-mêmes, distinct, comme une personne d’une autre personne, détenteur d’une autonomie qui n’est pas solitude, mais ouverture sur le monde. Ici, l’homme s’encourage lui-même, il s’octroie un nouveau cœur non par transplantation, mais par imagination. Dans l’état d’autosuffisance qui résulte de ces relations avec lui-même, il révèle le défi d’assumer toutes les nouvelles expériences, de sorte qu’il peut se permettre une généreuse ouverture sur le monde (mouvement « noïque »). A ce stade, l’homme est près à abandonner son égocentrisme et à rompre les limites de son être fini.
     
    La dernière métanoïa est le passage du moi actif et autonome au moi-dans-le-monde (transcendance, « anoïa »), œuvrant à travers la négation de l’autopréformation dans un moment d’antinoïa. Il n’est plus ici question d’états de l’être, ni de l’illusoire sérénité qu’ils procurent.
     
    Il y a évidemment place pour des confusions entre ces états, la plus désastreuse étant la tentative de passer de l’eknoïa et de la paranoïa à l’anoïa, sans avoir l’autonomie requise. L’emploi incontrôlé de drogues psychédéliques, les formes alarmantes de ce qui semble être des « dépressions psychotiques » sont de telles tentatives. Quand cela se produit, les gens sont encore prisonniers du joug de leur famille, ainsi que du joug de l’image familiale qu’ils ont intériorisée, et sont forcément en quête de répliques familiales non contraignantes.
     
    Schéma :
     
    Eknoïa << 1ère métanoïa >> Paranoïa << 2ème métanoïa >> Noïa (En-noïa) << 3ème métanoïa >> Anoïa / Antinoïa.
     
    (remarque : l’état paranoïaque est donc le signe d’une activité libératrice et d’un progrès sur le chemin de l’individuation)
     
    Source : Mort de la famille de David Cooper.
     
    « Pour Cooper, la maladie mentale n’existe pas, et la folie est une expérience personnelle et sociale, un état modifié de conscience (EMC), un voyage. Il conteste tout classement des comportements mentaux déviants en maladie. »
     
    Morpheus