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Les commentaires de Chitine



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    Chitine Chitine 10 octobre 2014 15:40

    "qui dit échanges dit marché"
    .
    Ce qui caractérise "les marchés" modernes, ce n’est pas l’acte d’échange que l’on retrouve sur la place du marché, c’est tout l’appareillage technico-légal, toute l’infrastructure technologique qui permet de "jouer" avec les valeurs.

    Possibilité d’engagement/désengagement immédiat, paris sur l’augmentation et la dévaluation, assurances, etc, un dispositif qui éloigne les marchés de leur fonction première.

    C’est bien de ces marchés là et uniquement de ces marchés là dont nous parlons depuis le début, des institutions qui n’ont plus rien à voir avec les places d’antan.

    Les marchés modernes n’ont commencé à exister qu’à partir de la première révolution industrielle.



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    Chitine Chitine 10 octobre 2014 15:26

    "Sur l’arbitrage individuel. C’est la clé, c’est pour ça qu’il est impératif que vous ayez un maximum de liberté de choix. Le marché n’a pas de réalité propre, tout se pose sur les individus. C’est eux, et eux seuls qui donnent la valeur aux choses. Il n’y a que vous pour décréter qu’un tel voyage est trop cher ou qu’un tel divan est trop cher, pas assez comfortable, etc."
    .
    L’arbitrage individuel :
    cette idée suppose que tous nous sommes à capacité égale de s’informer ,de comprendre, de pouvoir prendre le temps de s’informer et de comprendre. Cela favorise ceux qui ont déjà le capital temps et le capital connaissance (et donc le capital financier qui permet au moins de prendre le temps, puisque le temps c’est de l’argent).
    Ce n’est pas le cas, et pour compenser cela l’individu se repose en partie sur le collectif. Je ne vais pas aller essayer les 3000 types de divan qu’on me propose dans les zonnings pour pouvoir m’assurer que j’emploie bien mon arbitrage individuel, je dois forcément accepter des raccourcis basés sur les autres et des institutions collectivement légitimées : les réputations, les marques, etc.



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    Chitine Chitine 10 octobre 2014 15:13

    C’est donc bien l’état la seule puissance organisée à pouvoir réguler l’économie à travers son pouvoir de performer le droit.
    Car que la régulation soit positive ou négative, cela n’en reste pas moins de la régulation.
    Merci pour votre réponse.
    .
    Une autre question :
    Comment l’état doit-il s’organiser pour pouvoir être de taille à performer le droit face aux puissances d’argent ?
    .
    Je développe : là où je rejette l’idée d’état minarchiste comme solution en soi, c’est que s’il ne s’occupe pas en partie du collectif, du social, de quoi l’état reste-t-il l’émanation ?

    Si l’état n’est en premier ressort que l’émanation de la puissance de la multitude (des gens formant un ensemble plus ou moins cohérent soutiennent de fait - civilement, en y fonctionnant, par l’impôt, en en respectant les règles qu’il trouve légitime - un système politico-économique organisé) mais que son organisation institutionnelle ne tient plus compte du social, en quoi la population reste-t-elle connectée à l’état ?

    Et si l’état n’est plus adossé à la puissance de la multitude, où l’état minarchiste puise-t-il sa force de performer le droit face aux puissances financières ?



  • 3 votes
    Chitine Chitine 10 octobre 2014 14:49

    "affirmer que la dynamique intrinsèque du capitalisme est "la concentration du capital" est du même tonneau.


    Et ? En quoi c’est mal ? Vous êtes en gros entrain de condamner l’épargne... (cette marge que vous faites sur vos revenus...)"
    .

    Ce n’est un mal que si on est contre les oligopoles qui ne sont rien d’autre que l’aboutissement de la logique d’accumulation.
    .
    Dans le cadre du capitalisme moderne - capitalisme de basse pression salariale, caractérisée par la double contrainte [pression concurrentielle/pression actionnariale],

    si l’on démarre d’une situation de départ idéale d’un point de vue libéral, cad sans concurrence faussée, il y aura toujours à un moment donné, par logique de sélection concurrentielle, un groupe pour devancer les autres.

    Ce groupe aura toujours tendance - motivé par la double contrainte qui le condamne à perpétuer la lutte sans quoi il est voué à mourir - à vouloir renforcer sa position de tête. 

    .

    Cette tendance voue alors le groupe à rejeter ce qu’il chérissait le plus à l’époque où il émergeait : la libre concurrence devient une entrave à la pérennisation de son avance sur les autres.

    Donc le groupe, s’il veut poursuivre le but qu’il poursuit depuis le début - cad survivre, mais dans de nouvelle condition qui ne sont plus celle du début - est voué à entraver la libre-concurrence et, fatalement, en vient à abuser de sa position dominante.

    Et de libéral, à vocation d’optimiser ses chances d’exister, il devient conservateur de ces nouvelles conditions, toujours à vocation d’optimiser ses chances d’exister.
    .
    La logique du capitalisme moderne (de double pression actionnariale/concurrentielle) est ainsi libérale dans un premier temps, antilibérale dans un second.
    C’est ce second temps qui détermine l’aboutissement de la logique capitaliste :
    au final, un antilibéralisme. Le plus fort étant donc que le capitalisme établit sa légitimité théorique à partir du libéralisme théorique pour ensuite se torcher le cul avec.



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    Chitine Chitine 10 octobre 2014 13:59

    "1. D’abord et avant tout : la responsabilisation individuelle. Les entreprises, organisations, etc. sont de très bonne chose mais cela ne reste QUE des récipents de contrats. Il faut que les gens, le "réel", redeviennent responsables de leurs actes et ne puissent plus jouir d’une irresponsabilité parce que caché derrière le sigle "magique" d’une entreprise à responsabilité limitée.

    Donc si une corporation pollue votre propriété, vous devez être en droit d’attaquer le ’vrai’ donneur d’ordre, ce qui est une personne au sein (et qui sait l’ordre vient peut être du "patron") de cette société comme vous pouvez attaquer la société en tant que tel."

    .

    Ok.

    Mais qui me garantit ce droit d’attaquer le responsable ? 

    .

    "2. Capitalisme de connivence. Comme précisez ci-dessus l’industrie pharmcologique a mis au point une nuée de règlement qui empêche l’émergence de toute nouveau concurrent. Elle se borne à racheter les solutions originales faites par des startups car la mise sur le marché, respecter toutes les contraintes légales est strictement hors de prix.

    Réduire l’état à ses missions régaliennes (justice, défense, etc.) réduit son perimètre de régulation, il ne peut plus par exemple totalement détruire le marché pharmaceutique. Les corporations n’ont plus de levier régulatoire pour éloigner la concurrence."

    .

    Ok. Mais par quel moyen est-ce que je contrains les pharmaco à démanteler leur monopole de fait, maintenant qu’ils l’ont ?

    .



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    Chitine Chitine 10 octobre 2014 12:25

    Et quelle force opposer aux cartels de pharmaco, aux corporations, alors, si ce n’est l’état ?
    S’il vous plait, répondez à ça. Que faire selon vous pour empêcher que les oligopoles se forment ?



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    Chitine Chitine 10 octobre 2014 11:58

    "Car supprimer la banque centrale, tout du moins son rôle politique, c’est supprimer la seule institution à pouvoir avoir le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de crise systémique (le rôle forcément politique de la création ex-nihilo de valeur monétaire que ne peut tenir qu’une institution ayant la plus haute légitimité). "
    Je vois une succession d’affirmation ici :
    Comme dirait celui que vous venez de traiter de con ;), le gros problème en politique est que l’on confond régulièrement l’intention avec le résultat."



    — > Il aurait bien fait de suivre son propre précepte. Ses idées appliquées par les Tatcher, Reagan, Pinochet... n’ont rien donné d’autre qu’une contribution principale à la situation économique dans laquelle nous nous trouvons.

    "Vous dites par exemple que la banque centrale est le dernier ressort en cas de crise systémique grâce à des prêts...Elle le dit oui...mais le résultat ? La BCE a réussi à éviter/amoindrir la crise ou bien la amplifier ?"


    — > je le dis parce que c’est sa fonction, ce n’est pas moi qui le décide.
    Et la fonction dont nous discutons ici n’a pas pour objet d’amoindrir la crise, elle est, à un autre niveau, d’empêcher que ne s’enclenche une réaction en chaîne à partir de l’effondrement d’une institution financière d’envergure systémique. 

    Dans un cas pareil, l’action de prêter en dernier ressort ne se discute pas comme une option parmi d’autre, elle est simplement vitale à un secteur financier qu’on aurait pu, par ailleurs, laisser tomber s’il n’allait pas fatalement entrainer avec lui l’effondrement du système de paiement des salaires, cad les deniers publiques officiellement pris en otage depuis la fin du glass steagle act qui autorise légalement les banques d’affaire à prendre des risques avec les dépôts.

    Vouloir supprimer un mécanisme vital pour l’économie, tel que le préconise Friedman, c’est assez con.

    "Quand vous avez une crise relatif au crédit (dette souveraine, dette dans l’immobilier, etc.) Est ce que ça a vraiment du sens que de vouloir résoudre cette crise avec d’avantages de....crédit ?


    — > Si la dette est en soi un problème, la crise n’est pas pour autant un problème de la dette ; on ne parlait pas de problèmes de dettes souveraines avant 2009, on en a parlé à partir de ce moment là que parce que les conséquences de la crise du secteur financier a impacté les économies nationales, ce qui les a rendues plus fragile dans le rapport de force qui les oppose justement au secteur financier lors de leur financement auprès des marchés.

    Les dettes souveraines sont alors devenue un problème, mais surtout du point de vue des marchés financiers alors inquiétés par les possibilités du remboursement, ces même marchés qui auront été sauvés par des états ayant alors vu leur économie impactée par le sacrifice et, forcément, leur dette augmentée, faute de moyens (de vrais moyen. On ne parle pas ici des miettes que rapporte le très démagogique combat contre la fraude sociale et les privilèges du fonctionnariat).
     
    Et depuis rien ne change, on continue à faire avec les mêmes données qu’avant 2007 et il n’y aura effectivement aucun sens dans aucune mesure posée tant que les institutions financières ne rencontreront aucune limites à leurs prises de risque et à leur capacité à diluer ces risques par la titrisation.
    La crise n’est pas une crise de la dette mais celle d’un secteur financier qui, n’ayant plus de garde-fou, est devenu extrêmement instable, un danger pour lui-même et pour nous tous.

    Le problème de la dette est secondaire, et tant que le cadre structurel du secteur financier n’aura pas été radicalement modifié en vue de le contraindre à retourner à sa seule tâche de financer l’économie, effectivement, injecter tout le crédit qu’on pourra ne servira pas à grand chose.

    "Ensuite, et on le voit dans les subprimes, la FED est à l’origine direct de la crise immobilière aux US (largement poussé par les politiques il est vrai).



    — > Greenspan, qui se dit libertarien, a effectivement beaucoup œuvré à ça, de son propre aveu. Un véritable conflit intérieur doit lui traverser la tronche depuis quelque temps...

    "Et pour finir créer une monnaie ex nihilo a été fait tout le long de l’histoire et cela s’est tjrs terminé en drame. Je vous rappelle que ce que vous prenez pour une sorte de règle universelle est assez récent. Le découplage total de toute réalité physique de la monnaie date en gros de Nixon (enfin ce fut la dernière étape)."


    — > Il n’y a pas de valeur qui ne soit extrinsèque. Autrement dit, la valeur d’une chose c’est la valeur qu’on attribue à cette chose, elle n’est pas dans la chose.
    Les valeurs communes, comme les monnaies, reconnues comme valeurs par une population, auront été valorisées collectivement. Les monnaies ne sont rien d’autre que le produit d’un consentement suffisamment fort d’un ensemble de personnes qui acceptent en commun de reconnaître une valeur à un coquillage, une pièce de métal, des billets...

    Et il n’y a, par exemple, aucune valeur fondamentale de l’or inscrite sur une table éternelle. Par conséquent même le dollar pré bretton-wood adossé à l’or ne reposait sur rien d’autre, pour justement en définir sa valeur, que sur un autre élément dont la valeur restera toujours à définir.

    Il n’y a toujours eu que de la monnaie ex-nihilo.
    Ce qui ne veut pas dire que les monnaies ne valent rien. Par construction, elles valent, tant que le consensus tient.
    L’important est dans la légitimité que les populations accordent à l’autorité émettrice.

    "Il y a une nouvelle tentative comme bitcoins qui arrive à créer artificiellement un volume limité, soit on va voir...C’est un instrument typique autrichien ça, déflationiste (au lieu que les biens augmentent de valeurs par rapport à la monnaie, ils diminue de valeur par rapport à celui-ci).



    — > Pourquoi se réjouir d’une monnaie à tendance déflationniste ? Elle deviendrait monnaie de réserve, favorisant la thésaurisation, défavorisant la circulation économique, non ?

    Cela ne constitue-t-il pas là une forme de résistance à la liberté de circulation ? Ne serait-ce pas alors là une monnaie anti-libérale ?  ;)

    Traité Marx, Keynes ou ici Friedman de con...Désolé mais ca fait pas très sérieux. j’ai aucune affinité particulière pour Marx ou Keynes, mais il ne me viendrait jamais à l’idée de les traiter de cons. On est quand même dans une autre division là ...

    —> Je ne suis pas très sérieux, non.
    Si je me permet de le traiter de con, ce n’est que par souci d’objectivité : ceux qui en parlent d’habitude le divinisent presque ; moi je le traite de con, pour tenter d’équilibrer.

    "Mais quel con ce Friedman !" Voila, mission accomplie.



  • 3 votes
    Chitine Chitine 9 octobre 2014 18:04

    "En ce qui me concerne, je suis plus proche des autrichients : La Banque centrale est un des derniers bastions de l’économie planifiée. Elle doit être abolie et rien pour la remplacer."
    .
    Vouloir les marchés c’est vouloir une économie monétaire.
    Vouloir une économie monétaire mais ne pas vouloir de banque centrale, politique, c’est une contradiction.

    Car supprimer la banque centrale, tout du moins son rôle politique, c’est supprimer la seule institution à pouvoir avoir le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de crise systémique (le rôle forcément politique de la création ex-nihilo de valeur monétaire que ne peut tenir qu’une institution ayant la plus haute légitimité). 

    Or s’il n’y a pas de prêteur en dernier ressort lors d’une crise systémique, c’est toute l’économie qui s’effondre, totalement. 

    .

    Je me doutais que Friedman était un con, pour des raisons subjectives, mais maintenant j’en tiens une objective. 

    .

    Pour pouvoir être à ce point contradictoire, il ne comprenait manifestement pas le mécanisme social de valorisation des biens, devait croire comme un platonicien qu’il existe une valeur réelle des biens fixée quelque part dans l’absolu, devait croire que l’économie est une science exacte qui peut se passer du facteur politique, alors que l’économie est toute politique...

    Bref, un génie des chiffres, peut-être, mais pour le reste...
    Très sincèrement, merci beaucoup, Oliderid.



  • 1 vote
    Chitine Chitine 9 octobre 2014 17:13

    " le marché ne crée rien, il ne fait qu’étendre les places d’achat-vente"

    "Bin euh, c’est justement ça qui permet de créer des produits inédits...Le bois se trouve en Amérique du nord, le graphite en Asie, la gomme au 4 coins du monde...

    Sans le marché ce crayon là, n’aurait pas vu le jour et c’est encore plus criant avec les appareils électroniques actuels. Retirez un seul continent de la chaine et la plupart des appareils ne sont plus produisables car il va manquer des matières premières ou des composants essentiels.""

    .

    Vous semblez confondre "mondialisation de l’économie" et "marché".
    La mondialisation de l’économie est une dynamique des sociétés humaines depuis le début de leur existence. L’homme civilisationnel a toujours cherché à étendre le champ de ses possibilités d’échanger avec d’autres hommes. Le monde a toujours été mondialisé en fonction de ses possibilités.
    Le monde des premières peuplades mésopotamiennes ne couvrait pas le globe mais il était mondialisé dans le sens où ces peuples cherchaient à échanger entre eux de la manière la plus étendue possible. L’ère préindustrielle connaissait une économie qui "mondialisait" l’europe, le proche-orient et l’asie, via les routes de la soie, routes des épices et autres canaux.
    .

    Qu’on aille cherche le bois du crayon en Amérique, le graphite en Asie, etc., n’est pas le fait des marchés mais de cette tendance naturelle des hommes à prospecter et échanger les ressources diverses pour se développer et, dans ce cas-ci, à une époque de son évolution où l’homme a mondialisé son économie à l’échelle du globe.

    .
    Vous semblez aussi confondre le contingent et le nécessaire.
    Les marchés ne sont qu’un mode de rencontre et d’échange qui se caractérisent par une dématérialisation des places de marché et une toujours plus grande liberté de circulation des capitaux. L’économie mondialisée pourrait ne pas recourir à ce mode pour fonctionner. Les marchés sont donc contingents et non nécessaires.
    Ils ne sont donc pas nécessaires à la fabrication de ce crayon.
    .
    Pour qualifier l’apport des marchés et affirmer que ce mode est positif pour l’économie en général (le social, le travail, l’écologie, etc.), il faut pour cela peser les avantages et les inconvénients des tous les effets de l’économie de marché sur l’économie en général.
    .
    Or, les effets de la libre circulation des capitaux (qui était l’horizon structurel des marchés depuis le traité de Rome) sont surtout extrêmement déstabilisant pour l’emploi, les entreprises et les sociétés. A quoi bon se pâmer devant l’accomplissement d’un appareil hypercomplexe consacrant la fluidité des marchés s’il en coute une dégradation des conditions de vie des humains censé en bénéficier ?



  • 4 votes
    Chitine Chitine 9 octobre 2014 15:12

    @ Oliderid

    ""Le marché c’est la main invisible, l’Etat c’est la main dans ta "gueule."
    Il est souvent difficile d’imaginer comment un système décentralisé sans aucun maitre à penser peut produire autant de richesse. L’un des meilleurs contes pour petits libéraux est celui de Leonard E. Read (qui fut repris par Friedman). Il explique au travers d’un objet anodin (un crayon) toute la complexité du marché qui a permis de le créer."

    .
    Ce n’est pas parce que deux libertariens l’ont racontée que cette allégorie doit être prise comme une consécration des bienfaits du marché.
    Ce n’est pas "le marché" qui a produit ce crayon. Ce sont des gens, par un travail collaboratif.
    .
    Et il n’est pas difficile d’imaginer comment un système décentralisé sans aucun maître à penser peut produire autant de richesses puisque la réalité est que
    - le marché ne produit pas la richesse, ce sont les entreprises avec le travail des gens,
    - d’autre par les marchés sont infoutus d’évaluer correctement les rentabilités futures des différents secteurs ; contrairement à ce qu’en disent les théoriciens de l’économie de marché, les marchés ne fonctionnent pas à la rationalité mais à la croyance. Ce qui nous vaut des cycles de bulles à répétition avec à chaque fois à la clé des effondrements massifs de valeurs, autrement dit, tout le contraire de la production de richesse.
    .
    Et la "main invisible" n’y est pas l’expression de la toute puissance autorégulatrice, mais plutôt celle des marionnettistes qui savent, eux, surfer sur les vagues des bulles en formation (les investisseurs sûrs - évidemment puisqu’ils sont les initiateurs de ces bulles - et les institutionnels).

    .

    Sans compter les multiples contradicteurs au sacrosaint principe du laisser-faire et qui pourtant le prêche au plus haut niveau : les grandes institutions financières dirigées par les "libéraux" Greenspan et Bernanke, les agences de notations, les investisseurs institutionnels oligopolistiques (Goldman Sachs & co), qui n’ont de cesse d’orienter les marchés se foutant donc complètement des principes qu’ils ont contribué à ériger en dogme

    (et la preuve du dogme : vous êtes encore là à nous parler de la grande efficacité des marchés et du "laisser-faire" alors que tout dans l’histoire contemporaine démontre que les marchés dysfonctionnent. C’est la croyance contre l’expérience).

    .
    Il n’y a ainsi pas de main invisible dans le sens d’"impersonnalisation" des actants rationnels et effet autorégulateur, mais bien des mains invisibles dans le sens de manipulation de la base de la pyramide des insvestisseurs.
    .

    Donc :

    "Il est souvent difficile d’imaginer comment un système décentralisé

    —> pas décentralisé mais polarisé

    sans aucun maitre à penser

    —> théoriciens et zélotes pléthoriques, think tank, institutions financières, agences de notation...

    peut produire autant de richesse.

    —> Va demander ça à tout ceux qui sont touchés par la crise subséquente de celle des subprimes

    L’un des meilleurs contes pour petits libéraux est celui de Leonard E. Read (qui fut repris par Friedman). Il explique au travers d’un objet anodin (un crayon) toute la complexité du marché qui a permis de le créer.

    —> le marché ne crée rien, il ne fait qu’étendre les places d’achat-vente

    .

    Bref,

    L’efficacité des marchés est une blague.

     



  • vote
    Chitine Chitine 8 octobre 2014 15:11

    De quoi endormir les gens qui ne s’intéressent pas à ces questions, oui.
    Mais ceux-là même n’écoutent pas ces débats.
    Seuls ceux que ça intéresse écoutent. Donc tout va bien :)
    .
    Quant à l’inutilité de ces discours : en faire l’économie pour agir c’est peut-être plus simplement, plus certainement, plus radicalement faire avancer les choses...
    ...mais dans quelle direction ?



  • 3 votes
    Chitine Chitine 8 octobre 2014 14:38

    La question "La gauche a-t-elle encore un avenir ?" est étrange.
    .

    La logique du capital n’a jamais été aussi dominante.
    Il n’y a donc jamais eu autant nécessité d’opposition à cette domination du capital.
    Or la gauche d’aujourd’hui

    (ce ne sont pas les socialistes, ce ne sont pas les gauches molles qui veulent "tout changer" tout en continuant à fonctionner avec l’Europe institutionnelle telle qu’elle est)

    c’est toute personne qui refuse ce règne sans partage du capital sur l’économique et s’oppose à toute institution qui favorise cette situation en dépossédant les populations de leur capacité à décider ensemble de leur avenir.
    Il n’y a donc jamais eu autant besoin de la gauche.
    La gauche a fatalement un avenir.



  • vote
    Chitine Chitine 7 octobre 2014 14:12

    "Le libéralisme ne signifie pas le droit de faire ce qu’on veut au dépend d’autrui. Au contraire, c’est ce qu’on veut, tant que cela ne nuit pas à autrui."
    .
    Et comment déterminez-vous ce seuil ?
    Et une fois déterminé, qu’est-ce qui va motiver l’individu à se limiter ?



  • vote
    Chitine Chitine 7 octobre 2014 14:09

    oliderid,
    "eMaintenant une question, qu’est donc pour vous ... la liberté d’un peuple ?

    La liberté sous entend la possibilité de choisir. Choisir sous entend une conscience, une personnalité. Un peuple n’est pas une personne. C’est pour ça d’ailleurs que des personnes peuvent lui faire dire tout et son contraire. C’est un groupe, c’est à dire un concept, une représentation mentale qui simplifie la réalité et donc la trahit un peu. Les conceptions mentales ont leur utilité pas de doute mais lorsqu’on en abuse cela crée un univers féérique peuplé de créatures surnaturelles (état, peuple, entreprise, etc) à qui on invente une personnalité. La réalité filtré par ce prisme quasi religieux.

    La liberté est donc personnelle. "

    .
    Donc, en gros :
    1)Seuls les individus, personnes dotées d’une conscience de soi, peuvent poser des choix.
    Le "peuple" n’est pas un individu.
    Donc le peuple ne pose pas de choix.

    2) La liberté sous-entend la possibilité de choisir
    Le peuple n’a pas la possibilité de choisir
    Donc le peuple n’a pas de liberté (seul l’individu en a)

    .
    —> la liberté est donc personnelle.
    .
    Votre raisonnement est super faible de bout en bout et vous vous permettez de donner des leçons d’intelligence et de culture aux autres ?
    .

    "Un groupe", ce n’est qu’un concept ? Sérieusement ?
    Vous rencontrer plusieurs personnes qui interagissent à une table de réunion, par exemple. Vous vous dites que cet ensemble n’a de réalité que conceptuelle ??
    .
    Le fait qu’un groupe ne soit pas une personne n’empêche pas qu’il constitue ponctuellement un corps, avec sa propre dynamique, et ce corps peut faire des choix, oui.
    .
    Et seule la personne serait douée de conscience ? Mais qu’en savez-vous ?
    .

    Vous qui semblez détecter une ignorance déplorablement honteuse chez votre interlocuteur, vous êtes vous suffisamment intéressé aux sciences sociales, à la psychologie, à l’anthropologie pour postuler une chose pareille ? Manifestement non !
    .

    Vous êtes libres de lâcher vos certitudes à deux balles, mais ne soyez pas condescendant envers ceux qui ne sont pas d’accord avec vous en vous servant d’un argument d’autorité d’autant plus ridicule que votre capacité à enchaîner logiquement vos éléments est complètement nulle.



  • vote
    Chitine Chitine 7 octobre 2014 13:13

    L’état aurait le monopole de la violence ?
    Il n’a que le monopole de la légitimité de son application, ce n’est pas pareil.



  • vote
    Chitine Chitine 7 octobre 2014 13:11

    La notion de libre-arbitre a été forgée à la base pour expliquer l’existence du mal.
    Si ce n’est de Dieu, perfection absolue, le mal sera le fait de l’homme, créature du dieu parfait et normalement prédestiné au bien, mais doté d’un libre-arbitre...



  • 1 vote
    Chitine Chitine 7 octobre 2014 13:06

    @ oliderid,
    .

    "Le libéralisme n’attend pas des être providentiels, je ne sais pas d’ou vous sortez ça.

    Le terme "intégrisme" suivant wikipedia a été utilisé pour la première fois en Espagne pour désigner les catholiques hostiles aux idées libérales dans les années 1880. Ce qui tout du moins indique à quel point le libéralisme a été en conflit avec les religions et à quel point votre grand écart fait de vous un vandamme aware de la philosophie.

    A nouveau c’est extrêmement triste de constater qu’un français (ou francophone) connait si peu son histoire. Internet regorge de source d’informations.

    Arrêtez donc d’être aussi paresseux par rapport au libéralisme avec des grandes théories inventés avec un oeuil sur la télé. Renseignez vous.Ca n’a aucun sens de vouloir lier tout ce que vous n’aimez pas avec un mot."

    .

    Après Toqueville, Hayek, Rand, Friedman et leurs avatars actuels, après le cartésianisme et tous les courant rationalistes qui prônent l’homme "empire dans l’empire", ça va, je n’ai plus besoin de leçons de libéralisme, merci.
    .
    Et d’abord je ne rejette pas en soi le libéralisme. Je ne faisait que réagir à votre complainte sur le pauvre sort que l’on réserverait à ce pauvre courant incompris, alors qu’il est en fait ultradominant.
    .
    Nos sociétés occidentales sont individualistes et libérales, philosophiquement et économiquement, et il n’y a pas à déplorer une éventuelle mauvaise compréhension du concept dès lors que les gens se vivent, de fait, essentiellement comme des individus autonomes dans un monde marchand auquel ils prennent part à la fois comme sujet et marchandise.

    "Votre vie vous appartient et le fruit de votre labeur aussi" est un principe complètement intégré par tous.
    .
    Je ne rejette donc pas en soi le libéralisme, qui a eu ses vertus, je pense juste que c’est une pensée incomplète. Et c’est finalement votre problème si vous vous contentez d’un courant qui laisse tout le systémique des phénomènes humains, et tout le collectif des mouvements sociaux dans l’angle-mort de sa pensée pour préférer la conception d’un homme monade, essentiellement rationnel, seul responsable de ses choix et de sa destinée et dont la simple agrégation avec des pairs suffit à faire société.

    (et, effectivement, le libéralisme est une machine conceptuelle à fabriquer de l’"être providentiel" puisqu’il est incapable de concevoir le court de l’Histoire autrement que comme la succession d’actes posés par des individus - plutôt que comme le résultat d’un travail collectif - , les grands actes devant alors être les faits de grands hommes et femmes, providentiels donc).
    .
    Quant à l’opposition catholique/libéraux, que vous ramenez probablement en réponse à l’idée d’une Soeur Emmanuelle "libérale", je ne vois pas en quoi elle est censée me donner tort.
    Cette opposition est aujourd’hui fictive. Il n’y a plus d’incompatibilité entre catholique et libéral. Un catholique aujourd’hui ne s’oppose au libéral que sur un minimum de points, liés aux moeurs exclusivement (pas de mariage pour tous). Pour le reste, c’est tout bon : la conception exclusivement individualiste de sa propre existence, le marché extensif, l’accumulation sans frein, la sacrosainte propriété, l’état réduit à son fonctionnement régalien... tout cela est très communié.
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    Sur le plan exclusivement économique,
    vouloir toujours expliquer les foirages du capitalisme de connivence comme le résultat d’une mauvaise application des préceptes libéraux, c’est bien pratique.
    Si, en tant que bon libéral, vous refusez de mettre des limites aux capitalistes qui veulent faire connivence - limites imposable par la seule institution à avoir la puissance suffisante pour encadrer les comportement économiques, c’est à dire l’état (si vous en voyez d’autres, dites-moi) - alors vous contribuez par défaut à ce même capitalisme de connivence.
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    Parce que si ce n’est pas l’état qui impose des limites, comment réguler autrement les appétits sans frein des acteurs économiques ?
    Réponse libérale type (vous m’excuserez la caricature, mais il se fait que j’en ai la possibilité alors j’en abuse librement) : "par le sens des responsabilités". Que les gens aient le sens des bonnes mesures et qu’ils assument les conséquences de leurs actes :
    "des financiers se sont plantés ?" qu’ils démissionnent et rendent le magot.
    "Ils ne le font pas d’eux-même ?" Ah, mais c’est qu’ils ne sont pas de vrais libéraux...
    "En appeler à la puissance de l’état pour leur donner un sens des responsabilité par procuration ?" Mais vous n’y pensez pas... ce ne serait anti-libéral.
    "Et donc ?" Rien.
    Le libéral, en refusant de voir dans l’état autre chose que des contraintes aux libertés, se rend forcément impuissant à gérer les boulimies capitalistes.
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    Prôner le libéralisme et une économie sans contraintes, ne s’en remettre qu’à la rationalité naturelle des hommes et à leur sens inné des responsabilités, puis pleurer ensuite face au constat du dévoiement par ceux-là même qui se sont gorgé sans limite, c’est, comme disait l’autre, "pleurer les conséquences dont on chéri les causes".
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    Et avant de continuer à vous attrister de ma maigre culture, vous devriez peut-être chercher à enrichir la vôtre en allant puiser du côté des anthropologues, des théoriciens de la communication (systémiciens...), des philosophies matérialistes...
    Vous avez manifestement du mal à concevoir la complexité des choses et préférez le prisme réducteur d’une pensée foireuse dès son premier postulat : "L’homme est un être rationnel..."



  • 2 votes
    Chitine Chitine 6 octobre 2014 16:53

    "En France, le libéralisme est devenu une sorte d’insulte. Des superlatifs y sont ajoutés, sans trop savoir pourquoi."

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    Des superlatifs ? Des insultes ?
    Ca n’empêche en tous cas pas le libéralisme de régner sur le monde des modèles à penser l’économie et la société...

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    Nous vivons dans un monde libéral. La plupart des critiques du libéralisme eux-même pensent avec un logiciel libéral.

    Même une Soeur Emmanuelle était une libérale, par son contionnement implicite d’une conception de l’histoire faite d’êtres providentiels (puisque telle était la façon dont on la dépeignait et qu’elle acceptait).
    Alors faut arrêter la pleurniche, c’est indécent.

    L’idée véritablement brimée, c’est celle d’un humain symbiotique, interdépendant. Nécessairement voué à s’accomplir à travers les autres.



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    Chitine Chitine 25 septembre 2014 12:55

     " smiley"



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    Chitine Chitine 25 septembre 2014 12:54

    " Cette journaliste m’excite trop, je ne peux pas me concentrer sur le sens de ce qu’elle dit. Le mieux, c’est de couper le son et d’imaginer qu’elle dit autre chose. "
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