Mardi 21 décembre 2010, Assemblée nationale, questions au gouvernement. Martine Billard, députée de Paris, co-présidente du Parti de Gauche, interroge le gouvernement sur la procédure de ratification choisie pour modifier le traité de Lisbonne afin d’instaurer le "semestre européen" et, à travers cette procédure, le contrôle a priori des budgets nationaux par la Commission et le Conseil, sur des bases libérales.
Laurent Wauquiez répond pour le gouvernement.
C’est un de nos droits fondamentaux, parce que nous sommes tous appelés en république et en démocratie à contribuer au financement de l’état et de ses services, et parce que nous sommes tous soumis aux lois, tous les citoyens doivent pouvoir participer directement ou indirectement aux décisions qui fixent les budgets de l’état, les impôts, comment ils sont dépensés et à l’élaboration des lois ...
Ces choix budgétaires sont à la base de toute orientation politique. Allouer plus d’argent dans tel domaine plutôt que dans un autre définit l’orientation politique. Ex : Instaurer un bouclier fiscal qui permet aux plus riches de payer moins d’impôts, plutôt que d’instaurer un impôt qui taxe les plus riches.
Or désormais, les dirigeants européens et la commission européenne composée de gens qui ne sont pas élus veulent pouvoir contrôler ces choix budgétaires avant les peuples et leurs représentants.
Cela leur permettra de nous imposer leurs choix politiques, leurs arbitrages fiscaux, et nous savons très bien qu’ils défendent les idées libérales et qu’ils mènent des politiques libérales dans toute l’Europe.
C’est un transfert de souveraineté manifeste qui consiste à mettre les pays européens sous tutelle du conseil européen et de la commission européenne, avec encore une fois comme alibi la crise et la nécessité de défendre l’euro.
Tout transfert de souveraineté est incompatible avec notre constitution. Il leur faudra nécessairement modifier notre constitution pour pouvoir le mettre en oeuvre. Hors notre constitution prévoit deux procédures différentes pour modifier la constitution, une par référendum, l’autre par le parlement. C’est l’objet ici de la question de Martine Billard qui exige un référendum.
Wauquiez, répond au nom du gouvernement et comme on pouvait s’en douter, avec beaucoup de langue de bois, il explique qu’ils utiliseront, comme pour la ratification du traité de Lisbonne il y a 2 ans, la voie parlementaire, en prétextant l’urgence pour écarter une nouvelle fois le peuple de la décision :(