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Agriculture mondialisée : « Comment et pourquoi les riches détruisent la planète et nous incitent à les imiter »

Rodolphe De Koninck (géographie, UdeM) : « Comment et pourquoi les riches détruisent la planète et nous incitent à les imiter » & « L'agriculture mondialisée est un modèle absurde »

 

Rodolphe De Koninck : « Comment et pourquoi les riches détruisent la planète et nous incitent à les imiter »

Vidéo ajoutée le 20 octobre 2017 sur la chaîne La Faculté de philosophie de l'Université Laval - durée 21:26

Résumé :

Les riches détruisent la planète (cf Hervé Kempf, 2007), en surconsommant et en gaspillant, parce que c'est la meilleure façon pour eux d'assurer la reproduction du modèle dont ils sont les principaux bénéficiaires. Et ils ont tout intérêt à ce qu'une proportion sans cesse croissante des habitants de la planète cherche consciemment ou non, à faire comme eux, c'est-à-dire à surconsommer et à gaspiller.

Car, plus l'on surconsomme et gaspille, plus l'on détruit la planète. En conséquence, sa reproduction "biologique" ou, si l'on préfère, sa fertilité, bref, ses écosystèmes sont tellement mis à l'épreuve, qu'ils ont peine à suivre ! Même, ils déclinent, ils dépérissent, ils perdent littéralement du terrain, telles les forêts ombrophiles. Ce qui, pour la grande entreprise, peut s'avérer une formidable affaire, une aubaine !

En effet, plus nous surexploitons notre poule aux oeufs d'or - qui est aussi notre oikos, notre domus - bref la Terre, plus celle-ci peine à se reproduire, à se reconstituer et plus nous avons besoin, donc, de remplacer ses mulptiples services par des services plus payants, payants du moins pour certains. Cela comprend le recours massif aux engrais industriels, ceux-ci permettant à qui de droit, i.e. aux multinationales, d'abord de la pétrochimie, puis de l'agriculture (Nestlé, Monsanto, Wal-Mart, etc) d'accumuler plus d'or... !

De la véritable alchimie ! On est enfin parvenu à réécrire le Corpus Alchemicum des Anciens, y compris en faisant table rase de leur sagesse tout comme celle des peuples autochtones.

 

 

Conférence : Rodolphe De Koninck - Colloque international sur le développement durable
Baie-Saint-Paul 2016 Inspirer le monde !

Vidéo ajoutée le 27 décembre 2016 sur la chaîne Ville de Baie-Saint-Paul - durée 38:50

Points clés (chronologiquement) :

L'agriculture mondialisée est un modèle absurde

Elle produit beaucoup trop...
Mauvais usage de la terre agricole
Elle consomme trop d'eau, trop d'énergie
Déforestation 
Pollution des mers et littoraux, de l'air, des sols
Augmentation des transports liés à l'agriculture
35% de la production agricole est gaspillée
Obésité vs sous-alimentation
Elle détruit l'emploi
Elle réduit la sécurité et la souveraineté alimentaire

Pourquoi et comment en est-on arrivé là ?

Investissements à tout-va
Spéculation sur tout
Surplus agricoles dans certains pays
Et destruction de l'agriculture (vivrière) dans d'autres pays

Déréglementation et concentration : privatiser le profits et externaliser (socialiser) les coûts

Les grandes entreprises ne payent pas leurs vrais coûts
Crevettes d'élevage : le vrai coût c'est 10 dollars l'unité

Mensonges sur l'alimentation, publicité

Réduction drastique de la biodiversité agricole
De 7000 plantes cultivées au 19ème siècle à 150 aujourd'hui
Promotion de la monoculture céréalière et consommation de viande
30 plantes = 95% des calories alimentaires
Soja et maïs contrôlés à 95% par les multinationales (principalement pour l'alimentation animale)

Concentrer le contrôle et les profits
Profits plus élevés et plus rapides
Expansion de l'élevage
70% des surfaces cultivées pour l'élevage animal, aux dépens des forêts (déforestation)

Problèmes de santé (mauvaise alimentation)

Ajustements structurels : dévaluation de votre monnaie, pas de subventions pour votre agriculture vivrière et l'éducation...

Le mensonge "il faut produire plus !"

Gaspillage dans : la production, le transport, la consommation...

Rôle ambigu de la FAO

 

34:35 Conclusion

L'agriculture mondialisée vise à concentrer les profits (et le contrôle)

Il faut donc : 

Déconstruire le discours dominant par l'éducation (alimentation équilibrée, dénoncer la malbouffe, etc)
Débattre publiquement des enjeux
Faire des choix : le capitalisme boursier vs l'économie sociale (le profit n'est pas inéluctable)
Contrôler l'urbanisation
Stopper le paradigme de la croissance

Exiger une internalisation de tous les coûts
Maintenir l'exception agricole 
Privilégier l'agriculture (utilisation intelligente du sol)
Lutter contre le gaspillage, contre tous les gaspillages
Appuyer les systèmes agro-alimentaires territorialisés

 

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A propos de Hervé Kempf (voir aussi sur Reporterre) et de son livre paru en 2007 : 

Mathieu Charbonneau

« Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète »

 

« Sans doute ne connaissez-vous pas Thorstein Veblen. C’est normal. Ce qui ne l’est pas, c’est que beaucoup d’économistes le méconnaissent également. » - Hervé Kempf

1 Dans les sociétés capitalistes avancées, la fonction sociale du journaliste semble de plus en plus se résumer au maintien de l’ordre établi. Spécialiste du fait-divers, du scoop sensationnel, et de l’art d’éviter les débats fondamentaux, la communauté journalistique est souvent piégée dans l’engrenage de l’économie capitaliste, là où les jeux d’intérêts dictent les lignes éditoriales. Le journaliste français Hervé Kempf, qui s’intéresse à l’écologie depuis une vingtaine d’année déjà dans des publications comme Le Courrier internationalLa recherche, et maintenant le Monde, est toutefois un rare exemple d’un journaliste capable de prendre position contre les idées reçues. Avec son dernier ouvrage intitulé Comment les riches détruisent la planète, Kempf se démarque radicalement de la mouvance environnementaliste dominante en démontrant l’interdépendance des crises écologiques et sociales. S’il se réfère par moments à Saint Augustin, Alexis de Tocqueville et Hans Jonas, c’est toutefois chez Thorstein Veblen et sa Théorie de la classe de loisir (1899) que le journaliste français puise le cœur de son argumentaire. Voici donc comment, pour Hervé Kempf, l’oligarchie mondiale conduit la planète, et a fortiori l’humanité, vers la catastrophe.

2 Comme pour convaincre les derniers sceptiques, Kempf administre longuement la preuve grâce à de nombreux arguments empiriques. Il s’applique en effet, sur près de la moitié de son essai, à prouver et à illustrer la gravité des crises écologique et sociale. Kempf débute donc par la présentation d’une panoplie de faits et de données illustrant le caractère bien réel du réchauffement climatique, de la crise de la biodiversité et de la pollution générale des écosystèmes ; il insiste sur le fait qu’il ne s’agit que de trois dimensions du même problème qu’est la crise écologique globale, et que la science isole pour mieux les saisir. Évitant les détours inutiles en affirmant que « la crise écologique est due à l’activité humaine, donc au système économique actuel » (page 28), Kempf présente même des scénarios potentiels en fonction de la croissance économique des puissances émergentes que sont la Chine et l’Inde (pic pétrolier, problème de l’eau, etc.). Par la suite, le journaliste français aborde la question de la crise sociale. On en apprend principalement sur la pauvreté mondiale et sur son « retour » dans les pays du centre. Mais c’est surtout l’inégalité et son accentuation qui intéressent Kempf. Comme il explique, « il n’y a pas de lien obligé entre pauvreté et inégalité. Mais de nos jours, poursuit-il, la pauvreté s’étend comme le reflet de l’augmentation des inégalités, tant à l’intérieur des sociétés qu’entre les groupes de nations » (page 48). Hervé Kempf introduit alors un concept original, celui de « conditions environnementales d’existence ». Étant relégués aux bidonvilles, aux quartiers insalubres et vulnérables (pensons à la Nouvelle-Orléans), aux abords des usines et des décharges, les pauvres seraient les premiers à subir les contrecoups de la crise écologique. Bref, il en vient à un constat clair : il faut « comprendre que crise écologique et crise sociale sont les deux facettes d’un même désastre. Et que ce désastre est mis en œuvre par un système de pouvoir qui n’a plus pour fin que le maintien des privilèges des classes dirigeantes » (page 37).

3 Kempf se propose ensuite de décrire cette oligarchie mondiale, dirigeant le nouveau capitalisme globalisé, et par lequel elle tire ses énormes salaires, ses stock option et ses « primes de départ ». On voit par exemple qu’à l’échelle de la planète, de 1985 à 2002, le nombre de milliardaires est passé de 140 à 476 selon Forbes (page 62). De plus, le Programme des Nations Unies pour le développement rappelle que « le revenu des 500 personnes les plus riches du monde est supérieur à celui des 416 millions les plus pauvres » (idem.). Qu’elles soient aux commandes des multinationales, des hedge funds les plus performants, ou dans les paradis fiscaux les plus laxistes, il s’agit de classes s’isolant progressivement de la société, dont les plus riches formeraient une aristocratie nouveau genre que Kempf qualifie d’« hyper-riches », et qui, selon le journaliste, veillent bien sûr efficacement à leur propre reproduction. « Naturellement », faire plusieurs millions voire plusieurs milliards de revenu annuel implique des habitudes de consommations plutôt éloignées de celles des classes moyennes et pauvres. Hervé Kempf dresse ainsi une liste d’exemples de styles de vie extravagants ; une voiture à 720 000 $, un bateau à 300 millions $, un jet privé « écologique », un voyage dans l’espace à 100 000$, un sous-marin de luxe privé, etc.

4 Mais c’est comme pivot de l’argumentation, lorsqu’il démontre précisément « comment l’oligarchie exacerbe la crise écologique » (chapitre IV), que la théorie veblenienne s’avère une arme redoutable pour Kempf. En fait, à l’inverse de la théorie économique classique, Veblen postule la finitude des besoins. Ainsi, la production pouvant être suffisante, il s’agit de se questionner sur les motivations et les normes de consommation. Comme nous le rappelle Kempf, pour Veblen, l’action économique dans les sociétés capitalistes est régie par la « tendance à l’émulation », chaque classe ayant comme modèle de consommation celle qui la précède immédiatement dans « l’échelle sociale ». Dans ce cadre, la distinction sociale passerait par « une consommation ostentatoire et [donc] un gaspillage généralisé » (page 77) dès lors que la possession matérielle vise précisément la différenciation entre statuts, plutôt qu’un quelconque « besoin ». Et c’est justement cette « rivalité ostentatoire », dans sa logique de distinction, qui pousse simultanément le couple production-consommation au-delà du seuil de la nécessité. Kempf nous indique enfin que Veblen, il y a plus de 100 ans déjà, notait que la « classe de loisir », celle des plus riches, constituait la source des habitudes de consommation et du gaspillage puisque finissant par imposer ses normes en tant qu’idéal à pratiquement toutes les classes inférieures.

5 Au XXIe siècle, nous dit Kempf, au sommet de la structure de classe résiderait la « nomenklatura capitaliste », dont fait partie la « caste d’hyper-riches ». Celle-ci serait en réalité l’inspiration de celle-là et formerait l’oligarchie, c’est-à-dire le moteur de l’effet de compétition ostentatoire ; « la nomenklatura capitaliste adopte les canons de la consommation somptuaire des hyper-riches, et les diffuse vers les classes moyennes, qui les reproduisent à la mesure de leurs moyens, imitées elles-mêmes par les classes populaires et pauvres » (page 82). D’ailleurs, Kempf actualise encore davantage Veblen en ajoutant que l’on peut dorénavant étendre le processus d’imitation ostentatoire à l’échelle du globe en raison de la mondialisation de certaines normes culturelles, les oligarchies locales ayant tendance à reproduire les habitudes de vie des castes hyper-riches dominantes, soit actuellement celle des États-Unis. 

6 En somme, Hervé Kempf développe un solide argumentaire discréditant l’idée de croissance, démarche qui le conduit à prescrire la décroissance matérielle. Critiquant les adeptes du « développement durable », il formule également quelques propositions normatives, comme la taxation des groupes agissant comme référant en matière de consommation (la nomenklatura capitaliste) et le RMA (« revenu maximal admissible »), le tout dans l’optique de « changer les standards culturels de la consommation ostentatoire » (page 91), c’est-à-dire d’éviter le gaspillage généralisé, et d’instaurer un véritable État social. De plus, visiblement anti-capitaliste, Kempf nous met en garde contre la dérive sécuritaire des sociétés occidentales et particulièrement nord-américaines ; une nouvelle forme d’autoritarisme, ou de totalitarisme, risque de voir le jour du fait qu’à ses yeux, le capitalisme ne requiert désormais plus la démocratie. Plus encore, celle-ci constituerait une opposition fondamentale aux objectifs et intérêts mêmes de l’oligarchie en raison de son caractère contestataire des pouvoirs établis. C’est donc dire que Kempf parvient malgré tout à laisser le lecteur sur une note d’espoir et d’optimisme. Grâce à une intéressante documentation et à un langage à la fois savant et courant, il s’agit en bout de piste d’un exercice réussi. Qu’il soit trop alarmiste pour certains – devrions-nous dire réaliste ? –, une chose demeure : à en croire Hervé Kempf, la pensée de Thorstein Veblen n’aura peut-être jamais été autant d’actualité.

 

 Mathieu Charbonneau, « Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète », Revue Interventions économiques [En ligne], 36 | 2007, mis en ligne le 01 octobre 2007, consulté le 31 octobre 2017. URL : http://interventionseconomiques.revues.org/613

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Mathieu Charbonneau

Sociologie, UQAM

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Les contenus de la revue Interventions économiques sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution 4.0 International.

 

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Sujets complémentaires : 

 

Totalitarisme pervers : les multinationales ont-elles pris le pouvoir ? (Alain Deneault)

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Tags : Environnement Economie Société Santé Mers et Océans Ecologie International Pollution Mondialisation Lobby Agriculture Alimentation Oligarchie Monsanto Croissance Décroissance Multinationales




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29 réactions à cet article    


  • 1 vote
    Le Monde part en couilles Vraidrapo 31 octobre 2017 19:01

    Les riches aimeraient avoir de la merde dans leurs belles assiettes et respirer des dioxydes ?... Avec le Mercure, même la faune aquatique n’est pas épargnée, alors ?...


    • vote
      Le Monde part en couilles Vraidrapo 1er novembre 2017 05:56

      @Le chimpanzé du futur
      On parle des Riches ou de la Classe moyenne ?.. Faudrait savoir !


    • 1 vote
      jeanpiètre jeanpiètre 1er novembre 2017 14:45

      @Vraidrapo
      les classes moyennes sont generalement des proletaires ou petits exploitants se révant riche et embrassant les idées de ceux ci


    • vote
      Jean Keim Jean Keim 1er novembre 2017 19:51

      @jeanpiètre
      C’est quoi une classe moyenne, l’artisan qui gagne un peu plus que le smic, le contremaître d’une usine, le cadre moyen ou supérieur qui est finalement un salarié, la classe moyenne est une invention de la doctrine économique et qui s’intercale qq. part dans la pyramide du monde ?


    • 3 votes
      john_wo 1er novembre 2017 07:27

      C’est une vision bien pessimiste de l’avenir mais très proche de la réalité. Un exemple : une entreprise d’un soda très connu implante une usine en Inde pas très loin d’un lac. Elle puise l’eau souterraine et rejette des polluants dans le lac. À tel point que les habitants ne peuvent plus s’abreuver à l’eau du lac. La solution de l’entreprise : leur vendre des bouteilles. Un cas réel à méditer que j’ai vu dans un lointain reportage.


      Le véritable problème c’est qu’une entreprise prend ces décisions tout d’abord pour des raisons financières. (Ça coûte moins de jeter les polluants dans le coin plutôt que de les retraiter, en plus on gagne des nouveaux clients mais c’est tout bénef). Si on avait un système monétaire basé sur du concret, par exemple sur l’énergie, il y aurait beaucoup plus de chance que les décisions économiques aillent plus souvent dans le bon sens. Or le système monétaire est basé sur du vent. Les décisions économiques sont donc basées sur du vent.

      La base du système économique c’est bien évidemment le système monétaire. Je me demande si l’économiste lambda le sait. En reprenant à zéro, l’économie c’est la science des échanges. Des échanges, il y en a plein dans la nature et au final on peut toujours les résumer à un échange d’énergie. Pourquoi ne pas faire comme dans la nature et baser nos échanges sur l’énergie. L’énergie, on ne peut pas l’inventer. On ne peut que la prendre à un autre système.

      C’est sûrement plus simple et surtout plus lucratif pour l’économiste deubaze de prédire le système plutôt que de proposer des solutions innovantes. La base du système c’est la monnaie. Sur de mauvaises fondations, la maison risque de s’écrouler mais le gratte-ciel, lui s’effondrera avant d’être terminé.

      • 1 vote
        JL 1er novembre 2017 08:37

        bonjour Stupeur,
         
        félicitations pour ce magnifique travail.
         
        Tant de choses y sont développées et si justement qu’il n’y a rien à y ajouter. Sauf peut-être ceci : il n’y a pas de pilote dans l’avion ; les seuls qui aient la prétention et le pouvoir de piloter peu ou prou sont précisément ces riches là, qui tirent à hue, à dia et à eux, la couverture.

        Cordialement.


        • 1 vote
          JL 1er novembre 2017 10:36

          @Le chimpanzé du futur
           

           Rien de nouveau en effet, sous le soleil :"Le capitalisme se nourrit de ses contradictions" est une phrase qui a déjà bien de la bouteille. Ou comme le disait Minc Alain : le capitalisme est indestructible, puisque c’est un système naturel.

          De fait, le capitalisme se nourrit de la compétition des hommes sur une terre qui pourrait satisfaire aux besoins de tous ses habitants mais pas de leurs désirs qui sont insatiables : le capitalisme a pour base de ne fixer aucune limite à leurs désirs ; c’est sa force et sa faiblesse, et qui se traduit par une fuite en avant mortifère : un avion sans pilote.


        • vote
          Croa Croa 1er novembre 2017 13:21

          @JL

          Faux, les peuples ont la faculté de reprendre la main. Il n’y a rien à attendre des riches !

          Et pour les français une VIe République, ÇA URGE  !


        • vote
          jeanpiètre jeanpiètre 1er novembre 2017 15:02

          @Croa
          La republique est un mot tellement usé, et violé par tellement d’oligarchie se cachant derrière


        • vote
          Stupeur Stupeur 1er novembre 2017 15:53

          @JL
          Bonjour smiley Merci smiley

          Une conférence de Paul Ariès : Si les riches détruisent la planète


        • 2 votes
          zygzornifle zygzornifle 1er novembre 2017 08:55

          tout le monde le sait et tout le monde y participe les politiques en tètes ......


          • vote
            jjwaDal 1er novembre 2017 09:10

            Vaste sujet, mais on peux déjà réfléchir à plusieurs choses :
            1/ Si nous avons plus de 50 000 euros de patrimoine nous faisons partie des quelques pourcents les plus riches du monde. Et en nombre et influence nous valons largement les 0,1% d’hyperriches.
            2/ De mémoire Coluche disait "il suffirait que les gens achètent pas pour que ça se vende pas". On ne fait pas plus clair... Le monde est ce que nous en faisons.
            3/ Lordon a dit en contrepoint que la force du Capitalisme c’est "l’abstraction et l’éloignement". Ne pas comprendre un problème est la base pour être incapable de le résoudre.

             Et c’est bien de la rencontre entre une complexité d’interactions et de conséquences faciles à ne pas voir, d’outils d’influence majeurs que sont la publicité et les grands médias possédées par la fraction d’hyperriches et nos limites humaines (nous sommes basiquement des bourricots mal dégrossis) que résulte un mode de vie collective et insoutenable et même moralement monstrueux. Personne ne peux imaginer et ressentir que nous sommes 8 milliards qui pourrions avoir nos désirs consuméristes imbéciles et l’impact sur notre environnement. Trop distancié, trop complexe, trop "intellectuel". On va compatir pour un moineau blessé dans la rue, pas pour les milliers de meurtres perpétrés en notre nom (hors notre champ de vision) pour qu’on puisse avoir notre dose de viande quotidienne, par ex...
            Les besoins des pays en développement, des générations futures, des autres espèces ? Fondamentalement, pour le dire crûment "on s’en branle", même quand on est parvenu à entrevoir que "ce n’est pas comme ça qu’on devrait faire".
            Nous sommes de moins en moins. En lieu et place on nous incite à avoir et faire (sans réflexion de préférence et surtout sans empathie). Le résultat est visible.


            • vote
              CoolDude 1er novembre 2017 13:13

              @jjwaDal

              3/ Lordon a dit en contrepoint que la force du Capitalisme c’est "l’abstraction et l’éloignement". Ne pas comprendre un problème est la base pour être incapable de le résoudre.

              Upton Sinclair a dit : "Il est difficile de faire comprendre quelque chose a quelqu’un qui tire ses revenus du fait de ne pas le comprendre".


            • vote
              CoolDude 1er novembre 2017 13:36

              @CoolDude

              Je dirais même "très difficile, voir impossible". Donc, c’est pour ça que je pense que Marx et d’autre a un peu bossé sur la "théorie du conflit".


            • vote
              jjwaDal 1er novembre 2017 15:14

              @CoolDude
              Merci. Je ne le connaissais pas. Lordon détaille assez bien sur qq minutes ce qu’il entend par là dans cette vidéo. "Planète interdite" en 1954 avait déjà évoqué une civilisation courant à sa destruction après s’être donné la possibilité technique de satisfaire les moindres des désirs de ses membres. Rien de nouveau donc.


            • 2 votes
              bob14 bob14 1er novembre 2017 09:43
              (pourquoi les riches détruisent la planète)..pour faire de l’argent en premier et ensuite pour se moquer de la bêtise humaine !..et ça fonctionne... !

              • vote
                Carmela Carmela 1er novembre 2017 11:48

                Bonjour Stupeur,

                Comme il a été dit plus haut, vous avez réalisé un excellent résumé et chapeau à votre titre et liens qui annoncent l’égout agri en cours smiley

                Agriculture mondialisée : « Comment et pourquoi les riches détruisent la planète et nous incitent à les imiter »

                En effet...pas besoin de monstrueuses exploitations à l’américaine comme le souligne très bien l’intervenant Rodolphe de Koninck qui génère 35 % de production gaspillée dans le monde avec son lot de pollution des sols, des corps et des esprits...

                S’agissant de l’agriculture familiale version " production-permaculture" qui demeure la plus cohérente sur un territoire donné et offre au plus grand nombre la possibilité de partager la grande aventure du vivant à la base :

                "Aujourd’hui dans le monde, quelque 2,6 milliards de personnes produisent plus de 70 % de la production alimentaire sur plus de 500 millions d’exploitations."

                • 72 % des exploitations utilisent moins de 1 hectare
                • 85 % ont moins de 2 hectares.
                • 94 % moins de 5 hectares."
                (source cirad)

                On comprend que ce modèle respectueux de la nature et des hommes contrarie fortement les objectifs de "la haute..." qui préfère mouler son beurre via la spéculation des matières premières et se payer le luxe d’en faire autant sur nos besoins primaires après avoir largement ensemencé d’hubris les cervelles d’esclaves disponibles "en rayons" et pour faire court...chez la majorité ! Sommes fichus smiley

                Quelles solutions concrètes s’offrent aux paysans que nous sommes tous potentiellement ? Peut-on imaginer qu’un mouvement "dreadlockers" pourra faire union populaire contre les méchants apatrides et le NOM ? smiley

                Quelques notes en l’honneur de la jeune génération que je souhaite pleinement "résistante" face aux cruels défis de l’à venir :

                https://www.youtube.com/watch?v=7C_niY2Ku_A


                https://www.youtube.com/watch?v=hKX9rEEgb0I&list=RDzzHouyi6t4g&index=3

                Bonne journée à vous,


                • 1 vote
                  Stupeur Stupeur 1er novembre 2017 16:09

                  Bonjour Carmela smiley

                  Merci pour le commentaire et les liens !

                  Dans cette conférence, Paul Ariès dit qu’aux Etats-Unis et au Canda, le gaspillage alimentaire représente 100 milliards de dollars par an... Et l’ONU donne le chiffre de 80 milliards de dollars par an (pendant 25 ans) pour éradiquer la malnutrition et la grande pauvreté à l’échelle de la planète. smiley

                   

                  D’après Idriss Aberkane, le budget climatisation de l’armée étatsunienne est de 22 milliards de dollars par an... smiley


                • vote
                  Stupeur Stupeur 1er novembre 2017 16:19

                  Il poursuit :

                  Budget annuel du CNRS : 5,5 milliards

                  Budget annuel de la défense étatsunienne : 740 milliards


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                  Carmela Carmela 1er novembre 2017 20:58

                  @Stupeur
                  ...je viens de visionner l’intervention de Paul Ariès

                  Personnellement, je le trouve pertinent mais... pas entièrement.. smiley

                  Ok avec le buen vivir et son plus de vie...

                  Ok avec une gratuité fonctionnelle sur les services publics, ( il fait d’ailleurs mention aux acquis du CNR...) Que nous sommes en train de perdre avec notre appartenance à l’UE...bref

                  Ok pour promouvoir et assumer une consommation dite "écologique" dans tous les sens du terme...et passer d’une économie basée sur l’avoir (de celle qui charrie la misère au plus grand nombre avec son cortège d’insanités et servitudes sociales) pour enfin passer au stade de la société de l’être.

                  Oui, cela me semble pleinement jouissif et juste à vivre ! smiley D’ailleurs je trouve bien plus sexy d’aller se gratter l’dos contre un arbre, de sauter de lianes en lianes plutôt que d’ errer dans la cour à Picsou chez Disney. smiley Bref, ceci vaut pour résumer... smiley

                  Par contre, ce que je reproche à son propos...c’est ce quelque chose qui se manque à dire...(et il n’est pas le seul) concernant les contraintes-terrain au sein de l’ue... et à mon avis cela engendre des mariages pas tout à fait honnêtes avec des organisations et/ou partis po qui jouent un jeu contraire aux intérêts du peuple. J’ai la flemme ce soir de radoter sur "les vers qui grignotent la souveraineté de la France" et notamment sur le désastre encouru par la création des euro-régions qui laisseront de plus en plus libre cours aux grandes orientations politiques économiques (gopé) voulues par la smala oligarchique qui siège à Bruxelles...

                  A celles et ceux qui découvrent les GOPE...des infos clairement présentées et dignement expliquées chez upr.fr

                  Sinon, ce siècle parviendra t-il à être spirituel ? Pour l’instant, je le conçois plutôt mal barré et beaucoup vont offrir leur vie pour des "cahouettes" au monde de la finance, zunnienne and cie...Après tout, ne dit-on pas "la vie vaut la peine d’être vécue que si elle se donne entièrement ?" et là, loin de l’idéologie usuellement citée de la part d’humanistes écolo, j’ai envie de répondre...au moins que ceci serve à la bonne cause ! Par exemple, en disant la vérité sur les nécessités urgentes et brûlantes à notre survie smiley Et pour l’expression, c’est seulement à ce prix là que nous pourrons SORTIR loin des camps "fema" et qu’on s’le dise...naturellement inspirés d’Orwell smiley

                  Encore merci pour votre partage, je regarderai le second lien également smiley




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                  Claudec 1er novembre 2017 17:16

                   « L’être humain étant avant toute opinion et toute autre considération, un consommateur » (G. Bouthoul), plus sa population augmente plus sa société s’enrichit et dans un apparent paradoxe, plus la société s’enrichit plus elle produit de pauvres (relatifs) ; plus la société s’enrichit, plus la pauvreté s’étend, et plus la société s’appauvrit plus la pauvreté régresse.


                  Mais dans un cas comme dans l’autre, encouragés par tous ceux qui se font leurs défenseurs pour des raisons sommaires et trop souvent clientélistes, nombreux sont les pauvres qui se préoccupent davantage de l’enrichissement d’autrui que de leur propre sort, lequel fait que leur effectif croît plus rapidement que celui des riches, dans la proportion de 86 à 14 %. Sur 100 êtres humains qui voient le jour, 14 naissent au-dessus de la médiane de la richesse collective et 86 au-dessous. En d’autres termes, dans la relativité de la richesse et de la pauvreté, 14 êtres humains naissent riches et 86 naissent pauvres.


                  Dès lors que par convention le volume de la pyramide sociale représente l’importance de la population qui l’habite, le schéma ci-dessus illustre ce mécanisme inéluctable ; d’autant plus difficile à admettre que si la pauvreté a une limite qui est le niveau zéro de la richesse sous lequel nul ne peut descendre, la richesse n’en connaît pas d’autre que celle des ressources qu’offre la nature.





                  Quoi qu’il en soit, la compassion la plus grande et la plus sincère n’y peut rien changer, excepté dans ses effets à court terme, sans cesse irrémédiablement remis en cause par le mécanisme lui-même ; ce qui n’est pas sans décourager les meilleures intentions, dès lors en conflit avec la priorité naturelle de chacun, qui est d’améliorer et garantir sa propre condition et celle de sa descendance. Reste à l’avantage des plus démunis le fait que l’homme ne doit pas oublier les devoirs que lui dicte, sinon la solidarité avec ses semblables, au moins la conscience de cette aide dont chacun peut avoir besoin un jour, nul n’étant à l’abri des vicissitudes de l’existence. C’est ainsi que la réduction des inégalités sociales finit par échoir à la société qui ne doit pas pour autant oublier que pour y parvenir elle doit veiller à son propre équilibre, notamment et avant toute autre mesure, en termes démographiques et environnementaux.


                  Voir à ce sujet "Précis de pyramidologie sociale". Version papier & ebook avec option gratuite d’emprunt)


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                    Jean Keim Jean Keim 1er novembre 2017 20:55

                    Toute l’actualité directement ou indirectement concerne l’argent-fric, il est la source de tous nos maux, certains vont rétorquer que ce n’est pas l’argent qui est en cause mais l’usage qui en est fait, argument banal, fallacieux, le fric est le cancer n° 1 et les métastases sont bien trop étendues pour espérer un retournement vertueux, il est d’ailleurs vertueux de gagner beaucoup d’argent dans notre société, la richesse (excessive ?) justifie tout et engendre la misère, le remède est là évident devant les yeux dessillés.


                    Tout cancer a une cause, quelle est-elle ? 
                    Elle est le facteur commun à tous les êtres humains sous toutes les latitudes quelle que soit leur culture ; laisser tomber Marx et tous les autres, le facteur commun agit en chacun de nous comme un outil détourné de son utilité première.

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                      Croa Croa 1er novembre 2017 23:14

                      À Jean Keim,

                      Ton propos est juste je pense mais il ne va pas au bout. Le problème c’est que l’argent est virtuel. Il est censé représenter des richesses mais il n’est pas richesse par lui même. Crée par la dette il est même censé ne représenter que des richesses qui n’existent pas encore. L’argent généré ainsi par des banques privées s’use ce qui génère un appel de liquidités supplémentaires et cette malignité entraîne l’humanité dans une course à la croissance après une carotte inatteignable. Tout ça a pour résultat la création d’une montagne de liquidités plusieurs fois supérieure aux véritables richesses, si ce n’est pas un cancer ça !
                      Les dégâts sont eux nullement virtuels : Des montagnes de déchets, une planète épuisée qui n’est plus vivable pour de nombreuses espèces et de moins en moins pour les hommes eux-mêmes.


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                      Croa Croa 1er novembre 2017 23:24

                      (Suite parce que moi aussi j’oublie d’aller au bout et de conclure smiley )

                      Car d’évidence il n’y a qu’un remède : EFFACER LES DETTES de tout de monde. Comme ça équivaut à abolir l’argent il nous faudra réinventer un nouveau monde et celui-ci devra être basé sur le partage et la sobriété.


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                      Jean Keim Jean Keim 2 novembre 2017 08:23

                      @Croa

                      Si l’argent-fric est bien le responsable concret des maux de notre civilisation, alors il convient de le supprimer comme on supprime les facteurs cancérigènes.
                      Il est vrai que mon commentaire ne va pas jusqu’au bout, il est ouvert et se termine par une question à laquelle il est urgent de répondre.


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                      egos 1er novembre 2017 22:48

                      Pourquoi croyez vous que tant de personnes s’adonnent aux jeux de hasard, se livrent à des addictions palliatives, à des actes criminels de toute nature si ce n’est pour accéder, au delà des symboles, à un fragment de ce paradis artificiel, autant que tangible, nommé richesse.

                      Sans compassion ni regret pour la condition des démunis, animale ou de notre environnement commun définitivement endommagé.
                      Il semblerait bien que sur les rayons de nos bibliothèques, ce mobilier existe-t-il encore, que "Only the paranoïd survive" ait remplacé le "Système des objets"
                      l’Objet étant devenu Système, 
                      la prédiction contenue dans l’ouvrage a précipité sa propre consomption.

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                        zygzornifle zygzornifle 2 novembre 2017 14:34

                        Les riches de détruisent pas la planète ils la façonnent a leur image ......



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