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Accueil du site > Actualités > Economie > Alain Cotta : sortir de l’euro ou mourir à petit feu

Alain Cotta : sortir de l’euro ou mourir à petit feu

Diplômé d’HEC, docteur en sciences économiques depuis 1958, Alain Cotta est auteur de nombreux livres sur la théorie du capital et l’évolution de capitalisme depuis 1973. La question de l’Europe économique fait aussi partie de ses préoccupations : il se fait notamment entendre pour son scepticisme concernant le traité de Maastricht (’ Pour l’Europe et contre Maastricht’, 1992) et la monnaie européenne. Il s’intéresse aussi au monde de la corporation, thème sur lequel il écrit deux essais : ’Le Triomphe des corporations’, 1983, et ’Le Corporatisme, stade ultime du capitalisme’, 2008. Soucieux de faire entendre ses idées, Alain Cotta choisit parfois une approche plus ludique de l’économie, c’est par exemple le cas avec avec un essai d’anticipation ’Le Rose ou le noir’, proposant deux théories antagonistes pour dessiner l’année 2050.



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6 réactions à cet article    


  • 5 votes
    ffi 21 décembre 2010 18:04

    Très intéressant.
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    Sur le corporatisme (qu’il évoque en passant) :
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    En fait, en latin, on a universum (univers) "tourné d’un même élan vers", puis "universitas" (université), "qualité de se tourner d’un même élan vers".
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    Au 12ème, université désigne une assemblée (la spécialisation du mot viendra plus tard). L’université désignait aussi les corporations, structures fédérant les ouvriers d’un corps de métiers pour protéger leurs activités professionnelles.
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    J’imagine donc que les corporations faisaient régulièrement leurs universités, pour décider en commun de la marche à suivre dans l’intérêt de chacun. C’était une sorte de gouvernement local du métier. Et le contour de l’action corporative était circonscrit métier en question.
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    Ces moments de réunions et de conférence étaient utiles pour mettre en place des stratégies communes. Comme l’indique l’étymologie, la "conférence" est l’exact contraire de la différence : une conférence aplanit les différences par ce que chacun y partage les mêmes informations (informare = former à l’intérieur).
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    Bref des conférences régulières donnent à leurs participants des pensées conformes et consensuelles (et tel est le but).
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    Autrement dit, là où il y a une assemblé, se crée un microcosme, où les vues convergent et s’uniformisent. C’est le phénomène de la pensée unique.
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    On pourrait ainsi désigner l’Europe sous le vocable d’université Européenne (dans le sens qui est usité pour les universités des partis politiques et syndicats), ce qui crée logiquement une corporation qui suit finalement surtout ses intérêts propres.
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    Sous l’ancien régime, l’autorité (le Roi) était (absolu) sans lien avec aucune corporation. Elle avait donc plein pouvoir pour dissoudre toute corporation qui allait contre le bien commun (les templiers, par exemple).
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    Avec le modèle révolutionnaire, le pouvoir est pensé à la base comme une université politique (l’assemblée nationale) sensée diriger la nation. Or, comme pour toute assemblée régulière, il s’y est créé un microcosme, une pensée conforme, et des réflexes corporatistes, d’où les avantages que les députés ont pu s’octroyer en terme de remboursement de frais, de retraite, d’indemnités, etc...
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    Les diners réguliers (le siècle), les plateaux de télévision, ou encore les sectes initiatiques (maçonnerie), servent chacun d’assemblée régulière où la pensée unique s’épanouit et dont les conséquences sont, sans surprise aucune, des réflexes corporatistes.
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    De fait, même en France, le pouvoir est totalement corporatiste = UMPS.
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    On ne peut empêcher que des gens qui se réunissent régulièrement puissent s’entendre, et converger pour défendre leurs intérêts particuliers, c’est normal et c’est humain.
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    Ce qui n’est pas efficace, c’est que ces groupements d’intérêts aient des positions de pouvoir qui ne soient contrebalancées par aucune autorité indépendante, au contraire, bien souvent, c’est l’autorité qui en émane.
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    L’injustice qu’elles pourraient produire est ainsi sans contrôle possible.
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    C’est la faillite de l’idéologie de Montesquieu de séparation des pouvoirs, car les pouvoirs séparés ne sont jamais qu’un partage du pouvoir, et ceux entre lesquels le pouvoir est partagé s’entendront toujours pour défendre et accroître leurs privilèges collectifs.
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    Bref, l’Europe est la création d’une corporation politique, qui, de par son fonctionnement, finit par gouverner pour sa propre fin, comme toute corporation. C’est le principe de l’assemblée représentative qui est donc intrinsèquement mauvais.
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    Il s’est passé la même chose en URSS, où les apparatchiks ont finit par "démissionner" de leur propre fonction de guides de la révolution pour se servir à satiété dans le pot à confiture.


    • 3 votes
      ChatquiChouine ChatquiChouine 21 décembre 2010 23:17

       Belle démonstration ffi, 

       Mais, au delà du corporatisme Européen, au delà de l’Euro, au delà de la stratégie de vassalisation de l’Europe vis à vis des US, au delà de la désindustrialisation de notre pays au profit de l’Allemagne, au delà de la pression des marchés, au delà de la dette, ce que je retiens surtout de l’intervention d’Alain Cotta, c’est qu’il me semble mettre l’accent sur le principal danger qui menace..

      L’indifférence du citoyen.


    • 3 votes
      ffi 22 décembre 2010 00:52

      Indifférence ? J’ai tiqué à ce moment-là.
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      Il me semble que le citoyen est surtout impuissant. Ce n’est pas la colère qui manque, mais c’est la manière dont elle agit qui n’aboutit pas.
      .
      De fait, peu de gens ont une indépendance économique, la très grande majorité ne veut donc agir librement. D’autre part, la "démocratie" n’est qu’une illusion, puisque c’est celui qui tient le stylo pour signer qui détient l’autorité (référendum 2005). Les tentatives de militer politiquement sur les médias virtuels sont insuffisantes.
      .
      Dans notre monde de l’immédiateté, nous avons perdu patience et endurance. Tous les médias que l’on pourrait vouloir saisir pour frapper le plus efficacement sont déjà organisés pour justifier les décisions du microcosme oligarchique. Aucun des instruments de puissance d’action en politique sont détenus par le peuple. Tout espoir se concentre sur un point : l’élection présidentielle.
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      En fait, je vois beaucoup de points commun entre la montée de la féodalité en l’an 1000 et la situation actuelle. Il a fallu, à l’époque, attendre le XIIème siècle pour que les premières villes en soit affranchies. Les gens ont pu s’en libérer progressivement, parce qu’ils avaient acquis une totale indépendance économique, ce qui les rendaient inattaquables.
      .
      Donc, il faut se préparer à cela : 2 ou 3 siècles de travail coordonné, pour mettre à bas ces oligarchies, prendre petit à petit et localement notre indépendance économique, en dehors du système.
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      Pour cela, il faudra bien cesser tout ce sectarisme idéologique. Les principes politiques abstraits, déracinés de toute réalité n’ont aucun intérêt. Ce qu’il faut c’est se libérer. Il faut donc s’unir dans les localités dans ce but.
      .
      Je ne dis pas nécessairement que la solution ne viendra pas des élections, mais je dis qu’il n’est pas pertinent de tout laisser reposer sur les épaules de politiciens dont le métier consiste avant tout à plaire à des caméras. Il faut s’approprier la politique en proximité, et laisser tomber la télé-politique.


    • 2 votes
      Maldoror Maldoror 21 décembre 2010 22:11

      Un économiste qui parle vrai (USA, bureaucratie européenne etc. ) !


      • 2 votes
        poetiste 22 décembre 2010 01:32

         

        La fatalité veut que l’on prenne toujours les bonnes résolutions trop tard

        Oscar Wilde

        Inconséquence.

        Hé oui ! L’impression est que le Français moyen est déconnecté d’une réalité mondiale et que cette déconnection est entretenue, cultivée.

        Disons que la largesse d’esprit n’est pas à l’ordre du jour, l’imagination non plus et que nous restons dans un attentisme frileux. Le corporatisme est partout du fait de cette vue de l’esprit réduite à ce qui nous entoure directement.

        Le repli individualiste est le dernier refuge avant la catastrophe. Un ressort nous manque, nous exploitons nos dysfonctionnements en mode interne faute de pouvoir prendre une responsabilité internationale dans le cours des choses.

        Notre système de relations sociales et particulièrement les médias sont les anesthésistes du peuple avec force publicités assommantes invitant à une consommation sans limites ainsi que des spectacles de jeux abêtissants.

        Dans la struggle for life des marchés, la France ne fait plus le poids. Le syndrome colonial est devenu un handicap car cette colonisation se retourne contre elle.

        Le Français moyen redemande de la sécurité et se fait écraser par une politique électoraliste sécuritaire. Au lieu de relever le niveau de chacun on crée des lois qui étouffent les plus petits ; on ne leur donne aucune chance : Voir la loi loppsi 2

        Or c’est d’en bas que viennent les révolutions les innovations, les idées nouvelles ; on tue la poule aux œufs d’or. La loi loppsi 2, c’est la curée aux deux sens du terme.

        Où est donc la responsabilisation des personnes, l’invitation à la participation en un tel régime centralisé ?

        De l’avis de beaucoup d’étrangers, la France est devenue un pays de plaignants, de déprimés. Le vote par représentation est un leurre. La solution est dans la participation du quidam à son propre destin mais ceci est prôné par une femme, donc suspect.

        L’individualisme a frappé très fort chez nous ! Ah ! Europe, quand tu nous tiens, on aimerait que tu embrasse moins fort et retrouver une identité qui nous a été subtilisée.

        On ne jure que par la croissance mais les pays en forte croissance auraient pu trouver chez nous une alternative à cette course vers le mur. Avons-nous la capacité de monter ça ? Non ! La loi loppsi 2 vient de nous montrer l’absurdité de notre déprime morale.

        Eliminer les pauvres pour éliminer la pauvreté, c’est à pleurer comme nous sommes devenus pleutres et stupides en haut lieu, aux commandes de la folle machine.

         

         

         

         


        • 1 vote
          kamaju 3 janvier 2011 09:40

          L’Eurore a été créée en dépit du bon sens... ! Tout comme l’euro... !

           

          Cette monnaie ne connaîtrait pas les problèmes actuels si une analyse objective avait été réalisée en amont, lors de la création de l’Europe, savoir :

           

          1- Aucun état membre ne peut afficher un déficit budgétaire ; à défaut, L’EUROPE NE POURRA VOIR LE JOUR.

           

          2- Il aurait fallu "inscrire dans le marbre" cette obligation fondamentale.

          Du fait de ladite obligation, chaque état devait comprendre que seules une gestion rigoureuse et la concurrence fiscale devaient s’imposer ; à chaque état de prélever une part - la plus basse possible - sur leur secteur privé, afin de rester compétitf vis à vis de ses concurrents ; les règles sociales suivent naturellement. 

           

          Au lieu de metre en place, préalablement à toute avancée, ces principes, qui auraient permis d’éviter la crise actuelle de l’euro, nos technocrates et hommes politiques ont conçu une usine à gaz "fédéraliste" ou il s’est avéré possible de faire n’importe quoi, le tout dans le cadre de structures collectivistes dignes de l’ex-URSS .. !

           

          Ces "génis" ont oublié la barrière des LANGUES, ce qui nous interdisait déjà, à l’évidence, d’imiter les Américains.. !

           

          Les conséquences :

           

          - Presque tous les états membres ont emprunté en euro au maximum ; la règle consistait à vivre au dessus de ses moyens... ! sans que personne ne s’en inquiète... ???!

           

          Nous avons vu le résultat ; tous les états faisant partie de l’Europe et utilisant l’euro sont, à l’exception de l’Allemagne, en faillite, compte tenu de leur gestion catastrophique des finances publiques.

          Concernant l’Allemagne, il faut être prudent car des prêts bancaires très importants ont été consentis à certains autres pays Européens.

          Comment ces pays pourront-ils rembourser.... ???

           

          La situation actuelle globale ne peut, à mon sens, être redressée car le mal est trop profond et les décisions absurdes, qui sont en train d’être décidées, vont AGGRAVER le phénomène. 

           

          Aucune mesure de soutien, tous les plans envisagés discutés actuellement par la BCE (fonds de stabilisation en tout genre) sont voués à l’échec car ils reposent sur une fuite en avant des dépenses basées sur la création d’argent VIRTUEL qui n’existe pas... ! pourquoi imiter la FED.... ???

           

          Une dévaluation de l’euro en l’état, ne semble pas possible puisqu’elle s’appliquerait à chaque Pays, sans tenir compte des vertueux et des autres.... ! 

           

          Dès lors, il resterait à organiser au plus vite la sortie de l’euro pour la totalité des états concernés.

           

          Les conséquences :

           

          1- chaque état devra reprendre sa monnaie d’origine, négociera avec ses créanciers, et dévaluera celle-ci massivement, en fonction de l’importance de ses déficits et de sa mauvaise gestion et sera tenu d’imposer au minimum à ses banques des règles strictes qui restent à inventer d’urgence.

           

          2- Chaque Pays qui aura retrouvé sa liberté d’action se trouvera en concurrence directe avec les autres... état de fait sain sur le fond même si le niveau de vie de nombreuses populations sera, au départ, en chute libre.. ! (il faut bien réparer un jour et payer les erreurs de nos irresponsables).

           

          3- Celui qui gérera le mieux ses finances publiques retrouvera peu à peu la croissance en développant, grâce à son SECTEUR PRIVÉ, ses exportations (recherches, créativité, etc...)

           

          4- Le secteur privé retrouvera sa liberté de manœuvre - uniquement si les prélèvements obligatoires sont limités à 30 % de la richesse créée et cela DE MANIÈRE DÉFINITIVE- et pourra à nouveau investir en fonction de la confiance retrouvée.

           

          5- La création de valeurs tangibles permettra de retrouver la croissance, seul critère à considérer pour le bien être et le niveau de vie des populations.

           

          6- Le développement des échanges commerciaux entre les différents pays du monde pourra fonctionner à nouveau, dès l’instant où le secteur privé ne sera plus entravé par des réglementations INUTILES, IMBÉCILES et PARALYSANTES.

           

          A chaque Pays de démontrer qu’il peut être le meilleur ou le plus mauvais... !? seule une économie de marché libre, non entravée, peut mettre fin à tous les errements du passé et aux faillites.... !

           

          Nos gouvernants étant ce qu’ils sont .... ! de nombreux référendums seront éminament souhaitables pour les aider.... à éviter de recommencer les grosses bêtises.. à condition que les résultats soient pris en compte, ce qui n’a pas été le cas concernant l’Europe récemment ..... !?? ( l’on ne peut se moquer de l’avis des peuples longtemps...) !

           

          Les dirigeants de l’Europe ne sont pas obligés de copier les mêmes "crétineries" mises en place par M. BERNANCKE, Président de la FED, qui est en train d’emmener tranquillement le monde entier vers la catastrophe... ! en faisant "tourner au maximum" la planche à billets.... !


          Thierry FOURGEAUD

          Consultant 

          44100 NANTES




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