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maQiavel maQiavel 10 décembre 2024 12:52

@herve_hum

« Sur ce point, je suis d’accord, je me contredis moi même ! en effet, toute forme de communauté, y compris une coalition repose sur des règles communes, mais pas forcément sur l’équilibre, car cela implique un rapport de force équilibré, ce qui n’est pas toujours le cas. »

 

Une coalition repose forcément sur un rapport de force équilibré, sinon ce n’est plus une coalition mais un empire avec une force suzeraine au centre entourée de vassaux qui n’ont pas d’autres choix que de se soumettre et de la suivre. Et c’est justement en réaction aux empires de ce genre que les coalitions émergent.

 

« Pour votre exemple, ne pas confondre la guerre militaire de domination qui est toujours de nature économique et la vendetta. Cette dernière est l’exception, pas la règle. »

 

Votre distinction ne tient pas : une guerre de domination peut être une vendetta et une vendetta peut être une guerre de domination.

Pour le reste, comprenons nous bien : je ne dis pas que les guerres n’ont pas d’aspects économiques ou que ces aspects constituent l’exception, ou une sorte de détail. Je conteste ceci : « le militaire sert l’économie et JAMAIS l’inverse ». Je conteste par extension l’idée que le politique sert l’économie et jamais l’inverse. Je dis que c’est plus compliqué que ça et que l’histoire regorge d’exemples pour lesquels c’est l’économie qui sert le politique et le militaire.

Vous dites par exemple « les dirigeants des USA avec le dollar qui agit comme une forme d’impôt sur l’économie mondiale et combien ils ont défendu cet avantage et menacé quiconque voulaient s’en affranchir. »

Eh bien moi, en inversant les perspectives, je peux vous répondre que le privilège du dollar est avant tout une arme politique qui donne une compétence universelle aux autorités judiciaires américaines (et donc un pouvoir politique exorbitant sur le monde) et que les gains de seigneurage que cette monnaie confère sont un des moyens d’y parvenir. Et si les dirigeants US défendent ces gains et menacent quiconque voulant s’en affranchir, c’est pour conserver cette arme politique.

Vous dites que c’est TOUJOURS l’économique qui motive la guerre. Moi vous répond, encore en inversant les perspectives, que le politique PEUT motiver la guerre et l’économique devenir un moyen pour y parvenir. Vous dites que la domination se caractérise TOUJOURS par la capacité à prélever l’impôt et moi je vous réponds que le prélèvement de l’impôt est l’un des moyens de la domination politique.

Et je précise que j’inverse la perspective en étant moins absolutiste que vous : je ne conteste pas l’idée que c’est que le militaire et le politique puissent servir l’économie, ce que je conteste c’est que ce ne soit JAMAIS l’inverse.

Et au fond, ce que je conteste, c’est l’idée que la relation économique d’exploitation précède TOUJOURS la relation politique de domination, comme si le politique n’était qu’une dérive de l’économique, perception très commune aux marxistes orthodoxes que Clastres a brillamment contredits. Parfois c’est l’inverse, et ces cas sont suffisamment nombreux pour ne pas être considérés comme des exceptions (peut-être même sont-ils majoritaires).

Pour revenir sur la guerre du Péloponnèse, je conteste l’idée que la cause profonde soit d’ordre économique. Est-ce qu’il y’avait des motivations économiques à cette guerre ? Bien sûr (particulièrement du côté d’Athènes, pas celui de Spartes) mais la cause profonde, c’est la domination politique de la Grèce.




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