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Les commentaires de Vaquette



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    Vaquette Vaquette 4 novembre 2014 17:22

    Ami-camarade Berphi,
    Je vais essayer d’être bref à mon tour.
    Post 1 : j’écris un roman, pas un mémoire de sociologie sur LA prostitution (qui au passage ne pourrait pas se résumer en cinq lignes à base de grandes généralités et d’amalgames), c’est délibéré et je le revendique et c’est ça qui en tant que lecteur (et auteur bien évidemment) m’intéresse. Une fois encore (je pense que je le dis dans l’interview sinon c’est l’occasion), Jean Valjean ne représente pas TOUS les bagnards, il n’est représentatif de rien d’un point de vue statistique, c’est un personnage de roman à qui on demande d’être crédible et signifiant. Je cherche la même chose, "rien que ça" et je crois y arriver. Alors voilà, que "ma pute" ne soit pas représentative, non seulement je m’en fous complètement mais même ça me va très bien : je n’ai jamais aimé que les êtres singuliers, les autres, ceux qui sont plus ou moins réductibles à ce qu’ils sont censés être, je l’ai écrit très clairement dans mon premier roman, c’est présent en filigrane dans tous mes travails, ils ne m’intéressent pas et ne m’ont jamais intéressé.
    Post 2 : Je ne sais pas ce que tu veux dire et je ne sais pas en conséquence quoi répondre. Je pense que tu connais très mal mon travail (et mon discours et ma personne) pour me ranger caricaturalement dans une boîte "anti-bourgeois" ou ce que tu veux, ou imaginer que je puisse hiérarchiser les individus en fonction de leur emploi, non seulement ce n’est pas le cas mais c’est même l’exact contraire et ce nouveau roman en est un témoignage supplémentaire : mon Alice est magnifique et gracieuse, elle se prostitue un temps de sa vie, bah !, et alors ?, justement, moi je m’en fous, je ne stigmatise pas du tout cela et surtout je ne la réduis pas une seule seconde à cela, elle est tellement belle pour des raisons qui n’ont pas un traitre instant à voir avec son boulot qui n’est "qu’un point de détail" comme dit l’autre (et d’ailleurs, tu vas rire, à deux autres instants de sa vie, elle est caissière de supermarché, et serveuse aussi, et plein d’autres trucs, et ça ne l’empêche jamais d’être magnifique, juste, ça la rend plus ou moins malheureuse et c’est ça qui m’intéresse, c’est ça qui est l’âme de ce bouquin).



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    Vaquette Vaquette 1er novembre 2014 12:25

    Je précise que ce n’est pas moi qui ai mis ces tags bien racoleurs (oups !, susceptibles de créer le buzz, on va dire...), en particulier Zemmour et Soral, je ne sais pas ce que ça vient foutre là ! Mon bouquin mérite beaucoup mieux que de l’enfermer encore et encore dans les petites guerres de chapelle dont le web a le secret (enfin non, d’ailleurs, il suffit d’écouter les émissions de débat ici ou là, c’est présent sur tous les médias et c’en est affligeant).
    C’est dit au cas où pour ne pas que ça parte en vrille ici.



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    Vaquette Vaquette 31 août 2013 12:09

    Des mercis pour conclure. Dans le désordre, enfin, l’ordre moins le pouvoir (plaît-il ?) :

    Ami(e ?)-camarade Oui-Oui chez l’esthéticienne, à toi l’honneur. Merci pour cette fin heureuse, c’est mon côté midinette que nous partageons manifestement, je préfère les histoires qui se terminent bien. Merci donc et – de mon côté tout aussi sincèrement – pour toi également le meilleur pour la suite.

    Merci à Ours qui pense évidemment, au minimum pour ces deux phrases : "Je comprends sa manière épidermique de répondre à mon premier post quand je constate l’étrange acharnement à le trainer plus bas que terre" et "L’apparence de Vaquette (…) est un moyen très pratique et rapide pour lui de faire le tri", ça me fait extrêmement plaisir d’avoir été parfaitement compris sur ces deux points. Je n’ajoute rien.

    Merci à Pico d’être accouru bravement ici pour se porter à mon secours. Toujours mon côté midinette, je trouve ça trop beau quand au péril de sa vie (disons ici de ta santé mentale, mais le risque est tout de même bien réel) Loïs Lane vient sauver Superman après qu’un super méchant ait fourbement glissé de la kryptonite dans sa coke. Bravo donc d’avoir ainsi osé affronter en combat singulier (c’est le bon mot…) Super Boulet malgré ses super pouvoirs (ne pas écouter les autres, écrire à toute vitesse des textes interminables qui ne veulent rien dire, arme chimique terrifiante à base de mépris, de condescendance et d’insultes (pour le dosage, c’est très simple : c’est tout au maximum) ou mégalo en intraveineuse à forte dose matin, midi, soir et même à son quatre-heures – peste !, c’est un super méchant terrifiant, Super Boulet !). Et puis, par delà l’acte chevaleresque, tu as dit plein de choses justes, compréhensives et même fraternelles. Pour tout ça définitivement merci.

    Merci aussi Caracole d’avoir également tendu héroïquement une main apaisante à notre ami enragé pour tenter avec empathie d’essuyer à ses lèvres l’écume qui menace de l’étouffer (mais c’est illusoire, je le crains, à part le piquer, je ne vois guère d’autres solutions – eh non ! pour ton hypothèse : mes soumises, je les traite suffisamment bien (ou mal, c’est selon) pour que jusqu’à présent pas une ne m’en ait voulu).

    Merci à tous les autres aussi, Loki par exemple, Troll de Vaquette évidemment – il faut que je t’écrive en MP, je ne trouve pas le temps, tu me pardonneras j’en suis sûr, toi tu sais où je vais la semaine prochaine et à quel point c’est trop la classe –, mais par-delà à tous les autres sans distinction que j’ai croisés pendant quelques semaines sur ce forum, ensemble on a joué à ce grand jeu de rôle, à ce barnum du buzz sur la toile et rares sont ceux ici que j’ai trouvé dupes de tout ça. De mon côté c’était très loin d’être désagréable, j’imagine que si vous avez pris sur votre temps pour poster, c’est que pour vous également ça ne devait pas l’être excessivement non plus.

    Bonne semaine à tous (allez !, même à super boulet – c’est mon côté messianique), je vous la souhaite aussi fantastique (pour rester dans le registre des super héros) que je rêve la mienne. À un prochain jour peut-être.

    Vaquette – pour le meilleur et pour le pire.



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    Vaquette Vaquette 30 août 2013 12:06

    Ami-camarade Oui-Oui à Agoravox,

    Merci infiniment pour ta compréhension. Effectivement, je suis très occupé en ce moment par une compétition passablement importante et d’ailleurs j’ai rendez-vous dans une demi-heure avec mon esthéticienne pour une épilation intégrale (pour mieux glisser dans l’eau (et être encore plus beau que d’habitude avec mon joli bonnet de bain bleu-blanc-rouge (à moins que je ne mette celui "Anarchy in the pool", j’hésite encore))).



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    Vaquette Vaquette 30 août 2013 12:05

    Ami-camarade Ours qui pense,

    En coup de vent, désolé mais je suis hyper speed :

    1) J’ai écouté ça hier soir en dînant. Merci ! même si je ne te cache pas que j’ai été déçu. Avoir la chance de pouvoir entendre parler Ferré pendant une heure pour au final lui poser deux questions et remplir l’émission avec deux chanteurs sans importance et une chronique paresseuse de Desproges, c’est très frustrant. Ça annonçait déjà notre époque où les chroniqueurs et le décorum d’une émission sont plus importants que les invités qui sont uniquement là pour servir de faire-valoir. Inutile je pense de te dire que ça ne me plaît pas beaucoup.

    2) Tout à fait d’accord avec toi sur Desproges / Rego. Sur cette émission c’est patent mais sur plein d’autres aussi (Le Pen par exemple). Je ne développe pas, pas le temps et je vais m’énerver.

    3) Un cadeau en valant un autre, voici : http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/On-connait-la-musique-Le-mag/Sons/On-connait-la-musique-Le-mag-05-07-13-1575477/&nbsp ; ; l’émission est honteuse bien sûr mais à l’intérieur, découpé en bout, il y a Ferré qui parle tout seul, c’est magnifique et passionnant. Tu me diras.

    4) Pour continuer notre conversation, de mon côté ça va être très difficile pendant 10 jours, je suis à 100% sur autre chose. Une fois encore désolé.



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    Vaquette Vaquette 29 août 2013 13:47

    @Ours qui pense.

    Je commence par des excuses, sincères avec ça. C’est vrai qu’en relisant ton premier post avec un autre état d’esprit, il ne ressemble plus au souvenir que j’en avais gardé. Le second étant sans ambiguïté, c’est avec bonheur, transport et joie que je vais te répondre.

    Commençons par l’anarchisme que tu me prêtes (et que j’accepte de bonne grâce) et le comportement qu’il devrait induire. Mais c’est aberrant ce que tu dis ! Celui qui (et il y en a beaucoup malheureusement), se revendiquant "anarchiste", se met à se comporter exactement point par point comme son petit manuel "l’anarchisme pour les nuls" lui en intime l’ordre, mais celui-là, il n’est aucunement anarchiste !, juste un pauvre type qui a besoin de projeter sur lui une image "trop cool" pour masquer l’insuffisance de sa personnalité. Moi, je regarde mon caractère, mon parcours et mes convictions, je vois un amour immodéré de la liberté et une détestation de toute forme d’autorité, eh bon !, je me dis que quitte à être placé quelque part en société, bah !, anarchiste, ça ne me convient pas trop mal. Ni plus ni moins. Et ensuite, je me comporte comme je le juge juste en fonction de chaque situation et absolument jamais comme "devrait" se comporter un "anarchiste". Et je m’en contrefous de savoir si "c’est ça l’anarchisme" comme tu me le demandes : je ne suis pas là pour être prof ès anarchie et donner la leçon. Je ne vois pas d’ailleurs bien (enfin, façon de parler, malheureusement une fois encore, je le vois trop souvent, mais bon) comment on pourrait se prétendre anarchiste et être dans le même temps ce prof qui fixe des règles et des normes. Ça c’est réglé.

    Poursuivons rapidement ensuite (c’est très digressif) par "il est effectif que sans internet quasiment personne ne connaitrait votre existence". Je pense que tu commets là une erreur qu’on fait ou qu’on a faite pratiquement tous. Avec le recul, je peux te dire que dans la réalité nous sommes là en plein dans un faux semblant et que dans la pratique nous sommes à l’opposé de ce qu’on pourrait imaginer intuitivement. Des formes confidentielles, "underground", "décalées", "bizarres", etc., appelle ça comme tu veux, elles ont toujours existé et ont toujours trouvé les moyens marginaux de leur diffusion. J’ai le sentiment qu’avant Internet, lorsque cette diffusion nécessitait un investissement bien réel (en temps, en énergie et en volonté infiniment plus qu’en argent), elles étaient de fait "réservées" aux quelques-uns qui avaient vraiment envie de s’en donner les moyens, aujourd’hui, on est noyé dans (et mis au même niveau que) l’innombrable désir narcissique de tous qui n’est porté par aucune ambition (ni par rien d’autre sauf lui-même). Bilan, en plus d’être exclu de fait du circuit de distribution traditionnel (qui en plus a réduit la pluralité de son offre à cause du "piratage" – je ne vais pas faire un post de 250 pages, je ne développe pas mais c’est l’un des nombreux effets pervers, contre-productif et formatant d’Internet), "on" a été marginalisé de fait dans "notre" espace alternatif. Pas le temps d’étayer précisément et dit comme ça, ça peut faire snob et réactionnaire mais c’est pourtant beaucoup plus pertinent que ça n’en a peut-être l’air. Au final, dans les années 80 quand il n’y avait pas Internet, on a pu voir l’éclosion du mouvement alternatif français. Ceux qui, comme moi, ne se reconnaissaient pas dans l’offre "main stream" allaient voir des concerts, s’échangeaient des cassettes copiées dans la cour de récré, etc., aujourd’hui cet espace alternatif sur la toile il est trusté par des Didier Super et des antisémites, des trucs qu’on peut gober sans efforts et en quelques minutes et ce qui est trop long et trop complexe est encore plus marginalisé qu’il ne l’a jamais été : objectivement, dire que le web a ouvert la porte à des formes artistiques plus audacieuses et novatrices, c’est une contre-vérité. Idem pour la libéralisation de la bande FM, paradoxalement (du moins en apparence), elle a réduit la pluralité de l’offre – mystère… Je ne développe pas plus.

    Troisièmement, ta remarque concernant mon "syndrome du complexe du "bon élève"". Il y a quelque chose de juste dans ce que tu dis mais c’est très incomplet et en conséquence superficiel. Pour aller vite mais dire l’essentiel, j’ai été saqué tant que j’ai pu par des profs de collège et de lycée d’une médiocrité insigne – comme par hasard ajouterait ma maman… – et quand je suis arrivé dans les systèmes élitaires, d’un coup les profs m’ont adoré et soutenu, je serais même tenté de dire qu’ils m’ont privilégié. Quand je vois que sur mon premier roman, la critique la plus négative (insultante même) a été faite par une journaliste de seconde zone par ailleurs présidente du fan club de Mylène Farmer (c’est absolument vérifiable) quand dans le même temps Frédéric Taddeï qui est un monsieur d’une certaine culture, d’un certain courage, d’une certaine ambition et d’une certaine vision a considèré ledit premier roman comme un des tous meilleurs de l’année (il a d’ailleurs fait un putsch au prix de Flore pour que je l’obtienne – là encore tout ça est vérifiable) et m’a invité pendant une heure entière consacrée à mon travail sur Europe 1 à une heure de grande écoute considérant que je fais partie des artistes qui comptent en France malgré ma confidentialité, tu comprendras aisément que tout ça me rappelle mes études et que je puisse en conclure sans qu’on me rétorque que mon hypothèse est farfelue, que j’ai un don certain depuis que je suis tout petit pour agacer (et encore, le mot est faible) prodigieusement les médiocres (les posts en-dessous en témoignent s’il en était besoin) et a contrario être reconnu comme pas trop inintéressant et a minima valeureux par ceux qui eux-mêmes le sont. Pour revenir à ta remarque sur mon parcours scolaire et par-delà à la question centrale de tes posts : franchement, quand je suis sorti avec mention du DEA de physique théorique de Normale sup et que j’ai regardé en arrière la façon dont j’avais été jeté de mon lycée de banlieue minable comme un chien quelques années plus tôt, j’ai alors sans grand doute possible eu la certitude que les profs de l’époque avaient eu tort et je ne comprends pas bien en quoi cela pourrait être considéré le moins du monde comme illégitime de ma part.

    Oublions mon cas un instant, tu (et plein d’autres avec toi) trouves peut-être normal que Van Gogh soit mort dans la misère ignoré par tous alors qu’aujourd’hui il fait vivre des dizaines (des centaines ?) de milliers de parasites de la "culture" tout autour de la Terre, moi, personnellement, ça me met hors de moi. De deux choses l’une, soit Van Gogh est et donc était un immense artiste et l’art est l’une des plus grandes choses que l’Homme possède et auquel cas le public et surtout les professionnels de l’époque ont, au minimum, commis une faute grave en ne reconnaissant pas ce talent de son vivant, soit hier comme aujourd’hui, tout le monde s’en branle de l’art et alors il faut arrêter de nous casser les couilles avec les cours de culture générale à l’école, avec Télérama ou l’argent dépensé dans les musées. Je sais parfaitement qu’à peu près personne ne se sent l’obligation de faire entrer un minimum de cohérence dans sa "pensée" pas plus qu’entre ladite pensée et ses actes, mais moi, si ! Alors voilà, moi, on m’a élevé – comme tout Français qui aime son pays, sa culture et son Histoire – dans l’idée que Van Gogh, Bartók, Sade, etc. étaient des Grands Hommes et que l’Humanité existe et brille par eux, et c’est moi qui aurais tort aujourd’hui ? Ah ! Voyons ! Un peu de cohérence de votre côté brave gens ! D’autant que c’est valable pour tout. Puisque vous considérez que le monde est comme il est et que c’est bien normal, que l’idéaliste est un bouffon qui a tort et le cynique un modèle qui mérite ses succès, OK, admettons, mais par pitié, arrêtez d’acheter des DVD de Disney à vos gosses et faites leur à cinq ans tous les jours l’apologie des pires enculés qui karna leur copains pour mieux faire péter la grosse caillasse et dites leur que – contrairement à ce qu’on raconte dans les contes pour enfants –, c’est le "méchant" qui gagne toujours à la fin… Bouais…

    Et puis, un peu d’honnêteté cruelle aussi, tous ces discours sur le fait que c’est trop cool que les grands artistes aient vécu et vivent dans le mépris, l’indifférence, l’indigence, etc., outre que ça rappelle salement le complexe catho très français qu’on trimballe sur – par devant… – la honte de la réussite et de l’argent, sont avant tout, humainement, guidés toujours par la plus infâme jalousie : moi, je fais un boulot de merde dans lequel je me fais chier, personne ne m’admire et je n’arrive pas à me faire de meuf, celui qui a le privilège d’avoir une vie moins pathétique, ben… il est normal qu’il le paye ! De préférence très cher. Point barre.

    Alors voilà, une fois encore ici comme dans mon dernier épisode, je ne sais pas, vraiment et sincèrement pas, si je suis modestement ne serait-ce qu’un petit parmi ces Grands Hommes, mais je n’ai pas besoin de le savoir pour trouver parfaitement dégueulasse le traitement injuste que les Grands Hommes en question subissent de leur vivant, encore plus dégueulasse le fait qu’on utilise leur prestige et leur légitimité pour en éclairer des tout petits (parce que si Ferré (et d’autres bien sûr) n’avaient jamais existés, personne n’oserait accoler le mot artiste à Bénabar – et évidemment il n’est pas le seul loin s’en faut) et enfin encore encore encore plus dégueulasse qu’on se serve de cadavres de gens qu’on a méprisé de leur vivant pour faire la leçon aux autres, montrer qu’on est intelligent et cultivé, justifier les subventions qu’on reçoit ou son salaire de fonctionnaire de la culture, etc., etc., etc.

    Franchement, droit dans les yeux, c’est illégitime tout ce que je viens d’écrire ?

    Quant à répondre précisément au fond de ta question, c’est-à-dire t’expliquer pourquoi, moi, je recherche de façon si douloureuse cette reconnaissance, c’est au-dessus de mes forces dans ce post déjà très long. La réponse est complexe, multiforme, en grande partie psychanalytique (mais pas que), c’est pour ça que j’ai envie de prendre le temps d’un spectacle pour l’expliquer sérieusement et plus encore le temps d’écriture du spectacle en question pour, en tout premier lieu, mettre les choses au clair dans ma propre tête (et probablement me soigner un peu en verbalisant…). Disons juste schématiquement, de façon non exhaustive et en vrac (considère ça comme une ébauche de plan pour être fidèle à mon caractère scolaire) que si de vouloir l’assentiment du corps social est ridicule, que dire alors des doux rêveurs (on va être gentil) qui se prennent tout seuls pour des génies incompris dans leur coin ?, disons que ça me semble très sain de me poser chaque jour la question de savoir si je ne suis pas un imposteur, si je ne ressemble pas tout bonnement au portrait de moi dessiné dans les posts plus bas ; et puis, un certain succès, c’est aussi et peut-être avant tout une façon d’obtenir les moyens de réaliser ses projets comme on le désire et donc de progresser (tiens !, en ce moment par exemple je cherche un guitariste pour un groupe de R’n’R : si j’avais la reconnaissance d’un Houellebecq, je pense que le projet tournerait déjà sur scène depuis quelques semaines – tu peux me croire, ce n’est pas rien, ça (et ce n’est qu’un exemple parmi cent)) ; et puis aussi et peut-être surtout, l’homme est un animal social et toutes les études de sciences cognitives nous expliquent que le bonheur est un objet qui ne peut exister que s’il se résout dans l’interaction humaine ; et puis, moi qui suis modestement nageur, je peux te dire que si demain tu supprimes toutes les compétitions, tu ne trouveras plus un seul fou pour passer 4 heures dans l’eau tous les jours à répéter de façon épuisante des longueurs : va faire la morale à Camille Muffat si ça t’amuse, mais c’est un fait certain ; et puis enfin et surtout – et si je n’avais pas été déjà malpoli lors de ma première réponse, je ne t’aurais je pense écrit que cela parce que c’est la chose la plus juste à dire : mais viendez avant de parler ! Je ne voudrais pas être brutal et agressif mais avant de sous-entendre qu’après quatre ans passé absolument tout seul à tenter d’écrire (enfin, à écrire, ça va, là maintenant je sais que je vais y arriver) un improbable roman nettement plus ambitieux que quasiment tout ce qui est publié en France (OK, Amélie Nothomb elle ne met pas cinq ans à écrire un roman.. sauf que le mien est juste dix à quinze fois plus long et mille fois plus profond, désolé…) mon désir de reconnaissance social est pathétique et illégitime, bouais…, je ne suis pas bien certain que la légitimité soit là où elle semblerait au premier abord.

    Ouf ! On va dire qu’à défaut d’avoir épuisé le sujet, loin s’en faut, du moins j’ai achevé ce post, c’est déjà ça. Je n’ai pas été courtois d’entrée de jeu, j’ai mis du temps à te répondre, mais j’ai essayé de faire ça bien. Je suis pardonné ?



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    Vaquette Vaquette 28 août 2013 14:57

    "J’avoue ne pas comprendre."
    Moi non plus. Et je crois que je mourrai (dans très longtemps j’espère) en ne comprenant toujours pas. Personnellement, moi qui ai quelque chose d’intéressant à faire de ma vie (plein de choses même : niquer, nager, faire la cuisine, randonner, chanter du blues, etc.), jamais je n’irais perdre mon temps à regarder un type parler dans une caméra semaine après semaine alors même que les opus précédents m’ont convaincu de son total inintérêt. Mais en plus, aller perdre quelques minutes supplémentaires histoire de poser mon petit caca dans le fil de discussion consacré à ce monsieur insigne, c’est définitivement un mystère qu’il faudra qu’on m’explique - décidément, vanitas vanitatum...



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    Vaquette Vaquette 28 août 2013 13:05

    Alors merci en retour pour les compliments, je ne demande pas plus. Quant à ta question (je te tutoie, tu peux faire pareil, de mon côté je ne sais pas bien faire autrement ou alors j’ai l’impression que tout sonne faux, que je parle à mon banquier ou à mon percepteur), je n’y répondrai pas mais je vais te dire pourquoi. Quand cette idée a commencé à se répandre il y a quelques années, j’ai trouvé ça sur le coup snob, irréaliste, démagogique et au final tout à fait ridicule. Et puis je constate que pleins de gens très estimables s’y accrochent et la défendent malgré l’effet de mode qui aurait pu passer et forcément ça me questionne. Comme je m’en voudrais d’être réactionnaire sur le coup (ce n’est pas un anathème ni un positionnement politique dont je parle, juste ici le fait d’être rétif à toute idée nouvelle dérangeante), je vais attendre encore un peu que l’idée fasse son chemin en moi et nourrisse ma réflexion avant de l’exprimer, ça me semble plus honnête.



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    Vaquette Vaquette 28 août 2013 12:54

    Je ne connais pas ton intention en postant ça ici mais je vais le prendre bien. Très bien même. Car voilà un autre minable raté qui poursuit quelque chose que très peu de gens comprennent et apprécient mais au minimum il a le mérite de le faire. Et je trouve que cette chanson est une chouette conclusion à mon feuilleton. Promis, j’essayerai de faire absolument différent mais aussi singulier et entier dans mon Deuxième Massacre.



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    Vaquette Vaquette 25 août 2013 21:21

    Écoute, si ça t’amuse avec l’aveuglement du sectaire de jouer sur les mots, fais toi plèz’ : je prends effectivement des points de comparaison entre plusieurs cas d’école représentatifs pour étayer ma thèse, il me semble que ça n’a rien du tout, mais alors vraiment rien du tout à voir avec le fait d’avoir pour finalité la hiérarchisation (puisque c’est cette intention que tu glisses derrière le mot comparaison) de, exclusivement, deux de ces cas d’école. Over.

    Quant à Diam’s, ça ne m’intéresse pas de dépenser le moindre neurone pour répondre à ta question. Elle a écrit l’un des deux albums les plus honteux (avec celui d’Abd Al Malik) que j’ai entendus depuis 20 ans. Si elle ne commet plus jamais aucun disque, je ne vois exclusivement que des raisons de ne pas le regretter. Qu’après, pour des raisons purement idéologiques "antisionistes" (vous avez vu ?, j’ai retenu comment il faut dire), vous la récupériez pour, après Dieudonné, en faire une nouvelle "icône de la subversion", faites si ça vous défoule, mais à ce compte-là, allez directement dans les décharges faire votre marché, vous avez tout de même comme cela moins de chances d’achever de vous discréditer.



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    Vaquette Vaquette 25 août 2013 15:17

    Mais oui, Oui, j’ai parfaitement compris tout ce que tu me racontes (c’était assez facile, je l’ai entendu des milliers de fois), ça ne sert à rien de me le réexpliquer avec toujours la même condescendance. Le souci, c’est que c’est un dialogue de sourd (sans "s") : que tu ne sois pas d’accord avec moi, grand bien t’en fasse, mais tu n’écoutes même pas mon point de vue juste en t’entêtant à me rabâcher la même chose comme si j’allais tomber à genoux et m’écrier "Hosannah, j’étais dans l’aveuglement depuis 20 ans, tu m’as rédimé mon Oui !", c’est d’une prétention et d’une imbécilité abasourdissante.
    Alors voilà, même si ça ne sert à rien je pense, je vais tenter ici de te réexpliquer plus simplement ce que tu sembles incapable de comprendre ou du moins d’entendre.
    Je te parle d’art et de ton côté tu me parles d’entertainment, admettons, mais tu fais comme si nous discutions de la même chose et pire comme si je m’entêtais à refuser d’admettre que c’était la même chose alors qu’un minimum de culture et de perspective nous apprend, évidemment !, que non !, ce n’est pas la même chose !, qu’il s’agit de deux objets très distincts. Si ça t’intéresse un minimum, j’ai expliqué tout ça précisément il y a 15 ans dans un spectacle dont le texte est ici et qui est fondateur de toute la suite de mon travail : http://www.vaquette.org/grand/chap_4.html
    Alors oui, tu as parfaitement raison, je te l’accorde et je suis d’accord, le show-business, comme tous les business, obéit à un certain nombre de règles qu’on appelle peu ou prou le marketing, en substance un subtil équilibre entre répondre à la demande du public et tenter de déterminer (manipuler ?) le désir du public en question pour qu’il se tourne vers le produit que vend ledit business. Bravo !, c’est ce que tu décris très bien (et au passage tu as parfaitement raison et avec une cruauté peut-être pire encore que la mienne, Dieudonné obéit absolument à ces règles là, j’appelle ça opportunisme et forme racoleuse parce que je suis désagréable, tu appelles ça être un bon professionnel intelligent, si tu veux, l’essentiel du constat est le même).
    Mais ce n’est ni de près ni de loin ma démarche, moi, je poursuis, comme un idéaliste naïf si ça te fait plaisir, un pauvre mégalo raté et imbu de lui-même, tu préfères ?, ça me va aussi, un autre objet, objet ne t’en déplaise qui a de tout temps existé et qui n’a rien à voir : l’art. Si à un moment Van Gogh commence à mettre du bleu plutôt que du jaune parce que c’est ce "qui va toucher au cœur le public", parfait, il va vendre plus de son vivant mais un siècle plus tard les musées de la Terre seront bien vides. "Et basta !" de Ferré, je te l’accorde ça n’est pas au format pour passer en radio et ça ne correspond pas, là encore, "au cœur du public" et pourtant c’est l’une des plus grandes "chansons" qui n’aient jamais existées. Etc., etc., etc. (évidemment, on peut multiplier les exemples à foison).
    Tiens ! Comme je te soupçonne de n’avoir toujours pas compris ce que je raconte et de t’arc-bouter à tes certitudes, je vais te prendre un exemple très pertinent et très parlant, pédagogique même. C’est comme si tu confondais avec une bonne foi stupide la recherche fondamentale et la technologie en m’expliquant doctement que je suis ridicule de ne pas comprendre qu’aujourd’hui ce qui compte c’est de créer un nouvel iPod et que l’unification de l’électrodynamique quantique avec la ou les théories de la gravitation n’avait aucun autre intérêt que de me branler dans mon labo avec des petits chercheurs prétentieux comme moi qui ne comprennent rien à la vie et qui de toute évidence n’intéressent personne (ce qui est vrai quant à ce dernier point). Avoue que tu passerais très naturellement pour un abruti mal élevé par la société de consommation, avec ce mélange d’arrogance et d’inculture du sale gosse qui ne comprend pas bien pourquoi le prof essaye de lui expliquer comment les hommes en sont venus à penser que la Terre était ronde alors que lui sait bien que c’est juste une évidence, "Ouais !, trop cons les bouffons d’avoir cru qu’elle était plate !" et qui au final pense sans le moindre soupçon d’humilité qu’il a son mot à dire sur tout y compris sur des choses qui le dépassent totalement. Alors voilà, je sais bien que le show-business joue en permanence sur cette confusion entre art et entertainment (par exemple en désignant comme artiste les participants à la Star Academy, c’est évidemment l’exemple le plus risible mais même quand c’est moins caricatural, c’est totalement faux, exactement comme l’enjeu marketing central de McDonald c’est de faire admettre par l’inconscient collectif que ses officines sont des restaurants et ainsi, par un glissement progressif de la vérité, d’obtenir le prestige de la gastronomie mais sans l’investissement, ni pour l’entreprise ni pour le client, qu’elle réclame : c’est la même chose pour la confusion entre art et entertainment, exactement la même chose), alors que ce sont deux objets essentiellement différents qui certes, comme la technologie et la recherche fondamentale, investissent à peu près le même domaine d’activité et utilise souvent les mêmes outils, mais dont la logique, la finalité, l’exigence, le rapport à la demande du public, les conditions de validation bien sûr et enfin le temps pour se construire, donner ses fruits et être compris, utilisé et apprécié par le plus grand nombre sont totalement différents. Alors voilà, Dieudo et moi, on monte tous les deux sur scène, on utilise des artifices spectaculaires, on joue avec les ressorts émotifs et intellectuels des spectateurs, etc., certes, mais on ne cherche, quant à l’essentiel, pas du tout la même chose, que tu sois capable de le comprendre ou pas (la lecture de l’extrait du spectacle au-dessus devrait pourtant t’en convaincre si tu étais au minimum ouvert, honnête et intelligent).
    J’ajoute encore deux choses puisqu’il semblerait que tu me prennes pour un imbécile.
    Premièrement, je sais parfaitement que l’art (comme je le définis) n’intéresse pratiquement personne. C’est regrettable peut-être mais c’est un fait que j’ai pu cruellement constater depuis très et trop longtemps de façon avérée et incontestable. La culture intéresse un peu la bourgeoisie, ça lui permet de se valoriser, quant à l’entertainment, bah !, les gens y portent l’intérêt que tu expliques justement, celui de papillonneurs dans un environnement hyperconcurrentiel. Mais l’art, l’idée que la singularité d’un individu porte en elle une transcendance universelle, ça, tout le monde s’en branle. Tant pis pour ma gueule.
    Et deuxièmement, sois certain qu’évidemment en disant tout cela j’ai parfaitement conscience de passer aux yeux de la plupart des gens pour un monsieur insupportablement prétentieux : en ça comme en tout, c’est tellement plus facile de tout confondre et de dire que tout se vaut puisque ça permet à la plupart de ne pas avoir à se prendre dans la gueule leur valeur insuffisante et de se remettre en question. C’est donc parfaitement consciemment que je n’édulcore pas ici mon point de vue (au contraire). Vaquette est un connard : ouf !, ça y est, on s’est fait un avis sur lui, on peut aller mater d’autres vidéos.
    Dernière chose : "Quant à la suffisance ou l’égocentrisme que tu me prêtes, il est tant dilué par tant d’identités virtuelles diverses, que tu n’en as aperçu qu’un vague échantillon." C’est très facile, ça, et je ne sais pas si tu en as conscience. Tu vois, moi, ici comme partout, j’apparais avec ma véritable identité et mon travail à juger, il faut pour ça une autre exigence et un autre courage. Rien que pour ça tu devrais me parler autrement : tu vois, moi aussi je suis capable de te faire la leçon comme à un gosse mal élevé. Il me semble même que c’est moins illégitime de ma part. Prends-le mal si tu veux.



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    Vaquette Vaquette 24 août 2013 19:54

    @Jean-Piètre

    "Quel gloubi boulga" : si tu fais référence à ton post, je suis bien d’accord. Voici donc quelques corrections parce que tu profères un certain nombre de contre-vérités :

    – Une fois encore, je ne compare pas Dieudo et Orelsan ici, ça n’est pas du tout mon propos de parler d’eux ! Fais semblant de ne pas comprendre si tu le souhaites mais je ne vais pas expliquer encore une fois dans ces lignes quel est l’objet de cette conclusion, je l’ai assez fait dans les épisodes en eux-mêmes ainsi que sur ce forum, sois certain que ceux qui voudront faire l’effort de comprendre saisiront aisément la cohérence de ce que je raconte.

    – Je ne me suis jamais positionné chansonnier – je pense même que j’ai dû me construire contre ça ! –, que tu le fasses pour moi, très bien si ça te tranquillise, mais ça t’appartient, ne me mets pas ça sur le dos. Ceci dit, si tu vois la moindre parenté entre les gens que tu cites et mon travail, arrête l’alcool ou le crack ou les champis ou le mélange des trois ou plus sérieusement, toi comme beaucoup ici, penche-toi un peu moins superficiellement sur mon travail qui est beaucoup plus éclectique et complexe que tu ne sembles le croire avant de pérorer et de venir m’accrocher sur tel ou tel étal avec un étiquette rassurante.

    – Je ne fais aucune fixation ni sur Dieudo ni sur Orelsan (il me semble qu’incontestablement c’est vous qui en faites une sur le premier) !, je te renvoie au point numéro un, j’aborde un sujet précis (la censure des organisations bien-pensantes) et il me semble on ne peut plus légitime d’évoquer ces deux cas d’école et ce, sans m’étaler dessus plus que de raison : le feuilleton fait plus de six heures au final, il y a une demi-heure sur Dieudo et 15 minutes sur Orelsan. Point barre. Ma vidéo parlerait de mon rapport aux femmes par exemple, sois certain qu’il n’y aurait pas eu évidemment une traître seconde consacrée à votre gourou et qu’au pire j’aurais balancé quelques phrases pour dire à quel point le rapport à l’amour et au couple développé chez Orelsan me dégoûte passablement et n’est pas le mien.

    – Quant au cœur que je livre ou pas, définitivement penche-toi sur mon travail avant de dire de telles bêtises, le chapitre V de "J’veux être Grand et Beau" sur l’Amour, toutes les dernières pages de "Je gagne toujours à la fin" où je livre mes peurs et mes doutes, "Crève Vaquette" qui est un grand déballage de printemps, etc., etc., etc. Après, oui, ça ne touche pas un large "public", une fois encore je le concède, mais ce n’est certainement pas parce que je ne livre pas mon "cœur" dans mon travail, juste parce que le cœur en question ne ressemble pas à celui d’assez de personnes pour pouvoir entrer en résonance avec beaucoup de monde. C’est autre chose et je n’y peux mais à moins de me mettre à écrire des choses insincères en imaginant ce que doit être le goût du "public". Sauf que ça ne marche pas comme ça ou en tout cas que ça ne devrait pas marcher comme ça.

    Beaucoup de bêtises donc totalement infondées, au final moi aussi je peux parler de tas de sujets que je ne connais pas en émettant un avis définitif en vingt lignes. Tout le monde peut le faire. Ça n’a pas grand intérêt.



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    Vaquette Vaquette 24 août 2013 16:20

    @Oui-Oui aka Pabo aka Je change d’adresse IP à chaque nouveau post comme si je passais par un proxy pour éviter qu’on puisse faire le lien avec une autre identité (sur mon IP réelle) que j’ai sur ce forum.

    Ouf ! Sois rassuré, mes ailes et mes œillères ne n’empêchent absolument pas de répondre moi-même à la question que je me suis d’ailleurs posé tout seul et sans ton aide et tu en seras manifestement étonné vu le ton de ton post mais j’arrive – quant aux faits objectifs – peu ou prou à la même conclusion que toi dans mon dernier épisode qui va être mis en ligne incessamment sous peu : la principale cause et de loin qui explique l’échec de ma brillante "carrière" que j’ai l’honnêteté et le courage de ne pas nier, d’assumer et d’affronter en face est qu’indubitablement ce que je fais n’intéresse pas l’immense majorité de mes contemporains qui pourraient (à quelques variantes près éventuelles) reprendre à leur compte ton opinion définitive sur mon travail. Une fois encore j’en ai pleine conscience, je l’assume et je l’étale même au grand jour dans le dernier épisode de ce feuilleton.

    Je vais même plus loin, je suis également d’accord avec ton méchant mais juste : "En plus les gens qui peuvent se payer le luxe, par vanité, orgueil ou pauvreté relationnelle, de ne faire de concession avec personne, se retrouvent en général plutôt seuls et par conséquent sans moyen promotionnel."

    En revanche, là où je ne suis absolument pas d’accord avec toi, c’est sur le présupposé qui sous-tend tout ton discours : en substance, le succès public valide la valeur artistique ! Pour tout te dire, la vision pragmatique – et même utilitariste et cynique et en tout état de cause sans le moindre soupçon de romantisme – du monde et de mon domaine d’activité que tu présentes ainsi, je la trouve dégoûtante (sans compter qu’elle claque la porte à la gueule de Cyrano, le génie français par excellence ou de Don Quichotte, le héros universel, pour l’ouvrir grande et avec le tapis rouge aux petits cons sortis de leur école de commerce ou de leur cours de théâtre et qui rêvent de "réussir" – beurk !) mais plus encore que ce jugement de valeur personnel, elle est de la façon la plus incontestable du monde parfaitement fausse pour ne pas dire aberrante et je serais étonné qu’au fond de toi tu ne le saches pas au moins un peu et je pense que de ta part il ne s’agit ici que "d’opportunisme intellectuel", d’une "pensée" à géométrie variable qui fluctue au gré de tes intérêts. Je veux dire que pour défendre Dieudonné et me tailler un costard, hop !, on prend ce présupposé bien confortable puisqu’il s’appuie sur la validation du plus grand nombre qui a valeur d’argument d’autorité, mais si demain sur un autre post tu as besoin de faire le beau et d’arborer fièrement la haute opinion que tu as de toi-même, tu n’hésiteras pas à jeter aux orties bien vite cette idée que le "public" puisse avoir raison en matière d’art si d’aventure il n’est plus d’accord avec toi. J’ai pour ma part au moins un mérite, c’est celui de la cohérence entre mon discours et ma pratique : ce qui plaît au plus grand-nombre ne m’intéresse que rarement en tant que public – mais mon estime pour Orelsan est bien la preuve que je ne suis pas sur ce point enfermé dans une pose élitiste artificielle comme tu l’affirmes – et qu’en tant "qu’artiste", j’y prête aussi peu d’importance.

    Alors voilà, ton mépris de l’underground et des formes confidentielles, le "mérite" (pour te citer) que tu attribues à ceux qui "deviennent célèbres et arrivent à toucher un maximum de gens", etc., non seulement pour ma part je les conchie mais c’est surtout une absurdité. Il y a caché derrière la bien confortable "vérité incontestable" que tu nous assènes, l’idée que Bénabar fait des meilleurs disques que Costes ou le Ferré de la fin, que c’est Sollers et Beigbeder qui ont eu raison quand Cioran et Calaferte (dont 90% au moins des fans de Dieudo ignorent jusqu’aux noms) ont eu tort ou que Léon Bloy (que là, pour le coup, beaucoup de fans de Dieudo adulent parce que c’est l’un des auteurs préférés de Nabe) n’était qu’une pauvre merde sans talent qui passait illégitimement son temps à geindre de l’injustice qu’il ressentait d’être à ce point ignoré par la public et le système culturel de son temps. Bouais… permets-moi de ne pas partager cette hideuse vision des choses, et pour le coup, moi qui doute énormément, de pratiquement tout, là-dessus je suis absolument certain que cette inversion des valeurs démagogique est fausse : Costes, Ferré, Cioran, Calaferte, Bloy, c’est incontestablement en terme artistique infiniment supérieur à Bénabar, Sollers ou Beigbeder, que tu le comprennes ou pas, ton opinion ayant fort peu d’importance quant à la réalité de l’histoire de l’art.

    Et puis, fais gaffe quand même parce que ce genre d’arguments, je te les retourne comme un gant pour cracher sur votre idole. Deux fois. Petit un, parce que si c’est bien le succès public qui valide le talent, alors Gad Elmaleh est au bas mot dix fois plus talentueux que Dieudonné et Justin Bieber cent à mille fois plus encore – ça fait mal, hein ? Et puis, petit deux, puisque Dieudo a un tel mérite d’avoir réussi à l’intérieur du système – l’éternel "Il faut monter dans l’avion pour le détourner" qui a pour seule fonction de déculpabiliser tous les cyniques, tous les lâches et tous les arrivistes –, je compte sur toi (et tes petits camarades "antisionistes") pour demain, quand un rat de café-théâtre noir fera le bon nègre anti FN dans un duo avec un Juif (et avec un producteur juif j’imagine) et obtiendra la notoriété suffisante pour devenir un comique télévisuel, lui trouver tous les mérites du monde et ne pas simplement le traiter avec la même morgue et la même condescendance que tu affiches à mon égard en le ravalant sans discuter au rang de chien du système. Une fois encore, je doute que sur ce point comme sur plein d’autres, tu puisses revendiquer alors la même cohérence que moi : pour ma part, j’aurais infiniment plus d’estime pour Dieudo s’il avait toujours été autant frontalement en opposition au système dominant qu’il l’est actuellement – libre à vous de sodomiser la vérité par tous les trous pour essayer de transformer ce qui n’est qu’un passé peu remarquable et peu estimable en une force, une intelligence et une vision du génie, libre à moi de ne pas être assez couillon et embrigadé pour y croire.

    Le succès public n’a jamais validé le moins du monde la valeur artistique, ni hier ni aujourd’hui ni demain, un minimum de culture nous en convainc sans l’ombre d’un doute : il y a évidemment des milliers d’immenses artistes qui ont croupi toute leur vie ou une (trop) longue partie de leur vie dans l’underground, underground que dans ton post tu caricatures, tu méprises et tu balayes d’un revers de main de grand petit homme qui sait. C’est juste incontestable, ne t’en déplaise.

    Le succès public n’a jamais validé le moins du monde la valeur artistique… mais de la même façon, l’insuccès non plus, ce serait trop facile bien sûr ! et sois parfaitement certain, n’aie crainte, que j’en ai une conscience aigüe et douloureuse (je peux t’assurer que pour ma part, je suis infiniment moins satisfait que tu n’en as l’air de ton côté) et d’ailleurs, une fois encore, ce revers de la médaille, je le présente sans fard ni fausse pudeur dans le dernier épisode de mon feuilleton vidéo : un peu comme dans la dernière scène de "8 Mile", prends le mic’ si ça t’amuse, mais c’est bon, je me suis déjà moi-même et sans t’attendre – enfin, sans vous attendre, vous êtes des centaines à me poster le même genre de trucs avec toujours ce ton insupportable et empreint de supériorité et de certitudes des donneurs de leçons qui ne font rien de leur vie si ce n’est jouer à l’auteur cachés derrière Internet –, balancé dans la gueule quelques vérités douloureuses.

    Alors voilà, des gens comme toi, il y en a toujours eu, il y en aura toujours, des "qui savent" et qui ont su définitivement juger comme des bouffons prétentieux et sans talent ceux qui ne sont jamais sortis de l’underground de leur époque. Tu vas bien sûr t’inscrire en faux mais je peux t’assurer qu’avec la même morgue, la même autosatisfaction, la même arrogance tu aurais décrété du haut de ta superbe que Van Gogh n’était un barbouilleur, Léon Bloy un raté aigri ou Bartók un monsieur qui faisait du bruit prétentieux.

    Tu vois, la différence – enfin, l’une des milliers de différences bien sûr – entre toi et moi, c’est que moi, réellement et humblement, je ne sais pas si je ressemble plus au portrait que tu fais de moi ou à celui qu’en font pas mal de gens largement aussi respectables et qui me considèrent comme un artiste singulier, profond, exigeant et formellement intéressant et auquel le public ne s’identifie pas (du tout) à cause paradoxalement (ou pas, en fait) de ses qualités : justement son exigence, sa complexité et une singularité trop différente de la plupart. Une fois encore, toi, tu sais, très bien pour toi, mais ton jugement n’a aucun intérêt et absolument aucune importance. Ce qui est important, si tu le veux bien (et même si tu ne le veux pas bien sûr), c’est que je vais continuer à travailler seul et sans votre assentiment pour me donner une chance, comme je l’ai écrit dans mon premier roman, de construire un monde à ma mesure, simplement pour savoir ma mesure.

    Bienheureux homme, toi, tu n’as pas besoin de tant : tu sais déjà et tu es fier, content et sans doute sur ce que tu fais. Bravo !



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    Vaquette Vaquette 21 août 2013 01:19

    Ceci est une réponse collective.

    Le hasard (ou un signe du destin à moins qu’il ne s’agisse d’un complot du lobby juif) fait que je n’ai pas beaucoup de temps ces jours-ci comme déjà signalé plus haut. Je vais donc me servir de ce prétexte pour ne pas répondre point par point à chacun. Disons que ce sera sans remords excessif pour au moins une excellente raison : eh les mecs !, vous vous êtes aperçus qu’un épisode 21 était paru depuis la semaine dernière ? Non, parce que, même si ça vous sera incompréhensible et plus encore insupportable, personnellement, ni mon existence ni ma pensée ne tournent autour du Très Saint Dieudonné, petit père des Peuples, Danube de l’intelligence (vous préférez Rhône et Saône de l’intelligence à cause des quenelles ?), dont vous pouvez tous témoigner qu’il a réalisé devant vous 666 miracles, déplacé 12 montagnes, ressuscité Yasser Arafat et qui de toute façon marche sur l’eau et nage sur le bitume (Oooops ! C’est du Orelsan, ça…) Alors voilà, vous avez eu l’épisode précédent pour vous en donner à cœur joie, je sais bien que c’était le week-end du 15 août (encore un complot de la CIA, ça) et que vous étiez à la plage mais je n’y peux mais, moi, si vous n’avez pas eu votre dose pour la semaine de militantisme enragé contre l’agression permanente de l’infâme complot sioniste (j’ai bien compris, on dit sioniste et pas youpin parce qu’on veut bien penser – lucidement cela va de soi – que le seul et unique problème de la France et du monde c’est le Juif mais de là à assumer le mot "antisémite", il y un pas qu’un monsieur responsable et prudent ne saurait franchir – ooops de nouveau !, j’ai failli ne pas la mettre celle-là, je sais qu’elle va mal passer auprès de certains…) qui, comme chacun le sait, enfin, comme Dieudonné et Soral le savent, ça suffit amplement, est partout.

    Sauf que Dieudo, c’était – la répétition est la base de la pédagogie – la semaine dernière !, cette semaine je parle d’Orelsan et de toute façon, même dire dans cet épisode du bien de ce jeune garçon malin et ambitieux (je n’ai pas écrit arriviste mais le cœur y est : je fais effectivement plus d’efforts avec lui qu’avec Dieudo je vous le concède (mais c’est parce que je suis raciste, je ne supporte pas les nègres – c’est avoué)) est passablement digressif. Ce qui m’intéresse, moi (pas vous, j’ai très bien compris une fois encore, ce qui vous intéresse exclusivement c’est l’immense grandeur du petit père de la pensée du Danube qui fait des miracles, rassurez-vous, c’est on ne peut plus patent, seulement voilà, ici, on est censé parler de mon feuilleton vidéo même si j’ai pleine conscience que c’est indigne d’oser vous déranger pour un sujet à ce point insigne), puisque voici l’avant-dernier épisode tout de même, c’est de tenter de répondre à ma question : quels sont les liens qui existent entre censure des organisations bien-pensantes et réussite ou non d’une carrière dans le monde merveilleux du show-business français ? Le reste est en particulier de savoir si le Danube de la subversion va m’emporter, moi, frêle radeau rouge et chancelant, lors du tsunami qui terrassera le Grand Satan youpin dans un déluge de génie et de boules de feu, une fois encore, ce n’est absolument pas le propos de ces vidéos, ne vous en déplaise, et en particulier de cet épisode (à l’exception des premières minutes, je vous l’accorde, mais qui ne sont qu’un résumé chargé de permettre de suivre le fil de ma pensée). En conséquence, il me semble que cet afflux de posts consacrés exclusivement au Conducator de la quenelle n’a pas sa place ici.

    Par-delà mon manque de disponibilité, voici donc une excellente seconde raison pour que je ne perde pas mon temps à commenter sans fin la Majesté incontestable de ce Grand Homme, Immense Penseur et Gigantesque Artiste à côté duquel Lars von Trier se doit d’être ravalé au rang de Max Pécas et Bernanos à celui de Paulo Coehlo.

    Alors, voilà, c’est avoué, j’ai mauvais goût messieurs les commissaires politiques, si vous pouviez juste éviter en guise de légitime châtiment de me couper les deux mains, ce serait magnanime, il m’arrive d’en avoir besoin (pour nager). Et puis aussi, si vous pouviez recentrer le débat ou le poursuivre sur un des nombreux sujets consacrés à la vraie subversion vraie nègre et anti-youpine (par exemple l’épisode précédent de mon feuilleton si vous y tenez : http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/une-histoire-de-censure-episode-20-40320), il me semble que ce topic y gagnerait en clarté. D’avance merci, vous êtes formidables.



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    Vaquette Vaquette 20 août 2013 14:18

    Tu as entièrement raison Awake... sauf qu’une fois encore, Dieudo, j’ai fait la démarche d’aller voir un de ses spectacles (en entier) sur scène. Derrière, on me demande mon avis sur une de ses vidéos et les 10 premières secondes me rappellent tout ce que je n’aime pas chez lui formellement (et une fois encore, ça n’a rien de rien de spécifique à son cas uniquement sous prétexte qu’il serait sulfureux), voilà. Quelqu’un qui aurait fait l’effort de venir voir sur scène un de mes spectacles intégralement serait je pense convaincu que ça n’a pas grand-chose à voir avec Mickey 3D (qui lui aussi a repris "la France a peur") ou Groland et à partir de là, il chercherait à comprendre en quoi ce simple passage (qui effectivement, je te l’accorde, sorti de son contexte pourrait dans un autre être un enfonçage de porte ouverte) va prendre sens et cohérence sur l’ensemble du spectacle et même de ce simple passage. D’un coup, vu comme ça, ta réponse cinglante est moins convaincante. Je suis en speed aujourd’hui et jusqu’à vendredi, je ne promets pas de répondre consciencieusement et longuement à tous. Désolé.



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    Vaquette Vaquette 20 août 2013 13:00

    Ben oui ! et très évidemment. J’ai regardé 10 secondes (je n’ai pas que ça à foutre que de mater des vidéos) de chaque (le Sale pute, je le connais par coeur, le Dieudo, pas du tout), l’avertissement d’Orelsan est une petite provo qui me faire rire, le machin de Dieudo avec son chiard, c’est vu et re-revu et c’est d’un consensuel puant (ah !, on aime tous bien les enfants...). Et par-delà, avant même que la musique ou le sketch n’aient commencé, j’ai l’impression qu’il y a un truc jeune d’aujourd’hui et un truc vieux, mais vieux... Un truc fait à l’arrache avec une cam pourrie et sa seul vague copine pour tenir le rôle et un truc "pro" dans un "grand théâtre". Ce ne sont même pas des arguments ce que je donne, juste un feeling perso qui correspond à ma nature et à ce que j’en fais. Désolé (ou pas).



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    Vaquette Vaquette 18 août 2013 13:20

    Rien d’extraordinaire qui mériterait un buzz sur la toile, elle n’a pas frappé personne, pas sorti sa lacrymo ni même fait pipi tout autour du plateau pour marquer son territoire. Elle s’est simplement, à l’instant même où les lumières sur les caméras qui indique qu’on filme se sont éteintes, levée brusquement, elle a arraché son micro HF, l’a jeté sur son siège et a tracé d’un coup d’un seul vers la sortie sans dire au revoir à personne pas même à Taddeï. Disons que l’impression tranchait avec ce que j’aurais pu attendre ou du moins avec la pleine conscience que j’avais pour ma part qu’on venait de participer à un jeu, un spectacle sans grande conséquence. C’est ça en fait ! J’ai eu l’impression de mon côté (je crois à juste titre) qu’on sortait d’un match de catch, que j’avais joué mon rôle de "Super-bouffon-en-rouge-avec-des-spikes-ridicules-qui-est-contre-tout-le-temps" et elle le sien qu’elle multiplie sur tous les rings de tous les médias de France mais qu’elle, elle avait la tête de celui qui vient de se faire réellement fritter dans une rixe de rue (Alors qu’avec Raufer par exemple, on a discuté ensemble tranquillement après, comme des personnes pas d’accord mais bien élevées et qui ne réduisent pas d’entrée leur interlocuteur à son personnage médiatique). C’était vraiment étrange ce décalage que j’ai trouvé (strictement) déplacé. Mais c’est probablement moi qui suis bizarre et ça prouve sans doute qu’elle croit en ce qu’elle dit...



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    Vaquette Vaquette 16 août 2013 02:18

    @Roger. Je suis toujours abasourdi par les gens qui ne connaissent pas le doute, moi qui vis en permanence avec, ne serait-ce que parce que j’ai eu une formation scientifique mais surtout parce que c’est uniquement par la remise en question de ses certitudes qu’on évolue et progresse. Donc voilà, tu as entendu une ou quelques chansons rigolotes de moi d’inspiration plus ou moins punk (alternatif français des années 80, c’est plus précis) (et c’est bien naturel vu que c’est ce qui est le plus facilement accessible dans tout mon travail passablement polymorphe (à un point dont je suis sûr tu n’as aucune idée)), effectivement qui n’ont rien de rien d’élitistes, de conceptuelles ou d’avant-gardistes, je te l’accorde d’évidence, et tu tombes sur ce forum où deux personnes qui n’ont pas tout à fait l’air abruties (Loki et moi) qualifient mon travail avec les termes susnommés. Moi, à ta place, je me dirais : Tiens, c’est bizarre, soit ils disent des grosses conneries pour des raisons que je vais essayer de comprendre, soit c’est moi qui ai une idée fausse du travail du type en question, c’est intéressant, je vais creuser. Toi, non !, désespérément (ce n’est pas un adverbe pour faire joli, je te jure que c’est l’une des principales causes de mon désespoir et également de ma misanthropie) tu n’as pas le quart d’une seconde de doute ou de remise en question (et d’ailleurs, malgré ce mail pédagogique, je sais par expérience que tu vas hausser les épaules à sa lecture et que ça n’instillera pas le moindre début de curiosité dans ton esprit susceptible d’ébranler un rien tes certitudes – il n’y a pas besoin d’espérer pour entreprendre, c’est pour cela que je te réponds), non, tu sais, Vaquette, c’est ça !, tu as entendu une chanson, donc c’est ça ! Un peu comme un type qui connaîtrait Godard parce qu’il a vu Pierrot le fou ou Ferré parce qu’il a écouté Jolie môme et qui serait regardé avec affliction par ceux qui connaissent réellement l’évolution du travail de Godard et de Ferré. Alors voilà, toutes mes chansons rigolotes ont été écrites avant 1996, il a plus de 17 ans ! Depuis, j’ai énormément évolué et écrit par exemple "J’veux être Grand et Beau", "Je gagne toujours à la fin" ou "la Conjuration de la peur" (j’ai donné un lien vers un extrait de cette longue chanson à Jean Piètre au-dessus, écoute au moins si tu veux a minima être honnête) : si droit dans les yeux tu oses me dire qu’il s’agit de travails dont la forme est standard et facile d’accès, disons autant que "J’encule" de Gogol Ier, alors soit je vais penser que tu es fou, soit plus probablement que tu es totalement malhonnête et que tu n’as même pas le courage d’avouer que tu as dit une grosse connerie.

    Ensuite, merci pour la morgue avec laquelle tu me donnes un petit cours de "rock alternatif" des années 80 mais je crois que je connais moi-même pas trop mal le sujet (si de ton côté tu avais entendu parler de mon spectacle "Un siècle et demi de chanson française hard-core", tu en serais je n’en doute pas convaincu). Seulement voilà, en matière de provo sur le génocide juif, tu aurais été nettement plus crédible si tu avais cité de la oï et en particulier "Un amour perdu" d’Evil Skin. Dommage.

    Enfin, il y a une chose que tu amorces mais que tu ne dis pas explicitement de façon intéressante et développée et c’est bien regrettable car là, pour le coup, tu aurais visé juste, c’est qu’effectivement ma chanson "Mort aux Juifs" arrive avec 15 ans de retard pour prendre de vitesse Gogol Ier et s’inscrire légitimement comme la dernière incarnation possible du mouvement initié par Choron (mais j’avais à peine plus de 20 ans à l’époque quand j’ai écrit ça, avec 15 ans de moins, tu m’excuseras, je n’étais pas encore tout à fait assez mûr pour prendre ma place dans ce mouvement ô combien estimable) ET AUSSI avec 15 ans d’avance sur l’air du temps qui créé depuis quelques années des Sarkozy, des Zemmour, des Dieudonné et des Soral. Il se trouve vois-tu que j’ai un certain respect et même un respect certain pour Jean-Pax Méfret et qu’une grande partie de ce respect provient du fait qu’il arrive trop tard, au moment où "Je suis pour" de Sardou est encore possible et bien trop tôt pour le triomphe des Zemmour, Soral and Co. OK, on est des pauvres loosers pathétiques lui et moi, je te l’accorde, des ringards mauvais, vas-y, fais-toi plèz’, mais disons au moins que dans le cas de Jean-Pax Méfret, ce côté pas possible, Don Quichotte, personnellement je trouve que ça a un charme bien réel, au minimum celui de l’absence d’opportunisme, tu vois, on revient à mes vidéos.

    "Plus je vieillis, plus j’suis radical, respire, j’suis pas prêt d’être Renaud" : si tu connaissais mes chansons plus récentes (et moins drolatiques, et moins inintéressantes formellement que celles du tout début de ma "carrière"), tu aurais déjà entendu cela.

    Crevez tous (c’est l’adresse de mon site web).



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    Vaquette Vaquette 16 août 2013 02:16

    @Jean Piètre. Merci pour le client de gagné, n’étant qu’un petit boutiquier mercantile aux yeux de certains gauchistes, je me réjouis de voir ainsi mon chiffre d’affaire en pleine croissance. Cela étant je crains que tu ne confondes (ou ne fasses semblant avec une mauvaise foi que je sens poindre) un peu tout. Qu’un restaurateur (mon côté petit commerçant, j’y reviens) soit là pour équilibrer son compte d’exploitation et faire a minima des bénéfices, c’est une chose et une chose naturelle, compréhensible et légitime. Que pour ce faire certains sans scrupules n’hésitent pas à servir à leurs clients des produits avariés, c’en est une autre. Mais affirmer benoitement par un glissement absolument aberrant de la vérité que tous les restaurateurs qui ne font pas faillites servent du poisson avarié, franchement, c’est n’importe quoi !

    Je n’ai choisi aucun cœur de cible et mon seul et unique maître, tu n’es pas obligé de me croire mais je te l’affirme ici sans ciller, c’est l’idée que je me fais de la transcendance de l’art, c’est très simplement le fait que quand je vais mal, je lis au hasard une phrase de Bernanos et je sais que quelque chose d’infiniment supérieur à ces discussions sur ce forum existe et que c’est à ce monde-là que j’aspire, tout le reste ne me satisfaisant que très peu. Ris si ça t’amuse, c’est facile.

    Cela étant, j’avoue ici comme je l’ai déjà avoué des centaines de fois sans fausse pudeur que oui, je diffuse ces vidéos et je viens ici en assurer le service après-vente exclusivement pour des raisons promotionnelles (et en ce sens tu as raison, ça ressemble à ce que fait Soral : on est arrivé probablement lui et moi au même constat qu’il se trouve énormément plus de gens prêts à regarder une vidéo gratuite qu’à lire un bouquin payant – je ne suis pas responsable de visage-là de ce monde).

    Quant à ma musique, veux-tu bien prendre 4 minutes 13 pour que j’essaye de te faire changer d’avis ? Oui ? Alors OK, écoute au moins ça, c’est un extrait tiré d’un morceau qui fait en tout 32 minutes (la Conjuration de la peur). Tu me diras si ce n’est pas au minimum un peu intéressant, un peu plus que ce que tu imaginais : http://www.crevez-tous.com/mp3/la_conjuration_de_la_peur_-_extrait_4.mp3



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    Vaquette Vaquette 16 août 2013 02:11

    Ami-camarade Loki,

    Rapidement moi aussi. Regarde impérativement le dernier épisode (le 22), ce sera un bon prétexte donné à ceux qui veulent railler mon échec, je le livre absolument à nu aux charognards avec l’aigreur qui va avec, qu’ils en profitent, mais toi, comme quelques autres, j’espère que cet épisode te touchera. Tu me diras.

    Quant à ce que tu dis sur le fait d’être en avance sur l’époque, je copie-colle ce que je réponds à ça dans mon premier roman (évidemment, ça ne s’adresse pas à toi, ou plus exactement, ça s’adresse avant tout à toi mais ce n’est pas du tout contre toi bien sûr) :

    "Pourquoi l’excellence, lorsqu’elle est morte, vous est infiniment plus sympathique que lorsqu’elle survit, malgré vous ? Comprenez-moi bien, que vous ayez mauvais goût aujourd’hui, c’est votre problème. Mais comment se fait-il que vous ayez si bon goût trente, cinquante, cent ans après ? Comment écouter Ferré, et, le même jour, Juliette ? Pourquoi est-il impossible d’exposer aujourd’hui un tableau un tant soit peu violent dans une galerie parisienne, quand partout fleurissent des copies serviles de Picasso ou de Bacon ? Pourquoi les sales petits cons mauvais qui jouent du Dario Fo au Festival Off d’Avignon et qui joueront J’veux être Grand et Beau dans vingt ans, crachent et tapent sur Vaquette dans la rue ? Pourquoi ne lisez-vous plus Paul Bourget, lui que vous avez adulé et couvert d’honneurs, de distinctions, pendant que Léon Bloy mendiait devant sa porte de quoi enterrer son père ? Parce que vous avez changé  ? vous avez progressé ? vous vous êtes amendés même ? – vous y croyez, vous ? Ou bien alors, parce que la société est – vous voyez, on y revient – et que les artistes (je parle de nous, pas de mes navrants collègues bien sûr) sont en avance sur leur temps (souvenez-vous, c’est la formulation qui excuse) : un artiste est un artiste quand il a transformé le public, non ? Au bout du compte, vous n’avez rien à vous reprocher, vous faites pour le mieux – on ne pouvait pas savoir ! Ça ne vous rappelle rien cela ? Quand on ne sait pas, on ne dit pas, ou alors, on demande. On ne pouvait pas savoir ? Si, on pouvait, la preuve, moi, je sais, vous n’aviez qu’à me demander."

    Bien à toi,

    Vaquette