Simple "scandale de vertu publique" ou vaste affaire d’Etat ?
Pour le directeur de Médiapart l'affaire Cahuzac est un scandale de vertu publique et des affaires bien plus graves sont en cours d' instructions. Restons néanmoins perspicaces, l'affaire Cahuzac, n'est-ce pas la pointe de l' iceberg d'une évasion fiscale répandue dans la coterie des politiques et hommes d'affaires peu scupuleux pour échapper à l'imposition, voir blanchir de l'argent sal bien mal acquis ?
Edwy Plenel : "Là, la nouveauté, c’est le séisme démocratique parce que la classe politique, toutes tendances confondues, et une partie de la classe médiatique, a accompagné Jérôme Cahuzac dans son mensonge. Pendant 3 mois et demi, Mediapart a été seul, alors que les faits étaient sur la table. Les faits ont été révélés par Mediapart dès les 4 et 5 décembre 2012. Et donc le retour de bâton aujourd’hui, c’est vis-à-vis de ce monde un peu oligarchique entre la politique, l’argent, les médias, qui a accompagné le mensonge de monsieur Cahuzac alors que, au fond, pour tout citoyen, on découvre que le chef de l’Administration fiscale était lui-même un fraudeur. Et donc tous les Français comprennent que là, il y a un scandale de vertu publique, de morale publique."
Effectivement, la classe politique au pouvoir, toutes tendances confondues, a tenté de protéger l’un des siens - le président UMP de la commission des finances avait été chargé de prendre la défendre Cahuzac - avant que le scandale n’éclate, comme l’avait fait Cahuzac envers Woerth dans l’affaire de l’hypodrome de Compiègne, car les oligarques se serrent les coudeset savent manier la rhétorique. Notons que ce 4 avril 2013, des députés de l’opposition proposent, rien de moins...qu’une amnistie fiscale ! La fraude fiscale étant devenue un sport national en Franceselon un avocat fiscaliste.
Parallèle révélateur :
Ouvrez le banc. Strauss Kahn est tombé car l’Etat français n’avait pas pu faire pression sur la police judiciaire américaine, Cahuzac est tombé car l’Etat français n’a pas pu s’opposer à l’enquête diligentée par la police financière Suisse. Fermez le banc.
Pire, selon un rapport rédigé par des officiers de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur et remis aux parlementaires le 16 février,cette direction spécifique de la police nationale ne transmettrait pas à la justice les éléments de preuves dont elle aurait connaissance en matière d’affaires financières. Or, la rétention par une administration d’informations non couvertes par la raison d’Etat à des fins de protections de personnalités en marge de la légalité est totalement contraire à l’intérêt général. Et de qui les administrations reçoivent-elles leurs ordres ? Du gouvernement bien entendu, de la caste oligarchique aux affaires plus explicitement.
Tags : Politique Justice Médias Jérôme Cahuzac
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