Le soit-disant mérite de Michéa, pour résumer, c’est d’avoir vu que le "bon" libéralisme" est indissociable du "mauvais" libéralisme (il a une bonne centaine d’année de retard sur d’autres, pardonnez-le). Si vous ne savez pas cela, informez-vous. Quoique je doute sérieusement que vous pussiez y voir vraiment plus clair à la fin. Sinon, passez votre chemin.
L’auteur s’exprime avec clarté et aisance, la forme est bonne. Il est de bonne foi et essaye d’être critique (bon point), mais avec Jean-Claude Michéa comme compagnon, il ne peut malheureusement être que dans les choux complet. Michéa se contente de décrire l’écume de la surface des choses, dans ce cas là rien de surprenant à ce qu’il (Michéa) nous sorte vers la fin qu’en fait, ce qu’il nous faut c’est plus "d’entraide et d’altruisme". Que ça sent bon la coquille creuse ! On finit par surfer sur des concepts complètement déracinées de leur cause historique réelle, de la pseudo-philosophie saupoudrée d’histoire...
Les prémisses sont totalement biaisées. Ça se répercute sur tout le reste ensuite... On part de l’idée que les libéraux prennent l’homme pour ce qu’il est, et non ce qu’il devrait être. C’est du Hobbes, l’homme est mauvais par nature. C’est sensé être un fait objectif... qui ne l’est pas du tout (entre parenthèse, cette question de la nature de l’homme, à savoir s’il est bon par nature ou mauvais, est résolue depuis plusieurs millénaires déjà... et que seul le bon sens suffit pour répondre). En effet, ce n’est pas parce que le mouvement de l’histoire a fait qu’une tendance à commettre des actes répréhensibles se soit généralisé au fil des siècles, qu’il faut y voir là la nature profonde de l’homme...
Penser cela c’est surfer sur l’écume de la surface des choses...
Il suffit de penser à un petit d’homme (un enfant), est-il bon ou mauvais par nature...
Pour le concept central de Michéa, "l’empire du moindre mal", c’est une expression malheureuse, même sous sa forme ironique. De la merde en somme.
Le livre est à classer en rouge, car il va vous faire saigner des yeux...