Astrid Lulling, député européen : "Avec des citoyens aussi bêtes, heureusement que nous n’avons pas de référendum"

Ce dimanche 9 février j’ai voté oui à cette initiative. 

Pour beaucoup de suisses ce vote est un vote contre l’immigration "de masse", pas l’immigration, ni les étrangers. Mais celle qui nous est imposée par l’état pitoyable de l’Union Européenne. 

Et pas seulement pour cela.

Oui, messieurs mesdames les députés européens, nous avons refusé l’entrée dans l’Europe parce que nous sommes attachés viscéralement à notre démocratie semi-directe. 

Oui nous avons signés des accords bilatéraux, qui ont été bénéfiques aux deux parties me semble-t-il. Affirmer que la Suisse est seule bénéficiaire est un mensonge.

 Ceci dit en passant, pour ma part, je n’aurais jamais accepté de signer de tels accords avec une "clause guillotine, menace à peine voilée, qui n’a rien à faire dans un contrat respectueux entre deux parties... 

L’entrée dans l’espace Schengen a été acceptée par les suisses sur des chiffres d’immigration intentionnellement sous-estimés par les autorités fédérales, ayant peur d’une réaction de la population, qui lui aurait perdre les accords déjà signés avec Bruxelles en 1998. Le ver était donc déjà dans le fruit.

De plus lors de cette votation, il avait été assuré au Souverain, conscient de l’exiguïté de son territoire, qu’il pouvait garder un contrôle sur l’immigration par une clause de sauvegarde. 

 Les termes de cet accord ne sont plus respectés depuis de nombreuses années. 

L’activer 10 ans après, pour la Croatie et ces quelques 2 000 permis de travail, est une tromperie de plus de la part du Conseil Fédéral et un aveux d’impuissance. 

Car 80 000 personnes, au lieu des 8000 prévus, à loger chaque année, sur les 40% du territoire qui est habitable (le 60% restant étant les Alpes) c’est intenable à long terme pour un si petit territoire.

L’accélération du bétonnage en Suisse et l’épuisement des infrastructures ces 10 dernières années effraie avec raison la population résidente (étrangers y compris). 

Et il y en a beaucoup eu de tromperies ces dernières années de la part de nos élites politiques. Comme par exemple, celle qui concerne la libéralisation du marché de l’électricité qui avait été refusée par le peuple. Ce refus n’arrangeant ni les entreprises, ni les industriels, ni les banques, ni le Conseil Fédéral, ni l’Europe, il a été oublié.

 Et c’est ainsi que nous voyons, notre président actuel M Burkalter, pro-européen convaincu depuis sa jeunesse, passer un accord sur le marché libéralisé de l’énergie qui "doit servir de test pour la reprise du droit européen". 

Et cela sans évidemment sans consulter la population.

(Horizons et Débats : La libéralisation du marché de l’électricité de l’UE et la Suisse : menaces d’augmentations de prix et d’insécurité de l’approvisionnement. http://ventdefolie.files.wordpress.com/2014/01/www-voltairenet-org-janv2014-accord-dl-ue-approvisionnement-c3a9lectrique.pdf )

Ajouter 1500 éoliennes (allemandes, danoises, suédoises, etc.) de 150-200m de haut ( Eh oui ! Ici nous aurons les plus hautes du monde alors que le territoire est minuscule) qui produiront à peine durant 1500h par année, à cause du manque de vent, fortement subventionnées, érigées dans les derniers espaces libres du pays, pour obéir au quota européen du renouvelable, la spéculation( vente et revente des parcs à des entités étrangères comme simple bien immobilier), la mise en danger de la production hydraulique vraiment écologique, qui n’est plus compétitive ( les pays européens rêvent de pouvoir s’en emparer à terme grâce au libre marché...)

Et tout cela, sous prétexte de protection de l’environnement et de sortie du nucléaire.Vous comprendrez à quelle sauce nous refusons d’être mangé.

Nous détestons être menacé comme le font à longueur de temps les élites européennes. Ni être trompé par nos représentants politiques. 

Nous avons encore la chance de pouvoir le dire, nous le disons.

Il ne s’agit pas d’un vote xénophobe, ni celui d’une fermeture au monde ou d’un repli sur soi, comme nous pouvons le lire dans la presse. 

La Suisse est le pays européen qui a le plus grand pourcentage d’étranger sur son sol proportionnellement à sa population et jusqu’à aujourd’hui il est resté un modèle d’intégration. Vous seriez également surpris de voir le nombre d’étrangers ayant la double nationalité qui ont voté pour cette initiative. Car ce sont les premiers touchés par cette forte immigration européenne, le dumping salarial et la difficulté de trouver un logement, dont les prix ont augmenté de 150% en 10 ans de libre circulation… Ici nous nous battons aussi pour que les frontaliers, et autres migrants soient payés autant que les Suisses. Car le dumping salarial est injuste autant pour étrangers qui travaillent durs que pour les Suisses. La dérégulation du marché du travail européen, voulue par l’élite européenne sous influence de lobbys puissants, et que de nombreuses entreprises installées sur sol suisse sont enchantées de pouvoir utiliser pour faire plus de profits au détriment de tous, est indigne.

Ce vote, contrairement à ce qu’osent clamer ces députés européens ou la classe politique des pays qui nous entourent, est un vote réfléchi et un vote sanction contre les industriels et les patrons, les banques et nos autorités politiques, mais aussi contre cette élite qui siège à Bruxelles. C’est le refus d’une Europe ultra libérale, vassale des Etats -Unis et de l’OTAN, du FMI, qui plonge les populations européennes dans la misère et le désespoir et qui veut absolument imposer le droit européen à la plus vieille démocratie du monde, avec la complicité de son élite politique et financière, déconnectée de la réalité.

Bon sang ! il n’y a pas que l’économie, les marchés financiers et le PIB. Les peuples européens devraient prendre exemple sur nous et se battre pour reprendre en main leur destin et exiger de pouvoir voter sur l’orientation de leur société.

Mais en voyant Hollande faire copain copain avec Obama, en vue de la signature d’un accord de libre-échange transatlantique, comme si de rien n’était après le scandale de la NSA, on se demande si l’Europe est encore capable de défendre ses acquis démocratiques et sociaux face à l’impérialisme des marchés anglo-saxons.

Savez-vous par exemple que dans ces accords les multinationales auront le droit de porter plainte contre un gouvernement qui refuserait, par exemple, l’exploitation du gaz de schiste sur son territoire, de demander des dédommagements faramineux si une loi porte atteinte à ses profits, présents et futurs. En mettant la pression sur un gouvernement, ils pourront faire changer une loi qui ne convient pas leurs affaires et ceci sans que les citoyens et leurs représentants élus aient le droit s’y opposer.

Ce qui se met en place via le parlement européen, c’est un régime totalitaire comme nous n’aurions même pas pu l’imaginer. Une dictature par et pour les multinationales,un marché aux esclaves sans frontière, payés comme en Grèce ou ailleurs, 400 euro par mois. Avec juste le droit de se taire et de se suicider si c’est trop insupportable !!! C’est la même "stratégie du chaos" que celle qui fût appliquée en son temps dans les pays d’Amérique latine.

Cette votation du 9 février contre l’immigration massive est pour nous le peuple suisse la seule possibilité de stopper le déversement de dizaine de milliers d’européens, chassés de leur pays par l’incompétence de leur politiciens et la volonté de commission européenne, sous domination de la finance mondiale. 

Et de dénoncer par la même occasion les accords déjà signés et ceux qu’ils veulent encore signer sans nous demander notre avis. Nous nous attendons à des mesures de rétorsions et les menaces vont encore pleuvoir. Vous verrez alors le vrai visage de cette Europe soi-disant créée pour l’ouverture et le partage, dans le respect des peuples.

Nous sommes devenus malgré nous le miroir insupportable de son échec et avons montré la voie à ceux qui rêvent d’une autre projet européen.

Pourquoi l’Europe à l’époque de sa création n’a-t-elle par pris comme exemple le modèle démocratique de la Suisse en créant une confédération des pays européens ? Posez-vous la question. 

Pardonnez-moi, mesdames Reding et Ludding, et vous tous qui cracher sur notre choix démocratique, mais pour qui vous prenez-vous ? Quelle arrogance et quelle impolitesse vis à vis du peuple suisse ! Plus j’entends les parlementaires européens de votre espèce s’exprimer aussi grossièrement, plus je suis convaincue qu’il faut vous résister jusqu’à la mort.

 Nous ne voulons pas de cette Europe là et de la trahison qu’elle représente, tout simplement. Est-ce si difficile à entendre ?

Comme la majorité de la population européenne ne vous en déplaise, mais qui elle, pour son plus grand malheur, n’a plus le droit de dire quoique ce soit, grâce à de petits potentats comme vous ! 

Je rêve de ce jour où des millions d’européens à la recherche de leur dignité, marcheront sur Bruxelles et le parlement européen pour vous pendre, comme l’a si bien dit ce parlementaire

Bien à vous 

Myrisa