Un haut magistrat italien va dénoncer l’administration Bush et la CIA devant la CPI
Le haut magistrat italien Ferdinando Imposimato explique dans cette interview accordée à l'ancien député européen Giuleto Chiesa pourquoi et comment il va dénoncer l'administration Bush et la CIA devant la Cour pénale international de La Haye : « Ils savaient pour le 11-Septembre »
Lors d’une interview effectuée par le journaliste et ex-député européen Giulietto Chiesa sur PandoraTV.it, le Président honoraire de la Cour de Cassation Ferdinando Imposimato confirme son intention de présenter une plainte devant la Cour pénale internationale de La Haye afin de pouvoir lancer un procès à charge contre les institutions qui ont contribué à la tragédie du 11 septembre 2001.
M. Imposimato avait déjà annoncé ce projet retentissant. Mais pratiquement aucun média ne s’en est fait l’écho jusqu’ici. Il en [a de nouveau] parlé à l’occasion de la conférence de presse [qui a réuni ZERO journalistes et ZERO parlementaires, hormis les 3 qui l’organisaient – NdT] le 3 novembre dernier, en compagnie de l’ex-sénateur US Mike Gravel, celui qui révéla devant le Congrès américain les Pentagon Papers, sorte de Wikileaks des années 60 concernant les secrets de la guerre du Vietnam.
Le magistrat italien a participé, en tant que juge d’instruction, aux procès d’affaires de terrorisme parmi les plus importantes de l’histoire italienne, comme celle de l’affaire Aldo Moro, ou de la tentative d’assassinat contre Jean-Paul II, révélant pour le coup l’interférence diffuse entre le terrorisme en Italie et les services secrets de différents pays, y compris ceux israéliens et russes.
Dans cette interview conduite par Giulietto Chiesa, Imposimato insiste sur l’insuffisance absolue des enquêtes officielles menées jusqu’à aujourd’hui sur les attentats du 11/9, sans aucun respect des règles « standards » communément appliquées lors des « Dual Process » anglo-saxons. Le magistrat évoque le cas de l’effondrement des Tours, au cours duquel ces dernières ce sont littéralement désintégrées en quelques secondes, un phénomène analysé officiellement uniquement par des agences spécialisées liées au gouvernement US, comme le National Institute of Standards & technology (NIST).
« Pour des cas comme celui-là – explique Imposimato – dans n’importe quel pays du monde, d’abord il y a un procès public, contre les responsables », autrement dit le vaste réseau des complices des présumés pirates. « Au cours de ce procès public, il faudrait donner la possibilité aux victimes, aux familles de victimes du 11/9, d’apporter leur contribution, leur savoir, au travers de leurs propres experts. Car d’après les règles du "Dual process of Law", qui ont été définies justement aux États-Unis, un pays de "Common Law", il ne faut pas que ces vérifications soient faites par une seule autorité, celle qui défend l’État, qui est potentiellement responsable de ces faits, mais qu’elles soient menées de façon contradictoire. D’un côté, vous avez l’expert du Ministère public, du prosecutor, et de l’autre vous avez l’expert nommé par les familles de victimes . »
Chiesa demande à Imposimato s’il ne lui semble pas étrange qu’à part le procès de Moussaoui – lequel n’a pas participé aux attentats puisque le 11 septembre 2001 il était en prison – aucun procès n’ait eu lieu concernant cette tragédie. « C’est l’indice d’une volonté de dissimuler les attentats qui ne s’est pas vue ailleurs dans le monde. » s’insurge Imposimato, qui ajoute : « nous ne pouvons pas accepter une vérité qui nous vient du NIST. » Dans la suite de l’entretien, Imposimato réduit en miettes, juriquement parlant, les bribes d’investigations menées jusqu’à maintenant, comme les « aveux » extorqués sous la torture au cerveau présumé des attentats, Khalid Sheikh Mohammed, qui sont parfaitement inutilisables lors d’un procès, quel qu’il soit.
Le magistrat, auteur du livre « Terrorismo internazionale, la verità nascosta » (Koiné, 2002) (Terrorisme international, la vérité cachée) explique que les règles de la Cour pénale internationale (CPI) s’appliquent même aux pays qui n’ont pas ratifié la convention ni reconnu formellement sa juridiction : ce fut le cas, par exemple, pour la Libye de Kadhafi, et juridiquement parlant, c’est exactement la même chose pour l’Administration américaine. La plainte ne pourra donc pas être prise à la légère.
Traduction et sous-titrage Patti / Arno / GV pour ReOpenNews
Tags : Justice International 11 septembre 2001
31 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON