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Les commentaires de Joe Chip



  • 4 votes
    Joe Chip Joe Chip 11 septembre 2020 10:02

    @sls0

    Comme toujours... la crise sanitaire est devenue le nouvel abcès de fixation de la dissidence du web, des complotistes et des crétins savants, après la liste antisioniste, Dieudo, les quenelles, jour de colère, manif pour tous, je suis charlie, gilets jaunes, notre-dame de Paris, etc... et dans 6 mois ou un an ils seront tous passés à autre chose mais toujours au même point : à animer le grand café du commerce en ligne, à protester derrière leur écran, à dénoncer le "totalitarisme" en France, etc.

    Les errances des autorités et la gestion calamiteuse de la crise comme presque partout ailleurs permet aussi à ces crétins de se complaire dans la posture autosatisfaiste du pseudo-rebelle qui croit que s’affranchir des règles est forcément une preuve d’intelligence. Si c’était limité au web et à l’univers calfeutré de ces asociaux, ce ne serait pas un problème, mais malheureusement cette démagogie se diffuse aussi dans le milieu scolaire où certains s’exonèrent à bon compte des règles et des consignes qui sont forcément réservées aux "moutons".

    C’est la multiplication des gestes barrières qui est censée créer une dynamique comportementale intégrée par le citoyen conscient du contexte. Pour ma part, je ne ressens pratiquement aucune contrainte, je ne vois pas en quoi le fait de consentir provisoirement à porter le masque ou veiller à respecter la distanciation sociale réduit ma dignité ou ma liberté. Je maintiens la plupart de mes activités. On a évité globalement le chaos sanitaire et social qu’ont connu certains pays (USA, Inde...). Le guichet national verse des aides sociales et des compléments de salaire à un niveau pratiquement inégalé dans le monde, mais non, nous sommes forcément les pires, les moins bien lotis, les plus malheureux... cet égocentrisme franchouillard et cette incapacité à l’abnégation est vraiment un trait peu flatteur de notre psychologie collective. On est vraiment devenu le pays de la geignardise, des "veaux" et non pas des moutons, comme disait De Gaulle, c’est à dire des gens qui refusent d’avancer ou de tirer dans la bonne direction, sans même savoir pourquoi, par simple refus obstiné. Cette forme d’adhésion libre à la volonté générale fait pourtant partie du contrat social. Ce ne sont pas les mesures vues de manière isolée qui protègent mais bien cette adaptation temporaire de nos comportements en société qui forme la "barrière" pour protéger les plus fragiles et limiter la circulation du virus.
    Mais on se retrouve face à des crétins qui ont une lecture exclusivement politique de la crise et qui considèrent que refuser le port de la "muselière" et/ou la distanciation sociale est la nouvelle manière de résister au NOM ou à la dictature macroniste, un peu comme à l’époque de la quenelle. Comme toujours on a le défilé des guignols antisystèmes et des pseudo-experts des "médias" droitards pour entretenir ces gens dans leur incurie intellectuelle. Voilà, c’est le nouveau gimmick dissident qui ne donnera rien de plus que les autres sur le plan politique.

    Ah si, petit fait nouveau quand même, cette crise met pour la première fois d’accord les libéraux pur jus (qui dénoncent le "sacrifice de la jeunesse" pour sauver quelques "boomers" surprivilégiés, et l’arrêt de la machine à croissance), et les complotistes, unanimes pour rejeter les mesures sanitaires.



  • 2 votes
    Joe Chip Joe Chip 31 juillet 2020 16:32

    J’allais presque m’intéresser à cette histoire et hop, Soral est déjà libre.

    Il va comparaître pour ses propos et sera relaxé ou condamné à une amende. J’ai plus l’impression que c’est une sorte de ramdam délibéré suite à la suppression de ses comptes youtube. Soral a besoin régulièrement d’envoyer une carte postale judiciaire à ses soutiens qui le voient comme un martyr. 
    Même les réactions des médias sont plutôt neutres et distanciées par rapport à ce qu’elles étaient il y a quelques années, le fait est que ces appels ouverts à la révolution fasciste sont difficiles à prendre au sérieux et ce d’autant plus que Soral a dit le contraire pendant des années en expliquant à ses partisans que la violence révolutionnaire était une arnaque et qu’il fallait faire du "méta-politique"... mais évidemment, ça, c’était durant la période des conférences lucratives de la "dissidence". 
    Soral n’est pas crédible comme agitateur révolutionnaire, son public est plus vieux, plus homogène socialement et plus clairsemé, l’audience d’ER est déclinante. Il sort en fait peu à peu de l’attention des médias ce qui le pousse sans doute à faire ce genre de coup d’éclat pour remonter quelques jours ou quelques heures dans les fils d’actus...



  • 1 vote
    Joe Chip Joe Chip 31 juillet 2020 10:29

    @beo111

    C’est incroyable de toujours tout ramener à des considérations électoralistes et des stratégies d’épicier qui n’ont aucun intérêt quand on veut reconstruire quelque chose. L’expérience de l’UPR devrait pourtant avoir convaincu tout le monde que le fait de se placer en adversité avec le RN tout en cherchant à "récupérer leur électorat" ne change rien à la perception médiatique de certains messages. 

    Le problème des souverainistes c’est qu’ils sont de plus en plus enfermés dans un ghetto idéologique à force de s’appuyer sur des franges de plus en plus réduites de l’électorat. Cela leur donne l’impression d’être forts parce qu’ils sont surreprésentés dans une marge de l’électorat où il y a en plus beaucoup d’abstentionnistes et de militants virtuels (qui ne font jamais de la politique dans la réalité). Mais en réalité ils sont faibles et devenus presque inaudibles auprès du grand-public et des classes moyennes.

    Il faut arrêter aussi de considérer les électeurs comme une masse aveugle, suiviste et débile appartenant à un parti et que l’on peut "récupérer". Asselineau méprise les Français, ne cesse de les essentialiser et de les prendre pour des crétins qui n’aspirent qu’à trouver un chef providentiel pour les conduire et les guider. Il faut en finir avec cette culture de technocrate bouffi de certitudes qui ose estimer qu’il serait devenu "riche" en raison de ses "diplômes" s’il ne s’était pas consacré si généreusement à la politique ; rien que pour cette déclaration, Asselineau se disqualifie complètement. Ca résume tout le personnage sans même entrer dans les détails scabreux des affaires de harcèlement dont il est l’objet. Qu’il retourne pantoufler dans un conseil d’administration ou un ministère s’il estime avoir raté l’opportunité de s’enrichir facilement de cette façon. On est vraiment dans le réflexe castiste de la pseudo élite méritocratique française : j’ai passé un concours, j’ai le droit d’être riche et puissant. 

    C’est d’ailleurs une des raisons de la scission au sein de l’URP, les "rebelles" ayant fini par reconnaître l’absence totale de démocratie au sein de ce parti qu’Asselineau justifie par la nécessité de maintenir une machine de guerre électorale. Une machine de guerre pour faire 0,5%.

    Je ne sais pas si le "théorème de la chèvre morte" est politiquement significatif, je pourrais lui opposer le "théorème du jackpot" qui fait croire à certains qu’ils sont en mesure de "récupérer" à la fois l’électorat du RN et des LR.



  • 4 votes
    Joe Chip Joe Chip 31 juillet 2020 00:13

    @Qaspard Delanuit

    J’ai fait un effort concernant la longueur des posts (et j’ai moins de temps pour écrire) mais je ne demande à personne d’aller au bout d’un pavé. Mais bon parfois, une opinion amène une idée qui amène un développement...

    L’UPR aurait du rester une sorte de think tank souverainiste ouvert. Asselineau a choisi d’en faire un parti pour assouvir de vieilles ambitions personnelles ("pour la France" bien entendu) et a perdu son pari électoral. Le parti étant entièrement ancré autour de la personnalité du fondateur, les problèmes ne pouvaient qu’arriver. 

    Ceci étant dit le souverainisme a de forts vents contraires. Beaucoup de gens, même quand ils pensent que l’Europe entraîne plus d’effets négatifs que positifs pour la France, sont aussi bien souvent persuadés que la France serait balayée comme un fétu de paille en dehors de l’Europe, dans cette mondialisation de colosses. Il y a des éléments tangibles dans cette vision des choses, et des complexes inculqués par 30 ou 40 ans de propagande européenne négative. Négative dans le sens où ne parvenant pas à faire naturellement ou spontanément aimer l’Europe, certains, pour la faire aimer, ont voulu expliquer que la France était trop fragile, trop faible, trop archaïque, trop française, etc. 

    Le problème c’est que les souverainistes identifient rarement cette complexité ou préfèrent l’ignorer en restant dans une logique manichéenne. Ils balaient tout ça en disant "La France peut tout, en étant souveraine", message circulaire qui passe de plus en plus mal auprès d’une large partie de la population qui entend le contraire à longueur de journée, et le constate parfois, en découvrant par exemple que l’Etat a été incapable de gérer une crise sanitaire rapide. Le Brexit est en train de montrer ou va démontrer que l’article 50 n’a aucune vertu magique. Plusieurs industriels pro-Brexit ont déjà annoncé qu’ils renonçaient à produire en Angleterre pour des raisons de coût. Ils préfèrent clairement payer des droits de douane plus élevés pour importer leurs produits en GB que de relocaliser des usines et des chaînes de production intégrée en Angleterre.

    Par ailleurs c’est bien gentil de poser le débat sur la souveraineté autour des enjeux de macro-politiques ou de géopolitique internationale, mais la souveraineté au sens propre commence par le pré-carré. Quand les Français placent la sécurité en haut de leur préoccupation, ils demandent de la souveraineté. La première prérogative du souverain, surtout en France, état centralisateur où la justice a été construite par le Roi, est de faire respecter la loi chez lui, c’est à dire être proprement souverain. 

    Or, voilà un sujet qui est complètement sous-traité par les souverainistes quand il n’est pas écarté dédaigneusement comme une lubie de droitistes ou de frontistes. Certains ont l’impression que pour ne pas être taxé de proximité avec le RN ou la frange dure de LR, il faut bazarder tous ces sujets. Asselineau a d’ailleurs fait beaucoup de tort en expliquant que ces sujets étaient "diviseurs" et "clivants" par rapport aux "vrais enjeux".

    Et on pourrait en soulever de nombreux comme ça qui ne sont jamais évoqués par les souverainistes, qui réduisent en gros la souveraineté au fait de battre monnaie. C’était vrai au Moyen-Age. Est-ce que ça l’est aujourd’hui, de la même manière, à l’heure de la planche à billets généralisée ? J’ai pas forcément la réponse, c’est un sujet complexe qui mériteraient des réflexions plus importantes qu’un rejet dogmatique et presque superstitieux de l’euro.  

    Sur tous ces sujets les souverainistes devraient réfléchir et se demander en quoi consiste(rait) une vision souverainiste actualisée susceptible d’intéresser des gens qui ne sont pas des "mâles blancs de plus de 50 ans".



  • 2 votes
    Joe Chip Joe Chip 30 juillet 2020 21:14

    Le fait de se rassembler (réellement ou pour la devanture) est sans importance, c’est le nombre de personnes que tu rassembles et leur qualité qui importe. Si tu parviens à rassembler 100 débiles derrière une bannière, tu as mis 100 débiles derrière un drapeau, bravo.
    Eriger le rassemblement comme une vertu en soi est déjà une forme de constat d’échec ou d’aveu d’impuissance.

    Tous les "souverainistes" qui ne pouvaient pas se piffrer avant d’admettre chacun à leur façon leur insignifiance politique et électorale appellent maintenant au rassemblement, mais au-delà du coup de com’ ils le font tous depuis leur propre chapelle en conseillant aux autres d’abandonner leur tournure d’esprit partisane et leurs oppositions mesquines pour rejoindre la "maison commune".

    Des chaînes youtube, un parti "souverainiste" en pleine implosion auquel Marianne a consacré un bon article :

    https://www.marianne.net/politique/la-base-de-rageux-d-internet-va-se-mobiliser-pour-asselineau-l-upr-la-guerre-des-petits

    et des militants du net épars aux options idéologiques "à boire et à manger" (souverainistes de gauche, de droite, nationalisme, antisionisme, royalisme, fétichistes de la sortie de l’euro et du frexit, complotistes faisant la chasse aux franmacs...), tout ça ne peut pas constituer un "rassemblement". 

     "Asselineau a voulu faire un parti de masse, en prenant un peu n’importe qui. Il a laissé des farfelus dans sa liste, adeptes des chemtrails ou des complots francs-maçons, et très actifs sur les réseaux sociaux. Ce type de comportement complotiste fait fuir les médias et les électeurs. J’espère que la participation ne sera pas trop haute, sinon ce serait le signe que la base de rageux d’Internet, de cyber-militants qu’on ne voit jamais sur le terrain, s’est mobilisée pour Asselineau."

     

    Ce qu’il faudrait faire au contraire, c’est premièrement créer une vraie structure politique et dirigeante associant des personnalités compétentes dans leur domaine au lieu de courir après une masse sociologique qui n’est pas réellement là ou de chercher à créer l’illusion d’une adhésion de masse aux idées souverainistes (comme l’UPR et sa mythologie auto-entretenue du nombre d’adhérents). Puis dans un second temps s’adresser à la classe moyenne française, c’est à dire la masse de la société, des gens qui ont des salaires moyens, des vies partagées entre petites ou grandes galères et la perspective de deux semaines à la plage en famille, des retraités qui s’inquiètent du maintien de leur pension, ou même des banlieusards qui désirent quelque chose de mieux pour leurs enfants, bref des gens "normaux" qui ne pensent pas à renverser le système, faire la chasse aux pédosatanistes et dont l’unique obsession n’est pas de pousser Macron à la démission.
    Le Français de base pense avant tout à son épargne, son emploi, ses vacances, sa retraite, les conditions d’éducation de ses enfants, à la rigueur le sort du voisin pour les moins égoïstes. Ca peut paraître tristement trivial et matérialiste mais c’est la donnée de base d’une démocratie moderne, c’est à dire d’un régime politique reposant sur une relative égalisation des conditions de vie et non sur un fumeux concept grec par ailleurs discutable quand on essaie de le réintroduire artificiellement dans la donne politique. Le fait est que la plupart des gens en France ont encore trop à perdre pour adhérer à des formules politiques trop radicales ou à l’issue trop incertaines. En revanche ils ont déjà assez perdu pour redouter les conséquences que pourraient avoir des ruptures économiques ou institutionnelles majeures. Et la vision de la précarité dans laquelle commence à être plongé pas mal de monde a plus l’effet d’un repoussoir que d’une motivation à renverser la table. Les gens préfèrent se raccrocher, à tort ou à raison, à l’idée qu’eux ou leurs enfants pourront faire partie des "gagnants" de la méritocratie pour peu qu’ils fassent les efforts qu’on attend d’eux ou qu’on leur demande. La vieille idée d’origine religieuse selon laquelle les chômeurs ont quelque part "mérité" leur sort ou ne font pas assez d’effort pour s’en sortir est une des idées les mieux partagées des Français, indépendamment de leur classe sociale et quand bien même ils savent que ces millions de chômeurs sont aussi le produit de décisions politiques désastreuses ou du contexte économique. Ca montre bien que les gens dans leur majorité ne se déterminent pas politiquement en fonction d’une idéologie mais en fonction d’idées pré-politiques ou de critères de compréhensions largement soumis aux préjugés ou à l’air du temps. Prétendre les "ré-éduquer" ou leur expliquer le fonctionnement des choses est une autre illusion, et le comble de l’arrogance.

    Moi, je fais de la politique avec hauteur de vue : les allées du pouvoir, les rencontres avec les grands dirigeants, j’ai donné. C’est excitant, on rencontre des gens intelligents. J’aurais pu, compte tenu de mes diplômes, être riche, mais ce n’est pas la route que j’ai choisie. A un moment, il faut se concentrer sur l’important. L’important, c’est la France. (Asselineau)

    Beaucoup citent le Brexit en contre-exemple, mais le Brexit est parti de la frange conservatrice des élites financières de Londres, puis est devenu une idéologie de retraités et de petits propriétaires nostalgiques de l’Empire britannique. Les travailleurs ne se sont ajoutés qu’à la fin, après un travail de sape idéologique de 10 ou 20 ans et sur la base de promesses mirobolantes qui ne seront jamais tenues. Ca n’a n’a jamais été un mouvement contestataire ni réellement populaire. 

    Car le tour de passe-passe des souverainistes français, c’est de prétendre qu’il existerait comme en Angleterre une majorité sociologique "silencieuse" en faveur du souverainisme ou des idées souverainistes, ce qui est complètement faux. Même Philipot qui disait à une époque que 40% des Français étaient favorables à la sortie de l’UE (en interprétant des sondages d’opinion de manière biaisée) a fini par admettre que le "combat souverainiste" était perdant à court et moyen terme sur le plan électoral.

    Macron a même réussi à embrouiller un peu plus les esprits et les lignes en martelant son "souverainisme européen" qui est une pure construction théorique.

    Quand on est petit et faible, ce qui est le cas objectif des "souverainistes" (10-15% de l’électorat au max), il faut être élitiste, pas démocrate. Il faut être qualitatif, pas quantitatif. Prétendre fédérer une armée de mécontents en guenilles aux idées hétéroclites et les envoyer à la conquête de la citadelle du système, c’est se vouer à l’échec.



  • 2 votes
    Joe Chip Joe Chip 27 juillet 2020 13:02

    @alphomega

    Ce n’est pas un argument. Qualifier la loi de "dictature juridique" quand elle pose des limites et des critères en matière d’immigration, de droit du travail, d’entretien des bâtiments, c’est jouer avec les mots. 

    Je ne vois du mal nulle part, en l’occurrence je ne tiens même pas ce pauvre type ballotté par l’administration française depuis des années et chaperonné par des hommes d’Eglise complaisants et hypocrites pour responsable de ses actes au moment des faits. Il a apparemment rédigé un long mail à l’intention des autorités administratives et des membres du diocèse qu’il accusait de ne pas l’avoir suffisamment appuyé dans ses démarches. Il nourrissait donc un fort ressentiment, lié à sa situation, contre les personnes qui l’hébergeaient et qui lui confiaient des tâches et des fonctions qu’il n’aurait jamais dû occuper. 

    Au contraire je comprends tout à fait le sentiment d’indignité et de révolte qui a dû saisir ce type qui devait avoir pour seuls interlocuteurs des faux-culs et des petits cathos arrogants. La charité est un truc ambigu, la main qui offre de l’aide ne relève pas forcément celui qui reçoit cette aide ; elle peut même contribuer à l’enfoncer en le maintenant dans un statut d’infériorité ou de fragilité difficile à vivre, comme cela semble être le cas ici. Que l’Eglise se substitue aux autorités pour pallier à certains devoirs humanitaires dans des circonstances bien précises, je le conçois parfaitement, qu’elle permettre à des étrangers de se maintenir irrégulièrement sur le territoire pendant des années sans être en mesure de leur proposer des solutions, sans même tenir compte de la dimension illégale (travail non salarié en dehors de tout cadre légal), c’est totalement anormal, c’est même immoral d’un certain point de vue.

    Tout ce qu’ils ont réussi à faire, c’est l’entretenir dans une illusion, et quand l’illusion s’est dissipé, il a n’a pas accepté la réalité et a commis ce geste de vengeance désespérée. 

    Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.



  • 4 votes
    Joe Chip Joe Chip 27 juillet 2020 12:11

    @alphomega

    Vous faites un procès d’intention et des généralisations. Personne ne connaît son état psychologique ni son passé et de toute façon cela ne change rien à la situation, cet homme n’avait plus aucune raison de se trouver en France et aurait dû quitter le territoire avant d’en arriver à "péter un câble" et rendre apparemment responsables les personnes qui selon lui l’avaient insuffisamment soutenu dans ses démarches de régularisation. 

    Cela n’explique pas non plus pourquoi le diocèse avait confié à un "bénévole" sans papier et faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire une responsabilité qui était normalement et légalement celle du prêtre ou d’un employé communal, ce ne sont pas du tout des "arguties". S’il y avait eu des victimes, le diocèse aurait été tenu pour responsable. A mon avis, votre voisine du village n’est pas sans-papier. Vous ne semblez pas faire la différence entre du bénévolat et du travail illégal, mais elle existe et elle est importante.
     
    En gros l’Eglise catholique fait travailler illégalement de la main d’oeuvre dans des bâtiments qui dépendent de l’Etat, c’est effectivement un contournement de la loi, tout comme le fait que ce rwandais ait pu se maintenir sur le territoire malgré une obligation de quitter le territoire.
    La compassion abstraite et les bons sentiments ne devraient pas être opposés à l’application normale et régulière de la loi dans un pays démocratique.



  • 3 votes
    Joe Chip Joe Chip 27 juillet 2020 00:59

    @Hijack ...

    Les enquêteurs avaient sans doute prévenu l’avocat que l’incendie n’était pas d’origine accidentelle, et qu’il n’y avait pas d’autre suspect. Je suppose que c’est un avocat commis d’office, ces types ne sont pas non plus complètement débiles, ils ne vont pas se compromettre professionnellement pour couvrir des mensonges que l’enquête s’apprêterait à dévoiler. Ils ne sont pas dupes non plus, ils doivent savoir repérer un type qui ment et va passer aux aveux sous la pression. 

    Sinon il ne demandait sans doute plus l’asile vu que ses demandes avaient été rejetées mais à être naturalisé (en dépit du fait qu’il ne maîtrisait apparemment pas le français après avoir passé 8 ans en France, ce qui en dit long sur son niveau d’intégration social et culturel).



  • 6 votes
    Joe Chip Joe Chip 27 juillet 2020 00:13

    @alphomega

    Bof, pas terrible ce diagnostic psy.

    Les propos relatés dans le Monde semblent plus indiquer un trouble paranoïaque voire un complexe de persécution, ce qui ne serait pas étonnant au vu de sa situation. 

    Et ça ne change rien au problème de fond : pourquoi cet homme se trouvait-il encore sur le territoire national malgré plusieurs rejets de ses demandes de régularisation et une obligation (administrative) de quitter le territoire depuis 2019 ?

    Il me semble aussi que la responsabilité du diocèse est engagée dans cette histoire. Les cathédrales appartiennent à l’Etat et sont affectées à l’Eglise Catholique qui doit en assurer le gardiennage et la sécurisation :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Affectation_(culte)

    L’affectataire a un devoir de gardiennage associé à la remise des clefs, et ceci, pour l’ensemble de l’édifice. C’est en effet le curé qui a « la police » du lieu, il est légalement le seul à détenir les clés de l’église. Compte tenu de ses nombreuses charges, il peut confier le service des clés et de gardiennage à une personne pour un temps donné qui devra lui rendre compte de ce qui se passe dans l’édifice.

    Parmi les dépenses que le propriétaire a la possibilité d’effectuer pour assurer l’entretien et la conservation de l’église communale, figure la rétribution d’un gardien. Le gardiennage que le Conseil d’État définit comme « surveillance de l’église au point de vue de sa conservation »4 est un emploi communal. Le gardien peut être un laïc, employé avec l’accord de l’affectataire, mais ordinairement, c’est au curé que les propriétaires confient cette fonction, en le rétribuant en conséquence.

    Le devoir de gardiennage entraîne, pour le curé, un devoir de surveillance qui l’oblige à signaler au propriétaire tout ce qui se dégrade ou nécessite une intervention, et de l’avertir de tout péril imminent sur un bien.

    Il a le devoir également de conserver en l’état le lieu et le mobilier qui appartient au propriétaire.

    Autrement dit, et sous réserve de précisions juridiques à apporter, le diocèse et la hiérarchie de l’Eglise a dérogé à plusieurs règles en employant un "bénévole" qui n’était pas régularisé et visiblement inapte à assurer la fonction de gardiennage et de surveillance des lieux.
    Non seulement Bruno Le Maire n’aurait pas dû annoncer immédiatement que l’Etat (c’est à dire les contribuables) prendrait à sa charge les travaux de restauration, mais il aurait dû exiger des explications de la part du diocèse. 

    L’Eglise catholique et l’Etat sont visiblement main dans la main pour contourner la loi. 



  • 5 votes
    Joe Chip Joe Chip 24 juillet 2020 10:19

    @bubu12

    Trump n’a jamais été reconnu par les élites politiques de la côte Est et de la côte Ouest, en revanche il a toujours bénéficié du soutien des élites financières (bloomberg) et d’une partie des élites industrielles qui se gavent depuis son élection. En échange d’un semblant d’engagement en faveur du "America First" et de la réindustrialisation du pays (qui est plus un slogan qu’une réalité effective), ils ont eu droit à Noël : politique d’émission monétaire massive de la FED, dérégulations financières (ce qu’il restait des limitations posées après la crise 2008 a été abandonné), définancement des services publics fédéraux et de la sécurité sociale pour les gens qui n’ont pas d’assurance...
    Quant aux élites militaires, elles sont apparemment partagées ; si le style foutraque et populiste de Trump passe assez mal auprès des faucons, et si le "dossier russe" reste une pomme de discorde entre l’administration Trump et le Pentagone, la politique étrangère de Trump a été marquée globalement par un fort tropisme néoconservateur (Iran, Chine, relation avec les Européens...). La contestation de l’OTAN par Trump n’a été que superficielle et traduit de toute façon le sentiment global des élites américaines à l’égard des Européens, accusés de profiter de l’alliance au détriment des Etats-Unis. 
    En revanche les élites du renseignement traditionnellement démocrates sont clairement les plus véhémentes dans leur opposition à Trump, qui les a ciblées
    depuis le début de son mandat en procédant à des nominations autoritaires et à des chasses aux sorcières au sein de l’administration américaine, en particulier à Washington.
    Les élites religieuses continuent de soutenir Trump même si les évangélistes ont marqué des réserves par rapport au personnage et hésitent désormais à afficher un soutien politique clair.
    Les élites médiatiques sont presque toutes opposées à Trump, mais leur représentativité et leur influence sur l’opinion sont largement surestimées.

    Je vais ajouter le soutien relatif des élites sionistes en raison de la politique ultra-favorable de Trump envers Israël, quoiqu’en disent les soralo-binaires qui imaginent un Trump tacticien en train de fourrer Bibi alors que ce dernier couvre Trump de louanges depuis le début de son mandat.

    Donc en résumé Trump n’est pas le croquemitaines des élites américaines que les antisystèmes francophones et les complotistes se complaisent à décrire. C’est un président qui déroge à certaines lignes directrices de la politique américaine traditionnelle, dans un style qui n’est ni nouveau (il s’inscrit dans la lignée des présidents populistes et isolationnistes qui rejettent le système bipartisan américain) et surtout faussement radical. Dans les faits Trump rappelle Nixon, un président isolé à Washington qui pour pour concrétiser partiellement les promesses de son "America First" auprès de l’électorat blanc et de la classe moyenne industrieuse, est sans cesse contraint à transiger et donner des gages aux élites du pays et en particulier aux milieux économiques.

    Il est au final toujours soutenu par une partie importantes des élites économiques, financières, militaires et religieuses alors qu’il a contre lui les élites politiques, médiatiques et du renseignement.

    La seule inconnue, c’est la gestion de l’épidémie de coronavirus.



  • 4 votes
    Joe Chip Joe Chip 18 juillet 2020 18:10

    J’avais écouté quelques vidéos de "Rorschach" à l’époque pour rigoler : ce type est un nigaud adepte des "prophéties" les plus farfelues, inculte et confus sur le plan religieux, qui rentre en hibernation (dépression) à chaque fois qu’une de ses élucubrations ridicules est démentie par la réalité, genre sage qui retourne en haut de la montage pour échapper aux quolibets de la foule des incrédules. Et bien entendu il revient parmi les hommes à la faveur d’une pandémie pour annoncer qu’il avait tout prévu, le bon grain va être séparé de l’ivraie, etc. 

    Je ne savais pas que ce type qu’on aurait appelé à une autre époque un simple d’esprit était "sulfureux" et qu’une "communauté" virtuelle s’était agrégée autour de ce "guide spirituel" même si cela n’a rien de surprenant. Bon, admettons que quelques milliers de paranos isolés et d’asociaux constituent une "communauté", je ne vois toujours pas le rapport avec le thème de l’Apocalypse au sens évangélique et chrétien du terme ("révélation" et non "prédiction grotesque et opportuniste en rapport avec l’actualité"). 

    Si ce Rorschach représente le "christianisme traditionnel" (merci pour la barre de rire), moi je suis le Pape. Raconter des conneries sur youtube ou prédire des catastrophes en citant l’Apocalypse, c’est à la portée du premier débile venu. En revanche, quand il s’agit de s’avaler tout le catéchisme de l’Eglise Catholique, il n’y a plus personne smiley

    https://www.vatican.va/archive/FRA0013/_INDEX.HTM 



  • 11 votes
    Joe Chip Joe Chip 18 juillet 2020 17:02

    @MAZIG

    Pas besoin d’être RN pour trouver suspects les incendies d’Eglise et maintenant de cathédrales qui se multiplient depuis quelques années :

    https://www.courrierinternational.com/article/vu-despagne-une-vague-de-profanations-deglises-en-france 
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/04/23/degradations-d-eglises-une-hausse-reelle-des-intentions-variees_545376

    Autant l’année dernière je suis resté circonspect devant l’incendie de Notre-Dame de Paris en l’absence de preuves matérielles justifiant l’ouverture d’une enquête criminelle, autant la répétition à une année d’intervalle seulement et le fait qu’il y ait eu apparemment 3 départs d’incendies pourraient indiquer qu’il ne s’agit pas d’une simple coïncidence.
    Les "meutes aboyeuses" seront toujours là, j’ose espérer que ni la police ni la justice n’en tiennent compte. Pas la peine de faire du complotisme à l’envers en bondissant sur la moindre réaction de droitards pour fustiger une parano antimusulmane. 

    Quant à de potentiels responsables, il n’y a effectivement aucune raison à ce stade de privilégier une piste religieuse. Les milieux "gauchistes" et laïcards anticatholiques sont de plus en en plus énervés et il est difficile de toute façon de ne pas voir une corrélation, incidente ou non, avec la montée des tensions identitaires en France.



  • 4 votes
    Joe Chip Joe Chip 11 juillet 2020 17:37

    @Serge ULESKI

    Mieux vaut leur conseiller de ne pas prendre exemple sur la dissidence "blanche" franchophone smiley



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    Joe Chip Joe Chip 11 juillet 2020 17:35

    @yoananda2

    J’ai écouté une partie de l’interview, il ne dit pas ça, il a d’ailleurs encore une fois changé de discours par rapport à celui qu’il tenait il y a quelques années où il exhortait les noirs à revenir en Afrique. Là il dit clairement que les noirs qui ne veulent ou ne peuvent pas revenir en Afrique, c’est à dire la majorité d’entre eux, ont vocation à former des sociétés séparées en France (la "basse-cour") et ailleurs . Donc c’est plus poire ou fromage, c’est les deux. 
    Kémi Séba est beaucoup moins populaire en Afrique qu’il cherche à le faire croire, il s’y est mis beaucoup de monde à dos, raison pour laquelle il revient régulièrement en France pour se rélégitimer auprès de la "diaspora".

    Bref,c’est un agitateur identitaire qui a changé de discours quasiment à chaque fois qu’il revient en France.



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    Joe Chip Joe Chip 8 juillet 2020 17:28

    @Qaspard Delanuit

    Les liens que je donne concernent des titres d’ouvrage et d’études montrant que la théorie politique et la question de la justice sont fort liées. 

    Juste sur ce point (désolé je rate des éléments quand les réponses se multiplient raison pour laquelle je préfère des posts plus longs mais moins nombreux)

    Un lien, a fortiori un lien payant que je ne peux pas consulter et que tu n’as pas consulté non plus, et un simple titre d’ouvrage, ne sont pas des arguments recevables et ne démontrent rien. 

    Surtout quand tu contestes un truc que je n’ai absolument pas dit : où ai-je dit que la théorie politique et la question de la justice n’étaient pas imbriquées ? Au départ, je parlais de l’origine du sentiment d’inégalité et de sa relation à l’amour-propre. Ce n’est pas une invention de ma part mais la théorie de Rousseau, qui considère que l’amour-propre est la caractéristique de l’homme de l’état social (et le début des emmerdes concernant le problème de l’inégalité). Rousseau est considéré encore aujourd’hui comme un des plus grands théoriciens de l’anthropologie politique, sinon le plus grand, celui à partir duquel on pose les questions et les oppositions.

    Pour une raison qui m’échappe tu as compris que je cherchais à nier l’existence des injustices "réelles" en relativisant cette notion de "sens de la justice" qui serait, selon toi, innée à l’homme et à sa sensibilité naturelle, en fournissant des exemples et des expériences qui ne me paraissent pas convaincantes.



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    Joe Chip Joe Chip 8 juillet 2020 16:51

    @Qaspard Delanuit

    Je vous remercie de m’informer que vous les ressentez ainsi. De mon côté j’ai l’impression que vous faites très peu voire aucun effort pour comprendre ce dont je vous parle, trop occupé à défendre je ne sais quoi, que je n’attaque même pas. 


    OK mea culpa alors, disons nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde.



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    Joe Chip Joe Chip 8 juillet 2020 16:40

    @Qaspard Delanuit

    Je ne suis pas désagréable, c’est juste que je déteste partir dans des échanges interminables portant sur des détails, des reformulations et des parties tronquées de post. Par lassitude et pour des raisons pratiques je ne peux pas trop m’adonner à ce "sport" donc je préfère écrire un post, une courte réponse si besoin, et en rester-là s’il y a un désaccord. Cela évite de passer du temps derrière l’écran.  
    A vrai dire je ne vois même pas où il y a matière à controverse dans le premier message que j’ai posté, c’était plus une manière de rebondir sur la conversation en apportant ma modeste contribution. Tu as tiqué sur ce concept d’amour-propre parce car tu l’as interprété au sens usuel (psychologique) du terme, en lui opposant le "sens de la justice". J’ai précisé que je parlais d’amour-propre au sens contractualiste du terme, qu’il s’agissait de deux approches différentes et que je préférais pour ma part aborder le problème de l’inégalité à partir des concepts de la philosophie politique (du contrat social pour être plus précis) plutôt qu’en me basant sur une approche sentimentale et des pseudo-expériences censés démontrer la naturalité du sentiment d’injustice. Je ne nie même pas l’existence des sentiments "naturels", je dis simplement que nos sentiments d’animaux sociaux et politiques évolués ne sont pas forcément liés ou réductibles à cette dimension (ou cette origine).

    Le reste n’est plus que du pinaillage stérile (et je parle pour l’ensemble).



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    Joe Chip Joe Chip 8 juillet 2020 16:18

    @Qaspard Delanuit

    Je ne sais pas si tu polémiques mais tu fais semblant de ne pas comprendre. Je veux bien reformuler les choses quand elles ne sont pas comprises ou quand je m’exprime mal, mais là c’est différent car tes réponses s’assimilent à des dénégations enfantines. 

    Je n’ai pas parlé du concept de la justice mais du sens (individuel) de la justice et du concept d’amour-propre. De plus il faut arrêter de piocher des bouts de phrases dans mes posts et balancer des liens comme s’il s’agissait d’arguments, en plus des liens payants que tu n’as sans doute pas lus...



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    Joe Chip Joe Chip 8 juillet 2020 16:10

    @Qaspard Delanuit

    Ouais, sauf que Victor Hugo (que je connais un peu) n’écrit pas dans une veine sociale réaliste. La lecture de 93, des misérables, de l’homme qui rit, devrait t’en convaincre. Les personnages de Victor Hugo sont soit des figures héroïques (dans le bien ou le mal) soit des personnifications de certains aspects de la condition humaine à interpréter sur un plan très symbolique. On ne peut pas comprendre Valjean sans comprendre Javert. Les deux persos représentent des aspirations contradictoires et complémentaires de la nature humaine, l’un ne peut pas aller sans l’autre, nous sommes Valjean quand nous nous émouvons de l’injustice et que nous voulons croire à la liberté, au progrès, nous sommes Javert quand nous voulons la justice au nom de la société, nous protéger du désordre ou quand nous croyons qu’un criminel est voué à rester un criminel. 

    C’est comme une boîte à musique, je suppose que je suis censé remettre une pièce mais ce sera tout pour aujourd’hui :

    https://www.youtube.com/watch?v=EFyuT4SEW2E



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    Joe Chip Joe Chip 8 juillet 2020 15:47

    @Qaspard Delanuit

    Bien entendu, tout comme il n’y a rien de plus facile que de revendiquer l’amour-propre, mais la question n’est pas là.

    Voilà donc on va arrêter la discussion sur ce constat puisqu’à partir de là on ne peut plus que tourner en rond. Inutile d’approfondir un désaccord posé.

    Je crois que tout ce que j’ai dit est très clair, en plus j’ai pris une série de précaution oratoires en précisant que je parlais de l’’amour-propre au sens contractualiste du terme. Visiblement, tu n’as pas l’air de le comprendre ou de vouloir le comprendre, c’est peut-être ma faute ou un manque de clarté. J’ai donné une image (le mari trompé) pour illustrer ce concept, mais le but n’est pas de décortiquer à présent cette image comme s’il s’agissait d’un cas d’école.

    Je ne vois pas le rapport avec toutes ces histoires d’enfant-sauvage et de singe sensible à l’injustice. A la rigueur, je trouve ça presque plus insultant de sous-entendre que la révolte contre l’injustice correspondrait à l’expression d’une sensibilité "animale" confrontée au joug d’un maître. Je te rappelle d’ailleurs que les dominants de toute époque ont toujours justifié la répression des mouvements populaires en animalisant les foules, la figure de l’ouvrier, le noir, etc.

    Encore une fois, je parle exclusivement de l’origine des inégalités et de l’injustice dans le cadre conceptuel du contrat social. Je suis rétif à tous ces arguments "naturalistes" censés expliquer nos sentiments et nos comportement sociaux complexes. Je ne dis pas que cela n’existe pas ou que cela ne conditionne pas, jusqu’à un certain point, nos comportements (sexués, hiérarchiques, etc.) mais que l’on ne peut pas analyser ni comprendre la réalité sociale à travers ces concepts très réducteurs. 

    Je crois savoir aussi qu’il a été démontré récemment que 80 à 90% des grandes expériences en matière de psychologie cognitive, sociale ou behavioriste avaient été faussées par des protocoles expérimentaux insuffisants ou des cadres théoriques biaisés, et que toutes les expériences qui avaient été refaites avec les standards scientifiques actuels montraient des résultats très différents :

    http://www.slate.fr/story/115289/psychologie-scientifiques-trompes

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_la_reproductibilité

    Le nombre de théories bidons basées sur ces "expériences" et sur ces "études" est hallucinant, de la théorie du "mâle alpha" aujourd’hui reprise partout en passant par la célèbre expérience de Milgram censée démontrer que n’importe quel homme peut se transformer en tortionnaire sur commande dans des conditions données.

    Bref, je préfère en rester à la théorie sociale et politique pour expliquer nos conditionnements sociaux et notre réponse à l’injustice. Du reste je n’ai jamais dit que les gens avaient tort de ressentir ou de dénoncer des injustices qu’ils subissent, je dis simplement que le "sens de la justice" est une notion trop vague et trop floue pour être appréhendée dans le cadre de la théorie politique.