Alala, gazatouslesétages :
peut-on devenir adultes et cesser d’opposer des notions que notre civilisation a bêtement mis en conflit ?
Par exemple, moi aussi, je suis conscient que les hommes, pour échapper à la férocité des Lions, ne leur ont pas demander la permission de loger discrètement sur leur territoire.
Les hommes ont du innover, et utiliser des techniques (ce qu’on appelle aujourd’hui, la technologie), pour améliorer son sort et se libérer du conditionnement naturel. L’homme n’est pas fait pour subir les déterminismes naturel.
Cependant, la culture, en tous cas occidentale, s’est fourvoyé en idéalisant, en divinisant, la technologie. Car cette sorte de mystique positiviste a mutilé, étouffé, la question du développement. Tout se passe comme si le développement, c’était inéluctablement la superposition des "innovations" successives de l’industrie.
Il est temps de revenir à un développement réfléchit, où la technologie ne se développe pas au gré des intérêts industriels et des forces du marché. Il est temps d’enquêter massivement, et ouvertement, et de communquer largement, sur les effets dévastateurs des cocktails chimiques qu’on ingère et qu’on fait bouffer à tout l’éco-système.
Cela ne veut pas dire revenir à l’âge de pierre. Ca veut dire se poser les questions non plus en termes de rentabilité industrielle, mais de rentabilité globale et à long terme, pour la société entière : combien coûtent les maladies provoquées par l’agriculture pétro-chimique ? combien coûte l’érosion des sols ? combien coûte leur appauvrissement ? etc.
Les anciens avaient des techniques et des savoirs faire pertinents, mais ils ne savaient pas autant de choses que nous, et ils n’avaient pas accès aux robots.
Il faut combiner cet esprit de la permaculture, qui est une évidence (économiser, mettre les éléments en synergie, rendre les déchets productifs... je rappelle que la permaculture, et même la polyculture, ont une rentabilité kg/m2, nettement supérieure à l’agriculture intensive, sans parler du rendement par rapport au prix des intrants : là où elle coûte cher, c’est que la permaculture offre beaucoup d’emplois : on a vu pire comme défaut), il faut combner la permaculture donc, avec la robotique. Tous les robots dont o dispose et qu’on peut inventer en investissant dans le développement de cette technologie, peuvent contribuer à rendre le travail beaucoup moins pénible. On a déjà, par exemple, des robots planteurs très efficaces.
Pour ce qui est de ton questionnement au niveau du blé : il ouvre un autre débat, celui de l’alimentation. Chacun mange comme il veut, et la culture pose une inertie fondamentale sur nos moeurs, mais réfléchit à cela : une graine, c’est quoi ?
une graine c’est un truc que la plante créé pour se reproduire, mais sous forme de bunker, un truc qui n’est pas fait pour être mangé, qui est hyper résistant et rempli de toxines et d’inhibiteurs en tous genres. Les graines crues mangées telles qu’elles sont toxiques (ou indigestes au mieux). Pourquoi mange-t-on massivement des graines ? Parce que justement les graines, c’est hyper résistant, donc ça se conserve super bien ! c’est pour cela que les diverses civilisations ont utilisé la graine très tôt, et massivement dès la sédentarisation, et autant parce qu’il était facile d’en obtenir en abondance, et d’autant plus avec une sélection appropriée.
Pour pouvoir manger les graines, qui sont indigestes, l’homme a compris dès le départ qu’il fallait les cuir. C’est pour cela qu’on mange du pain. En cuisant les graines, on détruit ce qui les rend indigestes : astucieux !
Mais gros problèmes : la cuisson, qui plus est à haute température, d’une part produit énormément de molécules toxiques (bien que digestes pour la majorité des gens habitués à manger ainsi), mais en plus, détruit énormément de nutriments et de vitamines. Le rendement d’une telle astuce n’est donc pas terrible.
La solution moderne et technologique, scientifique à proprement parler : faire germer les graines ne produit pas molécules toxiques, et transforme la graine en mini-plantule comestible, bourrée de nutriments, d’enzymes, et de vitamines.
Et il est même possible de confectionner des "croustillants" ou craquottes, pour remplacer le pain, à base de graines germées. En faisant germer du sarrasin et des lentilles par exemple, puis en étalant les graines germées légèrement écrasées ensemble au fond d’une plaque, four à 80°C ouvert pour laisser échapper l’humidité et baisser la température, ou idéalement avec un déshydrateur, on obtient de succulentes craqottes dont la concentration en nutriments est de l’ordre de 10 fois supérieure à celle d’un pain.
Moralité : division par 10 de la surface nécessaire pour cultiver le blé, d’autant qu’en ce qui concerne le blé, on obtient en le faisant germer de l’herbe de blé, hyper riche et hyper nutritive, pour un rendement du même ordre au niveau nutriments, que les graines germées : et toutes ces germinations ne demandent qu’un bocal, une gaze, un élastique, et de l’eau (pour l’herbe de blé, juste un bac troué et un brumisateur manuel ou électrique, et de la lumière (naturelle si possible).
Moi la science, je l’opposerai plus au conservatisme qu’à la nature, puisque tout ce qu’on apprend en science provient de la nature. D’ailleurs en robotique on ne combat pas la nature, on tente (plus ou moins vainement) de l’imiter, car elle est littéralement prodigieuse : soyons curieux, pas cyniques.