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Les commentaires de Charly83



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    Charly83 24 avril 2018 12:23

    @tobor

    Désolé pour ma réponse tardive.

    Le fait qu’il y ait des collectifs de soutien à l’agriculture paysanne qui s’opposent aux politiques de l’UE tout en acceptant leurs subsides n’invalide pas mon affirmation. Car je parlais des antifas et uniquement des antifas, qui ne sont d’ailleurs pas, pour la plupart, issus de mileux modestes. Sauf à considérer qu’il y a des antifas parmi les agriculteurs, ce dont je doute fortement, je dis et je maintiens (jusqu’à preuve du contraire, bien sûr, car je ne suis pas dogmatique smiley qu’il n’y a pas d’antifas qui s’opposent à l’Union Européenne en tant que telle et en tant que cause principale de notre aliénation, c’est-à-dire en tant qu’exécutant non-démocratique des multinationales.

    La réalité est complexe, je ne dis pas le contraire. En revanche, concernant les antifas, on constate qu’il y a, malgré leur (possible) diversité, une étrange convergence d’opinion sur des sujets sociétaux qui servent à occulter, comme par hasard, les problèmes de fond. Dire, par exemple, qu’on est contre le capitalisme ne veut absolument rien dire si on ne voit pas ce qui lui confère une « légitimité » politique, et si on ne voit pas sa nature de pieuvre mondialiste faisant fi des peuples et des lois. Donc je me permets d’insister, et pour reprendre tes mots : toute structure qui n’affiche pas son hostilité envers l’UE, la finance mondiale et la presse officielle en est, de facto, complice. Soit elle l’est de façon consciente et délibérée (collabo), ce que je ne crois pas, soit elle l’est de façon inconsciente et involontaire (idiots utiles), ce que je crois plus volontiers. En tout cas, elle fait le jeu du « diviser pour mieux régner », et prospère tant que les dominés qui se divisent sur des questions secondaires n’en sont pas conscients. Bref, les antifas font le jeu du pouvoir, c’est ce que je m’efforce de démontrer depuis le début. C’est flagrant, notamment aux Etats-Unis, où les antifas locaux soutenaient la sorcière Clinton. Et je ne parle même pas de géopolitique, où les antifas sont complètement largués et où ils font le jeu du pouvoir, au moins par leur passivité. Le symbole qui me semble décrire le mieux les antifas c’est le mouvement contre le port d’arme aux Etats-Unis alors qu’ils devraient manifester contre les guerres et contre le lobby militaro-industriel.



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    Charly83 13 avril 2018 20:38

    @tobor

    Mille excuses pour mon comportement agressif. Avec le recul, je m’aperçois que vous avez raison. Si je ne l’ai pas tout de suite perçu comme tel, c’est parce qu’il n’y avait rien de personnel là-dedans, mais juste l’expression d’une colère. Et étant moi-même très peu susceptible, je ne mesure pas toujours très bien l’effet que peuvent produire mes paroles.

    En revanche, en ce qui concerne mon soi-disant dogmatisme, je ne suis pas d’accord. Ce que j’affirme est le fruit d’une constatation empirique. La preuve que ce n’est pas un dogme c’est que je reste ouvert à la possibillité que cette affirmation soit réfutée et infirmée par des faits. Et je ne désespère pas qu’il y ait de véritables antifascistes, qui soient réellement antifascistes et non pas des idiots utiles d’un système doucement fascisant qui est en marche. Et la violence est contraire aux principes fondamentaux de l’anarchisme. C’est une perversion de l’anarchisme : si on compare ça avec l’enseignement de Jésus, c’est comme adopter la position d’un Judas qui pensait que Jésus devait renverser le pouvoir romain.

    Si j’analyse la raison qui m’a fait bondir quand je vous ai lu, je m’aperçois que c’est la référence à Orwell pour décrire le comportement non conformiste technologiquement parlant des antifas simplement parce qu’ils sont dans l’action directe (et que, entre parenthèses, ils ne crachent pas sur internet mais au contraire ils y sévissent également) alors qu’ils sont la quintessence de l’orwellisation de notre société. Je ne me rappelle plus qui avait prédit que les futurs fascistes se diront antifascistes. C’était prophétique…

    En ce qui concerne le fait de se revendiquer comme anarchiste, comme tu le dis toi-même c’est la face visible de l’ « anarchisme » entièrement récupérée par les antifas. Les antifas sont à l’anarchisme ce que les inquisiteurs sont à l’enseignement de Jésus. Je n’imagine pas un Noam Chomsky, fervent défenseur de la liberté d’expression, soutenir les antifas. Qu’il ait existé un anarchisme violent et terroriste n’y change rien. Le fait de classer, par exemple, Etienne Chouard, un type adorable et profondément humaniste, comme facho, selon moi ça révèle l’arnaque intellectuelle de l’antifascisme. Pour résumer ma pensée, j’ai envie d’employer un oxymore : l’antifascisme est profondément superficiel en ce sens qu’il combat les symptômes (la souffrance qui s’exprime de manière erronée sous forme de racisme et sous forme de rejet de ce qui est différent) sans jamais s’attaquer aux causes, qui sont économiques, politiques et sociales, et non sociétales. En cela l’antifascisme se donne l’illusion d’être subversif et révolutionnaire alors qu’il sert, en réalité, les desseins globaux du pouvoir, desseins qu’il ne soupçonne pas… Mais peut-être qu’ils en sont conscients mais sont favorables à une dictature de la « vertu »…au nom de la lutte contre le fascisme. Bref, un fascisme combattant un autre fascisme est quand même un fascisme.



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    Charly83 13 avril 2018 18:31

    Bravo pour le texte de la vidéo, je ne retirerais ni n’ajouterais pas un seul mot, c’est parfait. Et j’ai beaucoup ri, moi aussi, en lisant le nom de Michel Drac. En revanche je trouve douteux, ou pour le moins ambigü, d’entendre des propos si justes et si vrais dans la bouche d’Hitler...



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    Charly83 6 avril 2018 13:31

    @tobor

    Je m’excuse d’avoir mal compris votre position. Mais avouez que, bien que tentant d’expliquer un fait, vous avez une attitude ambigüe : on croirait presque que vous les défendez. Ce qui me conforte dans cette impression c’est que vous vous cantonnez dans une position minimaliste, sans vous mouiller. On ne sait pas quelle est votre position. Vous auriez pu, par exemple, réagir aux arguments que j’ai fournis.

    Ceci étant dit, je ne pense pas que la majorité des gens lambda les voient comme des anarchistes. Si certains peuvent être induits en erreur, c’est parce que les antifas utilisent largement les symboles anarchistes et qu’ils se présentent volontiers comme tels, en tout cas certains d’entre eux, d’où la confusion. Je ne crois pas que la plupart des gens soient assez stupides pour penser que le fait d’empêcher ceux qui ne pensent pas comme eux de s’exprimer soit un idéal anarchiste. Et le côté non-conformiste par rapport à la doxa technologique, comme vous l’appelez, à mon avis ça ne suffit pas non plus pour être perçu par les autres comme anarchiste.

    Enfin, dernier point, je ne sais pas où vous avez vu de l’agressivité dans mes propos. Sans doute parce que, quelque part, vous vous êtes senti visé ? J’étais virulent envers les antifas, pas envers vous. Dogmatique ? Peut-être. A vous de me le démontrer. Je vous serais reconnaissant de nous éclairer sur les différentes mouvances antifa. Ensuite nous pourrons examiner, sans s’énerver, s’il y en a une parmi elles qui échappe aux critiques que je leur ai adressées.



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    Charly83 5 avril 2018 11:06

    @Charly83
    J’ajoute qu’ils sont - je persiste et je signe - profondément fascistes en ce sens qu’ils font, en bons partisans du politiquement correct, la chasse aux sorcières (les dissidents, les anti-UE, les mal-pensants) qu’ils englobent sans discrimination dans la catégorie "fascistes" alors que ce sont eux les véritables fascistes.



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    Charly83 5 avril 2018 10:58

    @tobor
    Merci de dévoiler l’absolue faiblesse, l’inconsistance de votre position. Mais je ne suis pas surpris. Comment, en effet, présenter ces individus comme étant anarchistes ??? Kropotkine doit se retourner dans sa tombe... Pas de point de vue personnel ? Dites plutôt que devant l’évidence de la stupidité de vos arguments, vous vous rétractez piteusement. Je ne simplifie absolument pas, mais je sens que mes arguments vous ont, malgré tout, réveillé de votre sommeil dogmatique, mais vous n’êtes pas encore prêts à l’admettre... Les antifas sont bel et bien des chiens de garde du système, ne vous en déplaise. Sinon, prouvez-moi qu’ils sont contre la dictature bureaucratique de l’Union Européenne, prouvez-moi qu’ils sont contre l’oligarchie financière qui régente nos vies, qu’ils sont contre les médias mensonges. S’il vous reste encore une once de bonne foi et de bon sens, vous admettrez que j’ai raison.



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    Charly83 3 avril 2018 07:54

    @tobor
    Si on suit votre raisonnement, les mafieux et autres bandits n’aiment pas non plus être filmés donc ce sont des anarchistes. Faut pas tordre le réel à ce point.

    Les antifas sont à fond dans la doxa : ils ne remettent absolument pas en question le système, au contraire ils le soutiennent, et leurs combats sont des diversions pour détourner l’attention des choses réellement importantes : le pouvoir des banques et de l’oligarchie, le libéralisme sauvage, la dictature de Bruxelles. Ils préfigurent le fascisme en marche, dans une version pour le moment officieuse qui prend des allures révolutionnaires alors qu’elle est en réalité, et jusque dans les méthodes employées, tout ce qu’il y a de plus réactionnaire. Les antifas sont la version 2.0 du fascisme. C’est là qu’est la véritable inversion de type orwellien. Ils ne s’attaquent jamais aux puissants, ils ne s’attaquent jamais à ceux qui tirent les ficelles. Bizarre, non ? Ils n’iront pas emmerder les journalistes mainstream qui nous abreuvent de mensonges. Ils n’iront pas emmerder les députés, qui ne sont que des larbins du système financier et de Bruxelles. Mais aller emmerder des retraités en trouvant des prétextes bidon, ça ils le font. Ils sont les chiens de garde du pouvoir. D’ailleurs, le pouvoir est très complaisant avec eux, pour ne pas dire plus... Bizarre, non ? Etre du côté du pouvoir bourgeois et se dire anarchiste, c’est une absurdité totale.



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    Charly83 2 avril 2018 10:52

    Qu’on arrête de les appeler anarchistes ! Ces abrutis sont à l’anarchisme ce que le New Age est à la spiritualité : une imposture, une tartufferie, une manipulation à laquelle ils participent sans le savoir ; pire que ça puisqu’ils sont l’exact contraire de l’anarchisme car, comme les fascistes, ils sont les chiens de garde du pouvoir.



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    Charly83 27 mars 2018 10:31

    @llsalv

    J’ai l’impression que vous n’avez pas regardé la vidéo. La critique que vous adressez aux philosophes jargonnants et enfermés dans leur monde conceptuel, elle est présente dans la vidéo. Vous avez une démarche qui n’est pas très honnête intellectuellement, à savoir que vous réduisez d’abord la philosophie à une annexe de la science pour ensuite la discréditer : qui a dit que la philosophie devait se cantonner à la vulgarisation scientifique ? Mais admettons que la philosophie se réduise à l’épistémologie. Dans ce cas, même si son champ d’action est réduit et même si c’est une activité qui n’est pas réservée aux seuls philosophes mais une activité à laquelle peuvent s’adonner les scientifiques eux-mêmes, cela veut dire qu’elle existe. Ou alors on fait comme monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir en faisant de l’épistémologie sans le savoir. Cette position philosophique qui s’ignore me fait penser à la supposée fin de l’histoire…

    Et que faites-vous de la philosophie politique ? La science nous dit-elle ce que nous devons faire ? Rend-elle toute réflexion éthique obsolète ? Un scientifique peut connaître la physique de l’atome et les risques encourus par l’usage de l’énergie nucléaire. Mais est-ce à lui de décider de la construction de centrales nucléaires ?

    Je suis d’accord avec vous sur le fait que la philosophie a tendance à s’enfermer dans l’érudition et qu’elle n’est souvent, malheureusement, qu’un jeu de l’esprit pour intellos qui se vouent à cette discipline en jouant avec les concepts comme on jouerait aux échecs, en étant déconnectés du réel. Je le déplore, mais je ne vais pas pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain. En tant que réflexion et en tant que recherche de la vérité, la philosophie n’est pas morte. Elle est morte en tant que système délivrant des connaissances scientifiques, mais elle n’est certainement pas morte dans sa fonction socratique – ce que j’appelle l’hygiène de la pensée – qui consiste à dénoncer les dogmatismes, les préjugés, les sophismes et les paralogismes, à mettre au jour les fondements implicites de nos opinions et de nos idées, bref à faire un usage sain de sa raison. Si vous rejetez l’usage critique de la raison qui est, que vous le vouliez ou non, philosophique, vous tombez dans le scientisme et la technocratie, et alors le totalitarisme n’est plus très loin.



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    Charly83 27 décembre 2017 10:20

    @alanhorus
    Je n’ai rien compris. Il ne s’agit ici pas d’un article mais d’une vidéo. Peut-être que tu t’es trompé d’article ?



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    Charly83 27 décembre 2017 10:13

    Excellente vidéo. La distinction entre socialisme et gauche est une notion relativement nouvelle, il est donc important de la divulguer. Et c’est toujours un plaisir d’écouter Michel Drac...



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    Charly83 26 décembre 2017 12:24

    @sls0 Merci d’avoir si bien formulé ce que je ressens depuis un certain temps. J’ajouterais que quand les journalistes occidentaux mainstream leur posent une question, la réponse appuyée sur des faits fait apparaître la question comme complètement décalée, sinon carrément suicidaire pour l’intervieweur car donnant une magnifique occasion à Poutine, ou à Lavrov, de réfuter la thèse opposée. En croyant désarçonner Poutine, le questionneur, qui n’est pas habitué à entendre un autre son de cloche que celui de la doxa occidentale, et qui est habitué à évacuer les faits qui ne cadrent pas avec cette doxa, se retrouve obligé de subir un discours rationnel qui s’applique au réel et non pas à une narrative. D’où, souvent, un regard perplexe chez le journaliste, quelquefois même un regard dans le vide, comme si on l’avait débranché, comme si ce soudain passage dans le monde réel lui avait déconnecté les neurones. Malheureusement, ce débranchement de la matrice idéologique, cet état de grâce, ne dure que le temps de l’interview.



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    Charly83 19 décembre 2017 11:02

    Tiens, tiens, la CIA ferait-elle de bonnes actions ??? Quoi qu’il en soit, je suis impressionné par le calme olympien des Russes, ici comme en Syrie...



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    Charly83 20 août 2017 10:29

    @yoananda
    Tu soulèves des questions difficiles. Il faudrait les poser à un maître spirituel. smiley

    Ce que je peux te dire, à mon petit niveau, c’est que l’idée que tu te fais d’un maître spirituel comme étant quelqu’un qui punit est fausse. Un maître peut se montrer très dur avec son disciple, de même qu’un entraîneur peut se montrer dur avec ses joueurs. Mais c’est dans le cadre d’un engagement libre du disciple ou du joueur. Ils sont libres de renoncer à cet engagement s’ils ne souhaitent plus continuer. Oublie l’observateur. Le maître et l’entraîneur ne font qu’indiquer et mettre en oeuvre les moyens d’atteindre le but que le disciple ou le joueur ont librement choisi.

    Le gus n’exerce donc pas un pouvoir au sens où tu l’entends. Le meilleur exemple que je puisse te donner c’est celui du bouddhisme. Dans la tradition, il était très difficile de se faire accepter comme disciple. Le postulant essuyait plusieurs refus et était laissé plusieurs jours devant le monastère jusqu’à ce qu’enfin on lui ouvre la porte. Le cas le plus extrême fut celui d’un patriarche de la lignée du zen chinois, le ch’an, qui voulait que Bodhidharma l’accepte comme disciple. J’ai oublié son nom. Selon la légende, devant tant de refus de la part de Bodhidharma, il se serait coupé un bras pour prouver sa sincérité.

    Dans la littérature et dans le cinéma tu peux puiser d’autres exemples. Quand Luke veut rejoindre ses amis en danger alors que sa formation de jedi n’est pas terminée, Yoda ne s’y oppose pas.

    Si un gus ou une foule vient demander conseil au sage, par exemple, pour savoir s’ils doivent faire une guerre, ou s’il faut mettre telle loi en place... on ne peut pas dire qu’il interfère avec leur libre arbitre non ?

    Tu veux dire qu’il leur impose son choix ? Jamais un maître ne ferait une chose pareille. Je pense qu’il leur indiquerait les choix qui se présentent à eux avec leurs conséquences. Et même s’il cherchait à les convaincre qu’un choix est préférable à un autre, je pense qu’il les laisserait faire leur propre choix. Je pense qu’il insisterait sur les notions d’interdépendance et de compassion : puis-je être heureux si d’autres sont malheureux ?

    Avec l’exercice du pouvoir tel que pratiqué actuellement qui consiste à amasser du pouvoir au détriment des gens, oui, c’est sûr.

    Mais si ce sont des disciples qui demandent conseil pour eux et sur la manière de s’organiser, alors, je pense qu’on peut dire que non, ce n’est pas incompatible, et à priori, (même si c’est utopique), rien n’interdit que ça se fasse à l’échelle de la nation ou même de la planète.

    Je vois où tu veux en venir. Ce que tu as à l‘esprit, c’est un conseil des sages à la manière des sages de Sion dans le film Matrix. Tu remarqueras au passage que Morpheus n’a pas été puni par eux pour sa désobéissance. Si on prend un autre exemple, dans La Guerre des Etoiles, le conseil des Jedi n’est pas détenteur du pouvoir politique, même s’il a une grande influence.

    Vu comme ça, ce n’est pas incompatible. Mais il faut garder à l’esprit deux choses essentielles. La première est qu’une telle société est pour le moment utopique car elle suppose un niveau assez évolué d’évolution spirituelle : n’étant pas basée sur la contrainte politique mais, pour faire court, sur le savoir spirituel, elle nécessite la pleine adhésion de ses membres. Et on en revient à la nécessité d’une évolution des individus (le travail pour se changer soi-même pour changer le monde). La deuxième est qu’une nation, ou une civilisation, très évoluée sur le plan spirituel, doit avoir une technologie égale ou supérieure aux agresseurs potentiels. Et là on en revient à la nécessité de devoir développer les moyens de se défendre, donc d’avoir des hommes politiques prêts à faire des compromis moralement pas très propres, sans quoi la société « idéale » (je préfère dire spirituellement très évoluée) ne pourra pas advenir car elle sera détruite avant.



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    Charly83 18 août 2017 08:09

    @maQiavel
    Ce sujet est beaucoup plus intéressant qu’il n’y paraît. En effet, on peut se demander comment agirait un sage, je veux dire un maître authentique, s’il était à la tête d’un pays. Il y a une règle d’or de la spiritualité qu’il serait obligé d’enfreindre : la règle qui consiste à ne pas interférer sur le libre-arbitre des personnes, y compris si c’est pour leur bien. Je suis bien obligé d’admettre que cette « loi spirituelle » est incompatible avec l’exercice du pouvoir. Finalement, c’est toi qui as raison sur ce point. Je comprends mieux, à présent, ce que tu entendais par « il faut choisir ».



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    Charly83 18 août 2017 07:48

    @yoananda

    Tu fais bien d’apporter ces précisions. Je n’avais pas voulu trop développer ce point car le sens de mon propos était qu’il n’y a pas, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, d’incompatibilité entre l’action et la spiritualité. Ce sur quoi il me semblait important d’insister, c’est qu’un maître authentique peut indiquer un chemin, mais il ne forcera jamais à emprunter ce chemin. Il y a des tas de raisons karmiques qui font qu’un disciple peut être amené à emprunter une voie mondaine et à se détourner temporairement d’une voie plus abrupte, et il est inutile de vouloir accélérer la maturation d’un disciple, de même qu’il est inutile de vouloir accélérer la maturation d’un fruit. Donc ce que tu appelles « chipoter » ne l’est pas en réalité, le tout est de s’entendre sur le sens du mot « demander » : un maître authentique (je ne parle pas des faux gourous) te conseille, te conseille vivement, te conseille fortement de suivre telle voie si tu veux obtenir tel résultat, mais ce conseil n’a pas valeur de contrainte.

    Cela étant dit, je suis bien conscient, et maQiavel a raison d’insister là-dessus, que l’action politique est quelque chose de très spécifique. Les notions de bien et de mal y sont complexes, et on est amené à faire des choix qui ne sont ni complètement bons ni complètement mauvais. C’est pourquoi, comme tu l’as dit, on peut très bien imaginer que pour un disciple trop dogmatique, la pratique du pouvoir politique puisse être un bon moyen d’apprendre la complexité du réel et le caractère relatif des notions de bien et de mal.



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    Charly83 17 août 2017 16:35

    @maQiavel
    Pour le point numéro trois, tu devrais me remercier de l’avoir formulé de manière explicite. smiley

    En ce qui concerne les maîtres spirituels et les hommes d’Etat, il n’y a pas à choisir. Je ne vois pas où tu vois que les deux positions sont inconciliables : à l’échelle des individus, on peut très bien pratiquer la méditation et faire le bien autour de soi, et aussi avoir une action politique et citoyenne. Aucun maître spirituel authentique ne te demandera de renoncer à toute activité politique. Il n’a jamais été question de dire qu’il fallait attendre de manière stoïque une évolution des consciences, encore moins une révolution des consciences étant donné que ce genre de choses est un long processus et ne peut pas se faire d’un coup. Il s’agit simplement de dire que si on ne fait pas l’effort de combattre en soi l’égoïsme, la cupidité, l’agressivité, la jalousie, la haine, etc, il est illusoire de penser qu’une organisation sociale, quelle qu’elle soit et si parfaite soit-elle en théorie, puisse garantir un monde de paix, de fraternité, d’amour et d’harmonie.

    Alors, certes, le monde tel qu’il est actuellement est dangereux, et je ne suis nullement partisan d’un pacifisme radical. Ce serait aussi stupide que de vouloir caresser un tigre affamé, ou de vouloir que des moutons soient amis avec des loups. La spiritualité n’est pas la caricature "peace and love" qui a pu en être faite, et elle ne consiste pas nécessairement à se retirer du monde, loin de là. Les Jedi ne sont-ils pas forts ? smiley



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    Charly83 17 août 2017 08:13

    @maQiavel

    Cette impression agréable que tu as provient peut-être du fait qu’il n’y a pas de réel désaccord entre nous sur ce sujet. J En effet, je l’avoue moi-même à la fin de mon dernier message, le problème de la force ne peut être évacué : les fameux mots de Pascal « la justice sans la force… » sont toujours d’actualité, et les relations entre les nations ne dérogent pas à cette règle.

    Je vais faire un effort pour trouver un point de désaccord.))) Le voici. Tu dis que, en gros, il y a deux options :

    1. S’adapter à elle en se préparant en conséquence.

    2. La refuser et proposer la construction d’une nouvelle réalité.

    Je me méfie comme de la peste des alternatives binaires : « c’est blanc ou c’est noir », « vous êtes avec nous ou contre nous », « il faut soit licencier soit accepter une baisse des bénéfices », etc, etc. Je propose donc une troisième alternative :

    3. L’accepter (ce qui inclut donc l’option1) et proposer la construction d’une autre réalité.

    Tu comprends bien que, à mes yeux, proposer la construction d’une autre réalité ne veut pas dire nier la réalité présente. Et c’est précisément parce que j’accepte le réel que j’accepte à l’avance les nécessaires imperfections de cette « autre réalité ». Je mets volontairement ces mots entre guillemets car il ne s’agit pas d’une autre réalité mais de la même réalité, que l’on modifie, sur laquelle on agit, et qui ne cesse donc pas pour cela d’être la nôtre. Autrement dit, pas de révolution car cela ne ferait que substituer une réalité imparfaite à une autre réalité imparfaite. Après, on est libre de penser que, la nature humaine étant ce qu’elle est, il est vain de vouloir changer les choses. Mais alors on retombe dans le naturalisme qu’on dénonçait.

    Donc, le désaccord n’est pas dans le fait d’accepter ou pas la réalité, il est dans la chronologie des tâches à accomplir. Si on attend d’être prêt, c’est-à-dire concrètement si on attend d’avoir un équilibre des forces sur la planète, alors on risque de ne jamais rien faire, pour la bonne et simple raison qu’une telle situation est trop contingente, difficile à atteindre et précaire. Ce que je veux dire c’est qu’il faut mener les deux tâches en même temps, ne serait-ce que pour que l’idée d’une concorde entre les nations qui ne se réduise pas à un équilibre des forces mais soit basée sur la justice, que cette idée fasse son chemin au moins dans les esprits avant de se concrétiser dans les faits.

    Mais si tu veux savoir le fond de ma pensée, je partage l’avis des maîtres spirituels lorsqu’ils disent que le moyen le plus efficace de vivre dans un monde meilleur, c’est de faire un travail sur soi-même, pour que les relations humaines s’améliorent à petite échelle, c’est-à-dire à l’échelle de mon entourage et de mes contacts quotidiens avec les gens que je croise, et que par contagion la paix et la bienveillance se répandent de plus en plus.



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    Charly83 16 août 2017 20:02

    @maQiavel Merci pour ta réponse détaillée et argumentée. Je comprends que, en bon lecteur de Machiavel, tu te bornes à analyser les modalités des rapports entre Etats sous l’angle de la force puisque c’est, malheureusement, dans cette réalité que nous vivons, et qu’il faut tenir compte de cette réalité sous peine de se faire asservir voire détruire. Etre pragmatique est une question de survie, je ne le conteste pas.

    Ce qu’il y a de gênant, en revanche, c’est que tu dises que l’agression est une norme, qu’elle est normale au sens de courante. Je ne dis pas que le fait que tu la considères comme normale (au sens de courante) ça veut dire que tu la considères aussi comme légitime. Il y a néanmoins une forme de banalisation de l’agression, celle-ci s’apparentant à un phénomène naturel : on se protège des ennemis potentiels comme on se protégeait jadis des animaux sauvages. Autrement dit, et je reviens à mon exemple de l’agression dans la rue, ce qui est condamnable dans une société donnée deviendrait un comportement « normal » quand il s’agit de relations entre nations.

    Je ne peux me résigner à un tel fatalisme. Il faudrait une instance internationale qui définisse ce qui légal et ce qui est illégal, qui soit véritablement indépendante, ce qui n’est pas le cas actuellement, et qui dispose d’un réel pouvoir. Ce n’est pas simple, j’en suis conscient, car là encore se pose le problème de la force et donc du pouvoir de coercition nécessaire au respect du droit international.



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    Charly83 16 août 2017 11:38

    @maQiavel Très intéressant, ton post, c’est un plaisir. Une remarque, cependant. Il me semble qu’en mettant dos à dos les deux positions irréductibles qui s’affrontent en campant sur leurs positions de manière dogmatique (et là-dessus tu as raison) il y a le risque d’oublier ou de minimiser la réalité : les deux parties ont tort de par leur attitude rigide et leurs mensonges par omission, donc dans la réalité également les torts sont partagés.

    Ce glissement de sens conduit à ne pas faire de gradation entre les erreurs et les fautes de chaque camp, en tenant pour acquis de manière implicite que puisque les torts sont partagés dans le discours, cela veut dire qu’ils sont partagés, aussi, et de manière égale, dans la réalité. Pourtant ce n’est pas le cas. Il y a un pays qui fait des erreurs, le Vénézuela, et un pays qui fout la merde, les USA. On a tellement l’habitude que les USA s’ingèrent et foutent la merde dans d’autres pays qu’on a tendance à oublier que ce n’est pas normal : on a intériorisé l’impérialisme et le capitalisme rapace comme étant des lois naturelles. C’est ainsi, la loi du plus fort gouverne le monde. Pour employer une image, c’est comme si celui qui se faisait agresser avait le tort de ne pas avoir appris à se défendre. C’est bien ce que tu dis, si on transpose ça du combat économique au combat de rue : il aurait dû se construire un corps capable de résister à cette agression et aux agressions qui lui seront livrées dans le futur. smiley Coupable de négligence, de naïveté, d’incompétence, d’un côté. Coupable d’agression de l’autre. Ce n’est pas du manichéisme, c’est du factuel.