Industrie Nucléaire : le déclin et bientôt la fin ?

Le rapport annuel de situation de l'industrie nucléaire, paru il y a quelques semaines, montre la progression des énergies renouvelables dans le monde. Est-ce que cela signifie le début du déclin du nucléaire ? On en parle avec Martial Château, professeur de physique et membre du Réseau "Sortir du nucléaire". (source : TV5 Monde)

21/08/2015 : Sortir du nucléaire, oui mais comment ?

Le nucléaire ça représente 2,6% de l’énergie finale dans le monde. A peu près 10% de l’électricité. Et c’est en déclin : au début des années 90 ça représentait 17%, aujourd’hui 10 %... [...] Au japon tous les réacteurs sont arrêtés depuis deux ans. [...] Le nombre de réacteurs en service stagne (et encore en comptant ceux qui sont à l’arrêt).

Raisons de la stagnation ?

(à 4:14, un sujet "grinçant" de la RTS à propos du nucléaire en Suisse)

Les plans d’évacuation ?

"Ils n’existent absolument pas..."

Objectifs de réduction du nucléaire en France ?

"pas crédibles ; ça n’avance pas..."

Fessenheim ?

...

(source : TV5 Monde et Martial Château du Réseau "Sortir du nucléaire")

Quelques infos notables dans l’actualité du nucléaire :

21/08/215 : Le Japon a suspendu le redémarrage du réacteur nucléaire de Sendai

Le redémarrage du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Sendai, une première au Japon depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011, a été interrompu vendredi 21 août en raison d’un problème de pompe au niveau du système secondaire de refroidissement, a annoncé un porte-parole de la compagnie Kyushu Electric Power. (source : Le Monde - lire l’article)

11/08/2015 : Les Japonais protestent contre la relance du nucléaire

Pourquoi estiment-ils majoritairement que les mesures de sécurité ne sont pas suffisantes ? La relance du nucléaire est-elle si "importante pour la politique énergétique", comme l’affirme le gouvernement de Shinzo Abe ?

21/08/215 : Une contamination de niveau 2 a été détéctée sur un prestataire de maintenance de la Centrale nucléaire de Blaye

Lors de cet incident, « une trace de contamination externe » a été détectée sur le menton de l’employé qui participait à une opération de maintenance dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires de l’unité de production n°4, à l’arrêt pour maintenance et rechargement de combustible dans le cadre de sa visite décennale, a précisé le groupe. L’employé a immédiatement été pris en charge par le service de prévention des risques du site, et la poussière active à l’origine de cette contamination a été prélevée pour analyse. (source : Le Parisien - lire l’article)

3/08/2015 : Le finlandais TVO réclame 2,6 milliards d’euros à Areva-Siemens pour le retard dans la construction de l’EPR

Auparavant, l’opérateur réclamait 2,3 milliards d’euros. De son côté, le consortium a maintenu sa propre demande de dommages à 3,4 milliards d’euros. [...]

Selon les dernières informations fournies sur le sujet, la mise en service du réacteur est prévue en décembre 2018, avec près de dix ans de retard sur le calendrier initial, puisqu’il aurait dû entrer en service en 2009. (source : Les Echos - lire l’article)

08/07/2015 : Areva connaissait de longue date les anomalies de l’EPR de Flamanville

Areva a-t-il sciemment dissimulé – dès 2007 – les malfaçons dans la cuve de son réacteur EPR de troisième génération en chantier à Flamanville (Manche), qui n’ont finalement été communiquées à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en février 2015, puis rendues publiques deux mois plus tard ? La question se pose à la lecture de la « fiche technique » de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) révélée par Le Canard enchaîné du 8 juillet. (source : Le Monde - lire l’article)

31/07/2015 : EDF-Areva, l’épilogue d’un désastre français

EN 2001 naissait Areva, champion mondial du nucléaire. Aujourd’hui en faillite virtuelle, le groupe est démantelé. L’État paiera les pots cassés. [...]

Areva est en faillite virtuelle. En 2014, le groupe a perdu 4,8 milliards d’euros, plus de la moitié de son chiffre d’affaires ! Sa dette (5,8 milliards d’euros) est supérieure au chiffre d’affaires du nouvel Areva. Tout a été dit sur ce fiasco. (source : Le Point - lire l’article)

5/08/2015 : Une centrale nucléaire EDF au Royaume-Uni

Le contrat final pour le projet de nouvelle centrale nucléaire d’EDF au Royaume-Uni devrait être formellement signé en octobre à l’occasion de la visite d’État au Royaume-Uni du président chinois Xi Jinping, ajoutent les deux journaux. (source : Le Figaro - lire l’article)

13/08/2015 : L’usine Areva-Malvési à Narbonne au centre des débats

Ils demandent la fermeture de Malvési, l’usine de fabrication de carburant nucléaire située dans l’agglomération de Narbonne. Et proposent aux pouvoirs publics des solutions alternatives sur le site. Des élus PCF, PG, EELV et des personnalités de la société civile interpellent le gouvernement, Areva et EDF, mais aussi toutes et tous les candidat-es aux élections régionales pour qu’ils et elles s’approprient ce débat et expriment publiquement leur avis dans le cadre de cette campagne. (source : Mediapart - lire l’article)

11/08/2015 : Chine et Russie trustent les chantiers

67 réacteurs nucléaires sont actuellement en construction dans le monde, dont 24 en Chine, 9 en Russie et 6 en Inde. [...]

Plus des trois quarts des chantiers des réacteurs nucléaires en construction sont en retard, d’après le rapport annuel sur l’énergie nucléaire de l’expert Mycle Schneider (« Les Echos » du 15 juillet). La complexité croissante des infrastructures, des systèmes de sécurité, des modèles de financement et les incertitudes politiques ont en effet souvent raison des calendriers initiaux. Parmi les projets de centrales nucléaires de troisième génération, à l’image des réacteurs EPR de Flamanville (Manche) et d’Olkiluoto, en Finlande, mais aussi des AP1000 de Westinghouse en Chine ou aux Etats-Unis, aucun n’est pour l’instant sorti de terre.

Ces dernières années, la santé des grands opérateurs occidentaux du nucléaire s’est largement fragilisée, comme l’illustrent les lourdes difficultés financières d’Areva. Celle de ses concurrents est souvent plus difficile à évaluer, les activités nucléaires n’étant souvent que des parties de conglomérats plus vastes. (source : Les Echos - lire l’article)

Comme on peut le constater, beaucoup de déboires et de retards dans l’industrie nucléaire, mais est-ce pour autant la fin ? Les chantiers et les projets de construction continuent, en tout cas... Jusqu’au prochain accident ?

Tags : Environnement Politique Sécurité Chine Société Energie Nucléaire International Manifestation Japon Lobby Fukushima Polémique Energies renouvelables Industrie

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4 réactions à cet article

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Lisa Sion 22 août 2015 16:28

Le nucléaire est notre destin à tous, lui seul pourra éclairer le monde futur que les humains seront obligés de creuser à Bure pour aller s’y enterrer jusqu’au dernier pour les siècles des siècles radioactifs de la nuit des temps...Amen !

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  michel-charles 23 août 2015 07:44
  
  Je ne pense pas bien au contraire...l’avenir est aux petites structures qui vont pousser comme des champignons.. !
  
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  - 3 votes
    
    sls0 23 août 2015 08:53
    
    Comme on peut voir sur ce graphique, la production nucléaire n’a pas trop bougé.
    La production d’électricité au charbon a sérieusement augmenté en Chine quand il sont rentré dans l’OMC.
    Le pourcentage de production d’électricité au charbon augmentant sérieusement, les autres pourcentages diminuent automatiquement.
    Le fin trait bleu marine (other) c’est le renouvelable qui est censé remplacer tout le reste, même avec une augmentation de 20% par an, il faudra quelques décennies avant de jouer dans la cour des grands.
    
    Le charbon avec sa radioactivité naturelle et sa production annuelle, c’est l’équivalent en rejet de Tchernobyl. Heureusement qu’il n’a pas d’impact CO² et qu’il ne fait pas des centaines de milliers de morts par an. Il y a des mauvaises langues qui disent qu’en Chine il y a 7% de malformations dues au charbon, il ne faut pas les croire, c’est du lobbying de la part des producteurs de bougies.
    
    Pas l’air de bien maitriser le sujet Martial Château, en cas d’incident on confine, on évacue pas, les gens chez eux sont à l’abri. C’est la contamination le problème pas l’irradiation. Si c’est nécessaire et si les conditions le permettent on évacue.
    A Tchernobyl les gens sont resté à l’extérieur pour regarder le spectacle, à priori ils n’étaient pas destinataire d’une plaquette comme celle-ci. Il y en a eu des contaminés.
    
    Je consomme 100kwh d’électricité par mois dont une partie vient de panneaux solaires sur le toit. Je n’ai pas franchement besoin du nucléaire d’autant plus qu’il n’y a pas de nucléaire dans le pays où je réside.
    Il y en a qui râlent contre le nucléaire, je ne les entends que lorsqu’ils consomment moins que moi.
    
    Nota : je n’ai rien contre le renouvelable, je suis équipé en solaire, comme un vent moyen à 30-36km/h c’est pas trop la mode chez moi, j’ai pas d’éolien. J’en ai quand même installé où il y a plus de vent.
    J’ai d’excellentes batteries, une des meilleures marques en régulation, j’ai quand même 20% de l’énergie électrique qui se perd en chaleur. Des batteries ça vit un certains nombre de cycles, il faut les remplacer, c’est du déchet à recycler, vu la présence de plomb dans les prises de sang, j’ai quelques doutes sur le recyclage local. D’accord ça protège des radiations, m’enfin....
    
    Sortir du nucléaire en arrêtant de gaspiller d’accord. Si c’est pour essayer de battre les chinois au niveau malformation à la naissance avec le charbon, désolé je ne suis plus.
    
    L’argument du renouvelable pourra servir dans quelques années quand on voit sa vitesse d’implantation (qui est tout sauf ridicule), pour l’instant c’est le charbon qui remplace, il suffit de regarder de l’autre coté du Rhin.
    
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      anomail 24 août 2015 16:30
      
      @sls0
      
      Le fin trait bleu marine (other) c’est le renouvelable qui est censé remplacer tout le reste, même avec une augmentation de 20% par an, il faudra quelques décennies avant de jouer dans la cour des grands.
      
      Voilà exactement ce que beaucoup de gens ne comprennent pas.
      
      On nous rebat les oreilles avec le renouvelable sans nous expliquer que ces technos ne seront pas prêtes à temps pour prendre le relais en terme des combustibles fossiles (en terme de quantité) pour maintenir notre train de vie actuel.
      
      Et on nous rebat les oreilles avec l’électricité et les voitures sois-disant propres sans nous expliquer que cette énergie secondaire est difficilement stockable et majoritairement produite à base de combustibles fossiles, en comparaison de quoi le nucléaire n’est même un sujet et ne le sera pas non plus dans les décennies à venir.
      
      Le problème n’est pas la façon de produire l’énergie. Le problème est qu’on la consomme de manière exponentielle.
      
      La seule possibilité pour l’humanité de survivre à la déplétion est de changer urgemment de modèle économique et d’arrêter cette croissance stupide, ce toujours plus qui ne profite qu’aux financiers et mène tout le monde dans le mur, eux compris.
      
      Comme on peut s’en douter, les privilégiés du modèle actuel ne l’entendent pas de cette oreille.
      
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