A
la soupe !
Circulez,
il n’y a rien à voir, nous dit François Fillon. Il n’y a pas d’affaire Alliot
Marie.
L’église
a longtemps caché la pédophilie de certains prêtres, bien minoritaires, il est
vrai. Elle a réagi, elle a fait amende honorable, elle s’améliore.
Les
politiques aux commandes de notre belle France voudraient que leurs
dysfonctionnements passent inaperçus voire qu’ils soient banalisés.
Décidément,
nous vivons au temps de l’image de marque que l’on croit pouvoir réhabiliter
avec quelques proclamations devant les médias.
Quand
on n’est pas à la hauteur d’une mission,
on a comme ça une propension à se dédouaner d’une incurie avec quelque parole
lapidaire.
Et
ça marche, tant il est vrai que l’attention générale est plus portée vers les
paroles que vers les actes qui eux, sont tenus secrets, ne concernant que des
intérêts particuliers.
On
demande des comptes aux dirigeants en une Tunisie qui s’indigne de leurs
privilèges outrés. En France : circulez, il n’y a rien à voir !
Curieuse conception de la démocratie.
A
faire copain coquin avec des dictatures et proposer « notre »
démocratie en exemple, voire l’imposer par la force, voilà où ça nous
mène : on devient fuyant, on s’esquive, on ment.
Indignons-nous !
Résistons ! Dans la jungle, les prédateurs ont toujours raison mais en
politique, on peut demander d’autres valeurs, plus morales, plus respectueuses
de l’homme, à gauche comme à droite.
François
Fillon dit, grosso modo : laissez-nous faire notre soupe entre nous.
Exigeons un droit de regard sur la qualité de cette soupe insipide car tous les
Français la consomment et ça ne les arrange pas.