Plusieurs choses à dire.
-D’abord les guerres propres, ça n’existe pas (truisme).
-Ensuite, on se demande de quoi sen mêlent les élites occidentales
à aller fourrer leur nez dans les affaires d’un pays souverain. Je fais
référence au parlement européen qui a ouvertement critiqué la politique
sécuritaire de Duterte et qui a voté une résolution demandant l’arrêt des
procédures visant à réintroduire la peine de mort. La réponse de Duterte ne
s’est pas faites attendre et a été cinglante : « Pourquoi
essayez-vous de nous imposer vos croyances ? Pourquoi ne vous occupez-vous
pas de vos oignons ? Pourquoi devez-vous venir nous emmerder, bon
Dieu ! » 
C’est vraiment une pathologie psychologique collective que cette
tendance des élites occidentales à aller se mêler de ce qui ne les regarde en
rien, ces gens se prennent pour des missionnaires, des sortes d’évangélistes
des droits de l’homme, c’est insupportable. C’est au peuple Philippin de
juger si cette politique sécuritaire est bonne ou mauvaise, qu’y a –t-il de
difficile à comprendre dans ce principe ?
-Au-delà des questions de souveraineté, sur le fond, en ce qui me
concerne j’ai plutôt une méfiance atavique pour les forces policières et les
politiques sécuritaires. Ceci étant, il faut se rappeler que les droits de
l’homme et les libertés fondamentales ne valent rien dans des conditions
d’insécurité des biens et des personnes physiques.
Une anecdote : dans une métropole d’Afrique centrale, au
début de cette décennie, l’insécurité était devenue endémique et les gangs
faisaient la loi en plein jour. Les travailleurs se retrouvaient dans
l’incapacité d’exercer leur métier, les enfants d’aller à l’école, les artisans
et commerçants d’exercer leurs activités, la peur et la paranoïa s’étaient généralisée.
Le commandant de police de la zone a mit en place une opération pour en finir
avec les criminels, ce qui a été fait : en quelques mois, la ville a été
nettoyée de ses malfrats et la popularité du commandant est montée en
flèche. Et puis, des organisations des droits de l’homme ont tiré la sonnette
d’alarme, le bureau de l’ONU aux droits de l’homme s’en est mêlé et les
autorités locales se sont retrouvés obligés de cesser l’opération car comme
dans toutes les opérations de ce type , les bavures sont nombreuses , c’est
inévitable …
Résultat : quelques années plus tard, les criminels sont
ressorti des trous dans lesquels ils se sont terrés et se sont remit à
terroriser la population. Conséquence : les citoyens excédés, se
sont organisés eux-mêmes en comité d’auto –défense populaire pour se protéger
des bandits, et lorsqu’ils les arrêtent,
au lieu de les livrer à la justice, ils les exécutent froidement de façon
abominable (lapidations, voir applications du supplice du collier). La justice
populaire a pour caractéristique d’être sans pitié et expéditive.
C’est bien beau les jolis principes qu’on essaie de faire
appliquer à partir de jolis studios de journaliste ou de bureaux de
fonctionnaire en occident mais à un moment donné l’enfer est pavé de bonnes
intentions, il y’a des gens dans ces pays qui sont confronté à des réalités
très brutales dans leur quotidien. Et il faut avoir l’humilité de reconnaitre
que personne ne peut savoir ce qui est mieux, mieux qu’eux-mêmes.
Pour revenir à Duterte, il faut se poser la
question du pourquoi il est si populaire dans son pays au lieu de s’ériger en donneur de
leçon.