Dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, Nicolas Sarkozy rembourse une grosse partie des dettes de Chirac en échange de quoi Bertrand Delanoë ne se porte pas partie civile. Cet accord a été révélé par le Canard enchaîné en juillet dernier alors même que les principaux dirigeants de l’UMP l’ignorait....
1,65 million d’euros. C’est la somme que l’UMP s’apprête à verser à la mairie de Paris. Elle « correspond aux trois quarts de la facture des 21 emplois fictifs qui valent aujourd’hui à Chirac d’être renvoyé en correctionnelle », rapporte le Canard enchaîné du 25 août. Pour les lecteurs de l’hebdomadaire satirique cette information est connue depuis environ un mois.
Le 28 juillet dernier le journal rapportait que Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac s’étaient retrouvés autour d’un bon diner (vidéo du haut). A l’époque, le 15 juin, la presse (ici Le Parisien), avait expliqué qu’à l’issue de repas cordial, ni Bernadette Chirac, ni son mari, " ni le chef de l’Etat reparti le premier n’ont dit de quoi ils avaient parlé." On se perdait alors en conjectures : "ils auront certainement évoqué le souvenir du général De Gaulle, à deux jours du 70e anniversaire de l’appel du 18 juin."
Ou encore : ces rendez-vous réguliers [réguliers ? La dernière fois qu’ils se sont vus c’était en janvier pour les funérailles de Philippe Seguin] donnent l’occasion à l’actuel et à l’ancien président de faire un grand tour des sujets d’actualité, au sens très large"(ce sont les termes de l’entourage de Jacques Chirac repris par France 2).
En réalité ce déjeuner n’avait rien d’anecdotique. A l’époque Le Post expliquait que "cette rencontre [...] voulue par l’Elysée", intervenait "quatre jours avant le lancement du "mouvement" politique de Dominique de Villepin. Et dans une période où l’actuel chef de l’Etat s’active pour affaiblir l’ex-Premier ministre, qui pourrait être un de ses rivaux lors de la prochaine présidentielle."
Le 28 juillet le Canard en dit plus et révèle que "Sarko avait proposé au couple Chirac l’aide de l’UMP pour rembourser la mairie". Un dédommagement réclamé par Bertrand Delanoë (vidéo du milieu).
Mais le plus piquant dans l’affaire, c’est que les petits soldats de l’UMP se sont indignés. Xavier Bertrand (
vidéo du bas) et Dominique Paillé en tête
s’en sont pris au Canard, l’accusant de colporter des ragots. Récitant leur leçon bien apprise, ils répètent dans toutes les radios que le Canard enchaîné n’est pas le Journal officiel de la république. Pas officiel, mais mieux renseigné qu’eux.
Pourtant, on ne peut pas les accuser d’avoir été de mauvaise foi. Sarkozy avait tout simplement oublier de les prévenir du petit accord passé avec Jacques Chirac...