Charlie outragé ! Charlie brisé ! Charlie martyrisé !
Mais Charlie revendique sa liberté !
Surprise et colère pour les chroniqueurs de Charlie Hebdo, suite à l’incendie qui a ravagé les locaux du journal satirique. Luz, Charb (Directeur de la publication) et Patrick Pelloux revendiquent tous la liberté d’expression, la liberté de caricaturer.
parity - AgoraVox - 02/11/2001 - extrait :
« Quelles en sont les raisons ?
Rien de grave en démocratie et dans un pays où la presse est (relativement) libre !
Juste faire un numéro spécial Islam, pour vilipender la victoire du parti islamiste Ennahda. Le numéro a d’ailleurs été renommé pour l’occasion en "Charia Hebdo".
Patrick Pelloux, chroniqueur dit à ce propos : "Le journal qui sort aujourd’hui n’était pas un journal contre les Musulmans, contre qui que ce soit, c’était un journal pour dire que l’on peut rire de tout. C’est la meilleure preuve de la liberté et de la démocratie". Quant à Charb, sa réaction est plus vive : "S’il y a des sujets interdits à traiter en France, il va falloir qu’on nous le dise. Il y a un traitement particulier qui doit être réservé à l’Islam et ce n’est pas normal du tout !", il explique également que "Sur Twitter, sur Facebook, on [la rédaction] a reçu pas mal de lettres de protestation, de menaces, d’insultes." » (voir l’article Bravo Charlie !)
Le Monde - propos recueillis par Joan Tilouine - 02/11/2011 - extraits :
Sylvie Coma est directrice adjointe de la rédaction de l’hebdomadaire Charlie Hebdo.
Dans quel état se trouve l’équipe de Charlie Hebdo ?
On est sous le choc car tout est détruit. Et une certain incompréhension règne au sein de l’équipe. Le mercredi matin est normalement pour nous le temps de la conférence de rédaction. Ce matin, nous avons réfléchi au prochain numéro sur le trottoir, devant nos locaux où nous avions emménagé il y a tout juste trois semaines. D’ailleurs, nos anciens voisins doivent être bien soulagés que l’on ait déménagé ! Et ça risque d’être compliqué de trouver de nouveaux locaux. On rigole mais on est vraiment sous le choc.
Ces derniers jours aviez-vous reçu des menaces ? A partir de quand cela a-t-il commencé ?
Cela a démarré très vite, dès lundi. En raison du jour férié de la Toussaint, nous avions bouclé exceptionnellement ce numéro dimanche et nous avions transmis le lendemain une newsletter aux journalistes pour annoncer une partie de son contenu. Certains d’entre eux ont tweeté la une du journal qui s’est très vite répandue sur les réseaux sociaux. A partir de là, on a reçu beaucoup de menaces anonymes. Donc les commanditaires de l’attaque ont eu le temps de se préparer, si je puis dire. [...]
Pour vous, la raison de cette attaque est le numéro spécial "Charia Hebdo" ?
Je ne vois pas d’autres hypothèses mais l’enquête est en cours. C’est un acte de malveillance ciblée. Charlie Hebdo est dans le collimateur de certains fanatiques islamistes depuis l’affaire des caricatures. Je pense d’ailleurs que ces caricatures étaient bien plus "hard" que ce "Charia Hebdo", où le petit Mahomet est plutôt rigolard. Mais le prophète, en une, est sous les feux de la rampe et les gens n’ont pas vraiment pris le temps de lire le contenu du journal. [...]
Où va s’installer la rédaction de Charlie Hebdo ?
On a reçu beaucoup de propositions d’hébergement de la part de rédactions amies comme Libération, le magazine Causette, l’association SOS Racisme ou encore le syndicat CGT. (voir l’article "Charlie Hebdo restera libre-penseur")
Méfions-nous aussi des accusations trop hâtives ; Les attentats commis sous fausse bannière (false flag) ne sont pas que des vues de l’esprit... Il ne faut pas écarter cette hypothèse et toujours avoir en tête cette question : à qui profite le crime ?
Tags : Société Médias Islam Violence
70 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON