MEDEF-gouvernement-médias jouent le scénario catastrophe sur les retraites. ils annoncent des déficits abyssaux, rien quand 2010 le déficit des retraites serait de 30 milliards, d’où sortent-ils ce chiffre ? : en 2009 , année de crise, le déficit des retraites serait d’environ 9,1milliards ( estimation de 7,7 milliards pour la Cnav et 1,4 milliards pour les caisses complémentaires des salariés) Pour mémoire le déficit 2008 était de 5,5 milliards.
Ainsi ils prétendent que le besoin de financement supplémentaire annuel du système de retraite à l’horizon 2050 varierait dans une fourchette de 72 à 115 milliards d’euros, en fonction des hypothèses économiques, selon un document de travail du Conseil d’orientation des retraites (COR). La fourchette est large, et la prévision très peu crédible. Comment connaître la situation de la France dans 40 ans ? C’est impossible. Les experts sont toujours aussi peu sérieux, eux qui n’ont pas vu venir la crise financière, comment peuvent-ils prédire le déficit de la retraite 40 ans en avance !!!
Ce rapport est un instrument pour faire peur, en annonçant des déficits astronomiques (plus c’est gros, mieux cela passe auprès des gens) pour qu’ils acceptent les désirs du MEDEF. Or le financement des retraites et de la Sécurité Sociale peut être assuré sans problème. Voici quelques moyens que le budget de l’Etat pourrai récupérer pour financer les retraites, la SS et une politique sociale ambitieuse :
- Le patronat reçoit chaque années pour 65 milliards d’euros de subventions de l’état (35milliards) des collectivités locales et de l’Europe libérale qui échappent aux cotisations sociales ( Sécurité sociale et retraite).(cf le Canard enchaîné du 14 avril 2010) -Selon les statistiques de la banque de France, les actifs français du CAC40 ( les 40 plus grosses entreprises cotées à la bourse de Paris) gérés par des banques tricolores dans ces paradis fiscaux atteignaient 538 milliards de dollars en 2008. Ces entreprises du CAC40 , grâce à leurs filiales dans les paradis fiscaux, ont pu faire échapper 538 milliards de dollars soit 393 milliards d’euros à l’impôt et aux cotisations sociales. D’après les calculs de Daniel Lebègue, ex-directeur du Trésor, le manque à gagner fiscal correspond à plusieurs dizaines de milliards par an ( environ 40 milliards). ( cf article d’Agata Kovacs, pour Mecanopolis, du 2 mars 2010, avec les informations du Canard enchaîné et des quotidiens suisses La Tribune de Genève et Le
Matin)
- 456 niches fiscales qui permettent aux nantis d’échapper à l’impôt et aux cotisations sociales, celles-ci représentent 110 milliards d’euros de manque à gagner pour les recettes de l’Etat. Soit plus des trois quarts du déficit budgétaire de la France ( déficit budgétaire de 150 milliards en 2009).(cf le Canard enchaîné du 14 avril 2010). Supprimons 35 milliards de subventions l’Etat aux entreprises, récupérons les 110 milliards de manque de recettes, récupérons environ 40 milliards des cotisations SS et retraite qui s’appliqueraient sur 393 milliards d’euros d’actifs placés dans les paradis fiscaux, sans parler de ce qu’on ignore !
La totalité des sommes récupérées dépasserait les 185 milliards d’euros par an. Il n’y a donc plus de problème pour financer les retraites bien au-delà de 2050, pour combler les déficits de la branche Assurance Maladie de la Sécurité Sociale, et pour financer très largement les besoins sociaux de ce pays qui ne sont pas couverts actuellement .
En effet, aujourd’hui en prenant les prévisions les plus défavorables : si aux 185 milliards de recette supplémentaires on ôte les 30 milliards de déficit retraite 2010 et les 10 milliards de déficit de la branche Assurance Maladie de la Sécurité Sociale en 2010, au total il reste plus de 145 milliards pour financer une politique sociale ambitieuse qui supprimerait notamment les cas les plus inhumains (SDF, chômeurs en fin de droit, rétablissements des secteurs publics supprimés,…).
De même, dans le cadre des prévisions les plus alarmistes, en 2050 il sera possible de financer les déficits sociaux. Globalement, aujourd’hui les dépenses annuelles des retraites s’élèvent à 13,4% du PIB. Dans l’hypothèse médiane du Conseil d’orientation des retraites (COR), elles représenteront 15,3% du PIB en 2050. Soit une augmentation de 1,9 point en 40 ans (cf : Le Canard enchaîné du 21 avril 2010 s’appuyant sur les chiffres du COR).
Ce qui représente une augmentation de 0,047% du PIB par an Cette augmentation de 0,047% n’est nullement insupportable, en vérité le gouvernement et le MEDEF veulent faire peur au peuple en affichant des déficits astronomiques pour qu’il accepte une retraite à la carte, où serait maintenu symboliquement un départ possible à 60 ans, mais en introduisant une décote importante si les salariés partaient à la retraite à cet âge. Ainsi, si un salarié veux bénéficier d’une retraite à taux plein il faudra qu’il travaille bien au delà de 60 ans. Le fond du problème, est que les gens devront cotiser ( s’ils le peuvent) auprès des banques et des assurances privées pour une retraite complémentaire afin de pouvoir vivre décemment. Cela aboutit de fait à la privatisation des retraites publiques et à leur précarisation.
En conclusion, le rapport du COR est de l’INTOX, pour justifier les petites retraites et un temps de travail plus long. Le gouvernement veux inciter les salariés à prendre des assurances retraites privées pour la grande joie des banques ( il y a beaucoup d’argent à gagner) afin d’avoir soit-disant une retraite décente.